29
Oct/18
0

« Oui, le Québec me manque, mais la Floride est tellement baseball » – Rémi Patry

Les nôtres dans les universités et collèges américains

Texte, recherches et photos de Jacques Lanciault

Rémi Patry, Académie Baseball Canada (ABC)

Mirabel, Québec, le 30 octobre 2018 — Au cours du mois d’août dernier, au terme d’une saison de beaux succès avec la troupe du Hull-Volant de Gatineau de la Ligue de baseball junior élite du Québec, Rémi Patry a pris le chemin de la Floride. Une longue randonnée qui n’a rien de nouveau pour cet athlète gatinois. Cette route, il la connaît par cœur, lui qui a déjà fait le trajet à destination des terrains de baseball floridien à plusieurs reprises, tant avec son équipe midget AAA, son programme Sport-Études Baseball de la polyvalente Nicolas-Gatineau et la troupe de l’Académie Baseball Canada (ABC). Toutefois, cette fois-ci c’est sans aucun autre Québécois à ses côtés qu’il prend quotidiennement son gant, chausse ses souliers à crampons et saute sur le losange!

Fort d’une entente signée à l’été 2017, le jeune homme de 19 ans a amorcé en septembre ses études et sa carrière de baseballeur collégial américain au State College of Florida, une institution d’enseignement de Bradenton, dont l’équipe évolue en première division de la NJCAA (National Junior College Athletic Association).

Étant à ses premiers pas dans le baseball collégial américain, nous étions curieux de connaître ses premières impressions quant à son nouvel environnement, à son acclimatation en classe tout comme au sein de son équipe de baseball, aux entraînements, à ses entraîneurs, à son équipe… et évidemment à sa progression depuis son arrivée!

Nous nous sommes entretenus avec lui par courriel. Voici ce qu’il nous apprend.

Photo ci-dessus : L'été dernier, avec le Hull-Volant de la LBJÉQ, Rémi Patry a brillé en attaque, y allant de 44 coups sûrs en 42 matchs, frappant 10 doubles et 3 triples... et volant également 16 buts!

Tout pour rendre le baseball agréable
Contrairement à d’autres Québécois évoluant dans des collèges situés dans de petites villes de campagne, Rémi Patry, lui, se retrouve dans une ville de la côte ouest de la Floride, une ville qui compte plus de 55 000 habitants… et qui accueille le site d’entraînement printanier d’une équipe du baseball majeur, les Pirates de Pittsburgh.

Dès son arrivée sur place, le baseballeur québécois a été impressionné par l’environnement de son sport : « Pour le baseball, nous sommes choyés. Nous avons un magnifique terrain de baseball, une salle de musculation et un vestiaire, le tout situé sur le campus même du collège! »

« Et ici, on est loin de la froideur de Montréal, ce qui fait que nous nous entraînons toujours à l’extérieur sur le terrain… c’est un réel avantage. »

Une curiosité… un étudiant canadien parlant français
Partageant la même passion pour le sport que la plupart des étudiants de son collège, Rémi s’est intégré rapidement à ses actuels coéquipiers et à ses nouveaux camarades de classe.

Assez curieusement, le fait qu’il soit un des deux seuls joueurs de l’équipe à ne pas être « Américains » a facilité son intégration au sein de la formation.

« Mon intégration dans l’équipe s’est bien passée. Je pense que d’être le seul Canadien, qui de surcroît parle en français, a piqué la curiosité de mes coéquipiers. J’ai ressenti que je faisais partie d’une nouvelle famille en peu de temps! »

Autre élément qui a favorisé son adhésion au groupe est certes que Rémi partage un appartement avec trois autres étudiants.

« J’habite un appartement situé à environ 1,5 km de l’école. Nous sommes quatre par logement… mais ce sont de grands appartements de sorte que nous ne sommes pas dans les pattes les uns des autres. C’est parfait et la cohabitation est fort agréable. »

« Et mes colocs sont serviables, ce qui est très utile pour moi qui n’ai pas de véhicule. Ainsi, pour mon transport, je m’arrange avec mes coéquipiers. »

« À l’école, mon entourage se compose surtout des athlètes de l’école, puisque les sportifs se tiennent généralement ensemble (softball, volleyball, basketball et tennis). »

« Tout cela m’a permis de me composer rapidement une nouvelle famille qui compte déjà mes 25 coéquipiers en plus de mes amis en dehors de l’équipe. »

Du baseball tous les jours
Comme dans tous les collèges américains, l’automne et le début de l’hiver sont consacrés à la préparation de l’équipe en vue de la saison d’hiver-printemps… celle qui compte. C’est une période où l’entraînement est intensif. Ainsi, les athlètes-étudiants doivent consentir de nombreuses heures par semaine à leur sport.

« Au niveau des cours, nous mentionne Rémi, j’ai de l’école 4 jours par semaine, mais seulement le matin. Je tente de m’entraîner dans la salle de musculation de 4 à 5 fois par semaine, le tout dépendant du programme ou de notre horaire de matchs ».

« Quant aux séances d’entraînement baseball, nous pratiquons 5 jours par semaine, de 14 h 30 à 18 h. Pour ce qui est des fins de semaine, c’est variable selon le calendrier des matchs de la saison d’automne! »

« Ça fait environ une vingtaine d’heures, sans compter les matchs et les extra works! »

Rémi Patry, Académie Baseball Canada

Photo ci-dessus : Avec l'Académie Baseball Canada (ABC), Rémi Patry a eu la chance de capter de nombreuses balles. En Floride, c'est maintenant son lot quotidien... pour son plus grand plaisir.

De nouveaux coachs… une occasion de peaufiner son jeu
Dans le baseball mineur québécois, Rémi a eu la chance d’œuvrer sous la férule de nombreux entraîneurs hautement qualifiés. Au fil des ans, il a profité de leurs conseils pour s’améliorer. Aujourd’hui, il travaille avec de nouveaux entraîneurs… et il entend bien en profiter également.

« Ici, les coachs sont plutôt smooth… pourvu que tu fasses ce qu’ils te disent. Mais en tout temps la relation est basée sur le respect. Ils sont très compétents. L’ensemble du coaching staff possède beaucoup, mais vraiment beaucoup, d’expérience dans le baseball. »

Pour l’heure, les entraîneurs sont à préparer leur équipe et les conseils pleuvent…

« Ils donnent beaucoup de conseils, leur but ultime étant de te rendre meilleur afin que tu puisses atteindre ton plein potentiel comme joueur! Ils veulent que ton passage ici soit une étape importante dans ta carrière de baseballeur. »

« Depuis le début de nos entraînements, ils ont travaillé beaucoup sur mon élan au bâton, sur la façon dont je devrais approcher la balle et aussi sur comment utiliser tout le terrain à mon avantage. »

« Je trouve cela très plaisant et très instructif d’avoir le point de vue de nouveaux entraîneurs sur mon jeu. Cela m’a fait prendre conscience comment l’ABC m’a permis d’atteindre ce niveau et je leur en suis reconnaissant. Maintenant, les gens du State College of Florida sont là pour m’aider à atteindre l’étape suivante! »

Une bonne saison automnale
Même si rien n’est encore décidé quant à l’alignement qui composera l’équipe des « Manatees » pour la saison hivernale, Rémi est satisfait de ses prestations jusqu’à maintenant.

« Nous avons déjà joué plusieurs matchs, entre autres, face aux équipes du Chipola Junior College, du Florida Southwestern College, de la Stetson University, pour n’en nommer que quelques-unes. Je suis satisfait de mes performances. J’ai connu deux ou trois matchs difficiles, mais pour le reste je suis très content de mes performances et de celles de l’équipe! »

Au cours de ses premiers matchs avec la troupe de la Floride, Rémi a évolué à l’arrêt-court, au deuxième but et au champ centre! Pour le moment, il ne sait pas encore où il sera utilisé sur une base régulière.

L’anglais, le français… et ses amis québécois!
Évidemment, à l’école et sur le terrain de baseball le Gatinois n’a aucune occasion de parler français… il réserve donc sa langue maternelle pour les conversations avec sa famille et ses amis. Vive Skype!

« Ça fait étrange de ne pas parler français du tout et de ne pas voir de visage familier dans les alentours, mais j’avoue qu’après un mois je me suis adapté… mais j’ai toujours droit aux petites blagues de mes coéquipiers et même de mes coachs sur le fait que ma langue maternelle est le français. »

« En conclusion, j’adore être en Floride où il fait chaud à l’année et où je peux fouler le terrain de balle tous les jours ! Mais, le Québec, ma ville, ma famille et mes amis me manquent (Jo Lamarche, Francis Krakana, BB Lacasse et Tristan Paris, entre autres). C’est difficile ne pas être chez soi! »

« Une chance toutefois que je peux parler avec ma famille tous les soirs! Je leur raconte ma journée… et ça me fait du bien! »

Commentaires (0) Trackbacks (0)

Aucun commentaire pour l'instant

Laisser un commentaire


Aucun trackbacks pour l'instant