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Louis-Philippe Pelletier a retrouvé la clé du succès

Revue de presse

Texte de Benoît Rioux, Le Journal de Montréal, le 16 août 2018

Louis-Philippe Pelletier

Nouveau «recordman» de la Ligue de baseball junior élite du Québec (LBJÉQ), Louis-Philippe Pelletier a retrouvé le plaisir de jouer, ce qui explique, en partie, son astronomique moyenne au bâton de ,515 maintenue pendant la saison régulière.

«Le plaisir amène le succès», convient le porte-couleurs des Orioles de Montréal, qui a obtenu un impressionnant total de 68 coups sûrs, dont neuf circuits, en 132 présences au bâton.

Ancien espoir des Astros de Houston, Pelletier passe rarement une journée sans qu’on lui demande s’il regrette d’avoir quitté le baseball affilié de son propre chef.

Photo ci-dessus : Il ne faudrait d’ailleurs pas se surprendre de voir Louis-Philippe Pelletier revêtir l’uniforme des Capitales de Québec de la Ligue Can-Am au cours de la prochaine semaine, le temps de quelques matchs avant le début des séries de la LBJÉQ. (Photo : Kevin J. Raftery, LBJÉQ)

«Je n’ai aucun regret par rapport à ça, tranche le jeune homme de 22 ans. Quand les Astros m’ont repêché, ils m’ont pris pour me changer, ils ne m’ont pas pris pour qui je suis.»

«Ce dont je suis le plus fier par rapport à lui, c’est qu’il a su marcher la tête haute malgré le fait qu’il devait faire face à l’opinion des autres, souligne pour sa part l’entraîneur-chef des Orioles, Marc-André Ronda. Je n’ai pas senti qu’il a douté une seconde de sa décision après l’avoir prise.»

Officiellement, Pelletier a toujours expliqué son choix de rentrer à Montréal par des raisons personnelles. Le fait demeure qu’il n’éprouvait plus aucun plaisir à jouer au baseball avec les recrues des Astros.

En 24 matchs dans la Gulf Coast League en 2016, il n’avait d’ailleurs pu faire mieux qu’une moyenne de ,192. On lui demandait de s’élancer pour le circuit alors que son approche au bâton avait toujours été différente. Puis, on l’utilisait au deuxième coussin plutôt qu’au champ extérieur, comme il aurait souhaité. Bref, il ne filait pas le parfait bonheur.

Un espoir parmi tant d’autres
Sélectionné au 20e tour lors du repêchage de 2016, Pelletier devenait un espoir parmi tant d’autres. Son boni de signature demeurait par ailleurs un investissement mineur pour l’organisation.

«Même s’il était resté là-bas, je ne crois pas qu’il aurait performé à son plein potentiel, résume Ronda. C’est un sport où tu passes plusieurs heures sur le terrain dans le baseball professionnel et si tu n’as pas de plaisir, tu perds la passion et les performances en souffrent.»

Ayant retrouvé le sourire chez les Orioles, Pelletier a ainsi battu l’ancien record de ,514, établi par Carlos Sanchez en 1999 chez les Cardinals de LaSalle. Au cours de la même année, Patrick Scalabrini, aujourd’hui gérant des Capitales de Québec dans la Ligue Can-Am, avait frappé pour ,512 dans l’uniforme des Bombardiers de Sherbrooke.

«J’ai pris connaissance du record avec seulement quelques matchs à jouer avant la fin de la saison, précise Pelletier. C’est devenu un petit objectif personnel que je me suis donné, mais l’objectif principal pour moi cette saison, c’est de remporter le championnat avec mon équipe. Je veux terminer mon séjour dans le junior élite en gagnant un championnat avec les Orioles.»

Bientôt avec les Capitales?
En plus de cet objectif d’aider les Orioles à enlever les grands honneurs durant les séries éliminatoires, Pelletier a déjà des discussions préliminaires pour poursuivre sa carrière dans le baseball indépendant.

Il ne faudrait d’ailleurs pas se surprendre de le voir revêtir l’uniforme des Capitales au cours de la prochaine semaine, le temps de quelques matchs avant le début des séries de la LBJÉQ.

Ses projets d’avenir demeurent toutefois moins clairs en vue de l’an prochain. Si la porte semble ouverte pour un poste régulier dans la Can-Am, que ce soit à Québec, Trois-Rivières ou Ottawa, Pelletier se met parfois à rêver au Mexique ou au Japon.

«Si j’ai une opportunité d’aller plus loin, c’est sûr que je vais y penser, dit-il. Je vais évaluer tout ça lorsqu’une offre sera sur la table.»

Chose certaine, le Québécois l’a prouvé cette saison: il a encore beaucoup à donner au baseball.

Conclure de belle façon
Louis-Philippe Pelletier aurait très bien pu décider de rester chez lui et d’engranger le record. D’autant plus qu’il terminait sa journée de travail tardivement, à Montréal, et que le dernier match de la saison régulière, le mercredi 8 août, avait lieu à Gatineau. Pelletier a insisté et s’est rendu en Outaouais avec sa voiture.

Pour cette journée importante, Pelletier et l’entraîneur des Orioles, Marc-André Ronda, avaient néanmoins fait les calculs nécessaires et établi un plan de match.

«Je ne me voyais pas repartir du parc après que Louis-Philippe eut échappé ce record-là, a indiqué Ronda. C’était important d’établir un plan avant le match et de l’impliquer là-dedans. Mais quand tu as l’occasion comme entraîneur de souligner l’exploit d’un de tes joueurs, il faut que tu le fasses, même si ça reste un sport d’équipe.»

Pelletier avait confiance d’obtenir un coup sûr en trois présences dans cette rencontre, ce qui demeurait suffisant pour battre le fameux record de la meilleure moyenne au bâton dans l’histoire de la Ligue de baseball junior élite du Québec. L’entraîneur lui a toutefois fait réaliser qu’on ne pouvait risquer de perdre le record, d’autant plus que le résultat de la partie n’avait aucun impact sur le classement.

Une présence stressante
L’entente était donc la suivante: si Pelletier obtenait un coup sûr à sa première apparition dans le rectangle des frappeurs, il demeurait dans la partie. Sinon, on le retirait du match avant sa présence suivante.

«J’étais stressé, je savais que si je me faisais retirer à ma première présence, je finirais le match sur le banc, a raconté Pelletier. Je ne voulais pas finir ma saison sur le banc, mais j’étais d’accord avec le "coach" Ronda. Il a bien fait les choses.»

Après avoir frappé un ballon au champ gauche pour le retrait, Pelletier a poursuivi le match en défensive. Avec doigté, Ronda a demandé un temps d’arrêt après deux retraits de l’équipe adverse pour retirer son voltigeur de la rencontre. Le tout sous les applaudissements de la foule gatinoise et des joueurs de l’équipe adverse, qui ont démontré beaucoup de classe. Puis, Pelletier a aussi reçu l’accolade de ses coéquipiers et de ses entraîneurs.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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