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Édouard Julien ou l’art de passer à un autre niveau

Revue de presse

Daniel Richard, RDS.CA, le 18 juin 2018

Édouard JulienIl y a souvent ce moment où un athlète élite, pour différentes raisons, accède à un niveau de performance inespéré en un moment rapide. Il est rendu ailleurs, qu’on dit alors de lui. Édouard Julien est rendu ailleurs.

Bon joueur de baseball au Québec dans sa jeunesse, il a explosé sur la scène américaine, avec les Tigers d’Auburn, une université réputée à travers le pays pour l’excellence de ses programmes sportifs. Plusieurs des meilleurs joueurs juniors au Québec traversent au Sud de la frontière durant l’hiver pour y étudier et parfaire leurs atouts au baseball. Très peu le font dans une division aussi relevée que celle où évolue l’athlète de Québec, en Alabama. Bon nombre d’observateurs estiment que c’est durant la dernière saison où Julien a vu son potentiel exploser. Pas le principal intéressé.

« C’est surtout lorsque j’ai accédé à l’équipe nationale junior, il y a deux ans, que j’ai senti un changement. C’est la première fois que j’affrontais dans lanceurs avec une balle rapide au-dessus de 90 milles à l’heure. Je n’avais jamais vu des balles à effet avec autant de mouvement. Il fallait que j’affronte ce genre de lanceurs pour passer à l’étape supérieure », analyse le joueur d’avant-champ.

Photo ci-dessus : Édouard Julien dans son uniforme des Tigers de l'Université Auburn d'Alabama.

C’est aussi à ce moment que l’athlète de 6 pieds et 1 pouce a saisi qu’il ne s’y connaissait pas suffisamment dans son sport de prédilection. « J’ai réalisé que j’en avais beaucoup à apprendre sur mon propre élan, sur la connaissance des différents lancers. L’aspect mécanique et technique était à travailler. Ça m’a beaucoup aidé cette saison, où j’ai affronté d’excellents lanceurs. »

Ça l’a beaucoup aidé, en effet. Une moyenne au bâton de ,275, avec 17 circuits et 69 points produits, en 59 départs. Aucune recrue aux États-Unis n’a produit plus de points que Julien. Seulement un joueur de première année a frappé plus de longues balles. « Je m’attendais jamais, jamais, jamais à ce genre de production, répond-il devinant la question du journaliste avant qu’elle ne soit terminée. Je n’ai jamais été un frappeur de puissance. Je suis encore surpris. C’est certain que la confiance a un rôle à jouer. Les fois où ça allait moins bien, je tentais de me concentrer sur la technique de mon élan. »

Josh Donaldson, qui a fréquenté l’Université Auburn, lui aussi, n’a pas connu une saison aussi impressionnante à sa première année. Julien partage également le record de points produits pour une recrue avec Frank Thomas, qui évoluait aussi pour ce programme universitaire. « C’est sûr que c’est agréable, mais ça ne veut absolument rien dire et je ne dois pas accorder d’importance à ces statistiques. Le défi est d’amener ces statistiques dans le baseball mineur, puis dans les majeures. Il y a plusieurs joueurs des majeures qui ont explosé dans le baseball affilié. »

Adversaires avec la même chemise
Julien a brouillé les cartes lors de sa saison recrue. Il ne devait pas être sur le terrain et dans le rectangle des frappeurs aussi souvent qu’il l’a été. Il y a donc des joueurs avec davantage d’expérience qui ont passé plus de temps qu’ils ne le croyaient dans l’abri.

« C’est un aspect que je ne connaissais pas vraiment. Il y a un peu de compétition avec l’équipe nationale, mais pas à ce point. J’ai pris la place d’un coéquipier et il l’a un peu mal pris. J’ai dû composer avec cette situation et ce n’était pas toujours facile. Oui, tout le monde veut gagner, mais on veut aussi être sur le terrain le plus souvent possible. Il y en a qui réagissent moins bien lorsqu’une recrue est souvent dans l’action », relate-t-il.

L’ancien porte-couleur des Diamants de Québec, dans la Ligue de baseball junior élite du Québec, a choisi le programme universitaire américain plutôt que tenter sa chance dans le baseball affilié, après avoir été repêché par les Phillies en juin 2017. « Avec la saison que je viens de connaître, je suis encore plus persuadé que j’ai fait le bon choix. L’objectif demeure le même, soit d’évoluer dans le baseball majeur. De toute façon, j’ai encore plusieurs aspects de mon jeu à améliorer avant d’arriver dans le baseball affilié. Je veux diminuer mon nombre de retraits au bâton, sans que ça affecte ma puissance pour la prochaine saison », juge-t-il.

Julien profite de quelques semaines de repos au Québec, après quoi il prendra la direction de Cape Cod, dans l’état du Massachusetts, pour prendre part à une ligue d’été dont le calibre se compare avantageusement à celui qu’il a connu cet hiver. En fait, il est regroupé des meilleurs espoirs du baseball collégial américain.

« Disons que personne dans ce circuit n’a connu une mauvaise saison », image Julien.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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