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Un Brodeur aux multiples talents

Revue de presse

Bertrand Raymond, RDS.CA, le 15 novembre 2018

Claude Brodeur


Claude Brodeur, à l’époque où il était dans l’organisation des Expos, au début des années 1980.

Même s’il a été lui-même un athlète aux multiples talents, Claude Brodeur a surtout été connu dans l’oeil du grand public comme le fils de Denis Brodeur, l’un des plus grands photographes sportifs de son époque, et comme le frère de Martin Brodeur qui entrera au Panthéon du hockey à la suite d’un vote unanime l’an prochain.

Claude a été un défenseur avec les Saguenéens de Chicoutimi entre 1976 et 1978. Il a signé un contrat professionnel avec les Expos de Montréal. Quand sa carrière dans le baseball a pris fin à 21 ans à la suite d’une déchirure musculaire à un bras, il a jeté son dévolu sur la balle lente, un sport où il a fait suffisamment sa marque pour entrer au Panthéon de Softball Québec il y a un an. Il a aussi été un puissant golfeur dont les coups de départ faisaient rougir d’envie son frère Martin. La vedette de la famille a déjà dit de Claude qu’il avait plus de qualités athlétiques que lui. Tout un compliment venant du plus grand gagnant dans l’histoire du hockey.

Photo ci-dessus : Après avoir porté les couleurs des Cougars de Saint-Léonard de la Ligue de baseball Montréal junior, Claude Brodeur a évolué au sein de l'organisation des Expos de Montréal.

Personnellement, je me souviendrai de lui comme d’un homme charmant, poli. Une pièce d’homme qui ne parlait pas fort et qui ne cherchait pas à occuper tout le plancher. Chez les Brodeur, la première vedette a été Denis. La superstar a été Martin. Dans l’ombre du père et du frère, Claude a surtout été celui qui a manqué de chance.

Il avait des ambitions quand il a joint les Expos. Dans les mineures, il s’est lié d’amitié et a même été le co-chambreur occasionnel d’Andres Gallaraga. Il a fallu une blessure sérieuse pour le sortir de là. Puis, le diabète est venu sérieusement hypothéquer son quotidien. Dans un moment crucial de sa maladie, ses deux jambes ont été amputées à la hauteur des genoux. Il y a un mois, on lui a enlevé ce qui restait de ses jambes. Ce dernier coup dur a totalement miné son moral.

« Même si le diabète est une maladie qui ne pardonne pas, ces deux dernières opérations l’ont tué », précise Jean-Paul Campeau, un ami de longue date de la famille qui a veillé sur lui comme un frère au cours des cinq dernières années. À n’en pas douter, Campeau a été son soutien le plus assidu durant la période la plus difficile et la plus douloureuse de sa vie.

Campeau affirme bien humblement qu’il a été son homme à tout faire. Certains jours, il plaçait son fauteuil roulant dans le coffre arrière de sa petit Honda Civic et trouvait le moyen d’y engouffrer ce mastodonte de plus de 250 livres. Ensemble, ils allaient faire ses courses, voir du monde. Ces sorties contribuaient à égayer ses journées. Dans la maison familiale de Saint-Léonard, que Martin avait fait adapter à sa condition, ils ont passé des heures à visionner du baseball, du hockey et du golf à la télévision. Claude avait aussi un dada. Il adorait la lutte. Quand il insistait pour que son chum vienne voir de la lutte en sa compagnie, il parvenait très difficilement à l’attirer chez lui. Campeau déteste la lutte. C’était bien la seule chose qu’il pouvait lui refuser.

D’un naturel jovial, Claude prenait généralement la vie comme elle venait, mais il avait aussi ses moments de révolte, on peut le comprendre. Pas facile pour un sportif dans l’âme de perdre l’usage de ses jambes. Il ne se plaignait pas, mais il s’ennuyait beaucoup. Il ne lisait pas et parlait peu. Le fait d’avoir perdu son père il y a quatre ans et sa mère l’an dernier n’a fait qu’ajouter à sa solitude.

« Il vivait mal ses problèmes de santé, dit Campeau. Il n’a jamais vraiment accepté sa condition. Il a été courageux. Personnellement, si j’avais connu les mêmes ennuis, je ne crois pas que j’aurais pu l’accepter. Quand on a retiré ce qui restait de ses jambes, il y a un mois, il a beaucoup souffert. »

Ses souffrances ont pris fin quand il a rendu l’âme samedi dernier. Son ami, devenu aidant naturel par la force des choses, ne cache pas ressentir un vide immense en ce moment.

« Je ne dis pas cela parce qu’il était mon chum, mais Claude était une vraie bonne personne, le gars qu’on souhaiterait tous avoir comme frère », dit-il.

Remplis sous: Baseball et softball Mots clés:
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  1. J’ ai connu Claude à St-Léonard un talent incroyable..si son poids avait été sous contrôle il aurait pu jouer facilement pro et au BaseballRichard Verdon aussi C’est triste il n’était pas vieux en plus
    Sympathies à la famille et ses amis

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