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La tête ailleurs – Travailler à Auckland

La routine serait-elle moins pénible sous d’autres cieux ? Nombreux sont ceux qui rêvent de travailler à l’étranger. Cet été, La Presse présente chaque semaine un Québécois et sa ville d’adoption.

Revue de presse

Jean-François Codère, La Presse +, le 12 juillet 2017

Nouvelle-Zélande

LOUIS-SIMON LÉTOURNEAU
Spécialiste en sécurité informatique, Louis-Simon Létourneau avait fixé sa cible sur la Californie. Mais un voyage en Nouvelle-Zélande l’a convaincu qu’un détour par le pays des kiwis s’imposait. Ce serait l’occasion pour lui d’y parfaire son anglais avant, peut-être, de continuer son chemin vers la Californie. Il y est installé depuis octobre 2015 et est âgé de 30 ans.

Photo ci-dessus : « Dès que tu sors d’Auckland, les paysages sont incroyables, ça ressemble à ce qu’on voit dans le Seigneur des anneaux. » (Photo : Jacques Lanciault, janvier 2017)

EMPLOIS RECHERCHÉS
Il est le premier à le reconnaître, sa spécialisation en sécurité informatique, très demandée, lui donnait l’embarras du choix. Il a quand même dû s’ajuster un peu en arrivant dans ce pays plus petit, dont la population totale est d’environ 4,5 millions de personnes. De spécialiste dans une section précise de la sécurité informatique chez Deloitte à Montréal, il est devenu davantage un généraliste de la sécurité à son arrivée chez Ernst & Young à Auckland. « Si j’avais voulu rester dans ma spécialité, j’aurais eu un client par année. » Il a depuis réussi à trouver une plus petite entreprise, avec des clients en Australie et à Singapour notamment, pour laquelle il peut à nouveau se concentrer sur sa tâche principale. Sinon, il note l’omniprésence de chantiers de construction et une certaine demande pour des chargés de projets dans ce domaine. Le gouvernement de Nouvelle-Zélande tient à jour une liste de spécialités recherchées, à court et à long terme.

LA PAPERASSE
Ernst & Young a l’habitude du recrutement international et a pris en charge les procédures après que M. Létourneau a réussi ses entrevues d’embauche depuis Montréal. Il lui a néanmoins fallu fournir ses empreintes digitales et se soumettre à un test médical, des étapes peu communes dans ce genre d’opération. Son visa, parrainé par l’entreprise, est valide pour 30 mois. Son changement d’employeur a donné lieu à de nouvelles procédures pour modifier son visa. Au terme des 30 mois, il devra décider s’il quitte le pays ou s’il devient résident permanent, ce qui lui donnerait notamment accès au régime national de retraite.

LES DOLLARS
« Ça, ça fesse. C’est ridicule. » Première constatation : plusieurs frais récurrents sont hebdomadaires, plutôt que mensuels, en Nouvelle-Zélande. L’abonnement au gymnase, par exemple, qui lui coûtait de 30 à 40 $ par mois à Montréal, lui en coûte environ 22 $ chaque semaine à Auckland. La logique est similaire pour le loyer. Il déboursait environ 1600 $ par mois pour habiter dans le Vieux-Montréal ; il doit maintenant fournir 1000 $ chaque semaine pour habiter le centre-ville d’Auckland. Sa facture hebdomadaire d’épicerie est quant à elle passée d’environ 120 $ à 180 $. « Avec un salaire de 60 000 $ par année, tu habites avec un coloc, peut-être deux ou trois », prévient-il. Ce fut d’ailleurs son cas à son arrivée. Heureusement, précise-t-il, le taux d’imposition plafonne à 33 % après 85 000 $, ce qui fait que « 100 000 $ ici et 100 000 $ à Montréal, ce n’est pas la même chose ».

LES PRÉPARATIFS
L’impôt, justement, nécessite une certaine préparation, a-t-il appris à ses dépens. Ses liens trop étroits avec le Canada, où il détenait encore un condo en location, un permis de conduire et une carte d’assurance maladie, l’ont forcé à payer quelques milliers de dollars d’impôt supplémentaires au fisc canadien à sa première année. Les deux cartes ont depuis été révoquées, et un fiscaliste a été embauché pour limiter les dégâts.

LE BON
Ce n’est pas tant d’Auckland – « une belle ville, mais c’est une ville » – que M. Létourneau a du bien à dire que de la Nouvelle-Zélande en général. « Dès que tu sors d’Auckland, les paysages sont incroyables, ça ressemble à ce qu’on voit dans le Seigneur des anneaux. » La Nouvelle-Zélande est l’un des rares endroits au monde où l’on peut faire du surf et du ski la même journée. On y trouve aussi beaucoup de vignobles et de lieux pour s’adonner à la randonnée.

LE MOINS BON
Bien que la taille relativement modeste de la ville permette de s’y déplacer à pied quand on habite le centre-ville, y compris pour aller jusqu’au bord de l’eau, la Nouvelle-Zélande est un pays d’automobiles, note M. Létourneau. La culture des transports en commun n’y est pas implantée, et le service est conséquent. « S’il y a quatre personnes qui habitent à un endroit, il y a cinq autos. » À Auckland, le climat est plus tempéré qu’à Montréal. Il y fait un peu moins chaud l’été, et nettement moins froid l’hiver. « Il fait environ 5 degrés quand il fait vraiment froid. La nuit, ça peut descendre près de zéro. » Il préfère l’hiver montréalais. « L’hiver, ici, est comme un long mois de novembre. Tu ne peux pas vraiment faire grand-chose. »

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

Remplis sous: Nouvelle-Zélande, Voyages Mots clés:
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