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Le rêve passe

Revue de presse

Jacques Doucet, Le Journal de Montréal, le 30 mai 2017

Éric Gagné

Il est trop souvent difficile pour un athlète de reconnaître qu’il est arrivé au terme de sa carrière. C’est pourtant facile à comprendre.

Pendant une période qui peut s’échelonner sur 10, 15, voire 20 ans, l’athlète vit dans un monde idéal. Il est adulé du public, vit une existence de pacha, n’a aucun souci d’argent... Comme je le dis souvent, il a bien plus peur de la fin du monde que de la fin du mois!!!

C’est une vie que certains ne ­veulent pas délaisser.

Photo ci-dessus : Éric Gagné a porté l’uniforme du Canada, lors de la Classique mondiale, en mars.

Pourtant, ils sont encore jeunes... fin trentaine ou début quarantaine. Et, surtout, ils ont toujours le goût de compétitionner, de relever le défi du calendrier exigeant d’un sport ­professionnel.

Prenons le cas de Howard.

200 M$
L’ancien des Phillies de Philadelphie a été limité, en raison de blessures, à 71 matchs et à 80 matchs lors des saisons 2012 et 2013. Et de 2012 à 2016, sa dernière campagne dans l’uniforme des Phillies, il n’a conservé qu’une seule fois une moyenne offensive supérieure à ,250. Durant les trois dernières saisons, il a frappé en moyenne 24 circuits, mais le rendement offensif, en général, laissait à désirer.

Une fois son dernier contrat écoulé avec les Phillies, Howard avait engrangé près de 200 millions en salaire en 13 saisons dans les majeures, mais il a cru bon tenter sa chance de revenir dans le baseball en acceptant un contrat des ligues ­mineures des Braves d’Atlanta.

Ces derniers l’ont libéré en mai dernier, alors qu’en 11 matchs avec la formation de Gwinnett, de la Ligue internationale, il n’a frappé que pour une moyenne de ,184 avec un circuit et cinq points produits.

gé de 37 ans, Howard est rentré chez lui, mais a dit qu’il n’abandonnait pas son rêve de revenir dans les majeures.

Le pari de Gagné
Le cas d’Éric Gagné n’est pas ­tellement différent.

À l’âge de 41, l’orgueil de ­Mascouche a réussi à convaincre les dirigeants de l’équipe nationale du Canada de lui faire une place et aller défendre les couleurs de son pays dans le cadre de la Classique ­mondiale.

Éric a lancé deux manches et un tiers, n’accordant aucun point sur un seul coup sûr, un but sur balles et deux retraits au bâton. Regaillardi par sa performance, il a décidé de tenter un retour dans les ligues majeures.

Et lorsqu’il n’a reçu aucune invitation d’une équipe majeure, il a cru bon d’aller lancer avec les Ducks de Long Island, de la Ligue Atlantique, un circuit indépendant.

Et avec une fiche d’aucun gain, deux échecs en cinq sorties et une moyenne de points mérités de 12,27, il a annoncé sa retraite définitive comme joueur.

Porté en triomphe
Pourtant, en 2009, après son séjour avec les Capitales de Québec, de la ligue CANAM, Éric aurait dû comprendre que ses chances de revenir aux majeures étaient pratiquement nulles.

Dans ce circuit comparable au ­niveau AA du baseball affilié, Éric n’avait pu faire mieux qu’une fiche de 6-6 en 17 sorties avec une MPM de 4,65. Et dans des conditions idéales alors que souvent, ses départs étaient ­espacés.

Mais il avait tout frais à la mémoire – sa dernière partie dans l’uniforme des Capitales – un match complet lors de la troisième rencontre de la finale contre les Tornadoes de ­Worcester. Ses coéquipiers l’avaient transporté sur leurs épaules devant une foule en délire de plus de 5000 spectateurs.

Aujourd’hui, Gagné dit qu’il n’a pas abandonné son projet de revenir dans les majeures, mais comme ­instructeur.

Souhaitons qu’il réalise son rêve, mais encore faudra-t-il qu’il accepte d’aller faire ses classes dans les ­filiales d’un club majeur.

Ne devient pas instructeur des ­lanceurs d’une équipe majeure qui veut.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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