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La vie modeste des joueurs de baseball mineur

Revue de presse

Étienne Lajoie, ICI Radio-Canada, 30 avril 2017

Jonathan Malo

Les joueurs des majeures touchent de bons salaires, jouent devant des gradins remplis, voyagent en avion et ne se privent de rien. Ils font l'envie de milliers de joueurs des rangs mineurs qui tentent d'accéder au plus haut niveau, comme les Québécois Jonathan Jones et Jonathan Malo, qui ont parlé de leur expérience avec Radio-Canada Sports.

Photo ci-dessus : Le baseballeur Jonathan Malo n'a jamais pris part à un match de saison avec les Mets de New York, mais a fait partie de l'organisation pendant sept ans. Photo : Associated Press/Bill Kostroun

Jonathan Jones, lanceur du Royal LePage Plus de Saint-Jérôme, garde un bon souvenir de ses cinq saisons dans le baseball mineur.

Il a été sélectionné au 23e tour par les Giants de San Francisco en 2011, mais n'a jamais eu la chance de fouler leur terrain. Il a commencé sa carrière à 19 ans dans la Ligue des recrues en Arizona.

« L’avantage, c’est que tout est à une ou deux heures de route », se souvient-il.

Après trois années en Arizona, où deux repas par jour lui étaient fournis, Jones s'est joint aux Volcanoes de Salem-Keizer, une équipe de niveau A.

Jonathan Malo, lui, a fait partie de l’organisation des Mets de New York pendant sept saisons avant de quitter les États-Unis pour se joindre aux Capitales de Québec, de la Ligue Can-Am, en 2012.

Les matchs, qu’il jouait devant peu de partisans, se terminaient souvent vers minuit et l’équipe voyageait de longues heures durant la nuit.

“Tu joues quasiment chaque jour et tu fais des voyages de six à sept heures en autobus.” - Jonathan Malo, à propos du rythme de vie dans les rangs mineurs

Selon leur convention collective, les joueurs des rangs mineurs n’obtiennent leur autonomie qu’après six ans.

« C’est certain, on est payé pour jouer, mais ce n’est pas assez pour vivre jusqu’à ce qu’on devienne joueur autonome », dit Jonathan Malo.

Les règles ont encore une fois été modifiées en 2011. Le baseball majeur a empêché les équipes d'accorder des contrats des majeures à leurs choix au repêchage.

« Je coachais en sports-études en même temps et je m’entraînais 11 mois par saison », se souvient Jonathan Jones.

« Le but, c'est toujours de monter dans les majeures, rappelle Malo. C'est toujours la poursuite d'un rêve, c'est là que se trouve la belle vie. »

Des petits salaires
Lorsqu’il portait les couleurs des Volcanoes, Jones touchait 1200 $ par mois.

En 2014, l’avocat Michael McCan révélait dans le magazine Sports Illustrated que les baseballeurs des ligues mineures touchaient de 3000 à 7500 $ pour une saison de cinq mois, un salaire inférieur à celui des employés des chaînes de restauration rapide.

Pour épargner de l'argent, Malo habitait avec des coéquipiers.

« Plus on est de gars, moins ça coûte cher », rappelle-t-il.

“Ce n’est pas tout le monde qui a la chance de signer un contrat en entrant au repêchage. Donc, il y en a qui avaient plus d’argent.” - Jonathan Malo

Des décisions prises par l’état-major
Selon Malo, la vie des baseballeurs des mineures est tributaire de décisions qui sont souvent prises par les dirigeants de l’organisation. « Un gars qui signe un gros contrat aura plus d’opportunités », souligne-t-il.

Même chose pour les meilleures recrues d’une organisation.

« Il faut que tu joues chaque match comme si quelqu’un te regardait », dit-il.

“Dépendant des organisations, les entraîneurs-chefs [dans les rangs mineurs] vont avoir plus ou moins de pouvoir. Les boss peuvent dire que c’est lui qui va jouer.” - Jonathan Malo

« Tu ne sais pas où tu vas jouer d’un jour à l’autre. Beaucoup de choses sont hors de ton contrôle », ajoute Jonathan Jones.

« Peu importe le résultat, souvent ça ne veut pas dire grand-chose. Tu te mets de la pression chaque match », renchérit Malo.

Le retour au patelin
Les deux Québécois sont revenus au Québec après leur carrière aux États-Unis. Malo a pris sa retraite en mars 2017, après quatre saisons avec les Capitales de Québec, où il jouait plus souvent.

L’atmosphère était plus détendue à Québec même avec les attentes qui viennent avec un statut de vétéran.

Le retour au Québec a permis à Jonathan Jones de retrouver des coéquipiers qu’il avait côtoyés avant son départ pour les États-Unis.

« J’ai été capable de vivre mon rêve pendant quatre ans. Ça se passe bien pour moi [...] J’aime tellement ça jouer au baseball. Maintenant, j’habite à 10 minutes du parc », conclut-il.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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