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Málaga – Renaissance sous le soleil

Revue de presse

Violaine Ballivy, La Presse, le 11 février 2017

Malaga, Espagne

Málaga est une ville vibrante, vivante, surprenante. Comme l’a été son plus illustre enfant, Picasso, qui disait : « Je ne cherche pas, je trouve ». Fondée il y a plus de 2800 ans, la ville a trouvé une identité qui a tout pour plaire.

Photo ci-dessus : Les « Bixi » de Malaga! (Photo : Jacques Lanciault, 2014)

Málaga — C’est dimanche et il y a foule sur le quai numéro 1 de Málaga. Des enfants avec leurs parents, des amoureux et beaucoup de jeunes filles maquillées-coiffées-endimanchées pour se tirer le portrait, un téléphone intelligent au bout du bras. Les terrasses sont bondées, les vendeurs itinérants font de bonnes affaires.

On marche à l’ombre de la nouvelle Palmeraie des surprises – cette imposante structure blanche de béton recouvrant partiellement la promenade –, vers le phare du XIXe siècle ou l’étrange cube multicolore du musée Pompidou. À gauche se dessine l’Alcazaba construite par les Maures au XIe siècle sur les restes d’une forteresse romaine ; on a retrouvé, tout près, les restes du passage des Phéniciens qui ont fondé la ville il y a plus de 2800 ans. Ce panorama, c’est aujourd’hui l’essence de Málaga, l’une des plus vieilles villes d’Europe, qui a su embrasser la modernité avec brio au cours des dernières années et se forger une identité nouvelle : séduisante, jeune, vibrante.

Depuis 2003, on recense au moins six nouveaux musées d’envergure dans la ville, qui en compte maintenant plus d’une trentaine, pour une population qui dépasse à peine les 560 000 résidants. On a réaménagé entièrement la section urbaine du port pour le rendre (enfin) accessible aux citoyens et on y a ouvert des restaurants et des boutiques  ; on a décuplé le nombre d’hôtels (surtout de type urbain), on a piétonnisé un secteur de quelque 11 hectares dans le centre-ville et nivelé toutes les chaînes de trottoir et les escaliers qui pouvaient nuire à l’accessibilité des personnes en fauteuil roulant – et des poussettes – et on a installé un réseau de vélos en libre-service. On construit la deuxième ligne d’un métro tout neuf. Dynamique ? À peine.

CULTURE ET SOLEIL
Tout a commencé il y a une trentaine d’années, quand la ville de Torremolinos s’est séparée de Málaga, explique le guide touristique Eduardo Vandoome, installé ici depuis près de 40 ans. « Le problème, c’est que tous les hôtels étaient situés dans ce secteur : Málaga perdait du même coup tous les revenus liés aux taxes touristiques. » Il a fallu revoir la stratégie touristique de Málaga. On a lancé un plan d’embellissement des façades il y a 20 ans, puis, sous l’impulsion d’un maire particulièrement dynamique, un plan de renouvellement de l’offre culturelle, mis en œuvre en 2003 par le nouveau musée Picasso et couronné en 2015 par l’ouverture historique non pas d’une, mais bien de deux antennes de musées figurant parmi les plus réputés du monde : le musée Pompidou et le musée d’art russe de Saint-Pétersbourg.

Du coup, Málaga n’est plus, maintenant, une simple destination balnéaire où l’on ne fait que passer entre deux sauts à la plage ou sur un terrain de golf, d’ailleurs souvent situés dans les cités voisines. « Nous sommes une destination de séjour en ville, on reste ici de quelques jours à une semaine », remarque Antonio Díaz Lomeña, de l’Office de tourisme de la Costa del Sol. Le nombre de visiteurs est en hausse constante et on dépasse année après année, depuis 2013, les attentes : les données divulguées en janvier montrent que le taux d’occupation des hôtels est au deuxième rang en Espagne, derrière Barcelone, mais devant Madrid et Majorque. Les Espagnols viennent beaucoup – près 50 % du tourisme est local –, mais aussi les Britanniques, les Scandinaves et les Italiens, pour profiter des musées. Pour les Québécois, la destination a l’avantage d’être desservie par des vols directs toute l’année et d’être exempte du virus Zika, ce qui n’est pas le cas de plusieurs destinations soleil.

L’ESPAGNE QU’ON AIME
Málaga peut servir de bon camp de base pour explorer le reste de l’Andalousie – Séville, Cadix, Grenade –, mais il faut au moins lui consacrer quatre jours afin de profiter de son centre-ville piétonnier si tranquille, de tous ses musées, bars et restaurants où l’on retrouve ce qu’on aime tant de l’Espagne : des vins de qualité abordables – on boit bien pour 2 euros, très bien à 3 euros le verre (5 $, taxes et service inclus, n’oublions pas que la clientèle est essentiellement constituée de locaux et que le pays est en crise) – et des tapas d’une cuisine simple et préparée avec des ingrédients locaux de qualité. Beaucoup de poisson – on en mange 35 kg par personne par an, ici ! –, du jambon séché, du fromage à pâte cuite, beaucoup de préparations à base d’œuf et d’huile d’olive. On mange tard – n’osez même pas vous pointer avant 20 h 30 dans un restaurant, le soir –, mais on dîne à 15 h, alors ça va. En matinée, on prendra un « nuage avec un schtroumpf » – un nube con un pitufo –, c’est-à-dire un café avec beaucoup de lait et un tout petit sandwich.

Oui, la vie est douce, ici. Picasso disait aussi que tout ce qui peut être imaginé est réel. La destination combinant plages, musées et douceur de vivre que vous aviez imaginée est peut-être bien réelle.

Une partie des frais de ce reportage a été payée par l’Office de tourisme d’Espagne.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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