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En croisade au pays de Fidel

Michel Laplante permet à de jeunes Québécois de goûter au baseball à saveur cubaine

Revue de presse

Jacques Doucet, Journal de Québec, le 21 janvier 2017

Michel Laplante, Capitales de QuébecMATANZAS | Depuis trois ans, Michel Laplante organise un voyage d’une semaine qui permet à une quinzaine de jeunes Québécois de 8 à 12 ans d’aller vivre l’expérience d’un entraînement de baseball aux côtés de jeunes Cubains, dirigés par des instructeurs du Québec et de Cuba.

Michel Laplante est ce genre d’hommes qui ne recule jamais devant un obstacle.

Il a d’abord quitté son Abitibi natale pour s’exiler à Saint-Eustache afin de jouer au baseball, un sport qu’il n’avait presque pas pratiqué auparavant.

Il a si bien fait que les Pirates de Pittsburgh lui ont offert un contrat professionnel et il a rapidement retenu l’attention des instructeurs en raison de son travail acharné et de son talent. Et ce, même si Laplante ne connaissait rien de l’anglais, sauf yes and no.

Malheureusement, une blessure au bras a pratiquement mis fin à son rêve d’atteindre les ligues majeures. Il a ensuite tenté sa chance avec les Expos et les Braves, atteignant le niveau AAA.

Puis, il a accepté une offre de Taïwan pour aller tenter sa chance en Orient.

«Encore là, je ne connaissais rien de la langue ou des mœurs et coutumes de ce pays. Mais je me suis débrouillé en j’en suis revenu plus fort», rappelle ­Laplante.

Photo ci-dessus : Chaque jour, un exercice général précédait la présentation d’un match amical. On voit les instructeurs Michel Laplante (à gauche) et Rodolfo Puente qui travaillent avec deux jeunes receveurs.

Nouvelle aventure
Après un séjour dans le Midwest américain, où il a rencontré Miles Wolff, il est rentré au pays et a participé à la naissance des Capitales de Québec, dont il a été successivement joueur, instructeur, gérant, directeur général et maintenant président.

Mais d’où vient cette idée d’organiser des voyages à Cuba afin de permettre à de jeunes Québécois de vivre une expérience culturo-sportive?

«L’idée a commencé à germer avec Dan Rochette, un ami de Montréal qui effectuait quelques voyages par année à Cuba et qui me demandait chaque fois si je pouvais lui donner des gants, des balles, des bâtons et autre équipement qu’il voulait offrir en cadeau aux joueurs cubains. Et il s’était lié d’amitié avec M. Lourdes Gourriel, un homme important dans le giron du baseball cubain», explique Laplante.

L’argent et l’auto
Il ajoute avoir réalisé, à la suite de diverses rencontres avec différentes associations de jeunes joueurs, que les principaux pôles d’intérêt se résumaient souvent à: combien d’argent as-tu fait en carrière? Tu as joué pendant combien de temps? Quel genre d’auto tu conduis? Jamais on ne le questionnait sur ses expériences de vie dans d’autres pays, s’il s’était lié d’amitié avec des coéquipiers ou des rivaux.

«Je trouvais que cette attitude des jeunes était déplorable. Il y a plus que l’argent dans le sport. Donc, j’ai mis sur papier une proposition que je voulais soumettre aux autorités cubaines afin, dans un premier temps, d’obtenir la permission d’aligner un joueur cubain avec les Capitales», d’expliquer Laplante.

Il est évident que les gens de son entourage ont tenté de le dissuader... mais il n’a jamais baissé les bras.

«Nous avons réussi (en compagnie de Josué Peley, son interprète et de Dan Rochette) à avoir un rendez-vous à La Havane. On m’avait dit qu’après une heure, on me remercierait gentiment et qu’on me retournerait chez moi.

«Mais nos discussions ont duré quatre jours. Et les autorités cubaines ont accepté l’expérience de nous envoyer Yuniesky Gourriel», de dire Laplante.

Il avait arrêté son choix sur ce joueur de 32 ans qui provenait d’une famille respectée dans le milieu du baseball cubain, un vétéran qui avait participé à maintes compétitions internationales sans jamais succomber à la tentation de faire faux bond.

Expérience à vivre
Puis, lorsqu’il a suggéré aux dirigeants cubains d’organiser un séjour d’une semaine qui permettrait aux jeunes Québécois de vivre une expérience culturo-sportive, on lui a offert l’occasion de présenter les exercices sur les meilleurs terrains dans la région, ce qu’il a immédiatement refusé.

«Je tenais absolument à ce que nos jeunes vivent l’expérience comme les jeunes Cubains vivent leurs entraînements et en espagnol, et nous avons la chance de pouvoir compter sur la participation d’entraîneurs de l’équipe nationale de Cuba, notamment Jesus Barroso et Rodolfo Puente, qui se joignent à nos instructeurs, soit Pat Scalabrini, Marc Griffin et Pat Tremblay», précise Laplante.

Et tous travaillent main dans la main.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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