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Ntema Ndungidi: la descente aux enfers d’un ancien choix de première ronde des ligues majeures

Revue de presse

Maxime Deland avec la collaboration de Benoît Rioux, Journal de Montréal, le 16 novembre 2016

Ntema Ndungidi

MONTRÉAL - Rien ne va plus pour l’ancien choix de première ronde de la Ligue de baseball majeur, Ntema Ndungidi. Le Québécois d’origine africaine était l’un des plus beaux espoirs des Orioles de Baltimore à la fin des années 1990. Aujourd’hui, il vit sous le seuil de la pauvreté, éprouve de graves problèmes de santé mentale et en fait voir de toutes les couleurs aux policiers montréalais.

Photo ci-dessus : Ntema Ndungidi. (Photo : Agence QMI, Pascal Girard)

Lundi après-midi, dans le secteur de L’Île-Bizard, dans l’ouest de Montréal, un homme a contacté les policiers. Il disait avoir été menacé par son voisin armé d’un couteau. Ce voisin, c’était Ntema Ndungidi, aujourd’hui âgé de 37 ans.

Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, l’ancien joueur de baseball s’est réfugié dans son modeste appartement. Il refusait de se livrer aux policiers et se cachait sous les couvertes, dans son lit.

Barricadé
Selon nos informations, l’ancien espoir du baseball majeur n’était visiblement pas dans son état normal, possiblement en proie à une psychose.

Ntema Ndungidi s’est barricadé à l’intérieur de son logement de la rue Jean-Yves pendant de longues heures, jusqu’à ce que le groupe tactique d’intervention aille le chercher.

Pendant toute la durée de son siège, l’ancienne étoile montante du baseball est demeurée sous ses draps, dans son lit, à jouer avec un briquet.

Il a été menotté et transporté au poste de police, avant d’être transporté à l’hôpital pour être évalué.

Il pourrait être accusé de menaces et de voies de fait.

Talent gaspillé
Dans le milieu du baseball québécois, plusieurs personnes sont attristées de voir un aussi beau talent être gaspillé.

Ntema Ndungidi a fait la pluie et le beau temps dans la province en tant que joueur de baseball. Selon plusieurs, il avait tout pour réussir et il était voué à une grande carrière professionnelle.

«C’est sûr que c’est triste, d’autant plus qu’il avait tout pour réussir: un bon bras, de la vitesse et de la puissance au bâton», laisse tomber Stéphane Lepage, mandataire du programme sport-études à l’école Édouard-Montpetit, où Ntema Ndungidi a étudié.

Selon ce dernier, la maladie mentale, qui s’était déjà manifestée à l’époque où Ndungidi fréquentait l’école secondaire, aura finalement eu raison de son immense talent de joueur de baseball.

«Quand tu n’es pas en possession de tous tes moyens, c’est difficile de progresser normalement», résume Lepage.

Étoile montante
Les Orioles de Baltimore avaient remarqué le talent de Ndungidi. Ils avaient fait de lui leur choix de première ronde – le 36e au total – lors du repêchage de 1997. On lui avait consenti un boni à la signature de 500 000 $.

À l’époque, des médias américains avaient dit du jeune prospect qu’il pourrait devenir un joueur étoile au sein des ligues majeures.

Deux décennies plus tard, rien n’est plus comme avant pour celui qui a flirté avec les ligues majeures.

Dans l’ouest de l’île de Montréal, il demeure dans un minuscule appartement très peu meublé. Plusieurs citoyens du secteur l’aperçoivent de temps à autre en train de mendier pour récolter quelques dollars.

Dans le monde du baseball, d'anciens coéquipiers qui ont préféré demeurer anonymes ont admis avoir compris très tôt que quelque chose clochait avec Ndungidi. S'il parlait parfois seul sur les bancs de l'école secondaire, période lors de laquelle il a dû être médicamenté, certains ont par ailleurs rappelé un incident survenu en 2000, alors que Ndungidi, qui jouait à ce moment dans une ligue de baseball en Arizona, avait été surpris en train de parler à son casier dans le vestiaire.

En 2001, il a été libéré par les Orioles de Baltimore avant d’être réclamé par les Mariners de Seattle. Au terme de la saison 2002, il a signé un contrat des ligues mineures avec les Expos de Montréal. Au final, il n’aura jamais réussi à jouer dans les ligues majeures.
Il a terminé sa carrière en 2003 avec les Capitales de Québec.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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