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Wrocław : monument aux victimes du massacre de Katyn et le magnifique «Panorama de Racławice»

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 25e d’une longue série de reportages relatifs à un fascinant voyage que nous avons réalisé en Pologne à la fin de l’été 2016!

Panorama de Racławice, Wrocław, Pologne

Wrocław, Pologne, lundi 5 septembre 2016 — Pour amorcer cette huitième journée de visites en Pologne, nous nous rendons d’entrée de jeu nous recueillir quelques instants devant le monument érigé à la mémoire des victimes du massacre de Katyn. Ce superbe monument est situé à un jet de pierre de la rotonde dans laquelle nous nous émerveillerons devant le « Panorama de Racławice ».

Ce panorama est une peinture panoramique de plus de 1 700 mètres carrés, dont la toile circulaire, qui fait quinze mètres de hauteur, est présentée derrière un paysage réel où l’on retrouve dans les buissons quelques pièces d’artillerie... en trois dimensions. Wow!

Photo ci-dessus : Le réalisme de l’immense toile du « Panorama de Racławice » est à couper le souffle!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

N.-B. : Pour regarder le diaporama des photos présentées sur cette page, cliquez sur n’importe laquelle des photos.

Après notre petit-déjeuner au restaurant de l’Hôtel Europeum, où nous sommes hébergés à Wrocław, nous rejoignons notre groupe de voyageurs Lambert un peu passé 9 heures.

Si hier, dimanche, la rue de notre hôtel était tranquille, aujourd’hui l’activité y bourdonne. L’édifice voisin de l’hôtel abrite un immense chantier de construction, où tant les ouvriers que les camions s’y engouffrent un après l’autre.

Nous avons droit à un ciel couvert de nuages ce matin.

À notre sortie de l’hôtel, impossible de rater l’édifice situé de l’autre côté de la rue. Il est impressionnant. Il semble en partie occupé et en partie abandonné. Nos recherches en vue de la rédaction de ce texte nous apprennent qu’il s’agit de la bibliothèque de l’université de Wrocław.

Bibliothèque de l’université de Wrocław, Pologne

Photo ci-dessus : L’impressionnant édifice situé sur la rue Kazimierza Wielkiego, face à notre hôtel, la bibliothèque de l’université de Wrocław.

Nous grimpons dans l’autocar à 9 h 15, alors que notre guide locale à Wrocław, Ivona, est avec nous.

Notre guide locale à Wrocław, Ivona.

Photo ci-dessus : Notre guide locale à Wrocław, Ivona.

À la découverte de Wrocław
Après les salutations d’usage et un court mot de bienvenue dans sa ville, Ivona nous présente globalement la cité que nous nous apprêtons à découvrir.

« Wrocław est la capitale de la voïvodie de Basse-Silésie, elle qui couvre le Sud-Ouest de la Pologne. C’est une région frontalière au sud-ouest avec la République tchèque et au nord-ouest avec l’Allemagne. »

« C’est la quatrième ville de Pologne par sa population (635 000 habitants) et la cinquième quant à sa superficie (293 km carrés). »

« C’est une ville vivante, moderne et attrayante. Vivante en raison, entre autres, de son université et attrayante grâce à ses merveilles architecturales. »

Nous passons par la place dominicaine, Plac Dominikański en polonais, où notre guide attire notre attention sur l’église saint-Adalbert, datant du XIIIe siècle.

« Wrocław était une ville du “chemin de l’ambre”, et cela a certes contribué à ses succès économiques. »

« Épargnée durant la Deuxième Guerre mondiale étant une ville allemande, elle fut toutefois dévastée à 70 % après la capitulation de Berlin, car elle est devenue la dernière ville allemande à se rendre. »

« Aujourd’hui, on parle de la ville aux 100 églises, aux 100 ponts et aux 100 petits nains! »

Nous passons devant l’ancien couvent des Bernardins dont l’édifice abrite aujourd’hui le Musée d’architecture.

« Cette année, Wrocław, est la capitale européenne de la culture (2016) et l’offre d’événements culturels est débordante. »

« La ville est traversée par le fleuve Oder, qui se divise en plusieurs bras. Les rivières Bystrzyca, Oława, Ślęza et Widawa rejoignent l’Oder dans la ville, ce qui a exigé la création de plusieurs ponts pour passer de l’une à l’autre des douze îles que tous ces cours d’eau ont constituées. On retrouve dans notre ville quelque 120 ponts, ce qui vaut à Wrocław le surnom de “Venise polonaise” ou encore de Venise du Nord. »

Nous descendons du car à 9 h 25.

Nous sommes tout près de l’édifice abritant le « Panorama de Racławice », mais notre rendez-vous pour la visite n’est qu’à 10 heures.

Notre guide s’approche d’un grand panneau sur lequel est affichée une carte de la ville. Elle nous explique le plan de la cité et ajoute qu’à l’époque où Napoléon est venu ici, soit en 1807, les remparts entouraient toujours la ville. C’est lui qui les a fait démolir.

« La ville s’étire sur 19 km du sud au nord, et sur 27 km d’est en ouest. Il y a l’Oder et ses quatre affluents… ce qui donne 54 km de cours d’eau et 12 îles, dont celle de la cathédrale Ostrów Tumski de Wrocław, qui a été le berceau de la ville. L’endroit est aujourd’hui surnommé le Vatican Polonais en raison de ses nombreux édifices religieux.

“Au XIVe siècle, précise Ivona, le pays était sous domination tchèque, au XVIe sous domination autrichienne et au XVIIIe sous domination prussienne, et ce, jusqu’en 1945, lors du changement des frontières en Europe centrale!”

Mémorial des victimes du massacre de Katyn
Nous marchons vers le monument érigé en 1999 à la mémoire des victimes de Katyn. Toutefois, son vrai nom est “Le Mémorial aux victimes de Katyn, Kharkov et Mednoye et aux prisonniers des camps de Kozelsk, Starobelsk et Ostachkov.”

L’œuvre a été réalisée par le sculpteur de Varsovie Tadeusz Tchórzewski. Le monument n’a été inauguré qu’en 1999.

Le monument est frappant. “Il représente, nous explique notre guide, l’Ange de la mort brandissant son épée, du haut d’un piédestal, sur une autre statue, celle de la ‘pietà de Katyń’, qui elle représente la mère patrie désespérée tenant le corps d’un prisonnier de guerre assassiné. Les blocs de ciment composant le monument symbolisent les tombes.”

Mémorial des victimes du massacre de Katyn, Wrocław, Pologne

Mémorial des victimes du massacre de Katyn, Wrocław, Pologne

Mémorial des victimes du massacre de Katyn, Wrocław, Pologne

Mémorial des victimes du massacre de Katyn, Wrocław, Pologne

Mémorial des victimes du massacre de Katyn, Wrocław, Pologne

Mémorial des victimes du massacre de Katyn, Wrocław, Pologne

Mémorial des victimes du massacre de Katyn, Wrocław, Pologne

Mémorial des victimes du massacre de Katyn, Wrocław, Pologne

Photos ci-dessus : Un monument très impressionnant!

L’encyclopédie libre Wikipédia précise ce qui suit quant au “massacre de Katyń” :

» C’est l’assassinat de masse, par la police politique de l’Union soviétique (le NKVD), au printemps 1940 dans la forêt de Katyń, un village russe proche de Smolensk et de la frontière biélorusse, de plusieurs milliers de Polonais, essentiellement des officiers actifs et de la réserve (dont des étudiants, des médecins, des ingénieurs, des enseignants, etc.), et divers autres membres des élites polonaises considérées comme hostiles à l’idéologie communiste.

L’URSS a nié sa responsabilité dans le massacre dès qu’il fut révélé par les militaires allemands ainsi que durant toute la Guerre froide, rendant l’Allemagne nazie responsable. Mais en 1990, l’URSS a reconnu que ce massacre avait été ordonné par les responsables soviétiques.

Pour différentes raisons, dont notamment l’exploitation au début de l’année 1943 par la propagande allemande du massacre de Katyń découvert en 1941 lors de l’avance allemande en Russie, l’histoire a retenu ce massacre particulier comme emblématique de l’ensemble des crimes commis par l’URSS à l’encontre de la nation polonaise.

Au total, ces exécutions massives de membres de l’élite polonaise en divers lieux de l’ouest de l’URSS à la suite du partage de la Pologne entre l’Allemagne nazie et l’Union soviétique ont totalisé environ 22 000 personnes exécutées et 60 000 autres qui ont été déportées (essentiellement les membres des familles). »

Ivona ajoute que le président russe, Vladimir Poutine l’a reconnu récemment… mais n’a jamais offert d’excuses officielles au peuple polonais.

« Le 7 avril 2010, les premiers ministres polonais, Donald Tusk, et russe, Vladimir Poutine, ont participé ensemble au soixante-dixième anniversaire du massacre, à Katyń. C’est la première fois qu’un premier ministre russe se rendait à Katyń. Si Vladimir Poutine n’a pas demandé pardon au peuple polonais, il a prononcé la déclaration suivante : “Un crime ne peut être justifié d’aucune manière. Nous sommes tenus de préserver la mémoire du passé. Nous n’avons pas le pouvoir de changer le passé, mais nous pouvons rétablir la vérité et la justice historique.” »

Notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Krystyna Wozniak, précise, quant à elle, que nous verrons plusieurs monuments rappelant ce massacre durant notre périple en Pologne.

Et elle ajoute, émotive, que le massacre de Katyn n’aura pas miné les élites polonaises qu’une seule fois, et non. « En avril 2010, une catastrophe aérienne entraînant la mort de nombreux membres du gouvernement polonais est survenue. C’était le 10 avril 2010, alors qu’il se rendait aux commémorations de Katyn, le président polonais Lech Kaczyński périt dans une catastrophe aérienne lorsque son avion, un Tupolev Tu-154, s’écrase à l’approche de l’aéroport de Smolensk (Russie) avec toute la délégation polonaise à bord. »

Parmi les autres victimes figurent son épouse et des familles d’officiers polonais exécutés en 1940, le président de la Banque centrale de Pologne Slawomir Skrzypek, le vice-ministre des Affaires étrangères Andrzej Kremer, le chef d’état-major polonais Franciszek Gągor, l’ancien président polonais en exil à Londres Ryszard Kaczorowski et le vice-maréchal de la Diète Krzysztof Putra.

Le « Panorama de Racławice »
Nous revenons sur nos pas et arrivons devant la rotonde qui abrite le « Panorama de Racławice ».

Bâtiment abritant le Panorama de Racławice, Wrocław, Pologne

Photo ci-dessus : Le curieux bâtiment abritant le « Panorama de Racławice » à Wrocław

« L’œuvre que nous allons voir, fait remarquer notre guide, provient d’une idée du peintre Jan Styka, qui invita le peintre renommé pour les œuvres de batailles Wojciech Kossak à prendre part à ce projet. »

« La totalité du panorama, de plus de mille sept cents mètres carrés, fut réalisée en neuf mois, entre août 1893 et mai 1894. »

« La première présentation eut lieu le 5 juin 1894, lors de l’Exposition universelle de Lwów, aujourd’hui Lviv en Ukraine, pour commémorer le 100e anniversaire de la bataille ayant opposé les Polonais aux Russes. »

« L’œuvre est immense », ajoute-t-elle. « Elle fait 120 mètres de long par 15 mètres de haut. C’est une toile panoramique représentant la bataille de Racławice survenue en 1794, elle qui a été l’ultime tentative des Polonais pour défendre l’indépendance de leur pays. »

Nous entrons.

Nous voyons d’abord des figurines en bois représentant des soldats de cavalerie qui ont participé à cette bataille. Ils sont avec leurs chevaux, leurs armes et leurs costumes.

Il y a également une immense maquette.

Maquette du champ de bataille de Racławice, Wrocław, Pologne

Photo ci-dessus : Une immense maquette occupe le centre de la salle où est exposé le « Panorama de Racławice ».

Nous entrons à l’heure prévue pour notre visite, 10 heures

C’est une sorte d'amphithéâtre souterrain où nous déambulons sur un promenade circulaire. L’entrée est accessible par un souterrain mal éclairée et nous sommes pris dans une mini bousculade.

On nous remet un « bidule » que nous branchons dans les écouteurs des bidules de Voyages Lambert.

Nous nous trouvons au centre d’une pièce où s’affiche tout autour une peinture à 360 degrés!

En tant que spectateurs, nous avons vraiment l’impression d’être au centre de l’événement.

L’éclairage est spécial, tout comme la conception des lieux. Devant la grande toile circulaire, le paysage se prolonge vers les spectateurs… un paysage réel où il y a des arbustes, de la terre, des pierres, du bois, et des pièces d’artillerie. La toile est comme prolongée vers le spectateur, ce qui donne une impression de 3 D.

Notre audioguide nous apprend que 9 millions de visiteurs ont défilé devant la toile depuis l’ouverture de ce lieu.

La toile fait plus de 1 700 mètres carrés. Elle est composée de 15 panneaux de 8 mètres chacun.

Puis, on nous décrit chacune des scènes de la bataille ainsi que les principaux personnages qui y interviennent.

Retenons que la bataille est survenue à Racławice, près de Cracovie, le 4 avril 1794. Elle mit aux prises l’armée d’insurrection polonaise dirigée par le commandant Andrzej Tadeusz Kościuszko et deux colonnes de l’armée russe.

Ce Andrzej Tadeusz Kościuszko est le même héros dont nous avons admiré la statue à Philadelphie, car il fut également héros de la guerre d’indépendance américaine.

L’audio guide présente avec force détail chacune des scènes des tableaux.

« 1000 morts du côté des Russes et 500 du côté polonais. L’insurrection a continué dans tout le pays, mais la fin escomptée a été éphémère. »

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Panorama Racławice, Wrocław, Pologne

Photos ci-dessus : Que dire de plus que wow!

La rotonde a été bombardée lors de la Deuxième Guerre mondiale. La toile fut alors roulée sur 15 mètres de longueur et entreposée dans un monastère.

Lorsque le bâtiment fut reconstruit en 1967, la toile était restée dans l’oubli depuis tout ce temps. Ce n’est qu’en 1985 qu’elle redevient visible pour le public. Elle est depuis une des grandes attractions de Wrocław.

Nous terminons cette merveilleuse visite à 10 h 35.

Lorsque nous sortons, il y a quelques rayons de soleil, mais il a plu.

Nous poursuivons à pied jusqu’au car et repartons à 10 h 45 pour nous rendre dans le secteur allemand de la ville.

À suivre…
La « Halle du Centenaire.

Édifice de la Halle du Centenaire, Wrocław, Pologne

Photo ci-dessus : L’édifice de la Halle du Centenaire, un bâtiment inscrit à la liste du Patrimoine de l’humanité de l’UNESCO. Il a été construit entre 1911 et 1913, et sert aujourd’hui de salle d’exposition.

Bibliographie

Atlas en fiches, Pologne, Gdańsk, Vistule, Économie de la Pologne, etc., Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia Pologne, Gdańsk, Malbork, Oliwa, Sopot, Toruń, Vistule et plusieurs autres pages;

Château de Malbork, Éditions VIA s.c., 2015, 32 pages;

Découvrir Gdańsk, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 36 pages;

Gdansk, La Voie Royale, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 18 pages;

Les incontournables des Gdańsk, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2015, 36 pages;

C’est à Gdańsk que tout a commencé, Département de la promotion de la ville de Gdańsk, 2016, 28 pages;

Guide de conversation polonais, Édition Lonely Planet, 2016, 252 pages;

Le Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages;

Petit futé - Pologne, Petit Futé, 2015, 480 pages.

Remplis sous: Pologne, Voyages Mots clés:
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