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Fangio, le meilleur pilote de tous les temps?

Revue de presse

Agence France-Presse, Le Devoir, le 16 avril 2016

Juan Manuel Fangio, Buenos Aires, Argentine

Liverpool — Depuis que la Formule 1 existe, certains pilotes ont profité d’une meilleure voiture que leurs rivaux, mais des chercheurs britanniques ont isolé le talent pur, et l’Argentin Juan Manuel Fangio termine en tête de leur top 100 inédit.

Cinq fois champion du monde dans les années 1950, Fangio devance le Français Alain Prost, quatre fois sacré chez McLaren et Williams, et l’Espagnol Fernando Alonso, deux fois titré dans une Renault (2005, 2006), complète le podium.

Photo ci-dessus : À Buenos Aires en Argentine, nous pouvons admirer quelques monument érigé à la gloire de Juan Manuel Fangio, dont celui-ci où il poste tout à côté de sa Mercedes-Benz W196! (Photo Jacques Lanciault, 10 mars 2016).

Niki Lauda, le triple champion du monde autrichien reconverti en dirigeant de l’écurie Mercedes-AMG qui domine la F1 depuis 2014, « n’entre même pas dans les 100 premiers », souligne Andrew Bell, de l’Institut des Méthodes de l’Université de Sheffield. Selon lui, « le modèle statistique choisi relativise l’importance des écuries, et les résultats sont surprenants ».

Cette étude, publiée dans le Journal of Quantitative Analysis in Sports, montre que « les écuries comptent pour presque six fois plus que les pilotes quand il s’agit d’évaluer le succès en F1 ». La contribution est de 85 % pour les écuries, contre 15 % pour les pilotes. Bell ajoute que « l’effet écurie a augmenté au cours du temps mais il semble être moins important sur les circuits urbains, où le talent du pilote joue un rôle plus grand ».

Schumacher et Vettel écopent
L’étude est baptisée «Formule pour le succès, modèle des performances des pilotes et des constructeurs de F1, 1950-2014». Elle pourrait servir de base pour « répondre à des questions plus générales, par exemple à quel point les sociétés affectent la productivité des travailleurs, ou comment les classes, les écoles et même les voisinages affectent les résultats en matière d’éducation », selon Bell.

Comme dans toute étude statistique, on retrouve des anomalies: le Brésilien Christian Fittipaldi, au patronyme célèbre, n’a disputé que 40 Grands Prix et marqué 12 points, mais il figure au 12e rang, pas loin de son oncle Emerson, deux fois champion du monde et 8e de ce classement inédit, juste devant les Allemands Michael Schumacher et Sebastian Vettel, qui comptent 11 titres à eux deux.

Schumacher et Vettel font les frais de la domination extrême de leurs écuries respectives, la Scuderia Ferrari (2000-2004) et Red Bull Racing (2010-2013), quand le « Baron Rouge » puis « Baby Schumi », sans rival au sein de leur écurie, remportaient quasiment un GP sur deux.

Vénéré par les fans du monde entier, le Brésilien Ayrton Senna (5e) échoue au pied du podium où figure son grand rival Prost. Il est même devancé par l’incomparable Jim Clark (4e), deux fois titré dans les années 1960. Quant à Lewis Hamilton (11e), qui a égalé Senna en 2015 grâce à la puissance de feu de l’écurie Mercedes, son troisième titre mondial n’entre pas dans la période de référence.

« Il est difficile de répondre à la question de savoir qui est le meilleur pilote de F1 de tous les temps, car il n’est pas évident de séparer le talent du pilote et les qualités de la voiture. Certains n’auraient sûrement pas obtenu les mêmes résultats dans d’autres voitures. Cela va sûrement continuer de fasciner les fans », conclut le professeur Bell.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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