Dresde… la « Florence allemande »! (3e partie)

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Oct/150

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 56e d’une longue série de reportages relatifs à un fascinant voyage en Allemagne que nous avons réalisé avec Voyages Lambert à l’automne 2015!

Dresde, Saxe, Allemagne, jeudi 22 octobre 2015 – Ce n’est pas les coups de cœur qui manquent depuis le début de notre périple en Allemagne… Après Trèves et sa magnifique Porta Nigra, notre inoubliable croisière sur le Rhin, puis le vieux pont d’Heidelberg et son château tous deux admirés au soleil couchant, voici maintenant Dresde… une ville qui étonne tant par l’abondance de son patrimoine que par la splendeur de celui-ci. La cité sise sur les berges de l’Elbe n’a certes pas volé son surnom de « Florence de l’Elbe » !

Nous consacrons une journée complète à la visite de la capitale de Saxe, elle qui fut le lieu de résidence des princes électeurs et des rois saxons durant près de 750 ans. Une journée qui promet !

Pour cette troisième partie de notre texte, nous voilà maintenant sur la Theaterplatz où l’on retrouve l’Opéra Semper et une magnifique statue équestre du roi Johann… puis, nous filons au Zwinger, où une journée entière n’aurait pas été suffisante pour apprécier l’endroit à sa juste valeur. Nous terminons notre matinée de visites par la « Voûte verte » du château de la Résidence !

Photo ci-dessus : Une vue de la cour intérieure du « Zwinger », un immense palais du XVIIIe siècle construit, entre 1711 et 1722, à la demande du souverain de Saxe, Auguste le Fort !

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

La Theaterplatz, l’Opéra Semper et la statue équestre du roi Johann
Nous sortons de la cathédrale de la Sainte-Trinité et nous nous retrouvons sur la Theaterplatz… dominée par l’impressionnant édifice de l’Opéra Semper.

La construction de cet édifice est un véritable roman-fleuve : Les travaux ont commencé en 1838 sous la supervision de l'architecte Gottfried Semper. Mais en 1849, l’architecte est contraint de quitter la Saxe pour avoir participé à l'insurrection de mai ! Les travaux s’arrêtent.

Vingt ans plus tard, l'édifice brûle! On commence sa reconstruction en 1871, alors que Gottfried Semper, même s’il est toujours interdit de séjour en Saxe, se voit confier des travaux de dessins de l’édifice. Il transmet ses plans à son fils Manfred… qui supervise les travaux de construction. Le théâtre est inauguré en 1878… et des spectacles y seront présentés jusqu’au 31 août 1944.

Le 13 février 1945, les bombardements alliés détruisent presque entièrement l’endroit. Il ne reste que les murs extérieurs et quelques sculptures… Ce n’est qu’en 1977 que les travaux de reconstruction des lieux, à l’identique, commencent!

Le troisième « Semperoper » est finalement inauguré le 13 février 1985!

Photos ci-dessus : L’Opéra Semper tel qu’on peut l’admirer aujourd’hui… il s’agit de l’édifice dont la troisième reconstruction s’est terminée en 1985 !

Sur la grande place, il y a un immense monument surmonté d’une statue équestre titrée «Johann» !

Notre guide locale à Dresde, Heidelinde, nous indique que « la statue équestre représente le roi Johann 1er (1801-1873), le quatrième roi de Saxe, qui régna de 1854 à 1873 !»

Photos ci-dessus : Au centre de la « Theaterplatz » se dresse une grande statue équestre du roi Johann, qui a gouverné la Saxe à partir de 1854 jusqu'à sa mort en 1873. La statue de bronze, conçue par Johannes Schilling, a été érigée en 1889. L’artiste est également responsable du quadrige qui surmonte l’Opéra Semper.

Photos ci-dessus : Les bas-reliefs qui décorent le monument supportant la statue équestre du roi Johann au centre de la « Theaterplatz » sont superbes.

Nous marchons vers le Zwinger alors qu’Heidelinde nous mentionne qu’après la réunification des deux Allemagnes, les terres des coopératives d’élevage et de culture de l’ancienne RDA ont été remises à leurs anciens propriétaires… où à leurs héritiers. «Aujourd’hui, plusieurs des propriétaires qui ont retrouvé leur terre habitent les grandes villes… et louent leurs terres!»

Le Zwinger
Le Zwinger, c’est un immense palais du XVIIIe siècle. Il a été construit, entre 1711 et 1722, à la demande du souverain de Saxe, Auguste le Fort, sur le site de l’ancienne forteresse de Dresde, dont le mur extérieur a été conservé.

« Il est, nous précise Heideline, une des attractions phares de Dresde, notamment parce qu'il abrite quatre musées où prennent place, entre autres, les « Collections nationales de Dresde » et la « Galerie des maîtres anciens ».

Nous entrons dans une immense cour entourée de six bâtiments qui sont gigantesques. Il y a quatre fontaines et quatre grands bassins d’eau dans le centre. La pelouse vient tout juste d’être étendue !

Photo ci-dessus : La très belle et très vaste cour du Zwinger !

« Le Zwinger a été fortement endommagé durant la Deuxième Guerre mondiale », lance notre guide. « Toutefois, dès la fin des hostilités, la reconstruction a commencé… et elle se poursuit encore aujourd’hui ! »

Nous nous approchons d’un portail, que notre guide nomme « Le pavillon du carillon », Glockenspielpavillon en allemand. « Le carillon qui s’y trouve est composé de 20 cloches en porcelaine de Meissen. Il devrait sonner dans quelques minutes », nous précise-t-elle.

Et effectivement, à 10 h 15 nous l’entendons. Il diffuse une très jolie musique. Cela dure une bonne minute.

Photos ci-dessus : Le « Glockenspielpavillon », d’où émanait une belle musique.

Heidelinde ajoute : « Quand il fait trop froid, il ne fonctionne pas. »

Le Zwinger c’est une cour d’honneur et il y a une pléthore de sculptures tout autour de la cour. Elles représentent des objets, des dieux, des personnages, etc.

Photos ci-dessus : Nous traversons la grande cour du Zwinger !

« Au XIXe siècle, l’endroit a été transformé en orangerie, puis en musée. Il y a une galerie de peintures, une autre de porcelaines, un palais des sciences, etc. Il a longtemps été le palais de résidence des rois de Saxe et de Pologne. »

Nous montons sur ce qui était jadis le mur de l’ancienne forteresse. Une longue promenade y a été aménagée. Nous avons une vue spectaculaire sur la cour intérieure… et sur les statues qui sont omniprésentes durant toute notre balade sur cette galerie. Wow !

Nous entendons le carillon sonner une autre fois, à 10 h 30.

Photos ci-dessus : Il y a de nombreux petits cupidons sur le toit. Ils sont en pierre sculptée.

Nous constatons que les sculptures qui prennent place le long de la galerie sur laquelle nous marchons ont été restaurées récemment… en fait les travaux de restauration se poursuivent !

Photo ci-dessus : Un employé des lieux œuvre à nettoyer les sculptures !

D’en bas, nous avions aperçu le « Portail de la couronne » Kronentor en allemand. La couronne représente celle du roi de Pologne et elle date du XVIIIe siècle… Elle est décorée de feuilles d’or. Nous nous en approchons.

Photo ci-dessus : La couronne du roi de Pologne !

Photo ci-dessus : Notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Krystyna Wozniak en profite pour croquer quelques photos !

Nous apercevons les douves qui restent des anciennes fortifications de la forteresse.

Le soleil nous réchauffe, c’est agréable.

Nous descendons et traversons un chantier de construction pour arriver au « Bain des nymphes », un bassin où il y a plusieurs sculptures en pierre.

Photo ci-dessus : Une statue de Neptune… dans le Bain des Nymphes !

Nous descendons par un petit sentier, marchant vers le château, l’ancienne résidence.

Nous repassons devant l’opéra et nous admirons son quadrige… où il n’y a ni chevaux, ni lions, mais des panthères !

Photo ci-dessus : Le Quadrige des Panthères, « Pantherquadriga » en allemand, est tiré par quatre panthères et monté par Dionysos et Ariane. Il s’agit d’une œuvre en bronze de Johannes Schilling (1828-1910). Le quadrige a été reconstruit dans les années 1980.

Photo ci-dessus : Nous croisons la statue de Carl Maria Weber, un compositeur allemand.

Nous sommes de retour sur la Theater platz, alors que le ciel se couvre de plus en plus.

Photo ci-dessus : Un tramway jaune… construit par Bombardier !

Grünes Gewolbe
Après avoir traversé la Theater platz en direction opposée à l’Opéra, nous arrivons au château de la Résidence et nous entrons au Grünes Gewolbe, « La Voûte verte ».

« C’est ici que sont conservés les trésors des ducs de Saxe. Il s’agit de la plus grande salle de trésors au monde », affirme notre guide.

Le musée, fondé par Auguste le Fort en 1723, est situé dans la Residenz Schloss, le château de la Résidence.

Nous déposons nos manteaux, tuques, mitaines et appareils photographiques au vestiaire… car les photos sont interdites… Puis notre guide nous mène dans une cour intérieure… située à l’extérieur. Nous n’avons plus nos manteaux et il fait froid.

Après quelques explications, nous rentrons finalement dans le musée… « qui a rouvert ses portes il y a à peine cinq ans ! », lance notre guide.

Il y a un bel escalier baroque et de grandes salles bien décorées.

Nous arrivons dans la « Galerie des ancêtres », où les bustes des rois de Saxe des XVIe aux XIXe siècles sont exposés.

Un tableau d’Auguste le Fort est affiché. « C’est un homme qui a eu plusieurs maîtresses et plusieurs enfants illégitimes, évoque notre guide, mais il a aussi eu un fils avec sa femme légitime. »

L’encyclopédie Wikipédia nous apprend ce qui suit d’Auguste le Fort :

« Il a été prince électeur de Saxe de 1694 à 1733 sous le nom de Frédéric-Auguste Ier et roi de Pologne de 1697 à 1704, puis de 1709 à 1733, Grand-duc de Lituanie sous le nom d'Auguste II. »

« Il est reconnu comme protecteur des arts, grand mécène. Il fait de sa capitale Dresde la « Florence de l'Elbe ». Il s'intéresse également aux sciences et possède, outre son musée personnel, le Grünes Gewölbe, un cabinet de curiosités, contenant notamment une collection de 351 échantillons de bois. C'est sous son règne que le secret de la porcelaine dure est découvert par l'alchimiste Johann Friedrich Böttger, qu'il avait fait enfermer. L'électeur établit une manufacture à Meissen, qui fait la renommée de la porcelaine de Saxe.

Surnommé le Fort en raison de sa robuste constitution et de son tempérament ardent, on lui prête d'innombrables maîtresses dont Marie-Aurore de Kœnigsmark, mère du Maréchal de Saxe. »

« La construction de la « Voûte verte », nous indique Heidelinde, a commencé en 1727. On a réaménagé des chambres du château en une salle voûtée entourée de tapisserie verte, d’où son nom. Auguste le Fort y a alors fait exposer, pour le public, sa collection prestigieuse de pierres précieuses, d’objet en or et en argent. »

Et notre guide enchaîne : «Durant la guerre, en 1941, tous les objets furent mis en sécurité. Une chance, car lors du bombardement de Dresde le 13 février 1945 trois des huit chambres ont été détruites. Mais, à la fin de la guerre en 1945, les trésors ont été confisqués par l'Armée rouge et transportés à l'Union soviétique. Ils n’ont été retournés à Dresde qu’en 1958!»

« Lors de la reconstruction de la « Voûte verte », on a respecté le style d’origine et on a aménagé les salles pour exposer les pièces maîtresses de cette collection. »

Notre guide nous présente en nous les expliquant les principales pièces de la collection.

Photo ci-dessus : « Daphnée couronnée de branches rouges », une œuvre datant des alentours de 1600, de toute beauté. Mise au point à Augsbourg pour l’orfèvrerie et en Saxe pour la mécanique. (Photo provenant du site Internet de Staatliche Kunstsammlungen)

Nous voyons divers objets dans une vitrine, dont un hibou en cristal de roche. Tout à côté prend place un coffre en bois d’ébène, puis une sculpture représentant un Noir des Seychelles.

Plusieurs vitrines sont consacrées à des objets en ivoire.

Une des pièces qui attire le plus les visiteurs est une sculpture miniature… dans un noyau de cerise ! Pas moins de 185 têtes ont été sculptées sur ce tout petit noyau ! Une loupe a été installée pour permettre aux visiteurs d’en apprécier les détails.

Nous admirons encore… trois griffons datant du XVIIe siècle, des récipients pour inciter les invités à boire… en or et en argent.

Nous voyons deux globes, un terrestre et l’autre céleste, qui sont en fait des récipients pour boire !

Photo ci-dessus : Une grande frégate ! Elle est en ivoire et date de 1620. Les cordages sont en fil de fer doré. Le bateau est monté sur une sculpture de Neptune. Nous pouvons voir l’écusson sculpté sur une des voiles de la frégate. Une œuvre de Jacob Zeller. (Photo provenant du site Internet de Staatliche Kunstsammlungen)

Un magnifique pichet réalisé par Dionysos Miseroni en 1653… affiche de multiples pierres précieuses.

Plusieurs petits personnages sont montés… sur des perles !

Photo ci-dessus : Un de ces personnages montés sur une perle a été réalisé par Guillaume Verbeek en 1706. (Photo provenant d’Internet)

Puis nous arrivons devant une œuvre colossale ! « The Throne of the grand Mogul aureng-zeb » datant de 1701 par Johann Melchior Dinglinger, représentant une fête indienne. « Y prennent place pas moins de 60,000 objets », souligne notre guide… « et ils peuvent être déplacés ». L’ensemble est d’une richesse inouïe.

Photos ci-dessus : Le très impressionnant « The Throne of the grand Mogul aureng-zeb ». (Photo provenant d’Internet)

Nous voyons le plus gros diamant vert au monde, « Le Vert de Dresde », de tout près de 40 carats… il date de 1768.

Photo ci-dessus : Wikipédia précise que le « Vert de Dresde » est un diamant qui doit provenir des mines de diamants situées dans le district de Golkonda en Inde. Le grand diamant vert a atteint Londres en 1726 via Marcus Moses qui était un négociant de diamants. Le Vert de Dresde a été taillé à Londres. En 1742, le diamant appartenait à Frédéric-Auguste II, roi de Pologne qui l’avait acquis à la grande foire annuelle de Pâques à Leipzig. (Photo provenant d’Internet)

Nous montons à l’étage où se trouve la chambre turque. Il y a une collection du butin réuni par les souverains de Saxe au XVIe et au XVIIe siècle. On peut y voir : flèches, armes, harnachement de chevaux, drapeaux, etc.

Nous voyons un tableau représentant le siège de Vienne de 1683, pour chasser les Ottomans, et une énorme tente ottomane de six mètres de hauteur par 20 mètres de longueur et par huit mètres de largeur !

La cour de Saxe l’a achetée au début du XVIIIe siècle. Le tissu de l’intérieur de la tente ressemble à de riches tapisseries !

Photo ci-dessus : Une immense tente ottomane ! (Photo provenant d’Internet)

Nous traversons la salle des armes.

Dans chacune des salles que nous traversons, un préposé « scanne » notre billet !

Des chevaliers sont placés en position de combat… avec des lances en métal qui pèsent de 20 à 30 kilos !

Ce sont de belles armures. Les vêtements sont somptueux, les casques sont décorés de plumes de toutes les couleurs. Même les chevaux portent des armures aux mêmes couleurs que celles de leurs chevaliers. Mêmes couleurs, mêmes matériaux et même motif.

Nous terminons notre visite par le cabinet des monnaies et sortons à 12 h 30.

Nous récupérons nos effets personnels et retournons en groupe vers l’hôtel où notre accompagnatrice, Krystyna Wozniak, nous indique que c’est dîner libre. Elle fixe le rendez-vous pour le début des visites de l’après-midi à 13 h 45, ici même.

Nous entrons, Céline et moi dans un restaurant suisse, le « Edelweiss Alpen »… Bien que la nourriture soit excellente, il n’y a pas de service… Nous avons dû insister pour être servis, car l’heure du rendez-vous approchait… et nous n’avions toujours pas nos plats !

Nous sortons au pas de course à 13 h 35 et filons rapidement vers notre hôtel.

À suivre…
Poursuite de notre balade-découverte de Dresde. Visite de l’église « Frauenkirche » et de l'Opéra Semper!

Photo ci-dessus : La coupole de l'église Notre-Dame de Dresde, "Frauenkirche", culmine à 97 mètres de hauteur!

Textes précédents :
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Notre voyage en Allemagne : Trajet proposé par "Voyages Lambert"

1er texte : Willkommen in Köln… Bienvenue à Cologne, sur les berges du Rhin!

2e texte : Cologne: sa cathédrale, ses berges sur le Rhin et ses belles maisons !

3e texte : À Aix-la-Chapelle… sur les traces de Charlemagne!

4e texte : La cathédrale d’Aix-la-Chapelle ou Charlemagne en pièces détachées!

5e texte : La Porta Nigra et le Haupmarkt, la place du Marché!

6e texte : L’imposante cathédrale de Trèves et son cloître!

7e texte : Trèves : l’ancien palais du prince-électeur… et la basilique romaine de Constantin!

8e texte : Trèves, métropole romaine... dont le cœur bat toujours… au Musée de Rhénanie!

9e texte : Bernkastel-Kues… ville aux bellissimes maisons médiévales à colombages !

10e texte : Cochem : fontaines, église aux magnifiques vitraux, une mosaïque, etc.!

11e texte : Coblence… de passage seulement et c’est dommage !