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Éric Gagné achète les bâtons B45

Revue de presse

Ian Bussière, Le Soleil, le 24 septembre 2015

Jonathan Malo

(Québec) L'ex-lanceur des ligues majeures Éric Gagné veut frapper un coup de circuit avec B45, le fabricant de bâtons de baseball en bouleau jaune de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. L'artilleur vient de l'acheter, avec quatre associés, de ses précédents actionnaires, dont faisait partie l'ancien lanceur et président des Capitales de Québec Michel Laplante.

Photo ci-dessus : Les joueurs des Capitales frappent avec des bâtons B45, comme Jonathan Malo. Éric Gagné et son groupe d'actionnaires visent aussi les marchés européens et japonais, en plus de ceux des États-Unis et du Canada. (Photo : Photothèque Le Soleil, Ian Doublet)

«J'ai vu aller cette compagnie au cours des deux dernières années et j'avais le goût de la faire grossir. Je trouvais aussi que c'était important de la garder au Québec», a déclaré Gagné mercredi soir en entrevue téléphonique avec Le Soleil.

«Michel et son groupe ont vraiment été des pionniers, ils ont fait tout un travail de défrichage et ils font des bâtons de qualité. Le bouleau jaune, c'est le meilleur bois et il est tellement durable. Moi, je veux amener le meilleur bois aux meilleurs joueurs, amener B45 au prochain niveau», poursuit-il.

Copropriétaire des Aigles de Trois-Rivières et gérant de l'équipe nationale de baseball de France, le lauréat du trophée Cy Young de 2003 a l'intention de faire jouer son réseau de contacts. «Un gars comme [le receveur des Blue Jays de Toronto] Russell Martin, qui a grandi au Québec. Il n'utilise pas encore les B45, mais je vais essayer de le convaincre», poursuit Gagné à propos de celui qui est aussi pour lui un bon ami.

Actionnaires
Les marchés du Canada anglais, des États-Unis, mais aussi de l'Europe et du Japon sont visés par Gagné et son groupe, qui comprend l'avocat spécialisé en droit des affaires Jean-Raymond Castelli, le comptable Martin Frigon et l'homme d'affaires Kevin Rousseau. D'autres actionnaires se grefferont au groupe dans les prochaines semaines.

«J'habite en Arizona et j'ai des contacts dans les ligues majeures comme dans les ligues mineures. Il y a tellement de tournois en Arizona et en Californie. Ce sont autant d'opportunités de mettre nos bâtons dans les mains des jeunes. Je veux aussi amener ça en France, car il y a beaucoup de bâtons qui se vendent en Europe, mais pas beaucoup de bons bâtons», poursuit celui qui jure que 75 % des joueurs des Aigles de Trois-Rivières, qui viennent de gagner le championnat de la ligue Can-Am, frappent avec des B45.

Son associé Martin Frigon ajoute qu'il souhaite développer un réseau de vente au détail et en ligne pour les bâtons, mais aussi pour les gants et les vêtements fabriqués par B45. «On veut déranger des compagnies comme [l'équipementier sportif] Marucci. Quand un jeune voit [le voltigeur des Rockies du Colorado] Carlos Gonzalez frapper un circuit avec un B45, on veut qu'il soit capable de s'en procurer un facilement», indique le comptable.

Des ententes seraient déjà signées pour l'Ouest canadien et les États-Unis, des efforts additionnels seront faits au niveau du marketing et de la présence de l'entreprise sur le Web au cours des prochains mois. «Nous gardons la dizaine d'employés de l'usine et deux autres devraient s'ajouter bientôt», ajoute Martin Frigon.

B45

Décision mûrie
De son côté, Michel Laplante explique que sa décision de vendre est sereine et qu'elle a été mûrie. «Il n'y a pas de transaction parfaite, mais ce serait génial si celle-ci pouvait aider à propulser B45. Il y a toujours manqué un petit souffle pour amener cette compagnie à un niveau plus élevé.

«Ça prenait des capitaux et de l'énergie. Nous n'avions pas les moyens d'endosser un joueur des majeures, car ça coûte trop cher. Des gars comme Matt Stairs ont frappé des circuits avec nos bâtons, mais c'était à peu près impossible d'utiliser les photos pour la promotion. Nous avions une bonne entente avec [le receveur des Brewers de Milwaukee] Jonathan Lucroy, mais il a été blessé une partie de l'année», poursuit Laplante.

Le président des Capitales croit encore à B45, qu'il considère comme faisant partie des trois meilleures compagnies sur les 30 fabricants de bâtons approuvées par les ligues majeures. Il souhaite maintenant voir ces matraques faire leur entrée au niveau amateur. «Nous vendons 25 % de nos produits au Québec, 20 % dans l'État de New York, mais nous n'avons jamais été dans les grandes chaînes américaines. Les nouveaux actionnaires pourront probablement les y amener», conclut-il.

Retour des Expos : Gagné veut faire sa part
Déjà engagé dans plusieurs entreprises depuis sa retraite du baseball majeur, Éric Gagné souhaite maintenant faire sa part pour tenter de ramener le baseball des ligues majeures à Montréal.

«C'est sûr que je vais m'impliquer pour le retour du baseball à Montréal. C'est sûr à 100 %!» lance Gagné au bout du fil. «Mais je ne peux pas acheter une équipe tout seul», lance-t-il en riant. «Il faut un groupe, un gros groupe avec qui s'associer», explique celui qui a gagné plus de 40 millions $ en 10 ans dans les grandes ligues.

«On voit maintenant que c'est possible, que Montréal est capable d'avoir une équipe. On garde l'oeil sur des équipes comme les Rays de Tampa Bay et les Athletics d'Oakland», poursuit Éric Gagné.

Celui-ci ajoute que le baseball majeur génère beaucoup plus de revenus qu'à l'époque du départ des Expos en 2004. «Il y a tout le marché en ligne, le streaming et tout ça. C'est vraiment devenu une grosse business et c'est devenu intéressant pour les investisseurs. Je sais qu'on n'aurait pas de difficulté à trouver des gens intéressés à investir», conclut-il.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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