The New Rijksmuseum: l’amour de l’art

Revue de presse

Mario Cloutier, La Presse, le 23 juillet 2015

The New Rijksmuseum est un film d'amour. Ce documentaire de deux heures - une version de quatre heures existe aussi - sur la rénovation de fond en comble du Musée royal d'Amsterdam aux Pays-Bas, parle beaucoup d'art, de l'amour sincère de l'art.

La caméra du cinéaste aime aussi les toiles, notamment de Rembrandt et de Vermeer, qu'elle montre sous tous les angles possibles et souvent en travelling. On passe de longs moments aussi avec les patients artisans de la restauration d'oeuvres majeures du musée.

Le bâtiment lui-même sert de toile de fond au récit. Les travaux qui devaient durer cinq ans ont nécessité le double et un budget total avoisinant le demi-milliard de dollars. Les retards, surtout bureaucratiques, auront d'ailleurs coûté la tête du directeur entre-temps.

Photo ci-dessus : Au coeur du Rijksmuseum... une piste cyclable. (Photo : Jacques Lanciault, mai 2018)

Très peu d'entrevues dans ce documentaire qui laisse les images parler. Quelques explications manquent cependant à notre compréhension, et le montage aurait pu être resserré.

On entend surtout les conservateurs parler des oeuvres qu'ils chérissent et couvent comme des poupons. Pendant une visite de la réserve du musée, des murmures se font entendre comme s'ils émanaient des tableaux eux-mêmes.

Le film regorge de trouvailles sonores et visuelles du genre, comme l'utilisation de montages parallèles pour créer des tensions dramatiques. Le temps et la facture s'allongent impunément pendant les travaux qui ont dû être interrompus plus d'une fois.

Il y a notamment une controverse alimentée par le lobby des cyclistes néerlandais qui souhaitent conserver un couloir de passage au centre de ce «Louvre» des Pays-Bas et qui feront dire au nouveau directeur de l'institution: «Je passe plus de temps avec les cyclistes qu'avec Rembrandt.»

Avec 8000 oeuvres dans 80 salles, sur un total d'un million d'artefacts, le musée sera finalement rouvert en avril 2013 au plaisir de tous, y compris des architectes espagnols, les deux Antonio, Cruz et Ortiz.

L'art l'emportera donc. Le célèbre tableau de Rembrandt La ronde de nuit retrouvera sa place, même si les cyclistes roulent non loin de lui.

L'amour de l'art aussi triomphe, comme nous le fait comprendre une image montrant le conservateur de l'art asiatique toucher à main nue, ô sacrilège! , une sculpture d'un guerrier japonais vieille de quelques centaines d'années.

* * * 1/2

Documentaire d'Oeke Hoogendijk. 2h10

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault