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ÉCOSSE – Je vous écris du cairn

Aux portes de Glasgow s’étale une région réputée pour ses paysages, ses whiskies et son monstre

Revue de presse

Carolyne Parent, Le Devoir, le 4 juillet 2015

Loch Ness, Écosse, Royaume-Uni.

On ne mettra pas bien longtemps à troquer le panorama de l’ancienne ville industrielle pour celui tantôt verdoyant, tantôt drôlement hostile des Highlands. En moins d’une heure de route, nous voilà à Loch Lomond, le lieu de villégiature favori des Glaswégiens, situé dans un cadre particulièrement pittoresque, selon notre guide. Mais comme il fait un temps terriblement écossais (lire pluvieux, brumeux et d’à peine 15 °C à la mi-juin), on ne verra pas grand-chose de l’endroit où est concocté le whisky préféré du capitaine Haddock !

Photo ci-dessus : Si le monstre du Loch Ness ne se montre pas le bout du nez, on peut frissonner (par temps écossais) en se promenant à travers les ruines du château Urquhart. (Photo: Carolyne Parent)

Ironiquement, le soleil choisit de se montrer à hauteur du Glen Coe, la « vallée sombre », en gaélique écossais (que vous avez peut-être admirée dans le dernier James Bond, Skyfall). Il révèle dès lors ce que nous espérions contempler : d’étroites vallées ; de profondes dépressions devenues lacs, les fameux lochs ; les sommets nappés de neige des Cairngorms ; et autres reliefs naguère tourmentés par la glaciation.

« Pendant longtemps, ce territoire fut considéré dangereux, car pas trop civilisé, dit la guide Juliette Turner. Des tribus y vivaient en clans qui, pour l’essentiel, élevaient du bétail et volaient celui du clan voisin. Ils étaient donc toujours en guerre ! »

À Glencoe, chaque année, on commémore d’ailleurs le massacre des MacDonald par des membres du clan Campbell, survenu en 1692. La tuerie, une affaire de religion (!), frappa d’autant plus les esprits que les agresseurs, en passant plusieurs jours sous le toit de leurs victimes, avaient brisé les lois sacrées de l’hospitalité des Highlands.

Aujourd’hui, 250 000 Écossais (sur 5,3 millions) y sont éparpillés, et certainement 1000 fois plus de moutons et de coos, ces grosses vaches à poil long. Même qu’il arrive que la route semble juste assez large pour elles ou les randonneurs !

À Fort Augustus, nous découvrons une section du canal Calédonien. Construit au début du XIXe siècle, il avait pour but de faciliter la navigation des voiliers entre la mer du Nord et l’océan Atlantique. Pour ce faire, il relie de façon ingénieuse plusieurs voies d’eau existantes, dont le Loch Ness.

Point de selfie avec Nessie
Et nous voici donc au lac qui a fait couler tant d’encre ! Avec ses 37 km de long, ses 56 km2 de superficie, sa profondeur, qui atteint 230 m par endroits (bonjour, fissure glaciaire !), ses eaux froides et sombres, ainsi qu’une vieille légende celtique attribuant un monstre au Grand Glen, le Loch Ness réunissait tous les ingrédients nécessaires à l’élucubration d’un bon canular. Et il y en eut plus d’un !

Un « témoin » a déjà produit des « empreintes » de la créature, qui se sont avérées celles d’une même patte droite d’hippopotame, explique Mme Turner. Le Daily Maillança jusqu’à une « chasse à Nessie » après avoir publié une photo, truquée évidemment, d’une tête de serpent aquatique, ce qui enflamma l’imagination populaire.

« En 1933, le “monstre” du Loch Ness attirait tellement de touristes que l’Autriche adressa une lettre au gouvernement britannique accusant l’Écosse d’avoir inventé de toutes pièces l’histoire de l’étrange créature du lac ! » dit Mme Turner.

Au fil des ans, un nombre suffisant de témoignages crédibles a toutefois incité la communauté scientifique à enquêter, et l’année dernière encore, assure notre guide, des images satellites ont détecté un « requin » bizarre.

Si une croisière en catamaran sur ce magnifique plan d’eau n’offre pas l’ombre d’une chance de croquer un selfieavec Nessie, tout n’est pas perdu. On peut en effet descendre au château Urquhart, dont les ruines médiévales, sinistres à souhait par temps écossais, peuvent certainement procurer un petit frisson à quiconque possède une once d’imagination !

Carolyne Parent s’est rendue en Écosse à l’invitation du Glasgow City Marketing Bureau.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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