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Plus rien dans le bras

Revue de presse

Marc Brassard, Le Droit, le 12 juin 2015

Érik Bédard

Blessé plus souvent qu'à son tour au fil d'une carrière qui l'a vu passer 11 saisons dans les majeures, Érik Bédard était rendu à un point où il connaissait son corps mieux que quiconque.

C'est celui-ci qu'il a écouté en décidant de prendre sa retraite, qui a été annoncée hier par les Dodgers de Los Angeles, avec qui il tentait un retour au sein de leur formation de niveau A, les Quakers de Rancho Cucamonga.

« Mon bras gauche a pris la décision, vraiment. Il a dit, 'C'est assez'. Mon épaule me faisait mal tout le temps et je ne lançais plus qu'à 80, 82 milles à l'heure, Ce n'est pas assez bon pour avoir une chance de remonter dans les majeures. J'ai donc décidé d'arrêter », m'a-t-il confié jeudi soir en me confirmant la mauvaise nouvelle.

Photo ci-dessus : Érik Bédard prend sa retraite à 36 ans.

Le gaucher de 36 ans originaire de Navan, repêché en 6e ronde en 1999 par les Orioles de Baltimore, ne rentrera pas dans ses terres immédiatement cependant : il a demandé aux Dodgers s'il y avait une ouverture pour un poste d'instructeur itinérant dans leur réseau de filiales, et ils l'ont embauché sur le champ. Il était d'ailleurs déjà au travail hier au camp de l'équipe de la Ligue des recrues, en Arizona.

« C'est la prochaine étape pour moi, je veux essayer ça et voir si j'aime ça. J'ai beaucoup à apprendre, mais avec l'expérience que j'ai, je pense que je peux aider les jeunes lanceurs. Je le faisais à la fin de ma carrière, surtout à Houston (il y a deux ans). Les jeunes à Rancho Cucamonga me posaient beaucoup de questions aussi, surtout qu'à mon avant-dernier match, je n'ai donné qu'un point en six manches en lançant 80 (milles à l'heure). Ils se demandaient comment je faisais ça, eux qui lancent à 95. Ça montre que la vélocité n'est pas tout », souligne le « coach ».

Quand on sait que Bédard a fait environ 30 millions $ au fil de sa carrière dans les uniformes des Orioles, des Mariners, des Red Sox, des Pirates, des Rays et des Astros, il peut être surprenant d'apprendre qu'il va presque faire du bénévolat dans les mineures (son nouveau salaire annuel est inférieur à ce qu'il faisait en un mois comme vétéran au niveau AAA).

« J'imagine que je fais ça for the love of the game, comme le titre du film. Je n'avais pas vraiment de plan d'après-carrière, même si j'y pensais un peu cette année. J'en ai parlé à un de mes anciens entraîneurs qui m'a dit que ça va prendre une bonne année avant que je réalise que ma carrière de joueur est vraiment finie. J'aurais bien voulu continuer encore une couple d'années, à moins qu'aucun club n'ait voulu de moi. Mais après mon dernier match, je savais que c'était terminé », dit celui qui n'a jamais considéré l'option de finir sa carrière avec les Champions dans la Ligue Can-Am.

Ce dernier match de sa carrière a eu lieu jeudi dernier à Lancaster, un match où il n'a pas été impliqué dans la décision même s'il a accordé six coups sûrs et quatre points mérités en 4,1 manches. Il aura présenté une fiche de 1-1 avec une MPM de 5,02 en trois départs avec les Quakers.

En carrière dans les majeures, son compteur s'arrête donc à 71 victoires contre 82 défaites, avec une MPM de 3,99. Il a totalisé 1246 retraits sur des prises, presque un par manche lancée (1303,2). À son apogée, il était un des meilleurs gauchers de la Ligue américaine, tellement que Seattle a donné cinq joueurs - dont le voltigeur Adam Jones, maintenant une étoile - pour obtenir ses services en 2008. Il avait lancé leur match inaugural cette année-là de préférence à Felix Hernandez, récipiendaire du Cy-Young depuis.

À sa meilleure saison, en 2006 avec les Orioles, il avait présenté une fiche de 15-11 avec une MPM de 3,76, terminant cinquième au scrutin du Cy-Young remis au meilleur lanceur de la ligue.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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