27
Oct/14
0

Trop jeunes pour mourir

Revue de Web

Benoît Rioux, Canoë.ca, le 27 octobre 2014

Oscar Taveras

Il y a de ces jours qui nous rappellent que la vie est aussi fragile que précieuse.

J’avoue avoir été touché, voire même choqué, quand j’ai appris, dimanche soir, le décès tragique du jeune Oscar Taveras, espoir des Cardinals de St Louis.

Je n’ai pas connu personnellement Oscar, mais le fait qu’il ait passé son adolescence à Montréal avait développé chez moi un intérêt marqué pour ce joueur.

À 22 ans, c’est trop tôt pour perdre la vie.

Le baseball occupe une place importante dans mon coeur, ce qui vient sans doute m’ébranler davantage par le départ d’Oscar. Mais il y a plus que ça… C’est le sentiment d’injustice, la réflexion que provoque la mort et l’impression que ça pourrait arriver à quelqu’un de près de soi.

(…)

Un peu plus tôt dans la journée de dimanche, j’ai participé à la remise des trophées de ma propre ligue de baseball senior.

Au moment d’accueillir un joueur d’une autre équipe qui venait d’arriver, il y a eu les salutations d’usage.

- «Salut. Ça va?»

- «Non, pas tant que ça, m’a-t-il répondu. Mon père vient de m’appeler. Ma cousine est morte. Elle était couchée dans sa chambre, la nuit passée, et il y a une voiture qui l’a frappée dans sa maison. Elle était mère de trois enfants.»

À 36 ans, Rachel Middleton était aussi trop jeune pour perdre la vie. À 4, 11 et 13 ans, ses trois fils étaient aussi trop jeunes pour perdre leur mère.

Il y a ce sentiment d’injustice, disait-on, cette réflexion que provoque la mort et l’impression que ça peut effectivement arriver à quelqu’un de près de soi.

(…)

Lors de cette même remise de trophées, en ce dimanche bien rempli, j’ai appris que la nouvelle recrue de notre équipe, l’ami Anthony, cachait pour sa part un secret du passé.

En août 2008, notre lanceur gaucher avait ainsi été frappé par un camion lourd sur le boulevard Métropolitain. Multiples fractures et poumon perforé, on dit qu’il est un miraculé et qu’il a frôlé la mort. À 19 ans, Anthony était trop jeune pour mourir. Il a été épargné. Oscar et Rachel n’ont pas eu la même chance.

Notre Anthony a par ailleurs été élu lanceur de l’année, dimanche. Absent, c’est moi qui ai récupéré son trophée. Au moment de lui remettre, je vais sans doute le serrer longuement dans mes bras en le félicitant. Comme la fois où on avait gagné un tournoi de «washer toss» ensemble en buvant de la Pabst…

(…)

En pensant à Oscar, Rachel et Anthony, j’ai l’impression de devoir dire plus souvent aux gens autour de moi que je les aime et qu’ils me sont précieux. Faites-le vous aussi… Pourquoi attendre un accident? Nous serons tous toujours trop jeunes pour mourir.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

Commentaires (0) Trackbacks (0)

Aucun commentaire pour l'instant

Laisser un commentaire


Aucun trackbacks pour l'instant