10
Juil/14
0

La vie chez les professionnels

Revue de presse

Audrey Clément-Robert, L’Écho de Trois-Rivières, le 12 juin 2014

François Lafrenière TROIS-RIVIÈRES - Jouer dans une équipe professionnelle de baseball et pouvoir exercer sa passion tous les jours est le rêve de milliers de jeunes partout aux pays. C’est ce que François Lafrenière et Pier-Oliver Dostaler des Aigles de Trois-Rivières ont la chance de faire au sein de la ligue Can-Am.

Photo ci-dessus : François Lafrenière lanceur et Pier-Olivier Dostaler joueur de deuxième but et d’arrêt-court pour les Aigles de Trois-Rivières de la ligue Can-Am. (Photo Audrey Clément-Robert)

Jouer dans une ligue professionnelle implique des horaires chargés et devoir voyager beaucoup. Les jours de matchs, les joueurs des Aigles arrivent autour de 14h30 pour s’entraîner. À 17 h, du repos est de mise avant de commencer la partie qui a normalement lieu à 19h05.

Le nombre de matchs joués varie selon la position du joueur sur le terrain. Ainsi, un lanceur comme François ne lancera la balle lors d’un match qu’une fois tous les cinq jours, alors qu’un joueur de deuxième but comme Pier-Olivier aura à performer plus souvent durant la semaine.

«Il n’y a pas de couvre-feux, Pierre-Luc (Laforest, le gérant de l’équipe) ce n’est pas ton père. Par exemple, moi je me couche vers 2 h du matin et je me lève à 10 h pour aller au gym. C’est à toi de t’occuper de ta carrière et d’arranger tes horaires pour être dans une forme optimale», explique François Lafrenière.

Une forme optimale dont les joueurs ont besoin puisqu’ils disputent des matchs pratiquement tous les jours lors de la saison. Au mois de juin par exemple, une seule journée au calendrier ne comporte pas d’affrontement. Comme environ la moitié des matchs se jouent à domicile, les gars sont très souvent sur la route.

«Ce sont des adaptations, des hôtels pas toujours idéaux, des restaurants pas toujours de grosse qualité, des heures de sommeil pas toujours évidentes, mais ça fait partie du mode de vie du baseball», raconte François Lafrenière.

«Ça ne te dérange pas vraiment de t’adapter aux longs trajets d’autobus et aux vols d’avions quand tu tripes dans ce que tu fais comme nous deux», renchérit Pier-Oliver Dostaler.

Maintenir un bon niveau de performance peut être difficile lorsque l’on joue tous les jours selon François.

«Ce n’est pas facile de performer à ce niveau-là même lors que tu as les habiletés. Cette saison, j’ai eu une partie où je me sentais physiquement incroyable, mais j’ai quand même eu une performance décevante parce que l’autre équipe a gagné. Mais l’avantage du baseball c’est que ça se joue tous les jours. Donc, même si tu performes de façon ordinaire la veille, tu sais que tu peux te reprendre dès le lendemain soir. Il faut que tu sois prêt à rebondir chaque jour. C’est un avantage et un inconvénient, mais c’est la beauté du baseball», dit-il.

N’entre pas qui veut chez les professionnels
Tout comme au hockey, il est très difficile de se tailler une place chez les professionnels. Les joueurs des Aigles croient que cela est encore plus difficile dans le monde du baseball.

«Si tu ne joues pas dans le baseball majeur, c’est difficile d’avoir une carrière parce qu’on n’a pas autant de ligues qu’au hockey. Eux ont des ligues un peu partout aux États-Unis et en Europe et à 18 ans ils savent plus en général s'ils vont avoir une carrière professionnelle contrairement à nous. Le baseball indépendant c’est une ligue professionnelle, mais on ne vit pas de ça, on fait ça par pure passion et par goût de jouer au baseball», dit Lafrenière.

De plus, la situation géographique du Québec et du Canada n’est pas l’idéal pour la pratique du baseball selon les joueurs.

«Je pense que c’est plus dur pour les Canadiens parce que tu peux jouer seulement deux, trois mois par année dehors alors qu’aux États-Unis ou dans les pays latins, ils peuvent jouer à l’année. Ça fait une grosse différence quand tu arrives au collège à ta première année parce que tu es un peu en retard sur ces joueurs-là», explique Pier-Olivier.

«Beaucoup de voyages dans le sud sont organisés par les Sport-Études parce que tu ne peux pas recréer une partie de baseball à l’intérieur. Un lanceur peut se pratiquer n’importe où dans les gyms et lancer dans une cage, mais pour quelqu’un comme P.-O., tu ne peux pas vraiment t'exercer à attraper des balles roulantes sur du ciment. Il faut vraiment qu’on travaille fort parce qu’on part vraiment avec deux prises contre nous parce que notre développement a été retardé comparé aux Américains et latinos», raconte François.

Conseils de professionnels
Une fois la saison terminée en septembre, Pier-Olivier entraînera les joueurs de baseball de l’Académie les Estacades et du Collège Laflèche alors que François retournera entraîner les lanceurs du programme Sport-Études de l’école secondaire de Mortagne à Boucherville. Une bonne occasion pour eux de partager leur savoir avec la relève.

«Souvent au baseball tu te développes plus tard et le meilleur conseil que je peux leur donner c’est de contrôler leurs attitudes de travail. Si tu travailles fort, tu ne sais jamais ce qui peut arriver. Moi à 12 ans je n’étais pas une superstar, mais j’ai quand même joué quatre ans dans les collèges et je suis rendu ici parce que j’ai travaillé fort», mentionne Pier-Olivier.

«À la base il faut que tu fasses quelque chose que tu aimes, peu importe ce que c’est, tu dois le faire pour les bonnes raisons. Si tu ne joues pas au baseball parce que c’est la chose que tu aimes le plus faire c’est sûr que même si tu as les habiletés tu ne pourras jamais te développer à ton plein potentiel. Je suis professionnel, mais ça reste que tous les jours quand j’embarque sur le terrain, même pour une pratique j’ai du fun et j’aime ce que je fais», conclut François.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

Commentaires (0) Trackbacks (0)

Aucun commentaire pour l'instant

Laisser un commentaire


Aucun trackbacks pour l'instant