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Érik Bédard à la croisée des chemins… encore

Marc Brassard, Le Droit, 27 juin 2014

Erik Bédard Au fil de 15 saisons dans le baseball professionnel, dont 10 dans les majeures avec six équipes différentes, Érik Bédard a vu toutes sortes de choses se passer.

Ce n'est donc pas parce qu'il pourrait bien arriver à la croisée des chemins - une autre - avec les Rays de Tampa Bay au cours des prochains jours qu'il va s'énerver.

Comme il connaît une saison assez solide avec ce club qui lui a fait passer une semaine dans les mineures en début de saison, il demeure confiant que quelqu'un, quelque part, aura besoin de son bras gauche, si jamais les Rays n'ont plus besoin de lui.

L'artilleur originaire de Navan, maintenant âgé de 35 ans, pourrait perdre son poste dans la rotation alors qu'un de leurs partants blessés, Jeremy Ellickson, achève une période de réhabilitation avec la formation AAA de Durham.

Dans une telle éventualité, Bédard pourrait être envoyé dans l'enclos des releveurs, ou encore il pourrait être «désigné pour assignation», ce qui voudrait dire qu'il serait soumis au ballottage des majeures afin d'être cédé aux mineures si personne ne le réclame.

Pour compliquer encore un peu plus la situation, la date limite pour les échanges est dans un peu plus d'un mois (le 31 juillet) et comme les Rays déçoivent cette saison, occupant le dernier rang dans la division Est de l'Américaine, il y a des rumeurs concernant leur meilleur partant, David Price, vu qu'il pourra devenir joueur autonome dans un an.

«Avec le retour d'Ellickson, il pourrait se passer bien des choses, mais je ne m'en fais pas du tout avec ça, me confiait Bédard cette semaine. C'est certain que je pourrais être le odd man out, mais il pourrait aussi y avoir un échange pour un de nos gros gars. On verra bien. Moi, comme je ne contrôle pas ça, je me prépare juste pour mon prochain départ.»

Celui-ci aura lieu demain à Baltimore contre son premier club dans les majeures, les Orioles. Bédard, qui a une fiche de 3-5 avec une moyenne de points mérités de 4,25 cette saison, a bien fait à sa dernière sortie contre un autre de ses anciens clubs, les Astros de Houston, obtenant huit retraits sur des prises et n'allouant que deux points en cinq manches et un tiers dans un gain de 5-2 où il n'a cependant pas été impliqué dans la décision.

Il pourrait facilement avoir une meilleure fiche, mais l'attaque des Rays n'a pas produit au même rythme que par les années passées, étant récemment blanchie lors de trois matches consécutifs.

«Quand on lançait bien, on ne frappait pas, et quand on frappait bien, on lançait mal», dit-il pour expliquer la fiche de 32-48 des siens, améliorée avec sept gains à leurs 10 dernières sorties. Le genre de refrain avec lequel il a dû se familiariser au cours des dernières années, ses passages à Pittsburgh, Boston et auparavant à Seattle et Baltimore étant souvent marqués par des attaques ou une relève qui l'ont mal appuyé.

Pas du genre à se plaindre
Bédard n'est pas du genre à se plaindre cependant, savourant pleinement le privilège de jouer au baseball majeur, à empocher un bon salaire (1 million$ plus des primes cette année) pour jouer dans de beaux stades remplis d'amateurs.

Il touche aussi du bois alors que les blessures qui l'ont ralenti au milieu de sa carrière l'ont lâché, enfin. Assez ironique alors que dans les majeures, il y a eu une épidémie de lanceurs qui ont eu besoin de l'opération de type «Tommy John» en raison de maux de coude.

«C'est assez bizarre (cette épidémie), je ne comprends pas trop pourquoi ça arrive comme ça cette année. C'est la première opération que j'ai eue, quand j'étais dans les mineures (2002). Ça ne représente pas un gros défi, après l'opération, tu te sens correct. C'est juste qu'il faut suivre le processus de réhabilitation, c'est long parce que ça prend un an. Le gros risque, c'est de recommencer trop vite. Il faut donc être patient et être fort mentalement. Mais si vous ne l'êtes pas, vous n'avez pas d'affaire dans les majeures de toute façon», souligne celui qui est passé sous le bistouri pour la dernière fois il y a quatre ans, pour soulager des douleurs à son épaule gauche.

La dureté du mental, comme disait le personnage de Bob dans Les Boys. Ça, ce n'est pas un problème pour Érik Bédard, qui n'en est pas à une épreuve près.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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