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La barre haute !

Revue de WEB

Propos de Russell Martin recueillis par Nicolas Dupont, RDS.CA, le 25 février 2014

Russell Martin C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je me suis présenté à Bradenton en Floride pour entamer ma deuxième année dans l’uniforme des Pirates. Après avoir connu notre première saison gagnante en plus de 20 ans, je suis conscient que les attentes seront élevées à notre endroit, mais croyez-moi, ça me motive énormément. Mes coéquipiers et moi voulons prouver que les succès de 2013 n’étaient pas une question de chance.

En arrivant au camp au début du mois de février, j’ai tout de suite senti une énorme dose de confiance par rapport à l’an dernier. Le langage non verbal des joueurs ne ment pas : il n’y a pas de doute que nous pouvons nous rendre jusqu’au bout. Nous étions difficiles à battre l’an dernier et actuellement, le sentiment de l’accomplissement inachevé nous habite.

Néanmoins, j’insiste pour dire que je n’ai eu ni regrets ni amertume en 2013. Nous nous sommes battus jour après jour et nous avons maintenu le même niveau de détermination tout au long de la saison. Il n’y avait aucune raison de se mettre la tête dans le sable et je suis fier d’avoir fait partie de cette formation.

Malgré quelques départs – je pense ici à Justin Morneau, Marlon Byrd, Garrett Jones et plus récemment A.J. Burnett – le noyau des Pirates est demeuré excessivement solide. Lorsque tu as la chance de compter dans tes rangs le joueur par excellence de la Ligue nationale en Andrew McCutchen, tu es plutôt bien parti. Et même si nous n’avons pas été très actifs sur le marché des joueurs autonomes, je suis plus qu’à l’aise avec la formation qui foulera le terrain au début du mois d’avril. Je jouerai pour gagner, peu importe qui fera partie de cette équipe.

Parmi les nouvelles acquisitions, notons l’arrivée d’Edinson Volquez, un lanceur avec énormément de talent, mais qui a éprouvé un problème avec son contrôle au cours des dernières saisons. Évidemment, j’aimerais l’aider à redevenir le partant redoutable qu’il était alors qu’il avait remporté 17 victoires avec les Reds en 2008. Mon premier objectif sera d’apprendre à connaître sa personnalité pour ensuite apprendre à travailler avec lui. Je serai ainsi en mesure de comprendre ce qui fonctionne le mieux pour lui, dans quelle situation il se sent le plus confortable. Après analyse, on attaquera ses points à améliorer.

Comme Yogi Berra le disait si bien : « 90 % of the game is half mental », ce qui signifie en gros que le baseball, ce n’est pas simplement une question de mécanique. En mettant les bouchées doubles ensemble, je suis certain qu’on en arrivera à de bons résultats et qui sait, peut-être relancera-t-il sa carrière comme ce fut le cas avec Francisco Liriano en 2013.

Ce n’est pas un secret pour personne : si nous voulons connaître du succès au baseball, nous devons compter sur une solide rotation. En ce sens, je considère que nos cinq partants se complètent très bien, c'est un beau mélange de jeunes et de vétérans.

En plus de Volquez, notre directeur général a mis la main sur Chris Stewart, cette fois par la voie d’une transaction. Ce receveur, que je connais bien du temps où j’évoluais avec les Yankees, est une bonne personne qui sera très appréciée dans le clubhouse. J’estime qu’il s’agit d’une excellente acquisition, car en plus d’être un gars d’équipe, il sait comment diriger son personnel de lanceurs. La saison dernière, il s’est retrouvé dans des situations où la pression était forte avec les Yankees. Il emmène donc un bon bagage d’expérience avec lui. Enfin, il est doté de bonnes habiletés défensives et peut retirer les coureurs en tentative de vol. Il représente certes un atout pour les Pirates.

Nous formerons un excellent duo derrière le marbre. Le fait que nous ayons déjà travaillé ensemble par le passé nous aidera à être sur la même longueur d’onde.

Prêt pour la guerre
D’un point de vue plus personnel, j’ai occupé les longs mois d’hiver à me préparer pour arriver au sommet de ma forme dès l’ouverture des camps. Cependant, contrairement aux années passées, je me suis accordé une plus longue période d’inactivité au lendemain de notre élimination aux mains des Cards. En comptabilisant les matchs éliminatoires, j’ai disputé au-dessus de 130 matchs. Disons que ces jours sans entraînement ont permis à mon corps de se reposer et de récupérer après avoir été mis à rude épreuve.

J’ai également fait le vide mentalement. Comme dans n’importe quelle situation de travail, il est primordial de déconnecter de ce que l’on fait à longueur d’année. Dans mon cas, le fait de délaisser quelque peu le baseball m’a fait du bien. J’en ai profité pour faire des loisirs que je n’ai pas nécessairement le temps de faire lorsque je me retrouve au cœur d’une saison. Je me dis toujours qu’avant de retourner à la guerre, mon esprit se doit d’être au meilleur endroit possible. C’est le cas en ce moment…

Encore cette année, j’ai choisi de faire confiance au centre d’entrainement L’écurie à Montréal, où on prend bien soin de moi. Mais contrairement aux années précédentes où je me contentais de faire mes petites affaires au sein de mon petit cercle fermé, j’ai décidé de m’entraîner en groupe. Avec mon ami de toujours Ivan Naccarata, nous avons donc convaincu des joueurs professionnels québécois de se joindre à nous dans le but de créer une meilleure atmosphère d’entraide dans le gymnase. Ainsi, des gars comme Jonathan Jones (Giants), François Lafrenière (Braves), Jesen Therrien (Phillies), Jean-Luc Blaquière (Capitales) et Karl Gélinas (Phillies) ont sauté sur l’occasion, car ils étaient tous disposés à bénéficier d’un meilleur plan d’entraînement. Et considérant que l’entraînement d’élite peut s’avérer dispendieux, ils étaient ravis de pouvoir diviser les coûts.

Donner au suivant
La route pour atteindre les majeures est ardue et pour y parvenir, il faut saisir toutes les occasions qui s’offrent à nous et en faire ressortir le maximum de positif. En ce qui me concerne, j’ai eu la chance de croiser Éric Gagné sur mon chemin, lui qui faisait alors la pluie et le beau temps avec les Dodgers.

Animé par l’idée de partager ses connaissances à de jeunes espoirs québécois, Éric avait décidé de m’inviter, ainsi qu’Ivan (Naccarata), chez lui en Arizona afin de nous apprendre des techniques qui nous ont grandement aidés à atteindre un niveau de performance dans le monde du baseball. Le souvenir de ces quelques jours passés chez Éric Gagné est encore très frais dans nos mémoires et nous avons toujours été très reconnaissants; j’avais vraiment apprécié m’entraîner avec LA vedette à l’époque à Los Angeles.

Russell Martin, Jonathan Jones, Jean-Luc Blacquière et Karl Gélinas

Photo ci-dessus : Russell Martin, Jonathan Jones, Jean-Luc Blacquière et Karl Gélinas se sont entraînés ensemble.

C’est pourquoi j’ai donc décidé de suivre les traces d’Éric Gagné et de remettre la pareille en invitant à mon tour de jeunes professionnels – qui ont en même temps été mes partenaires d’entraînement – dans ma demeure en Arizona. Ma façon de redonner aux autres...

Ainsi, Jean-Luc Blaquière est venu faire son tour, lui qui a travaillé sur son élan et sa confiance. De son côté, Karl Gélinas tente de gagner son pari de se tailler un poste avec les Phillies. Pendant son séjour, le grand droitier de 30 ans a utilisé le monticule d’Éric Gagné. Espérons que ça lui aura porté chance. Enfin, Jonathan Jones est toujours chez moi en attendant l’ouverture officielle du camp des Giants de San Francisco. Je lui ai laissé les clés, pour qu’il puisse utiliser ma cage des frappeurs à sa guise pendant que je suis en Floride avec les Pirates. Bref, c'était tellement plaisant de voir tout le monde s’amuser et s’entraider.

Baseball Empire
Dévoué à aider les jeunes passionnés de baseball du Québec, Ivan continue d’offrir des académies de performance avec Baseball Empire, organisation qu’il a montée de toutes pièces il y a quelques années. Grâce aux conseils d’experts compétents gravitant dans le monde du baseball professionnel (Alex Agostino, Jesen Thérien, Jean-Luc Blaquière, Jonathan Jones, François Lafrenière et plusieurs autres), les jeunes peuvent notamment améliorer leur coordination et leur agilité, tout ça au sein d’un groupe qui cherche constamment à faire évoluer le niveau de jeu dans la province.

Russell Martin, Jonathan Jones, Jean-Luc Blacquière et Karl Gélinas

Photo ci-dessus : Russell Martin, accompagné de son bon ami Ivan Naccarata, parlant aux jeunes participants.

À force de côtoyer ces pros-là durant l’hiver, je me suis rendu compte qu’ils étaient des vrais leaders. À l’écoute des besoins, ils conviennent qu’ils n’auront jamais fini d’en apprendre sur ce merveilleux sport. Cette attitude fait d’eux d’excellents enseignants.

Puisque j’avais la chance de me trouver dans la région de Montréal, j’ai participé au camp qui s’est tenu au Complexe Sportif Bell de Brossard. Sincèrement, les jeunes m’ont impressionné. Ils ont mis les bouchées doubles pour atteindre leurs objectifs et ils ont vraiment eu beaucoup de plaisir à assimiler ce que les pros leur demandaient de faire. Les exercices mis sur pied par le groupe d’entraîneurs étaient idéaux pour qu’ils acquièrent un haut de performance. L’expérience m’a beaucoup plu et je compte bien accorder plus de temps dès l’hiver prochain pour intégrer mon expertise et élever davantage le niveau des exercices.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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