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Rome: un second regard

Au-delà des grands classiques, des visites inusitées dans la Ville éternelle

Revue de presse

Louise Gaboury, Le Devoir, le 4 janvier 2014

Palais Farnèse, Rome, Italie.

Rome — Rome ne s’est pas faite en un jour ni ne se visite en une semaine. Éternelle, elle nous laisse tout le temps de l’apprivoiser. Une fois cochés le Colisée, le Forum, le Panthéon, les musées du Vatican et quelques églises mythiques comme San Clemente, San Pietro in Vincoli, San Paolo Fuori le Mura et Santa Maria Maggiore, le caffè à Sant’Eustacchio, la glace chez Giolitti ou San Crispino, pris l’apéro, chic sur le toit du Grand hôtel de la Minerve, ou consistant chez Mok, ou même le cours de gladiateurs, il restera toujours tant de choses à voir, à faire et à goûter. Des suggestions ?

Photo ci-dessus : Le magnifique palazzo Farnese.

Rome compte une soixantaine de catacombes dont une poignée seulement se visite. C’est le cas des catacombes de San Callisto, qui sont, avec une vingtaine de kilomètres de souterrains, parmi les plus grandes de la ville. On estime qu’elles ont pu contenir jusqu’à 500 000 sépultures, parmi lesquelles une douzaine de martyrs et 16 papes, dont neuf du IIIe siècle.

Fréquentées par les chrétiens pour leurs messes clandestines, puis par les pèlerins, elles tombèrent dans l’oubli pendant près de 1000 ans après que fut prise la décision d’enlever les sépultures des papes et des martyrs. Elles ont été redécouvertes avec les débuts de l’archéologie sacrée, au milieu du XIXe siècle. On peut y admirer aujourd’hui des chambres funéraires décorées de fresques, des tombeaux creusés sur mesure et la tombe de sainte Cécile.

Sur la Via Appia. Bus 118 à partir du métro Circo Massimo. Ouvert de 9h à midi et de 14h à 17h. Fermé le mercredi, les 25 et 31 décembre et le dimanche de Pâques, puis du 30 janvier au 26 février.

Les visites guidées, qui se font en plusieurs langues, dont le français, durent environ 45 minutes et coûtent 8 euros. Penser à porter des chaussures confortables (il y a des escaliers à monter) et une petite laine (ce n’est pas que les catacombes donnent froid dans le dos, mais il ne fait pas chaud sous terre)…

Le Palazzo Farnese
Les ambassades ne sont habituellement pas des sites touristiques. En fait, leurs lourdes portes sont fermées au public, mais il y a une belle exception à Rome : l’ambassade de France qui loge dans le splendide Palazzo Farnese, à la construction duquel a participé Michelangelo Buonarotti lui-même.

L’histoire du palais commence en 1495 quand Alexandre Farnese, fraîchement nommé cardinal — grâce à la grande beauté de sa soeur à laquelle le pape n’était pas indifférent, dit-on —, achète un vieux palais près du Campo de’Fiori. Il a l’ambition d’en faire un palais à la hauteur de son rang et de ses ambitions et… d’y loger ses deux fils.

Le temps d’acheter des terrains contigus, il engage l’architecte Sangallo pour commencer les travaux qui dureront 75 ans. Ni l’architecte, ni le cardinal devenu pape en 1534 sous le nom de Paul III, ne verront l’oeuvre achevée. Michelangelo prit en partie la relève de Sangallo après sa mort, laissant sa signature sur le prestigieux édifice.

Sous Louis XIV, le palais abrite les ambassadeurs auprès du Saint-Siège, et à partir de 1874, l’ambassade de France en Italie. L’école française de Rome y emménagera quatre ans plus tard.

Au tout début du XXe siècle, les Bourbons de Naples le vendent au gouvernement français, qui le cédera au gouvernement italien en 1936, tout en en gardant l’usage pour 99 ans. La France s’engageait pour sa part à le maintenir en bon état ; tous les travaux de restauration sont d’ailleurs à sa charge.

De décembre 2010 à 2011, le Palazzo Farnese a été ouvert au public pour la première fois pour la présentation de l’exposition Le palais Farnese, de la Renaissance à l’ambassade de France. Omniprésente dans le palais, la fleur de lys, symbole héraldique des Farnèse, le prédisposait à accueillir ses hôtes français…

Le Palazzo accueille les gens pour des visites guidées quelques après-midi par semaine pour la modique somme de 5 euros. Ils peuvent alors admirer l’atrium de Sangallo, le cortile, le jardin et le salon d’Hercule.

La Galerie des Carrache, construite entre 1597 et 1608, sera également au programme jusqu’à sa fermeture pour restauration. Il faut réserver à l’avance, fournir sa date de naissance et son numéro de passeport, puis montrer patte blanche et pièce d’identité à l’entrée. 67, Piazza Farnese.

Les Thermes de Dioclétien
C’étaient les thermes les plus vastes, les plus imposants et les plus luxueux de tout l’empire romain. Construits entre les années 298 et 306 de notre ère, ils pouvaient recevoir jusqu’à 3000 personnes. Depuis frigidarium, tepidarium et calidarium se sont trouvé d’autres vocations.

Au XVIe siècle, le pape Pie IV décide d’y ériger une chartreuse et une église. Le grand cloître est connu sous le nom de cloître Michelangelo, bien que l’homme n’ait fait que les plans et qu’il ait participé seulement aux premières étapes de la construction avant sa mort.

Avec ses 10 000 mètres carrés de superficie et ses 100 colonnes, c’est un des plus imposants d’Italie. Le complexe abrite également une partie de l’impressionnante collection archéologique du Muzeo Nationale Romano.

79, Via E de Nicola, entre la piazza della Repubica et la gare de Termini. Ouvert du mardi au dimanche, de 9 h à 19h45. À 7 euros, le billet permet l’entrée aux autres composantes du Muzeo Nationale Romano, la Crypta Balbi, le Palazzo Altemps et le Palazzo Massimo.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault

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