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Musée des Beaux-Arts du Canada: des maîtres dans l’art de mettre les œuvres en valeur!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 1er d’une série de reportages relatifs à une courte visite de deux jours dans la capitale canadienne, Ottawa, réalisée à la fin du mois d’octobre 2013.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Ottawa, Ontario, dimanche 27 octobre 2013 – Au cours des dernières années, nos voyages nous ont permis de découvrir quelques-uns des plus beaux musées du monde : le Prado à Madrid, le musée des Offices à Florence, le musée du Vatican à Rome, l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, le Louvre et les musées d’Orsay, Rodin et Bourdelle à Paris, le British Museum en Angleterre et bien d’autres. Et pourtant, nous connaissons peu les musées canadiens. Nous avons donc décidé de corriger le tir et de nous employer au cours des prochaines années à visiter des musées de chez nous. Pour amorcer ces découvertes, nous nous sommes rendus à Ottawa où une longue promenade dans les magnifiques salles du Musée des beaux-arts du Canada nous a émerveillés!

Photo ci-dessus : Devant la façade du Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa, nous pouvons admirer une immense sculpture réalisée en 1999 par Louise Bourgeois, une artiste américaine d’origine française. La sculpture représente une araignée monumentale, d'environ dix mètres de hauteur par autant de large. Cette œuvre, intitulée « Maman » a été exposée une première fois en 2000 à la « Tate Modern Galery » de Londres, puis en 2001 au « Rockefeller Center Plaza » de New York et en 2002 à « l'Ermitage » de Saint-Pétersbourg en Russie. Le Musée des beaux-arts du Canada en a fait l’acquisition en 2005… pour la coquette somme de 3,2 millions de dollars!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

C’est par un dimanche pluvieux que nous avons pris la route en direction d’Ottawa pour un court séjour de 48 heures, avec comme objectif de découvrir le Musée des beaux-arts du Canada et nos institutions que sont la Chambre des communes, le Sénat et la Cour suprême. Évidemment, nous entendons bien découvrir quelques beaux coins de la capitale nationale, dont le marché By et les grands jardins entourant l’édifice du Parlement.

Après deux heures de route, nous garons notre véhicule dans le stationnement situé sous le Musée des beaux-arts.

Nous arrivons au guichet du musée à 10 h 30. Il y a quatre expositions temporaires en cours actuellement, dont une qui nous intéresse particulièrement, soit celle intitulée « Comprendre les chefs-d’œuvre de Rubens, Van Dyck et Jordaens ». Étant donné que le prix d’entrée au musée est unique, 12$ par personne, nous pourrons à notre guise visiter les expositions nous attirant le plus, incluant la collection permanente!

La jeune fille au guichet nous invite par ailleurs à laisser nos manteaux au vestiaire, tout comme nos appareils photographiques… puisque les photos sont interdites dans les salles d’exposition! Grrr.

Je conserve tout de même mon appareil avec moi, en grande partie par mesure de sécurité, mais aussi «au cas où».

J’ai bien fait, car le couloir que nous devons traverser pour nous rendre du côté des salles est intéressant.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photos ci-dessus : Un grand et très haut couloir où une toile peinte a été dressée au-dessus de nos têtes.

La lecture des documents disponibles à l’entrée du musée nous apprend que « le Musée des beaux-arts du Canada est un des établissements d'art les plus respectés du monde entier; il est renommé pour son érudition, pour sa capacité hors pair d'attirer des visiteurs de tous âges, quelles que soient leurs connaissances artistiques, et pour la qualité exceptionnelle de ses collections. »

Le musée compte effectivement sur un actif de 36 000 œuvres et de 125 000 photos!

Le bâtiment qui abrite aujourd’hui le Musée des beaux-arts est récent. Il a en effet ouvert ses portes en 1988 seulement. Il est immense. Sa structure est de verre et de granit et a été imaginée par l’architecte Moshe Safdie, celui-là même qui a dessiné « Habitat 67 » lors de l’Exposition universelle de Montréal de 1967. L’intérieur est vaste, lumineux et agrémenté de quelques jardins et d’une chapelle du XIXe siècle reconstituée.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : Un des jardins sis à l’intérieur du musée.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : Dans un des escaliers du musée, nous avons croisé cette belle sculpture signée Aristide Maillol, un artiste français d’origine catalane dont nous avons admiré plusieurs des œuvres dans le Jardin des Tuileries à Paris.

La disposition des œuvres dans les salles est splendide, toujours très aérée, offrant à chacune d’elles une mise en valeur de premier plan, ce que nous avons grandement apprécié.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : Une des salles très aérées du musée. On reconnait une sculpture d’Auguste Rodin au centre. Elle est intitulée « L’Âge d’airain ». (Résultat d’un petit clic non permis sur mon appareil photo)

L’exposition temporaire de Rubens, Van Dyck et Jordaens
Nous commençons notre visite par l’exposition temporaire « Comprendre les chefs-d’œuvre de Rubens, Van Dyck et Jordaens ».

Les œuvres exposées de ces artistes de l’art flamand, une trentaine tout au plus, comprennent des peintures et des estampes provenant pratiquement toutes de la collection permanente du musée.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : « Laissez venir à moi les petits enfants », une œuvre phare qu’Antoine van Dyck a réalisée vers 1618-1620. Le Musée a acquis cette toile en 1937. (Photo provenant du site Internet du Musée des beaux-arts du Canada)

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photos ci-dessus : Le Musée des beaux-arts du Canada a fait de cette œuvre, « Tête de vieille femme », de Pierre Paul Rubens, l’image publicitaire de son exposition temporaire. (Photo provenant du site Internet du Musée des beaux-arts du Canada)

L’art européen de la collection permanente
Sans trop nous en apercevoir, nous avons quitté la salle de l’exposition temporaire pour nous retrouver au cœur des salles exposant les œuvres de peintres européens allant du XIVe au XXe siècle et disons-le dès maintenant : Wow!

Ces salles regroupent des peintures, des sculptures et des œuvres d’art décoratif, et toutes comportent une description exhaustive de l’œuvre… et de ce qu’elle représente.

Dans les salles du Moyen Âge et de la Renaissance nous avons admiré entre autres des chefs-d’œuvre de Simone Martini, de Lucas Cranach, de Filippino Lipi et de Sandro Botticelli.

Puis les œuvres réalisées au XVIIe siècle nous ont permis de nous extasier devant des toiles de El Greco, de Rembrandt, du Bernin et de Véronèse, tandis que la collection des œuvres du XVIIIe siècle nous a impressionnés avec les signatures de Canaletto et Guardi.

Un tableau a retenu particulièrement notre attention, soit celui de « La mort du général Wolfe », une œuvre de Benjamin West.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : Le panonceau présentant la toile nous apprend que : « Pour décrire la mort du vainqueur des Plaines d'Abraham en 1759, l’artiste-peintre américain Benjamin West a regroupé les figures de façon à évoquer une Déploration du Christ. » (Photo provenant du site Internet du Musée des beaux-arts du Canada)

Dans la section des œuvres du début du XIXe siècle, un beau tableau de John Constable a attiré notre regard. Il s’agit d’une vue de la cathédrale de Salisbury que nous avons visitée un peu plus tôt cette année en Angleterre.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : « La cathédrale de Salisbury vue des jardins de l'évêché », une œuvre réalisée par John Constable en 1820. (Photo provenant du site Internet du Musée des beaux-arts du Canada)

Les œuvres que le Musée des beaux-arts du Canada a réussi à réunir pour illustrer la seconde moitié du XIXe siècle et le XXe siècle sont tout simplement phénoménales!

Nous avions sous les yeux des œuvres de Rousseau, Boudin, Pissarro, Monet, Degas, Cézanne, Gauguin et Van Gogh! Puis, pour le XXe siècle des Klimt, des Braque, des Picasso et des Van Dongen.

Et nous pourrions continuer longtemps ainsi : Léger, Mondrian, Dalí, Magritte, Bacon, Gorky, Bourgeois, Calder, Pollock, etc.

Pour une des œuvres de René Magritte, le musée nous apprend que « Durant la fin des années 1940 et le début des années 1950, le peintre surréaliste René Magritte produit la série de tableaux « Perspective », basée sur des oeuvres bien connues des artistes français François Gérard, Jacques Louis David et Édouard Manet, dans lesquels il substitue des cercueils aux personnages des œuvres originales. »

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : La composition de cette œuvre, « Madame Récamier » de Jacques Louis David, ressemble en tous points à celle du célèbre portrait de madame Récamier peint par David et que nous avons admiré au Musée du Louvre à Paris, sauf qu'un cercueil remplace la jeune et séduisante modèle, le pan flottant de sa robe comme seule trace de son existence précédente.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : Et voici le modèle dont Magritte s’est inspiré, que nous avons vu au Louvre en 2012! (Photo Jacques Lanciault)

Finalement, après un peu plus de deux heures à déambuler devant ces merveilles, nous nous sommes rendus à la petite cafeteria du musée pour y dîner. Un repas malheureusement fort ordinaire, notre seule déception de la journée, outre évidemment l’interdiction de prendre des photos,!

Deux expositions de photos!
Après notre rapide dîner, nous sommes entrés, coup sur coup, dans deux salles consacrées à des expositions temporaires de photos.

La première, intitulée « Icône de l’obsolescence », de Michel Campeau, présentait le monde de la photographie analogique en voie de disparition. La deuxième, « La disparition de l’obscurité » de Robert Burley, avait pour objet le déclin historique des usines de fabrication de pellicules photographiques et la disparition des chambres noires industrielles.

Deux expositions qui ont peu retenu notre attention.

Chapelle du couvent de la rue Rideau
Dans la section du musée consacrée à l’art canadien, tout près de la cour intérieure, nous avons eu la surprise de nous retrouver dans une chapelle!

Sauvée de la démolition en 1972, la chapelle du couvent Notre-Dame-du-Sacré-Cœur, sise à Ottawa, a été reconstituée au cœur du musée.

Le site Internet du musée décrit ainsi cette chapelle conçue en 1887 : « Ses colonnes de fonte à effet marbré, ses trois autels, son balcon, ses fenêtres et ses majestueuses voûtes en éventail, uniques dans l’histoire de l’architecture ecclésiastique au Canada, en font un joyau inestimable du patrimoine architectural canadien. »

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : L’ancienne chapelle du Couvent de la rue Rideau dans le Musée des beaux-arts du Canada. (Photo provenant du site Internet du Musée des beaux-arts du Canada)

Boutique
Finalement, après avoir déambulé dans les immenses salles présentant l’Art moderne, nous nous sommes retrouvés à l’intérieur de la magnifique boutique du musée. Des livres superbes, des jeux, des reproductions, etc. Wow!

Étant donné l’interdiction de photographier qui nous a été imposée, nous avons acheté quelques cartes postales d’œuvres qui nous ont impressionnés, dont une, représentant la toile « Paysage de Pont-Aven », réalisée par Paul Sérusier en 1890.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : « Paysage de Pont-Aven » nous a étrangement rappelé certaines œuvres de Vincent Van Gogh. Ce qui nous a semblé normal, car Paul Sérusier a œuvré sous les conseils de Paul Gauguin… tout comme Vincent Van Gogh. (Carte postale numérisée.)

« Maman »
Finalement, nous sortons à l’extérieur pour admirer « l’Araignée » de Louise Bourgeois.

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, Canada

Photo ci-dessus : Sous le corps de « Maman », l’Araignée de Louise Bourgeois, prend place un sac contenant 26 œufs en marbre, nous apprend la description de l’œuvre que l’on retrouve sur la page Wikipédia de « Maman » ! Les extrémités des huit pattes de l'araignée sont les seuls points de contact de la sculpture avec le sol, et les pattes s'élancent ensuite presque à la verticale, avant d'obliquer sous l'horizontale pour rejoindre le reste du corps de l'animal.

À suivre : Le château Laurier… et ses alentours!

Remplis sous: Canada - Ontario, Voyages Mots clés:
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