9
Oct/13
0

Russell Martin, un vrai de vrai !

Revue de presse

Jacques Doucet, Le Journal de Montréal, le 9 octobre 2013

Russell Martin La majeure partie des joueurs nés au Canada qui ont atteint les majeures sont des lanceurs. En fait, on dénombre 243 Canadiens qui ont atteint les majeures, et 125 d’entre eux sont des lanceurs. Les autres ont surtout été des joueurs d’avant-champ ou des voltigeurs.

Mais très peu ont été des receveurs.

Photo ci-dessus : Russell Martin et son coéquipier Jason Grilli sont fous de joie, ils viennent d’ouvrir la porte des séries de fin de saison aux Pirates de Pittsburgh.

En fait, selon mes recherches et celles de mes amis de SABR (NDLR : Society for American Baseball Research), il y en a eu 40. Mais à mes yeux, il n’y en a eu que huit qui méritent vraiment d’être mentionnés.

Le tout premier fut Larry McLean, originaire du Nouveau-Brunswick, qui a porté les couleurs des clubs Boston, Cincinnati, St- Louis et les Giants de 1901 à 1915, jouant un total de 862 matchs avec une moyenne de ,262, six circuits et 298 points produits.

Les autres ont été George Gibson, un éventuel gérant, qui a joué avec les Pirates (1905-1916) et les Giants (1917-1918); Joe Siddall, avec les Expos, les Marlins et les Tigers; Pierre-Luc Laforest, avec les Rays, les Padres et les Phillies; Maxim St-Pierre, avec les Tigers; Mike Nickeas, avec les Mets et les Blue Jays; George Kotteras, avec les Padres, les Red Sox, les Brewers, les A’s et les Royals.

Non, je n’ai pas oublié Russell Martin!

Le p’tit gars qui a passé son enfance en Ontario et en France, avant de venir apprendre son baseball dans la région métropolitaine, a sûrement sa place au sommet de cette liste de joueurs qui ont accepté de remplir l’un des rôles les plus difficiles du baseball.

Ne faut-il pas être un peu cinglé pour accepter de s’accroupir derrière le marbre durant trois heures pendant plus de 130 matchs par saison (en huit saisons, il a joué 1 052 parties)… exposer sa main droite aux ricochets d’une balle qui a été lancée à plus de 90 milles à l’heure… de se faire bousculer au marbre par un mastodonte qui fonce vers lui à toute vitesse alors que lui, il est immobile… ?

Peut-être, mais il faut surtout être une personne douée d’une force de caractère peu commune et d’une mémoire phénoménale. Car, il doit, non seulement, connaître les forces et les faiblesses de chacun des lanceurs de sa formation et aussi celles de chacun des frappeurs de la ligue dans laquelle il évolue et surtout, appliquer ces connaissances pour déjouer ces derniers.

Voilà pourquoi j’affirme, sans aucun doute, que Russell Martin est le meilleur receveur jamais produit par le Canada. Et sa carrière est loin d’être terminée!

Déjà, il a participé à des matchs d’après-saison avec les Dodgers et les Yankees et, maintenant avec les Pirates. Il n’a pas encore réussi à atteindre la série mondiale, mais je suis persuadé qu’un jour il y parviendra.

Du moins je lui souhaite.

Ancré à jamais

Chose certaine, il n’a perdu aucun instant à se tailler une place enviable dans l’histoire de la grande équipe que représentent les Pirates de Pittsburgh.

Lors du match éliminatoire contre les Reds de Cincinnati, Russell est devenu seulement le deuxième joueur des Pirates à claquer plus d’un circuit dans un match d’après-saison. Le seul autre fut Bob Robertson qui en avait réussi trois contre les Giants de San Francisco, lors du deuxième match de la série de championnat de 1971.

Il est aussi devenu le premier frappeur avec deux circuits dans un match d’après-saison depuis que Gary Carter en avait canonné deux avec les Mets lors de la série mondiale de 1986 contre les Red Sox.

Enfin, il est le seul frappeur à revendiquer des circuits en matchs d’après-saison, dans l’uniforme de trois équipes différentes, soit les Dodgers, les Yankees et maintenant les Pirates.

De la liste des six premiers receveurs mentionnés au début de cette chronique, seul George Gibson a été admis au Temple de la Renommée du baseball canadien. Gibson a terminé sa carrière avec une moyenne de ,236, 15 circuits et 345 points produits en 1213 matchs répartis sur 14 saisons.

Russell, lui, en huit campagnes, revendique déjà une moyenne de ,255 avec 108 circuits et 473 points produits.

Au terme de sa carrière, il n’affichera probablement pas des statistiques qui pourraient lui ouvrir les portes de Cooperstown… mais assurément celles du Temple du baseball canadien !

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

Commentaires (0) Trackbacks (0)

Aucun commentaire pour l'instant

Laisser un commentaire


Aucun trackbacks pour l'instant