Frostad, la force tranquille

Revue de presse

Louis-Simon Gauthier, Le Nouvelliste, 10 mai 2013

Jeux panaméricains, Classique mondiale, Coupes du monde, Pékin 2008 et tournois de qualifications: le receveur Emerson Frostad a eu le privilège de disputer sa part de rencontres internationales dans l'uniforme de l'équipe canadienne de baseball au cours des dernières années.

Photo ci-dessus : Le receveur Emerson Frostad s'amène à Trois-Rivières avec une riche expérience sur la scène internationale, lui qui a défendu à plusieurs reprises les couleurs du Canada lors d'importantes compétitions, dont les Jeux olympiques de 2008. (Photo: Sylvain Mayer)

À 30 ans, le receveur des Aigles s'amène à Trois-Rivières avec une riche expérience qu'il compte bien partager avec ses coéquipiers, notamment les jeunes lanceurs. Son gérant Pierre-Luc Laforest, l'un de ses plus grands fans, le décrit comme la force tranquille du club.

Originaire de Vancouver, Frostad a eu la chance de côtoyer des joueurs comme Michael Saunders, Justin Morneau et Joey Votto, tous bien établis dans les ligues majeures. C'est d'ailleurs Laforest, un autre ancien des majeures, qui l'avait hébergé chez lui, en Arizona, alors qu'il faisait ses premiers pas dans le baseball affilié. Les chemins des deux hommes se sont souvent croisés par la suite dans le cadre des matchs internationaux du Canada, puis à Trois-Rivières, où l'un dirigera l'autre.

«J'ai représenté le Canada partout dans le monde, mais c'est la première fois depuis l'école secondaire que j'ai l'opportunité de jouer pour un club basé au pays», sourit Frostad, qui ne s'est pas fait prier pour accepter l'offre de son ami.

«Le calibre du circuit peut ressembler à celui de la Ligue de l'Atlantique, mais je crois que les meilleurs joueurs de cette ligue surpassent ceux de la Can-Am. Sinon, il n'y a pas une si grosse différence, ce sera un défi plus qu'intéressant.» Justement, Frostad a été nommé receveur par excellence de la Ligue de l'Atlantique en 2012, lui qui s'alignait pour les Barnstormers de Lancaster, en Pennsylvanie. Son équipe est venue bien près de remporter le championnat.

Son parcours ne se limite toutefois pas à des apparitions sur la scène internationale et dans les ligues indépendantes. Recruté par les Rangers du Texas en 2003, Frostad a passé cinq saisons dans le AA, disputant plus de 300 rencontres pour les clubs affiliés des Rangers ainsi que des Astros de Houston dans ce calibre très relevé, considéré comme l'antichambre du circuit de Bud Selig. Pendant toutes ces années, il a attendu le fameux coup de fil qui lui aurait permis de jouer à l'échelon supérieur, mais celui-ci n'est jamais venu.

«Je n'ai pas eu cette chance, c'est vrai, mais je reste fier de tout ce que j'ai accompli. Si c'était à recommencer, je prendrais le même chemin. Peut-être qu'une blessure à un gars des Rangers ou des Astros m'aurait donné le champ libre, mais ça n'a pas été le cas. Je sais aussi qu'à 30 ans, je n'aurai peut-être plus l'occasion d'évoluer dans le baseball affilié. Dans cette optique, Trois-Rivières constituait un choix judicieux et j'ai hâte de commencer la saison.»

Plus qu'un bon cogneur, il agira surtout comme général au marbre, soutient Pierre-Luc Laforest. «Je le vois diriger et calmer les jeunes lanceurs. C'est un type avec une bonne personnalité et qui sait communiquer. Quand il m'a appelé pour me confirmer sa venue, j'étais tellement heureux, ç'a été mon meilleur coup de fil depuis longtemps!»

Le gérant ne comprend pas pourquoi les entraîneurs du Canada l'ont laissé sur le banc lors de la dernière Classique mondiale de baseball, à la suite du départ de Russel Martin. «Juste d'être présent à cet événement signifie beaucoup pour un joueur, mais il méritait de se trouver sur l'alignement partant.»

À Trois-Rivières, il est déjà convenu que Frostad occupera le poste de receveur numéro un. «Je suis particulièrement fier d'avoir déniché un Canadien qui aurait pu se retrouver aux États-Unis à débourser plus de 2000 $ pour obtenir un visa. En plus, c'est tout un joueur!»

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.