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Le mot du jour : contemption

Textes et recherches de Jacques Lanciault

Je consigne ici le fruit de recherches sur le sens, l’étymologie, l’écriture ou encore la prononciation de certains mots ou expressions sur lesquels je bute, ou qui tout simplement suscitent ma curiosité au fil de mes lectures...

Contemption, mépris, dédain.

Mardi 26 février 2013

Source de la recherche :
Les paragraphes suivants, tirés d’un texte de David Desjardins publié dans le quotidien Le Devoir du 16 février 2013 :

« Chaque paragraphe du texte que signait samedi dernier ma collègue Lisa-Marie Gervais sur les parents-rois expose dans le détail la relation spectaculairement tordue qu’entretiennent les parents avec les professeurs. J’ai lu l’article une première fois, avec une stupeur un peu feinte, parce que je savais tout cela, ou le devinais. Et pourtant, je n’en reviens toujours pas. Je l’ai relu pour alimenter ma colère, comme on remet une bûche dans le poêle.

Les parents qui enterrent les profs sous des montagnes de courriels, qui minent leur autorité, et les directions qui cèdent sous la pression : c’est connu. Ce qui ne rend pas ce clientélisme moins débile. Mais quand j’ai lu que des parents se mêlent de chicanes d’école ou appellent pour dire : « ta fille n’a pas invité la mienne pour son anniversaire », là, je l’avoue, j’ai été scié. Aussi dévasté que lorsqu’on m’avait rapporté comment cette obsession de contrôle se poursuit jusque dans les études supérieures : des parents qui reconduisent leurs enfants au cégep, les aidant à trouver leur casier le premier jour de classe, ou qui viennent engueuler le prof lorsqu’ils sont insatisfaits d’une note.

Mais ce qui m’a autrement saisi dans ce dossier, c’est le sans-gêne qui vient avec ce comportement. Le cynisme aussi, qui se traduit par un retentissant fuck you au système, dont on se demande bien ce que ces parents attendent pour réclamer qu’on le réforme s’il leur convient si mal.

Je dis ça, doutant qu’il s’agisse, dans les faits, d’une bien bonne idée. À lire ces gens dingues de leurs enfants, je crains qu’ils ne réclament une école en forme d’immense Walmart où chacun pourra trouver le programme qui se moulera parfaitement à son petit trésor, assurant qu’il se développe à la hauteur de son plein potentiel.

Sauf que l’école, ce devrait être exactement l’inverse. Un endroit où votre petit trésor prend son trou, se développe dans la contrainte, se fait un peu chier. Pas trop. Juste assez pour qu’il saisisse que le travail et la réussite, ce n’est pas seulement une partie de plaisir. Et aussi qu’autour de lui, il existe d’autres motifs pour agir que l’assouvissement de ses besoins et de ses moindres désirs.

Vous trouvez que j’exagère ? Allez lire l’article. Ou tenez, seulement ceci : « Je ne redonnerais pas l’autorité à l’école », dit l’une des monarques interviewées, et dont chacune des citations m’a fait pomper en dedans. Surtout parce que cette suffisance et cette satisfaction de soi, ce sont celles de milliers d’autres qui n’auraient pas l’audace d’avouer cette contemption pour l’école. »

Définition :
Le dictionnaire du correcteur électronique Antidote définit le nom féminin contemption comme suit : « Mépris, dédain. »

Remplis sous: La folie des mots Mots clés:
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