19
Fév/13
0

Bologne : églises et tours médiévales!

Texte et photos de Céline et Jacques

Voici le 29e d’une série de reportages relatifs à un formidable voyage réalisé dans « l’autre Italie » à l’automne 2012.

Torre Garisenda, Piazza di Porta Ravegnana, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.Bologne, Émilie-Romagne, Italie, dimanche 21 octobre 2012 – Au Moyen-Âge, apercevoir l’horizon du cœur de la ville de Bologne n’était pas une sinécure! En effet, quelque 200 tours érigés par des familles nobles obstruaient clairement la vue!

Aujourd’hui, quelques-unes subsistent encore, dont les « tours penchées », les Torri Pendenti, qui, même si elles n’ont pas le charme de la tour de Pise, valent néanmoins le détour. Ces tours ne sont qu’à quelques pas de marche, sous les arcades de la ville, d’un complexe religieux impressionnant datant de l’époque médiévale. Un lieu de prière qui abritait jadis pas moins de sept églises sous le même toit.

Photo ci-dessus : Voici la plus petite des deux tours dites « jumelles » de Bologne, la «Torre Garisenda». Ce n’est pas une illusion d’optique… elle penche vraiment! Elle est située sur la «Piazza di Porta Ravegnana». Elle est haute de 48 mètres, tandis que sa compagne, que nous ne voyons pas sur cette photo, la «Torre degli Asinelli», atteint, elle, 97 mètres!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Après avoir visité en première partie de matinée les places Maggiore et Nettuno, nous poursuivons notre exploration du centre historique de Bologne.

Notre guide locale dans la capitale de l’Émilie-Romagne, Nathalie, nous mène dans de toutes petites ruelles curvilignes qui nous permettent finalement de déboucher sur la Piazza Santo Stefano, une grande place en forme de triangle qui jadis abritait sept églises sous le même toit.

Guide locale, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Notre guide locale à Bologne, Nathalie.

« Aujourd’hui, nous précise notre guide, il n’en reste plus que quatre : l'église de Saint-Jean-Baptiste, qui date du VIIIe siècle, celle du Saint-Sépulcre, du Ve siècle, ainsi que celle de San Vitale et Agricola, quant à elle, reconstruite au XIe. Un portique du XIIIe siècle, le Cortile di Pilato relie les autres bâtiments à l'église de la Sainte-Trinité, elle aussi du XIIIe. »

Outre les façades d’églises, nous voyons sur la Piazza Santo Stefano un palais sur lequel ont été placées quelque 176 têtes sculptées!

Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Quel curieux palais!

Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : On y retrouve même le visage du diable!

Il est 10 h 50 et nous profitons de cette belle place et de ses quelques cafés qui offrent un fort beau panorama pour y aller d’une courte pause santé. Il est clair que les touristes ont commencé à affluer.

Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Les touristes arrivent en foule sur la « Piazza Santo Stefano »!

Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Le sol de la « Piazza Santo Stefano » est composé de petits galets!

Les Sept Églises
Nous entrons dans la Basilica Santuario Santo Stefano qui nous permettra d’avoir accès aux quatre églises qui peuvent encore être visitées.

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : L’Abbazia di Santo Stefano!

« Les Sette Chiese, ce qui signifie les "Sept églises", a été érigé sur le site d’un ancien temple romain dédié à la déesse Isis! », nous renseigne notre guide.

Il y a un baptistère érigé au VIIIe siècle par les Lombards. Toutefois, nous ne pouvons le visiter le dimanche.

À gauche, nous voyons une église, « elle date du Ve siècle », nous précise Nathalie, notre guide.

Nous y entrons.

Elle est de forme circulaire. « C’était autrefois un baptistère », lance notre guide. « Celui-ci fut transformé en église au XIIe siècle. Il y a douze colonnes disposées en rond. Sept de celles-ci sont des colonnes originales. Les cinq autres ont été refaites à l’identique. »

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : L’église du Saint Sépulcre!

« Du temps des Romains, nous indique encore notre guide, il y avait une source dans leur temple. Des briques et du marbre entouraient la source.»

Au centre, il y a des sarcophages romains qui sont vides.

« San Petronio aurait fondé cette église pour imiter le Saint-Sépulcre de Jérusalem », affirme Nathalie.

« C’est d’ailleurs ici que Saint-Pétronio a été inhumé. Son corps a été conservé dans cet endroit jusqu’en 2000, date à laquelle il a été transféré dans l’église San Petronio de Bologne que nous avons vu plus tôt en matinée. »

Puis, nous pénétrons dans la Chiesa del Crociffisso, où il y a un magnifique crucifix sous une coupole en brique!

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photos ci-dessus : Superbe coupole où domine un crucifix!

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Et sur le devant de l’autel surmonté d’un crucifix, cette belle sculpture!

Nous entrons dans une autre pièce sise tout juste à côté. « Cette église date du Ve siècle, nous informe notre guide, et elle est dédiée à Santi Vitale e Agricola, c’est-à-dire aux premiers martyrs de la ville de Bologne. Elle a été entièrement reconstruite au VIIIe et au XIe siècle »

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Il y a deux anciennes colonnes avec des chapiteaux. Les autres colonnes sont en brique. C’est donc dire qu’on a réutilisé de vieilles colonnes provenant probablement du temple romain.

L’autel repose sur deux demi-sarcophages.

Notre guide nous raconte qu’à une certaine époque, il y a eu des rumeurs voulant que ce soit le tombeau de Saint-Pierre qui était ici. Les pèlerins ont alors afflué. Le pape est devenu furieux et il a ordonné de remplir l’église de terre et de sable! Heureuse initiative, car c’est ce qui a permis de si bien conserver les lieux.

Nous arrivons dans un cloître. Il s’agit de la « Cour de Pilate ». Au centre, il y a un vase sculpté en pierre, ce bassin est une œuvre lombarde qui date des environs de 740.

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Notre guide photographié tout près du bassin de Pilate!

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Le mur de l’édifice derrière le bassin de Pilate est superbe!

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Sous le porche, au milieu d'une fenêtre, sur une colonne, il y a un coq de pierre datant du XIVe siècle. Il est appelé «Gallo di San Pietro » (coq de Saint Pierre), en souvenir de l'histoire de l'Évangile racontant le reniement de Jésus par Saint-Pierre.

Puis, nous entrons dans un autre cloître, plus important celui-là. C’est un cloître médiéval. Il est entouré d’une loggia et il y a un puits au centre. « Il date du XIe siècle », nous annonce notre guide.

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Un puits prend place au centre du cloître.

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : De l’intérieur du cloître, nous avons une vue magnifique sur le campanile.

Nous entrons dans une partie du monastère. « Il reste encore 14 bénédictins ici, nous spécifie Nathalie, ils proviennent de différents pays. »

Il y a une magnifique statue d’un Christ sculpté couché en pente! Il y a également une superbe crèche. Les statues sont sculptées dans des troncs d’arbre.

Nous sortons.

Nous voyons une pierre tombale dans un mur où sont sculptés des ciseaux dans la pierre. Notre guide suppose qu’il s’agit de la tombe d’un tailleur.

Abbazia di Santo Stefano, Piazza Santo Stefano, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : La pierre tombale d’un tailleur?

Nous sommes de retour sur la Piazza Santo Stefano, la grande place en forme de triangle.

Il y a beaucoup, mais vraiment beaucoup, de touristes tout autour de nous.

Notre guide nous entraîne sous les arcades. « Au-dessus, il y a le palais du comte Isolani, qui au Moyen-Âge possédait de nombreuses habitations. Il était producteur de vin », nous apprend Nathalie.

Nous passons également devant la maison de Gioachino Rossini où il y a une inscription sur la façade : « Ce n’est pas la maison qui fait le seigneur, mais le seigneur qui fait la maison ».

La ville de Bologne comptait environ 7 000 habitants lorsque l’université a été fondée. Très rapidement, quelque 2 000 étudiants se sont ajoutés. Il fallait loger ses gens. Les autorités municipales ont alors décidé d’ériger des piliers devant les maisons et de construire au-dessus un deuxième étage de logements d’habitation.

Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Des habitations au-dessus des piliers!

Nous poursuivons notre balade sous les arcades, appelées ici « portico ». Nous croisons toutes sortes de sculptures en pierre.

Nous apercevons une autre église. « C’est la basilique Santi Bartolomeo e Gaetano », nous dit notre guide. « Elle n’a pas de fenêtre, la lumière entre seulement par la coupole. » Nous ne pouvons pas y entrer, car il y a une messe en cour.

Les tours de Bologne
Nous approchons de la Piazza di Porta Ravegnana, là où se trouvent les deux «tours penchées» de Bologne. «Des tours qui furent bâties aux XIe et XIIe siècles lors des guerres opposant guelfes et gibelins», nous précise Nathalie.

Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Déjà en levant la tête, nous pouvons apercevoir une des deux tours!

Et les voilà! « La plus petite est la "Torre Garisenda", nous indique notre guide. « Des travaux ont été entrepris il y a deux ans pour la rénover. Initialement elle mesurait 60 mètres de hauteur, aujourd’hui elle ne mesure plus que 48 mètres. Elle fait la moitié de la tour plus haute qui est derrière, la tour Asinelli, qui culmine à 97 mètres. Elle penche elle aussi. »

«Il y a 498 marches à monter pour arriver au sommet. Les murs sont épais de 2 à 3 mètres!»

« Même si elles sont en rénovation, affirme notre guide, les tours ne seront jamais habitées. »

Torre Garisenda, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : La petite tour est vraiment très penchée!

Torre Garisenda, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Torre Garisenda, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photos ci-dessus : Les deux tours.

« Les tours étaient construites de plus en plus haute à Bologne, avant que les autorités décident d’en fixer la hauteur maximum à 60 mètres! »

Nous continuons notre promenade au-delà de la Piazza di Porta Ravegnana, puis de celle de la Mercanzia, pour finalement arriver sur la via Rizzoli, nommée ainsi en l’honneur de Francesco Rizzoli qui a fondé un hôpital pour enfant nécessitant des soins orthopédiques.

Nous passons devant le palais du commerce… où sont enfermées les recettes des spécialités culinaires de la région!

Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Un palais avec un magnifique balcon.

Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Un autre avec des créneaux guelfes.

Dégustation
Un peu passé midi, nous arrivons au restaurant où nous sommes attendus pour un dîner de spécialités bolonaises, le Il Calice, situé sur la via Clavature.

Nous montons au deuxième étage qui est réservé pour notre usage exclusif.

On nous y sert des plats de charcuteries sur une planche de bois : mortadelle, prosciutto et salami, accompagné de fromage parmesan et de petits pains sous forme de muffins anglais. Le tout arrosé de vin rouge et blanc!

 Restaurant Il Calice, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Assiette de charcuterie du restaurant « Il Calice ».

 Restaurant Il Calice, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Une partie de notre groupe dans le restaurant « Il Calice ».

Pour dessert, notre accompagnateur de Voyages Lambert, Jean-Marc Lechat, nous distribue des petits chocolats Fiat. Ils sont délicieux. Ils fondent littéralement dans la bouche.

Le chocolat est fabriqué par la compagnie « Majani » qui est associée aux voitures Fiat depuis 1911.

« En fait, nous explique Jean-Marc, lors du lancement de son nouveau type de véhicule, le modèle 4, la compagnie d’automobile Fiat a lancé un concours parmi les chocolatiers d’Italie pour créer un nouveau chocolat. Le concours a été remporté par « Majani » de Bologne, une compagnie fondée en Italie en 1796. Pour ce concours, Majani a créé un chocolat à quatre couches, comme la nouvelle cylindrée, plutôt qu’à trois comme habituellement. »

Le chocolat Majani, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Un chocolat qui fond dans la bouche!

À suivre
La visite d’une tour privée… et de l’église Saint-Dominique!

Tour Prendiparte, Bologne, Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : La tour « Prendiparte » au sommet de laquelle nous allons nous rendre.

Bibliographie
Atlas en fiches (Italie, régions du nord et du Sud, Mezzogiorno, le Pô, l’Adige et les Apennins), Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, régions d’Italie, villes d’Italie et de nombreuses autres pages;

Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages;

Lonely planet, Italie, Lonely Planet Publication, 2010, 836 pages;

Mantoue et ses trésors d’art, Rosella Vantaggi, Casa Editrice Perseus, 127 pages.

Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages ;

Les Pouilles, civilisation, art et histoire, Edizioni Kina Italia, 96 pages.

Commentaires (0) Trackbacks (0)

Aucun commentaire pour l'instant

Laisser un commentaire


Aucun trackbacks pour l'instant