Petit à petit, le grand Aumont fait sa place

Revue de presse

Marc Brassard, Le Droit, le 13 décembre 2012

À chaque année depuis qu’il a été un choix de première ronde au repêchage des majeures, Phillippe Aumont revient dans son patelin de Gatineau en décembre pour être l’hôte d’un déjeuner au bénéfice du programme sport-études de baseball de Nicolas-Gatineau.

Photo ci-dessus : Aumont avait été impressionnant lors du tournoi mondial de 2009, lançant la septième manche d’un match contre les Américains au Rogers Center de Toronto où il a rempli les buts avec deux simples et un but sur balles, avant de retirer les trois frappeurs suivants -- David Wright, Kevin Youkilis et Curtis Granderson, donc pas des pieds de céleri -- dans l’ordre.

Cette levée de fonds en sera déjà à sa cinquième édition samedi, de 7 h à 10 h, au Buffet des Continents, mais ce sera la première fois que les amateurs de baseball du coin pourront rencontrer le grand droitier depuis son accession aux majeures avec les Phillies de Philadelphie, à la fin de la dernière saison.

Pour Aumont, cette activité est importante alors qu’il sait très bien qu’il sert d’inspiration aux jeunes dirigés par son mentor et ami, Stéphane Pétronzio, qui rêvent tous de suivre ses traces.

« Moi, quand j’étais jeune, il y a des gens qui m’ont aidé financièrement afin que je puisse profiter de toutes les opportunités qui se présentaient pour que je me développe. Donc maintenant, je trouve que c’est important de redonner afin que les jeunes qui s’en viennent aient les mêmes chances que j’ai eues », m’a-t-il confié lorsque joint à son domicile hivernal de Clearwater, en Floride.

Aumont sera l’attraction principale du déjeuner, car il n’a pas profité de ses six semaines dans les majeures pour obtenir des chandails, gants ou balles autographiés par les joueurs-vedettes des Phillies qu’il a côtoyés en août et en septembre, les Roy Halladay, Cliff Lee, Jonathan Papelbon, Ron Howard et Jimmy Rollins, entre autres. Le genre d’items qui sont populaires auprès des collectionneurs lors d’encans silencieux.

« Je ne me sentais pas assez à l’aise pour faire le tour du vestiaire et demander des choses comme ça aux gars... Comme recrue, en arrivant dans les majeures, il faut que tu restes à ta place et que tu ne dises pas un mot plus haut que l’autre, que tu respectes les vétérans », souligne-t-il, notant qu’une séance d’initiation des recrues où il aurait été appelé à se promener dans un endroit public dans un déguisement humiliant avait été reportée.

En plus d’apprendre à négocier avec la dynamique d’un vestiaire des majeures, Aumont devait évidemment montrer aux dirigeants des Phillies qu’il était prêt à faire le travail en relève après ses cinq saisons d’apprentissage dans les mineures.

C’est exactement ce qu’il a fait après son rappel de Lehigh Valley (AAA) le 20 août dernier : en 14,2 manches réparties sur 18 sorties, il a retiré 14 frappeurs sur des prises et présenté une fiche de 0-1 avec deux sauvetages ainsi qu’une moyenne de points mérités de 3,68. À plusieurs occasions, il a été utilisé en huitième manche afin de préserver des avances des siens avant l’entrée en scène de Papelbon, le « pompier » des Phillies.

L’artilleur qui aura 24 ans au début de janvier ne tient rien pour acquis en vue du prochain camp d’entraînement, en février, mais il semble figurer avantageusement dans les plans des Phillies pour deux raisons :

— d’abord, ils ont échangé un releveur droitier qui avait eu une audition au poste de « set-up man » en huitième manche, Josh Lindblom, aux Rangers du Texas dans la transaction qui leur a permis d’obtenir le joueur de troisième but Michael Young la semaine dernière lors des assises du baseball majeur à Nashville;

— ensuite, le directeur général Ruben Amaro Jr. a déjà donné la permission à Aumont de porter les couleurs d’Équipe Canada lors de la Classique mondiale de baseball qui aura lieu en mars, au beau milieu du camp d’entraînement.

« Quand je l’ai appelé pour lui en parler, je pensais que j’aurais besoin de sortir une longue liste d’arguments. Mais non, la conversation a duré à peu près une minute et demie. Il m’a dit que c’était une bonne expérience pour tout joueur et que j’aurais bien assez d’occasions de lancer pendant le reste du camp. Ça faisait du bien d’entendre ça, c’est une bonne nouvelle », estime-t-il.

C’est certes une bonne nouvelle pour Équipe Canada, qui se retrouve dans le même groupe que les États-Unis, le Mexique et l’Italie au premier tour de la Classique (les deux premiers après un tournoi à la ronde qui aura lieu à Phoenix accéderont au deuxième tour).

Faut-il vous rappeler qu’Aumont avait été impressionnant lors du tournoi mondial de 2009, lançant la septième manche d’un match contre les Américains au Rogers Center de Toronto où il a rempli les buts avec deux simples et un but sur balles, avant de retirer les trois frappeurs suivants -- David Wright, Kevin Youkilis et Curtis Granderson, donc pas des pieds de céleri -- dans l’ordre.

Afin de se préparer à éteindre les feux en fin de match pour Équipe Canada, Phillippe Aumont va donc profiter de son passage dans le coin -- il arrive vendredi -- pour recommencer à lancer des balles dans le cadre de son entraînement hors-saison. Après un Noël auprès de sa famille et ses amis, il retournera en Floride pour déménager dans une nouvelle résidence plus proche du complexe d’entraînement des Phillies.

En vitesse
Un rappel que Phillippe Aumont est en nomination pour le titre d’athlète francophone de l’année dans la région de la capitale nationale, au même titre que les nageuses synchronisées Karine Thomas et Stéphanie Leclair, la triathlète Kathy Tremblay et le skieur acrobatique Olivier Rochon.

Vous avez jusqu’à vendredi prochain pour participer au scrutin mené en ligne sur notre site internet, au www.ledroit.ca . Un seul vote par adresse « IP » est alloué et le vote du public sera ensuite considéré au même titre que ceux des membres de notre équipe des sports.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.