4
Nov/12
0

La locution du jour : député d’arrière-ban

Textes et recherches de Jacques Lanciault

Je consigne ici le fruit de recherches sur le sens, l’étymologie, l’écriture ou encore la prononciation de certains mots ou expressions sur lesquels je bute, ou qui tout simplement suscitent ma curiosité au fil de mes lectures...

Députés d’arrière-ban.

Dimanche, 4 novembre 2012

Source de la recherche :
Le paragraphe suivant tiré d’un texte de Marie-Andrée Chouinard publié dans le quotidien Le Devoir du 28 septembre 2012 :

« Stephen Woodworth, ce député conservateur d’arrière-ban auteur de la motion 312, est d’une ténacité qui… inquiète. Sa dernière tentative pour viser le champ de l’avortement prenait prétexte de la définition légale de l’être humain. »

Définition :
Je connaissais le sens de la locution député d'arrière-ban, toutefois je croyais que le mot ban s’écrivait avec un c, arrière-banc.

Le grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française précise dans un texte traitant des homophones ban et banc une définition de député d’arrière-ban :

Ban et banc sont des homophones, c’est-à-dire des mots de même prononciation, mais de sens différents.

Ban vient du francique, une ancienne langue germanique, où il signifiait « proclamation ». Ce sens a subsisté en français pour désigner la proclamation solennelle d’un futur mariage, notamment dans l’expression publier, afficher les bans. Par extension, on trouve l’expression ouvrir, fermer le ban pour parler du fait de marquer le début ou la fin d’une proclamation par un roulement de tambour ou une sonnerie.

Ban peut aussi désigner des applaudissements rythmés, bien que ce sens soit parfois considéré comme familier.

Ban est aussi resté vivant dans certaines expressions qui évoquent l’idée de « convocation » ou d’« exil ». Il désignait autrefois dans le langage féodal la convocation des vassaux par le suzerain et, par extension, le corps des vassaux convoqués. Aujourd’hui, de ce sens est restée l’expression convoquer le ban et l’arrière-ban, c’est-à-dire « convoquer l’ensemble des membres d’un groupe ou toutes les ressources humaines possibles ».

Dans le langage parlementaire canadien, on trouve aussi l’expression député d’arrière-ban qui désigne un simple député, un député de l’arrière-plan.

Dans le sens d’« exil », ban apparaît surtout dans les expressions mettre au ban « déclarer indigne, condamner devant la collectivité » et être en rupture de ban « être en état de rupture avec son milieu social ». De nombreux mots sont issus de ban : banal, banalement, banlieue, bannir, bannissement, etc.

Remplis sous: La folie des mots Mots clés:
Commentaires (0) Trackbacks (0)

Aucun commentaire pour l'instant

Laisser un commentaire


Aucun trackbacks pour l'instant