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Inattendue visite guidée de la Conciergerie… et promenade sous la pluie dans le quartier du Marais!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 7e d’une série de reportages relatifs à une magnifique semaine de visites à Paris, qui même sous un ciel maussade est lumineuse!

Conciergerie, Paris, France.

Paris, France, samedi 6 octobre 2012 – Au terme de notre visite de l’impressionnante Sainte-Chapelle, nous entrons dans la lugubre « Conciergerie »! À dire vrai, nous croyons que nous n’aurions fait que passer… Mais, sur place une visite guidée de l’endroit n’attendait que nous. Wow! C’est fou tout ce que les murs de cette bâtisse ont pu voir et entendre! Finalement, après un peu plus d’une heure dans cet endroit « fleurant la mort », nous en sommes ressortis très heureux de mieux connaître l’histoire associée à ce lieu mythique de Paris.

Puis, court arrêt devant la cathédrale Notre-Dame pour en immortaliser la façade du Jugement dernier… avant d’amorcer une promenade en direction du quartier du Marais où pendant que la pluie tombe sur Paris nous visiterons la maison de Victor Hugo!

Photo ci-dessus : Superbe reconstitution du cachot où fut incarcérée Marie-Antoinette… avant d’être guillotinée!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Après avoir visité la superbe Sainte-Chapelle, nous nous retrouvons dans la Cour de Mai du Palais de justice, là où il y a justement une entrée pour visiter la Conciergerie.

La Conciergerie est une partie de l’ancien palais des Capétiens, le Palais de la Cité, qui était sous la houlette d’un personnage qui gouvernait le palais : le concierge, d’où le nom de l’endroit.

Nous y entrons à 10 h 55 et surprise, on nous informe qu’il y a une visite guidée qui commence à 11 h 00, une visite gratuite. Nous nous inscrivons.

Notre guide, toute jeune, se nomme Natalia.

« Le palais de la Cité est situé dans le cœur historique de Paris et même si le palais actuel a été érigé en grande partie entre 1290 et 1314 sous l’égide de Philippe IV Le Bel, déjà sous les Mérovingiens, c’est-à-dire du Ve aux VIIIe siècles, lorsqu’ils étaient à Paris, les rois résidaient dans la Citadelle de la Cité », lance-t-elle d’entrée de jeu.

« Plus tard, l’étage supérieur fut aménagé pour servir de résidence à la famille royale, tandis qu’au rez-de-chaussée logeaient les gens d’armes et le personnel, soit environ 1 200 personnes. »

« Malheureusement, déplore Natalia, la grande salle du roi, qui servait de salle d’apparat à l’étage a été détruite dans un incendie au XVIIe siècle. »

« Au XIIIe siècle, c’est ici qu’avaient lieu les séances de la cour de justice. C’est à la même époque qu’a été construite tout à côté, la Sainte-Chapelle, qui comme on le sait abrita les reliques de la couronne d’épines du Christ… ce qui ajouta à la grande renommée de la France. »

Soulignons que sous le règne de Louis IX, la France était le royaume le plus puissant d’occident.

« Même s’il fut le lieu de résidence et le siège du pouvoir des rois de France, du Xe au XIVe siècle, à compter du milieu des années 1300 l’édifice ne fut vraiment plus utilisé comme palais. »

« En 1364 Charles V décida de quitter le palais, lorsque ses conseillers furent tués. C’est ainsi que le palais est devenu parlement, palais de justice et prison. Dès 1370, une grande partie des lieux furent convertis en prison d’État. »

« La prison occupait le rez-de-chaussée du bâtiment du côté du quai de l’Horloge et des deux tours jumelles. C’est une prison qui était considérée comme l’antichambre de la mort. Peu en sortaient libres. »

« Le palais a la forme d’un quadrilatère et il est entouré de tours. »

« Ici, nous sommes dans la salle des gens d’armes. Elle est de style gothique avec trois rangées de piliers et surmontée d’un plafond en voûte. Elle date de 1302. »

Conciergerie, Paris, France.

Photo ci-dessus : La grande salle des gens d’armes.

Notre guide attire notre attention sur l’épaisseur des colonnes : « D’un côté des colonnes avec des chapiteaux à corbeille et de l’autre des colonnes plus minces, ce qui indique que la construction a été réalisée en deux temps. »

Nous passons à une autre salle, la salle des gardes qui, au dire de notre guide, a été construite en 1312. Il y a des colonnes ondulées et robustes avec des sculptures sur tous les chapiteaux qui arborent le style gothique flamboyant.

Nous prenons un long corridor, « la rue de Paris », où il y a tout plein de cachots.

« À l’époque, nous raconte notre guide, les cachots étaient payants, et ce, selon les moyens des prisonniers. Ceux appelés « les pailleux » étaient les plus démunis et étaient confinés dans « les cachots de la rue de Paris »… pas très recommandables », soutient notre guide.

Nous voyons le « Bureau du greffier » « où se trouvent, précise notre guide, encore 130 registres originaux. »

« Le concierge, ajoute-t-elle, était l’équivalent d’un directeur de prison. Il était responsable de tout ici. »

« Louis XVI a fait abolir la torture », lance-t-elle avec le sourire. « Il l’a remplacé par la guillotine, une nouvelle méthode de mise à mort inventée par monsieur Guillotin. L’état révolutionnaire adopta également ce mode de mise à mort. Tout le monde devint alors égal dans la mort. »

Nous voyons la salle où on préparait les condamnés.

« De 1793 à 1794, précise Natalia, il y a eu 2,780 guillotinés à Paris! »

Nous montons à l’étage. Nous voyons la reconstitution de trois cachots… reconstruits pour des prisonniers aux moyens financiers différents.

Conciergerie, Paris, France.

Conciergerie, Paris, France.

Conciergerie, Paris, France.

Photos ci-dessus : Reconstitution de trois cachots.

Nous entrons dans une salle où sont encore conservés des documents et des photos d’époque.

« Il y a eu un temps, soutien notre guide, où on condamnait à mort sur de simples soupçons. Le juge était alors le seul décideur, et il rendait sa décision selon sa propre morale. Ainsi, il y a eu de nombreuses morts inutiles. »

Nous voyons le couperet d’une guillotine. « Elle n’a jamais servi », s’empresse de préciser Natalia.

Nous descendons dans la chapelle, tout près de la cellule de Marie-Antoinette.

Conciergerie, Paris, France.

Photo ci-dessus : Notre guide à la Conciergerie, Natalia.

« Cette chapelle a été transformée en chapelle expiatoire.

Conciergerie, Paris, France.

Photo ci-dessus : Petit autel de la Conciergerie.

Marie Antoinette est arrivée ici le 2 août 1793 et elle a été tuée le 16 octobre. Exécutée suite à une condamnation pour avoir dilapidé des fonds publics et pour trahison!

Conciergerie, Paris, France.

Conciergerie, Paris, France.

Photos ci-dessus : Cellule où a été incarcérée Marie-Antoinette avant d’être exécutée… et reconstitution de la salle d’où les soldats la surveillaient.

Notre guide nous fait sortir à l’extérieur… dans une cour qui était exclusivement réservée aux femmes prisonnières. Leurs cellules en faisaient le tour.

Conciergerie, Paris, France.

Photo ci-dessus : Cour réservée aux prisonnières. À l’époque de Marie-Antoinette, il y avait une fontaine au centre.

« C’est ici que la monarchie est née… et qu’elle est morte! », conclut  Natalie.

La visite guidée se termine à 12 h 10. Très très intéressante visite. Nous applaudissons notre guide.

Nous sortons et nous marchons vers la Seine. Nous sommes sur le quai de l’Horloge et nous pouvons admirer la longue façade de la Conciergerie.

Conciergerie, Paris, France.

Photo ci-dessus : La façade de la Conciergerie et ses deux tours jumelles.

Conciergerie, Paris, France.

Photo ci-dessus : Et à son extrémité gauche, la fameuse tour de l’Horloge.

Conciergerie, Paris, France.

Photo ci-dessus : C’est sur une des tours de la Conciergerie qu’en 1370 fut construite la première horloge extérieure de Paris.

Puis, nous nous dirigeons vers la cathédrale Notre-Dame de Paris en traversant la grande foire dressée pour « La journée de la sécurité intérieure » ! Pour cette raison, la rue qui borde la Seine a été fermée à la circulation automobile.

Nous arrivons sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, une place maintenant nommée « Place Jean-Paul II », où il y a une magnifique statue équestre de Charlemagne.

Place Jean-Paul II, Paris, France.

Photo ci-dessus : Une statue de Charlemagne sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, une œuvre de Louis Rochet.

La façade de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Il y a foule sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame et une très longue file s’étire pour grimper dans la tour sud… où pourtant 380 marches doivent être gravies pour atteindre le sommet. C’était le but de notre visite, car nous n’avions pas pu réaliser cette ascension lors de notre passage ici en 2009. Ce sera pour une autre fois, car nous rebroussons chemin ne souhaitant pas attendre si longtemps.

Nous en profitons toutefois pour prendre quelques photos du portail du « Jugement dernier » de la cathédrale. Il s’agit du principal portail. L’encyclopédie libre Wikipédia décrit ce portail en ces termes : « Son imagerie est saisissante. La remarquable sculpture du tympan date des années 1210. Elle représente d’une manière étendue les scènes du jugement dernier – lorsque, selon la tradition chrétienne, les morts ressuscitent et sont jugés par le Christ. Sur le linteau inférieur, on peut voir les morts sortir de leurs tombes. Ils sont réveillés par deux anges qui, de chaque côté, sonnent de la trompette. Parmi ces personnages, tous vêtus, on peut voir un pape, un roi, des femmes, des guerriers, et même un noir d’Afrique. »

Notre-Dame de Paris, Paris, France.

Photo ci-dessus : Les deux tours de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Notre-Dame de Paris, Paris, France.

Photo ci-dessus : La rosace du portail principal de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Notre-Dame de Paris, Paris, France.

Photo ci-dessus : Vue d'ensemble du portail du Jugement dernier.

Notre-Dame de Paris, Paris, France.

Photo ci-dessus : Les statues des apôtres du côté gauche : Saint Barthélemy, Saint Simon, Saint Jacques le Mineur, Saint André, Saint Jean et Saint Pierre.

Notre-Dame de Paris, Paris, France.

Photo ci-dessus : Les statues des apôtres du côté droit : Saint Paul, Saint Jacques le Majeur, Saint Thomas, Saint Philippe, Saint Jude et Saint Matthieu.

Notre-Dame de Paris, Paris, France.

Photo ci-dessus : Le « Beau-Dieu » de Notre-Dame de Paris qui se dresse sur le portail du Jugement dernier.

Notre-Dame de Paris, Paris, France.

Photo ci-dessus : L’exceptionnel tympan du portail du Jugement dernier.

L’Hôtel de Ville de Paris
Nous traversons le pont Notre-Dame et après une petite marche, nous arrivons devant l’immense hôtel de ville de Paris!

Hôtel de Ville de Paris, Paris, France.

Photo ci-dessus : Voici une petite partie de la façade de l’Hôtel de Ville de Paris. Vivement, un objectif grand angle!

Il pleut légèrement. Nous marchons en direction de la place des Vosges.

Il est 13 h 45 et nous décidons de nous arrêter pour dîner dans une brasserie nommée « Escurial ». Certainement espagnol!

Céline commande une quiche végétarienne avec une bouteille de San Pelligrino, moi un hamburger avec une bière. C’est excellent, mais dispendieux.

La place des Vosges
Nous sortons à 14 h 30 pour finalement nous rendre au centre de la place des Vosges, une place pratiquement carrée qui fait 127 sur 140 mètres ! De tous les côtés, il y a des immeubles d'habitation de deux étages en briques rouges.

Square Louis XIII, Place des Vosges, Paris, France.

Photo ci-dessus : Le centre de la place des Vosges est occupé par le square Louis XIII où l’on retrouve des arbres et quatre fontaines au milieu de pelouses.

Square Louis XIII, Place des Vosges, Paris, France.

Photo ci-dessus : Superbe statue équestre de Louis XIII, une œuvre de Charles Dupaty, qui fut toutefois terminée par Jean-Pierre Cortot.

Nous poursuivons jusqu’à la place de la Bastille, le lieu symbolique de la Révolution française !

Place de la Bastille, Paris, France.

Photo ci-dessus : La Colonne de juillet, qui commémore les Trois Glorieuses, fut inaugurée en 1840.

Puis nous revenons à la place des Vosges pour nous promener sous les arcades, étant donné la pluie. Il y a de nombreuses et très jolies galeries d’art.

La Maison Victor Hugo
Nous arrivons devant « La maison de Victor Hugo ». Nous y entrons, c’est gratuit!

Il s’agit d’un musée dont la visite nous permet de découvrir l'appartement occupé par la famille Hugo au deuxième étage. Le célèbre auteur y a installé sa famille, sa femme et ses quatre enfants, le 25 octobre 1832.

Nous voyons un petit film d’archive très intéressant sur la vie de Victor Hugo.

Il y a plusieurs photos de l’auteur des "Misérables" sur les murs.

Un étage est fermé. On est à y mettre la touche finale de la prochaine exposition qui commencera le 17 octobre… dans 10 jours!

Dans l’escalier qui nous mène au deuxième étage, il y a une superbe plaque de pierre de couleur pastel. On lui a donné le titre « Apothéose », comme un des célèbres poèmes de Victor Hugo.

Apothéose, Maison Victor-Hugo, Paris, France.

Photo ci-dessus : L’Apothéose !

Nous entrons dans un premier temps dans l’antichambre où il y a plusieurs tableaux aux murs, des coffres, des meubles, etc. Puis, nous passons au salon de réception qui est éclairé par quatre belles fenêtres. Il y a également d’autres tableaux, quelques assiettes de porcelaine de Sèvre… qui ont été offertes par Charles X! Il y a également un très beau buste en marbre de Victor Hugo qui date de 1838, une œuvre de Pierre-Jean David.

Nous entrons dans une autre pièce qui est remplie de vaisselles sur les murs, c’est le salon chinois.

Devant nous, un homme guide un groupe de jeunes. Il est très intéressant. Il explique que « Les Misérables », le roman phare de Victor Hugo, a été réédité huit fois de suite dans la seule année de sa parution!

Et le guide ajoute que monsieur Hugo a toujours redonné une partie de ses gains aux pauvres, soit la valeur de 10 %!

Il explique également que Victor Hugo a passé 19 ans de sa vie en exil, dont 15 sur l’île de Guernesey, et ce, en raison d’un différend avec Napoléon III… qu’il détestait. C’est durant son exil qu’il a terminé la rédaction des Misérables.

Même si son public est composé de jeunes de 12 à 15 ans, le guide ajoute que Victor Hugo a, durant 50 ans, eu une maîtresse, soit Juliette Drouet, elle qui a toujours vécu à côté de chez lui.

Nous poursuivons la visite en entrant dans la salle à manger, puis dans son cabinet de travail où nous voyons une superbe table de travail et des étagères vitrées pour ranger les livres.

Finalement, nous voyons sa chambre où il y a un lit à baldaquin et une écritoire avec des plumes.

Nous apprenons qu’à 69 ans, Victor Hugo a pris en charge ses deux petits-enfants, suite au décès de son fils.

Nous sortons à 15 h 45. Une fort intéressante visite… où malheureusement les photos étaient interdites!

Il pleut de plus en plus et nous décidons de retourner à l’hôtel. Nous entrons dans la station de métro Bastille. Dans un des couloirs souterrains du métro, il y a un orchestre de musiciens « classique » qui offre un concert! C’est sublime.

Nous sommes épuisés (encore) lorsqu’enfin nous pénétrons dans notre chambre d’hôtel!

À suivre :
Demain, visite des Invalides!

Tombeau de Napoléon, Les Invalides, Paris, France.

Photo ci-dessus : Le tombeau en porphyre de Napoléon sous le dôme de l'église Saint-Louis des Invalides.

Bibliographie
Atlas en fiches (Paris, la Seine), Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Paris, la tour Eiffel, l’École militaire, le Mur de la paix et une foule d’autres pages;

Guide Voir, Paris, Éditions Libre Expression, 2009, 446 pages;

Paris, le guide Vert, Éditions Michelin, 2009, 468 pages;

Tout Paris, Casa Editrice Bonechi, Florence, 2012, 128 pages.

Monuments et musées de Paris, Edition First-Gründ, 2012, 160 pages.

Remplis sous: France, Voyages Mots clés: ,
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