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48 heures à Rome: hors piste

Revue de presse

Marie-Claude Lortie, La Presse, le 9 juin 2012

Rome, Latium, Italie.

Le Colisée, le Forum, la piazza Navona, le Panthéon, Saint-Pierre... la capitale italienne est remplie de monuments célèbres dont la beauté et le pouvoir évocateur font rêver, peu importe le nombre de fois qu'on les voit. Mais Rome n'est pas qu'un musée à ciel ouvert.

Photos ci-dessus : Dans les grands jardins qui entourent la Villa Borghese à Rome, il y a de belles pièces décoratives... comme celle-ci. (Photo Jacques Lanciault)

C'est aussi une ville moderne qui a une vie à l'extérieur des circuits touristiques, aussi populaires soient-ils. Un musée d'art contemporain d'avant-garde y a ouvert ses portes récemment. Et, oui, il y a de bons restaurants en dehors du centre historique.

JOUR 1
9h: Petit-déjeuner original

À Rome, on peut toujours faire comme les Romains et boire un cappuccino classique avec un cornetto pour démarrer la journée. Mais pourquoi ne pas faire comme les Siciliens et aller petit-déjeuner aux Dolci della Nonna Vicenza, au 98, rue Arco del Monte, près de Campo Fiori? Vous savez ce que mangent les Siciliens, l'été, pour la prima collazione? De la crème glacée! Ce n'est pas exactement le gelato classique, mais la granita, une glace sans crème ni lait ni oeuf.

On émulsionne plutôt des fruits, ou alors des amandes ou de la pistache - deux des saveurs les plus intéressantes selon moi - avec beaucoup de sucre et des glaçons, ce qui donne un résultat très proche du sorbet. Et on sert le tout coiffé de crème fouettée (panna), qu'on ne doit pas refuser, histoire de vivre l'expérience totale! Pour compléter, on doit aussi déguster le tout avec une brioche. C'est la tradition.

On sert en outre du café sur place, mais on peut en prendre un plus loin et prolonger ainsi le rituel. On dit que les deux meilleurs cafés de Rome sont le Tazza d'Oro et le Sant'Eustachio, tous les deux proches du Panthéon, ce qui se fait aisément à pied.

10h: matinée au musée
Oui, il y a partout à Rome de ces fabuleuses ruines remplies d'histoire. Mais on trouve aussi dans cette grande ville un musée d'une incroyable modernité, ouvert en 2010 et conçu par l'architecte britannique d'origine irakienne Zaha Hadid. Construit par la fondation Maxxi, le Musée des arts du XXIe siècle est installé au nord du centre historique, au 4A, via Guido Reni. On s'y rend en prenant le tram no 2 à partir de la piazza del Popolo (où aboutit la via del Corso, qui est un peu la rue Sainte-Catherine de la capitale italienne).

Avec ses formes ondulées, réellement hors normes, l'immeuble nous surprend et nous charme. On a envie de flâner au soleil sur les fauteuils modernes qui sont installés à l'extérieur, juste pour relaxer en admirant ses formes. À l'intérieur, l'espace est assez grand pour accueillir plusieurs expositions à la fois, notamment de photos et d'art actuel; naviguer d'un étage à l'autre, sur les passerelles, est en soi une expérience. Il y a aussi un café pour manger sur place.

14h: Balade en vélo à la Villa Borghese
Pour ne pas cuire sous le soleil romain, pourquoi ne pas ensuite passer l'après-midi à l'ombre des grands arbres de la Villa Borghese, ce parc de 80 hectares situé au nord du centre historique, qui est accessible à partir de la piazza del Popolo. Jardins, musée, allées d'arbres... Le lieu est immense, spectaculaire, et la température y est beaucoup moins élevée que dans les rues de la ville. Un gigantesque îlot de fraîcheur! Les familles voyageant avec des enfants apprécieront aussi le petit jardin zoologique, le Bioparco (bioparco.it), qui compte lémurs, suricates, lions et compagnie.

19h: Soirée pour cinéphiles
Si vous ne parlez pas italien, peut-être qu'il ne vous viendra pas à l'esprit d'aller au cinéma à Rome. Mais parfois, on y présente des films en anglais ou même en français, simplement sous-titrés en italien. Il vaut donc vraiment la peine de regarder la programmation de ce petit cinéma de répertoire du Trastevere, le Cinema Nuovo Sacher (6, Largo Ascianghi), appartenant à nul autre que Nanni Moretti, qui nous a notamment donné Caro Diario et La chambre du fils (et qui présidait le jury à Cannes cette année). Le cinéma n'est pas spectaculairement confortable, mais on peut y prendre une part de Sachertorte, dessert au chocolat fétiche de Moretti. Cela fait partie du rituel.

22h: Glace de fin de soirée
Cette adresse du Trastevere, le Checco er Carretiere (10, via Benedetta), n'est pas dans les listes classiques des guides touristiques; pourtant, on y déguste un des meilleurs gelato à la pistache et au zabaglione (oeufs et marsala) de Rome. C'est aussi dans le Trastevere, donc y va facilement à pied après le cinéma.

JOUR 2
8h: Jogging matinal (ou marche) à la Villa Doria Pamphili

Immense parc - le plus grand de la capitale italienne - dominant le Trastevere, au sud-ouest, la Villa Doria Pamphili (parfois écrit Pamphilj) offre fraîcheur et verdure dans une ville où il fait parfois très chaud l'été. Arbres spectaculaires, fleurs, vastes pelouses... On y va surtout pour profiter de l'air frais et respirer le calme et la douceur des beaux jardins. Autrefois privé, le lieu est très grand (180 hectares), et on peut donc s'y balader longtemps. Les Romains du quartier adjacent, Monteverde, vont y faire leur jogging tous les matins ou s'y rendent pour des pique-niques le week-end. Bâtiments historiques et fontaines complètent le tout.

Midi: Lunch pizza
Puisqu'on est en Italie, il faut manger au moins une fois (ou deux) de la pizza. Celle du Pizzerium (43, via della Meloria) se trouve dans un quartier un peu excentré, surtout résidentiel, mais dans lequel on se rend facilement à pied à partir du Vatican. Au menu, toutes sortes de pizze différentes, avec des épinards, de la ricotta, du basilic, des salades amères, du boeuf... L'homme derrière les fourneaux, le roi de la pizza, est un passionné qui ne fait pas les choses à moitié. Son blé vient du sud du pays, sa farine est moulue à la pierre...

Il n'y a pas de tables au Pizzerium, seulement quelques places debout, dehors, et un banc public où s'asseoir. À l'intérieur, il n'y a assez d'espace que pour cinq ou six personnes. Mais le service est ultrarapide, donc il ne faut pas avoir peur d'attendre longtemps.

On choisit ce qu'on veut sur le comptoir, on nous coupe des parts, on pèse et on nous donne une facture, ensuite on paie pendant que la pizza est réchauffée au four. Il y a aussi des bières locales pour boire avec la pizza comme les Romains (on offre aussi du vin au verre, mais traditionnellement, c'est la bière qu'on boit dans les pizzerie).

14h: Musée de la centrale Montemartini
Si vous avez envie de voir comment on peut combiner ultra-ancien et modernité, il faut absolument aller jeter un coup d'oeil à ce musée qui sert d'annexe, en quelque sorte, aux musées du Capitole. On y trouve fresques et sculptures de l'Antiquité, présentées dans une ancienne centrale thermique datant du XXe siècle. Le contraste entre les très anciennes oeuvres et les vestiges de la centrale, modernes mais datés, vaut le détour. Le musée est au 106, via Ostiense, et le site web compte une bonne version française fort utile.

fr.centralemontemartini.org

16h: Magasinage, mais pas avec les touristes
Si vous avez envie d'aller faire un peu de magasinage dans des boutiques fréquentées par les Romains et non par les touristes (avec les prix en conséquence), allez faire un tour via Marconi, de l'autre côté du Tibre, mais pas trop, trop loin. C'est hors circuit, mais on y est dans la vraie Rome, celle des gens qui vont travailler et rentrent le soir, en Vespa ou à pied avec leurs enfants. Chouette à observer en sirotant un chinotto (boisson gazeuse aux herbes).

Pour commencer la visite, on peut demander au chauffeur de taxi de nous emmener (ou y aller en métro ou à pied) à la succursale de la Feltrinelli (188, viale Guglielmo Marconi), la grande librairie italienne - qui offre de tout, un peu comme Renaud-Bray ici. Une fois rendu là, vous trouverez ensuite le long de la rue toutes sortes de boutiques de chaussures, de vêtements et compagnie.

Vous dénicherez dans ce coin à peu près tous les styles à la mode - un peu différents d'ici! - à prix pas mal plus raisonnables que dans le centre historique. C'est un peu comme envoyer des touristes faire du magasinage à la Plaza Saint-Hubert. Pas historique, mais sympathique. Pour le grand chic et le luxe, on va via Condotti, au pied de la piazza di Spagna, dans le centre historique. Et pour les foules de touristes, on va via del Corso.

19h: Repas du soir
Si on veut s'offrir un grand repas italien, mais qu'on a envie d'aller voir ailleurs que dans une trattoria traditionnelle avec ses nappes à carreaux, on essaie l'Hosteria Glass (58, vicolo del Cinque, www.glass-restaurant.it), dans le Trastevere, une adresse résolument moderne où on réinterprète les classiques italiens avec des combinaisons de saveurs éclatées et des techniques hors normes.

Soupe au café en dessert, ravioli au foie gras, tartare de boeuf à l'orange et au wasabi... Prix en conséquence, toutefois.

Pour une option moins chère, on s'arrête pour une bière et de la pizza chez Bir&Fud (23, via Benedetta, birefud.blogspot.ca), toujours dans le Trastevere, un quartier qui est peut-être touristique, mais qui aime bien cultiver son côté un peu hippie, un peu alternatif.

Les frais de transport pour ce reportage ont été payés par Air Transat.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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