Une alternance de sculptures et de tableaux, dont certains des plus émouvants : le Musée Calvet

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 32e d’une série de reportages relatifs à un superbe périple qui nous a menés, au printemps 2012, à Barcelone en Espagne… puis dans le sud de la France tout d’abord à Avignon!

Avignon, France, samedi 5 mai 2012 – Wow! Quel superbe musée. Situé dans un ancien hôtel particulier et présentant ses collections dans de magnifiques grandes salles très bien aménagées, le Musée Calvet d'Avignon offre des chefs-d’œuvre d’un très grand nombre d’artistes, dont Bonnard, Soutine, Sisley, Vuillard, Bruegel et bien d’autres.

Des œuvres que nous avons eu l’occasion d’observer attentivement et à loisir, étant pratiquement les seuls visiteurs de cette fin de matinée!

Photo ci-dessus : La toute dernière acquisition de la fondation du Musée Calvet, «Portrait de la Grassini», une toile réalisée par madame Élisabeth-Louise Vigée-Lebrun en 1803.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Après notre très intéressante visite du Musée lapidaire, nous nous dirigeons vers le musée Calvet qui est situé tout près, sur la rue Joseph-Vernet.

Le musée prend place dans un ancien hôtel particulier ayant appartenu à Joseph-Ignace de Villeneuve, marquis de Martignan, qui le fit construire entre 1741 et 1754. Le terrain de l’établissement est entouré d’une muraille en pierre, dont l’entrée est protégée par une superbe grille en fer forgé, noir et or.

Photos ci-dessus : La magnifique grille d’entrée du Musée Clavet a été réalisée par l’Avignonnais Noël Biret en 1886.

Photos ci-dessus : La belle cour intérieure du Musée Calvet.

Nous entrons et après avoir présenté les billets que nous avons achetés au Musée lapidaire, nous amorçons notre visite.

Le musée doit son nom à Esprit-Claude Calvet, professeur à la faculté de médecine d’Avignon qui a fait don à la ville de son immense bibliothèque (1,400 livres) et de ses collections artistiques.

Par testament, le mécène créa une fondation pour gérer son patrimoine immobilier et assurer la pérennité de la collection.

En avril 1811, soit quelques mois après la mort d'Esprit-Claude Calvet, le Museum Calvet était créé, mais ce n’est qu’en 1833 que celui-ci s’installa dans la bâtisse de la rue Joseph-Vernet.

Photo ci-dessus : Le Museum Calvet.

Depuis, la fondation Calvet et la ville d’Avignon ont, tour à tour, contribué à enrichir les collections en procédant à des acquisitions et en bénéficiant de nombreux dons, dont celui des marbres grecs de la famille Nani de Venise.

Nous entrons dans une salle présentant de la vaisselle en faïence de Turquie. De beaux tableaux représentant des paysages d’Avignon au XIXe siècle décorent la salle.

Dans un grand couloir ouvert sur les jardins, il y a de belles sculptures blanches bien restaurées.

Photos ci-dessus : Une œuvre superbe de James Pradier, intitulée « Cassandre réfugiée au pied de l’autel »!

Photos ci-dessus : Une autre sculpture en marbre superbe! Celle-ci se nomme « Femme grecque se disposant à entrer dans le bain ». Elle est une réalisation du XVIIIe siècle de l’artiste marseillais Jean-Joseph Espercieux. Les lacets de souliers… en marbre Wow!

Photo ci-dessus : Et un autre marbre! « L’art étrusque », de Victor Symian.

Photo ci-dessus : Buste de Paul Claudel en jeune romain… réalisé par sa sœur Camille Claudel vers 1884-1887.

Nous entrons dans une autre salle où nous avons la chance d’admirer une magnifique tapisserie des Flandres datant du XVIe siècle. Elle représente, en soie et en fil d’or et d’argent, l’histoire de David et Bethsabée.

Ce sont de belles grandes salles très bien aménagées… et assez curieusement nous sommes presque les seuls visiteurs!

Nous passons à une salle qui fait place à une collection d’art moderne, puis nous entrons dans la salle « Saint-Priest ». Nous voyons plusieurs oeuvres présentant Avignon de la Renaissance à la Révolution. Il y a quelques grands tableaux de Nicolas Mignard (1606-1668) et de Reynaud Revieux (1613-1699).

Photo ci-dessus : « La rencontre d’Alexandre le Grand avec la reine des Amazones »… un tableau réalisé par Pierre Mignard, le frère de Nicolas Mignard, en 1660!

Photo ci-dessus : Voici un Christ en croix en ivoire d’éléphant. Il est de Jean-Baptiste Guillermain et date de 1659.

Nous entrons dans la salle des collections égyptiennes où il y a le cercueil féminin de la joueuse de sistre d'Amon-Rê, un artefact provenant de Thèbes.

Des vases égyptiens, des toiles funéraires, des livres des morts, des stèles, des momies, dont celle d’une enfant de deux ans et demi provenant du Ie siècle, plusieurs petites statuettes et figurines égyptiennes et finalement des vêtements datant du IV au VIIe siècle.

Photo ci-dessus : Fragment du livre de la Vache céleste qui présente un extrait d’un grand texte cosmogonique relatif à l’organisation de la terre et du ciel! Ces fragments étaient présents dans plusieurs tombes royales de la Vallée des Rois!

Photos ci-dessus : Céline prend des notes en admirant les objets présentés dans les salles égyptiennes. Les lampes sont miniatures… et il y en a des centaines!

Nous constatons que certaines salles sont à être aménagées.

Nous montons au deuxième étage et arrivons dans la salle de la famille Parrocel, où l’on voit des œuvres de Jean Raoux (1677-1734), d’Étienne Parrocel (1696-1775), de Pierre Parrocel (1670-1739).

Photo ci-dessus : La famille Parrocel!

Une autre salle présente des œuvres de peintres de l'époque dite du maniérisme.

Dans un des documents qui nous ont été remis au Musée Calvet, nous avons pu lire que le terme « Maniérisme » désigne une période de l’histoire de l’art, d’abord italien, puis européen, qui s’étend de 1530 à 1600.

Dans l’esprit des critiques qui forgèrent ce terme, la notion de « maniérisme » était nettement péjorative. On désignait par ce terme une période décadente de la peinture après les grandes réussites de l’art de la Haute Renaissance… avec les Léonard de Vinci, Raphaël et Michel-Ange, pour ne nommer qu’eux.

Ce n’est que vers le milieu du XIXe siècle que les historiens de l’art se mirent à réexaminer les productions de cette époque, pour finalement accepter d’y voir des œuvres parmi les plus originales jamais créées en Europe.

Photo ci-dessus : « Un faiseur de balais », une œuvre du peintre maniériste d’Antonio Puga réalisée dans la première moitié du XVIIe siècle. (Photo site Internet du Musée Calvet)

Dans une autre salle, nous avons la chance d’admirer « Le portrait de Giuseppina Grassini » peint à Londres en 1804 par Élisabeth-Louise Vigée-Lebrun (1755-1842). Cette œuvre est une des dernières acquisitions du Musée.

Vigée-Lebrun a été une artiste-peintre dont le talent de portraitiste lui a valu de devenir « Peintre officiel de la reine Marie-Antoinette ». D'ailleurs, elle a laissé plus de 30 portraits de l'épouse de Louis XVI.

Photo ci-dessus : Peint à Londres en 1803, où Madame Vigée-Lebrun séjournait après la paix d’Amiens , ce portrait est celui de la fameuse Giuseppina Grassini (1773-1850), « première cantatrice de Sa Majesté L’Empereur et Roi ».

Nous entrons maintenant dans la salle du XIXe, consacrée au romantisme, à l’éclectisme, au réalisme et à l’impressionnisme. Il y a des natures mortes, dont «Guitare et chapeaux».

Photo ci-dessus : « Guitare et chapeaux »… d’Edouard Mannet, une toile réalisée en 1862.

Puis, nous nous arrêtons devant un œuvre fascinante : « La Mort de Joseph Bara», une œuvre de Jacques-Louis David.

La documentation de l’œuvre présentée au musée précise que : « Le jeune Bara servait dans l’armée républicaine qui combattait en Vendée. Le 7 décembre 1793, il est tué, dans des circonstances mal définies. Robespierre, dès le 28 décembre, donne la version officielle de l’épisode, qui en fait un martyr de la Révolution : « Il n’est pas possible de choisir un plus bel exemple, un plus parfait modèle pour exciter dans les jeunes cœurs l’amour de la gloire, de la Patrie et de la vertu ». David, élu depuis 1792 à la Convention, décide aussitôt de mettre son talent au service de la République. »

Photo ci-dessus : « La Mort de Joseph Bara», une œuvre de Jacques-Louis David.

Nous sortons enchantés de notre visite à 12 h 15.

Photo ci-dessus : De magnifiques arbres dans la cour intérieure du Musée Calvet.

Pour le dîner, nous retournons à la « Taverne de maitre Kanter », le premier restaurant que nous avons découvert à notre arrivée à Avignon. Cette fois-ci, malgré la température incertaine, nous prenons une table sur la terrasse à l’extérieur.

Nous sommes sages ce midi, deux salades et un tout petit demi-litre de vin blanc.

Après le repas, alors que nous sommes en direction du Musée Angladon, nous longeons une foire du livre… Céline achète deux bouquins en format de poche pour 4€.

À suivre…
Le musée Angladon!

Photo ci-dessus : Une toile vedette du musée Angladon d'Avignon : Sancho Pancha d'Honoré Daumier!

Bibliographie
Atlas en fiches, Provence-Alpes et Côte d’Azur, le Rhône et le tourisme en France, Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre WikipédiaAvignon, Le pont Bénézet, le Palais des Papes, le Petit Palais et plusieurs autres pages;

Guide Lonely Planet, Provence, Élodie Rotham, Isabel Ros et als, Lonely Planet, 2011, 520 pages;

Avignon, Éditions Bonechi, 2012, 65 pages.