L’église Notre-Dame de Dalbade et d’époustouflantes façades d’édifices toulousains!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 57e d’une série de reportages relatifs à un superbe périple qui nous a menés, au printemps 2012, à Barcelone en Espagne… puis dans le sud de la France, tout d’abord à Avignon, puis à Arles, à Nîmes, au pont du Gard, à Toulouse…

Toulouse, France, samedi 19 mai 2012 – Au terme de nos belles visites de la matinée, celle de la basilique Notre-Dame la Daurade et celle du superbe ensemble conventuel des Jacobins, nous partons à la découverte des plus belles façades d’édifices de la ville rose. C’est dans le quartier des Carmes que nous les trouverons. Qui plus est, nous aurons la chance de pénétrer dans l’impressionnante église Notre-Dame de Dalbade!

Photo ci-dessus : Le superbe tympan de la façade de l’église Notre-Dame de Dalbade. Un flamboyant décor en céramique qui représente une copie du « Couronnement de la Vierge » de Fra Angelico. Une copie réalisée par Gaston Virebent en 1878.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Après notre visite du très impressionnant ensemble conventuel des Jacobins et un court arrêt devant l’ancien hôtel de Bernuis (aujourd’hui le Collège Pierre-de-Fermat) pour observer sa tour capitulaire, nous poursuivons notre balade dans les rues de Toulouse en empruntant la rue Gambetta où nous entrons dans la magnifique librairie « Ombres blanches », un commerce qui nous a été chaudement recommandé.

Librairie « Les Ombres blanches »
La librairie a été fondée en 1975, elle est reconnue pour la qualité de ses rayons. En fait, la librairie est constituée de deux magasins ne communiquant pas entre eux. Le deuxième magasin est spécialisé dans la nature, le jardinage, le tourisme et les langues… et c’est dans celui-ci que nous nous sommes attardés un bon moment.

Photo ci-dessus : La superbe librairie Ombres Blanches (Photo Wikipédia).

Nous revenons vers la place du Capitole à la recherche d’un resto pour le dîner. Nous entrons dans un petit restaurant près de la basilique Saint-Sernin que nous voulons revoir après le dîner, car notre visite d’hier a été beaucoup trop rapide.

Malheureusement, le repas est exécrable!

Après notre « misérable » repas, nous nous rendons à la basilique Saint-Sernin et y entrons.

Photo ci-dessus : La monumentale basilique Saint-Sernin de Toulouse a été restaurée par Eugène Viollet-le-Duc au XIXe siècle. (Photo Wikipédia).

Curieusement, il y a un jubé au deuxième étage, mais sur un côté de l’église et non comme habituellement à l’arrière!

Il est 13 h 10 et nous constatons que la crypte et le déambulatoire que nous voulions visiter n’ouvrent qu’à 14 heures. Nous y reviendrons demain.

Nous sortons vers 13 h 30 pour nous rendre dans le quartier des Carmes où nous souhaitons visiter l’église de la Dalbade et réaliser une promenade dans les rues de ce quartier où, nous mentionne notre guide, les jolies façades foisonnent.

La fontaine aux trois femmes ailées et la maison Lamothe
Nous retraversons la place du Capitole et nous nous engouffrons dans la rue Saint-Rome qui devient la rue des Changes. Nous croisons la rue Metz et, encore une fois, la rue change de nom pour devenir la rue des Filatiers. Nous arrivons sur la place de la Trinité où se trouve une superbe fontaine, la fontaine aux trois femmes ailées.

Photo ci-dessus : Sur la place de la Trinité, une superbe fontaine prend place. Il s'agit de la Fontaine aux trois femmes ailées, aussi appelée « Fontaine de la Trinité »!

La fontaine aux trois femmes ailées fut la première d’où l’on vit jaillir des gerbes ornementales. Elle a été érigée sur la place de la Trinité en 1826 par Urbain Vitry, qui fut un temps architecte en chef de la ville de Toulouse.

Nous avons retrouvé sur Internet, une page décrivant la fontaine comme suit :

« Elle est composée de trois marches circulaires en pierre de Carcassonne supportant une vasque en marbre de cinq mètres de diamètre, qui a remplacé une première vasque en pierre.

Au milieu du bassin s’élève un socle triangulaire aux pans incurvés en marbre blanc de Saint-Béat, orné de trois têtes de lions en bronze. Sur le socle sont posées trois sirènes ailées en bronze, aux corps finement modelés et aux voiles transparents. Elles dressent sur leurs ailes déployées une vasque de marbre blanc de plus de deux mètres de diamètre.

Le socle et le groupe en marbre furent taillés par Layerle-Capel.

Un jet d’eau s’élance de la vasque, y retombe et l’eau est ensuite rejetée dans le bassin inférieur par les têtes de lions. Au bas des marches, trois bornes-fontaines livrent ensuite l’eau aux habitants du quartier. »

Photo ci-dessus : Toujours sur la place de la Trinité, derrière la fontaine aux trois femmes ailées, nous pouvons admirer cette superbe façade d'habitation, c'est la maison Lamothe, qui est, tout comme la fontaine, une réalisation de l’architecte Urbain Vitry!

Photo ci-dessus : Une petite rue piétonne du quartier des Carmes

Nous arrivons au marché des Carmes, qui est à l’heure de la fermeture. Les marchands sont à vider leurs étals.

Tout juste à côté du marché se trouve un gigantesque stationnement en hauteur… en cercle. Une structure qui gâche vraiment le paysage. Vraiment affreux!

Église Notre-Dame de Dalbade
Nous poursuivons notre balade dans le quartier des Carmes. Après avoir marché sur la rue des Polinaires, nous empruntons la rue des Paradoux et arrivons devant l’église Notre-Dame de Dalbade. Une église du XIIe siècle, dont la haute façade est impossible à immortaliser sans un objectif grand-angle.

Notre-Dame de Dalbade tire son nom d'une autre église qui prenait place à cet endroit, une bâtisse dont les murs étaient blanchis à la chaux, ce qui se dit en latin, de albata. L’église a donc été baptisée du nom de Santa Maria de Albata, devenu avec le temps Notre-Dame de Dalbade!

La construction de l’église daterait du XVe siècle. Elle fut dotée d’un clocher en 1551, clocher qui fut reconstruit en 1881, mais qui s’effondra le 11 avril 1926, entraînant dans sa chute la mort de deux personnes.

Photo ci-dessus : L’impressionnante église Notre-Dame de Dalbade vue de côté.

Photos ci-dessus : Sur la façade de l’église Notre-Dame de Dalbade, le tympan est de style renaissance italienne. Un flamboyant décor en céramique représente une copie du « Couronnement de la Vierge » de Fra Angelico. Une copie réalisée par Gaston Virebent en 1878.

Nous y entrons alors qu’on y joue de l’orgue, ce qui est très agréable.

L’église n’est pas profonde. Il y a quelques chapelles latérales. Des gens sont à installer des lys au bord des rangées. Il y a un beau chœur et de jolis vitraux.

Photos ci-dessus : L’intérieur de l’église Notre-Dame de Dalbade.

Photo ci-dessus : Il y a également une remarquable statue polychrome de Sainte Germaine.

Photo ci-dessus : Et cette très belle pietà!

Nous sortons.

À un jet de pierre de l’église de l’église Notre-Dame de Dalbade se trouve le Prieuré de Toulouse, qui était le Grand Prieuré des chevaliers de Malte. Il fut construit par l’Ordre des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem en 1668.

Photo ci-dessus : L’entrée très simple du Prieuré de Toulouse.

L'hôtel de Bagis, ou hôtel de Clary, ou encore l’hôtel de Pierre
Au cours de notre promenade, nous arrivons devant un édifice à la façade spectaculaire. Il s’agit de l’Hôtel de Pierre.

Grâce à la grande toile, nous apprendrons que l’édifice de la rue de Dalbade porte plusieurs noms : « L'Hôtel de Pierre, l’Hôtel d'Aguin, l'Hôtel de Clary ou encore l’Hôtel de Bagis! »

L’encyclopédie libre « Wikipédia » précise que Jean Bagis, un conseiller au parlement de Bordeaux, racheta en 1533 cinq immeubles que transformera le célèbre architecte Nicolas Bachelier en 1537 en un bel hôtel avec cour de style Renaissance.

Ce n’est toutefois qu’en 1608, que François de Clary en devient le propriétaire des lieux et fit édifier l’imposante façade de pierre sculptée que nous admirons.

Photo ci-dessus : Impressionnante photo de l’Hôtel de Pierre apparaissant sur Wikipédia.

Photos ci-dessus : Une façade qui date de 1615 environ, décorée de quatre grandes statues œuvres d’Artus et et de Guepin, des élèves de Nicolas Bachelier. Ces statues représentent Apollon, Mercure, Junon et Pallas.

Nous passons devant un autre hôtel particulier, celui de Gaspard de Molinier, datant du XVIe siècle, dont la façade, à l’époque, ne correspondait pas aux goûts classiques de l’époque. Pourtant…

Photo ci-dessus : L’entrée de Hôtel Gaspard de Molinier.

Photos ci-dessus : Puis, nous croisons ce balcon tout à fait loufoque.

Photo ci-dessus : Nous croisons également cette très belle façade.

Maison aux cariatides!
Finalement, sur la rue des Marchands, nous arrivons devant la « Maison aux cariatides », cariatides qui sont au nombre de douze et qui soutiennent un balcon étroit barrant toute la largeur du bâtiment et dont la construction date de 1840. Elle serait inspirée des cariatides du Louvre.

Photos ci-dessus : Sur la rue des Marchands, la maison aux cariatides impressionne. Elle est l'oeuvre d'Auguste Virebent qui a créé en 1830 une usine de céramique artistique. Sa maison est devenue son porte-folio!

Notre promenade dans le quartier des Carmes est terminée. Nous reprenons le chemin de notre appartement et retraversons le pont neuf.

Photo ci-dessus : Sur le Pont-Neuf, nous croisons ces curieux marcheurs!

Expositions de photos au Château d’eau
À l’extrémité du Pont-Neuf, nous nous arrêtons devant le Château d’eau où on présente deux expositions de photos. Nous y entrons et nous déboursons les 5€ requis pour voir les expositions.

Photo ci-dessus : À chacune de nos visites au centre historique de Toulouse, nous avons passé devant le Château d’eau, situé tout près du Pont-Neuf. L’édifice a été sauvé de la démolition au début des années 1970 et le bâtiment a été reconverti depuis avril 1974 en galerie dédiée à la photographie, une galerie où nous nous arrêtons aujourd’hui.

La première exposition est une réalisation de Géraldine Lay, une artiste qui est une ancienne élève de l’école de photographie d’Arles. Elle a intitulé son exposition «Les failles ordinaires» !

En fait, nous apprenons qu’entre 2005 et 2011, Géraldine Lay a photographié des villes d'Europe du Nord, laissant son regard glisser dans ces décors étrangers pour en saisir des fragments. «À sa manière singulière, peut-on lire sur la documentation de l’exposition, elle construit une fiction entre tous ces lieux et propose au spectateur d'imaginer son propre scénario!»

Photo ci-dessus : Une photo réalisée en 2009 et intitulée « Tromso »!

Puis, nous entrons dans une deuxième galerie, située à l’extérieur dans une annexe. L’exposition est d’Isabelle Vaillant et est intitulée « Entre les tours toulousaines ».

Un encart sur un des murs nous apprend qu’Isabelle Vaillant a vécu son adolescence à La Faourette, un des quartiers populaires de Toulouse. Elle est devenue photographe. Vingt-quatre ans après elle retrouve ses amies, leurs parents, leurs frères, les voisins… qu’elle immortalise sur pellicule!

Photo ci-dessus : Une photo de l'exposition d'Isabelle Vaillant!

Finalement, un peu déçus de cette dernière visite, nous revenons à l’appartement!

À suivre…
La basilique Saint Sernin!

Photo ci-dessus : Une des chapelles richement décorée de la basilique Saint-Sernin de Toulouse.

Bibliographie
Atlas en fiches, Ville de Toulouse, Région Midi-Pyrénées, la Garonne, les canaux de France et le tourisme en France, Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre WikipédiaToulouse et plusieurs autres pages;

Guide Lonely Planet, Toulouse en quelques jours, Hervé François, Lonely Planet, 2010, 160 pages;

Toulouse, Éditions MSN, 2003, 32 pages;

Le Patrimoine mondial de l'UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.