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Juin/12
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La riche histoire de la Catalogne… et les surprenantes œuvres de Picasso!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 21e d’une série de reportages relatifs à un superbe périple qui nous a menés à Barcelone en Espagne… puis dans le sud de la France au printemps 2012!

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne

Barcelone, Espagne, dimanche 29 avril 2012 – Après une agréable promenade dans le port de Barcelone, deux musées nous attendent : le « Musée d’histoire de la Catalogne » et le « Musée Picasso »! Deux occasions en or d’approfondir nos connaissances sur les origines de cette belle région, en plus d’admirer quelques-unes des plus belles œuvres d’un des plus grands artistes espagnols, sinon le plus grand!

Photo ci-dessus : Lors de notre visite du très intéressant «Museu d’Història de Catalunya», nous avons pu voir cette reconstitution d’une « cuisine » des années 1935!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Après avoir découvert les beautés du vieux port de Barcelone en déambulant notamment sur le passeig de Colon, nous nous retrouvons devant le Palau de Mar, «le palais de la mer», un édifice construit entre 1894 et 1900 qui abrite depuis 1996 le Museu d’Història de Catalunya.

Ce musée nous offre une incursion dans l’histoire de la Catalogne, et ce… de la préhistoire jusqu’à aujourd’hui!

Il est 10 h 30 lorsque nous y entrons, pour aussi peu que 3€ sur présentation de nos «Barcelona Cards», le prix régulier n’étant par ailleurs que de 4€.

L’itinéraire à l’intérieur du musée a été structuré de façon chronologique sur les quatre étages du bâtiment. L’histoire a été divisée en sept grandes parties où sont représentées des scènes et des reproductions de faits historiques et d’activités plus quotidiennes comme l’alimentation et l’habillement.

Le premier étage étant réservé aux expositions temporaires, nous montons au deuxième niveau où nous amorçons notre visite au tout début de la préhistoire. Dans ces salles, nous avancerons jusqu’au VIIIe siècle de notre ère, un bond impressionnant!

On y apprend que la terre catalane est occupée par des humains depuis le paléolithique inférieur… soit depuis 450,000 ans!

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne.

Photo ci-dessus : À la préhistoire, l’homo erectus tannait les peaux d’animaux pour se vêtir!

Le territoire catalan tombe toutefois sous la férule de Rome en 218 avant Jésus-Christ. Les Romains y seront les maîtres jusqu’à la chute de l’Empire romain d’occident, alors que les Wisigoths prendront la relève.

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne.

Photo ci-dessus : Les traces laissées par la civilisation romaine sont nombreuses en Catalogne.

Nous passons dans une deuxième section du musée, celle couvrant la période allant du VIIIe au XIIIe siècle, une époque marquée par l’expansion de l’Islam sur la péninsule ibérique et par la naissance, au nord du pays, de l’empire des Carolingiens.

Pendant que la péninsule ibérique devient, à compter de 771, un nouveau pays, l’el-Andalous, le territoire de l’ancienne Catalogne devient indépendant. Toutefois, au XIIe siècle il s’unit avec l’Aragon. C’est à cette époque qu’est d’ailleurs apparu le mot « Catalogne »!

Nous quittons cette période pour entrer dans celle couvrant les XIIIe, XVe, XVe et XVIe siècles, quatre siècles que les historiens ont nommé Mare Nostrum,, car la Catalogne d’alors, notamment sous Jacques 1er, pris de l’expansion après avoir conquis Majorque et Valence.

La conquête de la Méditerranée a lancé une énorme croissance sous l’impulsion du commerce. Seules les épidémies, entre autres la peste noire, auront réussi à ralentir et même annihiler l’essor démographique.

Sur un des murs, des portraits de « papes » issus de la famille Borgia, elle qui était originaire d’Aragon au XVe siècle, nous interpellent, et ce, étant donné que nous avons regardé dernièrement la télésérie «Les Borgia».

Cette période se terminera par une union qui fut déterminante non seulement pour la Catalogne, mais pour toute l’Espagne. En effet, en 1479, Ferdinand II réalise l’union avec la Castille en prenant pour épouse Isabelle première! Ce sont eux, sous le nom « des Rois Catholiques » qui mèneront l’ultime étape de la « Reconquista » et lanceront leur pays à la conquête du Nouveau Monde!

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne.

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne.

Photos ci-dessus : La période du moyen-âge en Catalogne.

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne.

Photo ci-dessus : Nous pouvons également admirer cette maquette représentant le « Castillo de Montsoriu » qui s’élève au sommet d’une colline de 650 mètres de hauteur.

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne.

Photo ci-dessus : Nous voyons cette impressionnante maquette de l’église Santa Maria del Mar, construite entre 1328 et 1383, que nous avons visitée hier.

Plusieurs œuvres d’art, des tableaux et des sculptures, des témoins de la période gothique!

Nous voici maintenant dans les salles couvrant la période du XVIe au XVIIIe siècle, un laps de temps dominé par l’empire des Habsbourg.

Deux conflits ont marqué le début de cette période, la guerre des faucheurs (1640 et 1659), une lutte entre la monarchie hispanique et la France et la guerre de succession (1705-1715), un conflit qui s’étend à la grandeur de l’Europe.

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne.

Photo ci-dessus : Une sculpture représentant la guerre des faucheurs, un conflit qui affecte une grande partie de la principauté de Catalogne entre les années 1640 et 1659.

La fin de la guerre de succession en 1716 voit Philippe V monter sur le trône. Il devient le premier roi de la branche espagnole des Bourbons. Celui-ci s’empresse d’abolir la constitution et les institutions de la Catalogne, avec le décret de Nova Planta

Nous montons au troisième étage pour visiter les salles qui sont consacrées à une histoire plus récente, soit celle de la période allant du XVIIIe au XXIe : de la révolution industrielle à aujourd’hui, en passant par la récupération de l’Autonomie pour la Catalogne.

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne.

Photo ci-dessus : D’entrée de jeu, le troisième étage nous offre une superbe maquette de la Sagrada Familia.

Nous avons l’occasion de voir des artefacts, des photos et de courts films relativement aux sujets suivants : l’industrie du textile, le développement des chemins de fer, la transformation urbaine, l’arrivée de l’électricité, la construction du métro en 1929, l’annexion de la ville de Gracia à Barcelone en 1897, la guerre civile espagnole de 1936-1939 et la victoire franquiste de 1939, elle qui marquait le début d’une longue dictature.

Nous voyons la reproduction d’une classe d’école du début du XXe siècle, d’une cuisine de 1935 et d’un café-bar de la même époque.

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne.

Museu d’Història de Catalunya, Barcelone, Espagne.

Photos ci-dessus : Un tout petit café-bar et une cuisine, deux reconstitutions de pièces du début du XXe siècle.

Finalement, l’exposition dresse l’état des lieux de la période sombre de 1940 à 1980, puis donne une large place à la mort de Franco, le 20 novembre 1975, à la première élection au parlement en 1980…

Nous montons un autre étage pour arriver sur une belle terrasse sur le toit. Mais, le vent y souffle avec force et nous avons froid, car nous n’avons pas nos manteaux… que nous avons laissés à la consigne.

Nous entrons au restaurant, mais il n’est que 12 h 15 et celui-ci n’ouvre qu’à 13h.

Nous sortons.

Il y a foule sur la rue piétonnière qui longe la marina.

Quand la faim nous tenaille
Nous reprenons le métro pour nous rendre à la station Jaume - nous en sommes maintenant des habitués. À un jet de pierre de celle-ci, nous pourrons visiter le Musée Picasso. Mais pour l’heure, nous cherchons un restaurant.

Nous trouvons rapidement, tout près de l’église Santa Maria del Mar, sur une rue très animée, la rue de l’Argenteria. Le restaurant se nomme « Taller de Tapas » et prend place dans un ancien couvent de religieuses!

Après avoir étudié le menu d’un couvert à l’autre, Céline opte pour une salade à la viande froide et moi pour une dorade… qui me sera servie entière après nos entrées, un cannelloni aux épinards pour Céline et de l’agneau sur frites pour moi!

Taller de Tapas, Barcelone, Espagne.

Taller de Tapas , Barcelone, Espagne.

Photos ci-dessus : Nos deux plats… au restaurant « Taller de Tapas»!

Le Musée Picasso
Nous quittons le restaurant à 14 h 15 et marchons jusqu’au Musée Picasso situé tout près sur la carrer de Montcada. Lorsque nous y arrivons, il y a une longue file d’attente. Malgré nos réticences habituelles à attendre dans ces longues filées de touristes, ici nous y allons d’une exception et nous nous armons de patience, car tous nos guides nous ont vanté ce musée.

Musée Picasso, Barcelone, Espagne.

Photo ci-dessus : La marque du musée, la signature de Picasso!

Finalement, nous arrivons aux guichets. Nos deux entrées et deux audio-guides nous coûtent 23,60€.

Le Musée Picasso rend hommage à l’un des plus grands peintres et artistes espagnols. C’est ici, à Barcelone, que Picasso passa une grande partie de sa jeunesse et c’est également ici qu’il exposa ses premières oeuvres.

Les chefs-d’oeuvre de Picasso que nous aurons la chance de découvrir - mais non de photographier, car les photos sont interdites -, couvrent la période de 1890 à 1967. Toutefois, le musée met l’accent sur les jeunes années de Picasso et présente pratiquement toutes les réalisations de l’artiste alors qu’il était enfant.

Prenez donc note que toutes les photos que vous pouvez voir ci-dessous, proviennent de la grande toile.

Le musée prend place dans un complexe de cinq anciens palais médiévaux contigus, qui à eux seuls auraient mérité une visite! La collection permanente, l’objet de notre visite, est installée dans les palais Aguilar, del Baró de Castellet et Meca.

Musée Picasso, Barcelone, Espagne.

Photo ci-dessus : Le Palau Aguilar… où brillent les plus belles œuvres de Picasso.

Le « Musée Picasso » est né du vivant de l’artiste, et ce, grâce à son secrétaire, Jaime Sabartes, qui a imaginé ce musée en 1935.

Il offrit à la ville sa propre collection de toiles de son maître, celles-ci devenant les premières oeuvres exposées entre les murs du musée. En 1970, 920 toiles supplémentaires s’ajoutent à la collection… qui aujourd’hui compte plus de 4,000 œuvres!

Notre audio- guide nous apprend que Picasso est né le 25 octobre 1881 à Málaga et qu’il est mort en France en 1973. Son père était professeur des Beaux-Arts.

Artiste productif, Picasso aurait réalisé au cours de sa carrière, selon l’encyclopédie libre «Wikipédia», près de 50,000 œuvres : 1,885 tableaux, 1,228 sculptures, 2,880 céramiques, 7,089 dessins, 342 tapisseries, 150 carnets de croquis et plus de 30,000 estampes !

Le musée s’articule autour des grandes périodes suivantes :

• Málaga;
• A Coruña;
• Barcelone (1895-1897);
• Málaga (étés 1896 et 1897) ;
• Madrid (1898-1899) ;
• Horta de Sant Joan ;
• Barcelone (1899 – 1900) ;
• Paris (1900 – 1901) ;
• Période bleue ;
• Période rose ;
• Barcelone (1917) ;
• 1917 – 1957 ;
• Les Menines ;
• Gravures ;
• Céramiques.

D’entrée de jeu, nous pouvons admirer plusieurs tableaux que Picasso a réalisés de membres de sa famille, soit à Málaga ou encore ici, à Barcelone, alors qu’il vivait encore avec ces derniers.

Dans la salle Madrid, plusieurs des croquis qui sont présentés ont été réalisés dans le parc Retiro ou encore au Prado, justement à Madrid, deux endroits où nous avons eu la chance de nous promener.

Un peu plus loin, les œuvres représentent des paysages ruraux que Picasso, jeune artiste, a réalisés alors qu’il se remettait de la scarlatine!

Musée Picasso, Barcelone, Espagne.

Photos ci-dessus : Une œuvre intitulée «El mas del Quiquet » réalisée par Picasso en 1898 à Horta de Sant Joan.

Après s’être mêlé aux « Modernistes » à Barcelone dans les dernières années du XIXe siècle, Picasso se rend à Paris où il amorce le nouveau siècle y allant de sa première exposition. Il y présente des portraits individuels, au fusain, sur support papier, dont le portrait de sa sœur Lola.

Musée Picasso, Barcelone, Espagne.

Photos ci-dessus : Portrait de Lola… disons que ce n’est pas le genre d’œuvres de Picasso qui sont le plus fréquemment affichées!

Il y a également des représentations de la rue où il habitait, de l’église Santa Marta, ainsi qu’une œuvre intitulée «L’étreinte», qui met en scène un couple sur la rue Montmartre.

En 1901, il présente une nature morte, une de ses premières. Les experts y notent des ressemblances avec les impressionnistes. C’est le début de sa période « Bleue ».

Musée Picasso, Barcelone, Espagne.

Photos ci-dessus : «La Espera, Margot », portrait d’une femme aux yeux vitreux.

Nous admirons la toile « Femme au bonnet » représentant une détenue se trouvant à l’hôpital Saint-Lazare à Paris et qui est coiffée d’un bonnet blanc… celui-ci signifiant que la «pauvre» souffrait de la syphilis!

Nous voyons des pastels et des fusains, des œuvres datant de 1903. Puis, «Les désemparés», «Le fou mendiant», deux toiles qu’il a signées en 1904!

Au début du XXe siècle, il a illustré la maternité de diverses façons.

En 1905, il réalise le portrait de madame Canals, l’épouse d’un de ses amis. Le voici au cœur de sa période rose où il a accouché de plusieurs croquis de nues.

Musée Picasso, Barcelone, Espagne.

Photos ci-dessus : Portrait de Benedetta Canals, une réalisation de Picasso en 1905.

Et tout cela se poursuit ainsi, sans arrêt, de salle en salle!

En 1957, il réalise 58 huiles s’inspirant toutes du chef-d’œuvre de Diego Vélasquez, «Les Ménines». Une salle complète est consacrée à ces oeuvres.

Musée Picasso, Barcelone, Espagne.

Photos ci-dessus : Une salle complète présentant 58 œuvres tirées du chef d’œuvre de Vélasquez, les Ménines!

Nous voyons une salle remplie d’objets en céramique, des réalisations des dernières années de vie du grand maître!

Puis, nous sortons à 15 h 45, emballés de notre visite!

Il fait beau et chaud.

Nous reprenons le métro en direction de notre hôtel où nous arrivons à 16 h 30.

À suivre…
La rambla del Raval et le premier hôpital de la Santa Creu !

Rambla del Raval, Barcelone, Espagne.

Photo ci-dessus : La rambla del Raval a été aménagée en 2001 seulement. Elle est très petite et était pratiquement vide de passant à l'heure où nous y avons déambulé. Toutefois, cette énorme sculpture d'un chat a retenu notre attention.

Bibliographie
Atlas en fiches, Barcelone, Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Barcelone, Las Ramblas, Antoni Gaudí, Îlot de la discorde, Antoni Tàpies et une foule d’autres pages;

Guide Lonely Planet, Barcelone, Damien Simonis, Lonely Planet, 2011, 308 pages;

Barcelone Viva, Géocolor, 2011, 128 pages.

Casa Batlló , Dos de Arte Ediciones, 2010, 111 pages.

Gaudì, toute l’architecture, Taschen, 2005, 238 pages.

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