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Juin/12
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Les arènes de Nîmes : un édifice dans un magnifique état de conservation!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 45e d’une série de reportages relatifs à un superbe périple qui nous a menés, au printemps 2012, à Barcelone en Espagne… puis dans le sud de la France, tout d’abord à Avignon, puis à Arles, à Nîmes…

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Arles et Nîmes, France, 11 et 12 mai 2012 – Nous quittons Arles aujourd’hui pour poursuivre notre périple vers Nîmes. Après avoir consacré onze jours à la redécouverte de Barcelone, quatre jours à faire la connaissance d’Avignon et autant à découvrir Arles, nous filons maintenant vers Nîmes pour cinq journées, avant de finalement nous rendre à l’ultime étape de notre voyage, Toulouse, où nous séjournerons pour deux semaines.

À notre arrivée à Nîmes nous y allons d’une petite balade au centre historique, balade qui nous permet de constater qu’il y a beaucoup à découvrir. Puis, nous amorçons notre première journée de visites en nous rendant à l’amphithéâtre romain, les Arènes de Nîmes. Wow!

Photo ci-dessus : Les arènes de Nîmes ont été érigées à la fin du Ier siècle de notre ère pour divertir la population de Nîmes et des alentours. La surface de jeu se présente comme une ellipse de 68 m sur 38 m!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

En entrouvrant les rideaux de notre chambre d’hôtel à Arles, à notre réveil vers 7 h 30, nous constations que Dame nature nous gâte, le ciel est d’un bleu céruléen et aucun nuage ne le tinte de blanc!

Après avoir profité d’un autre excellent petit-déjeuner à l’Hôtel du Musée, nous bouclons nos valises et quittons tranquillement, un peu avant 11 heures, pour nous rendre à la gare de la SNCF. Nous marchons en longeant le Rhône, nous arrêtant régulièrement pour profiter pleinement de la vue sur le fleuve inondé de soleil… et pour nous reposer, car n’oublions pas que nous tirons nos deux trop grosses valises!

Nous arrivons à la gare à 12 h 30 et descendons sur le quai 2B. Le train est en retard. On annonce une vingtaine de minutes de retard suite à un incident, un événement très rare nous précise un employé de la SNCF. Finalement, notre charmant tchou-tchou arrive et notre convoi s’élance sur les rails à 13 h 22 avec effectivement 20 minutes de retard.

Tout le long de notre court trajet, à peine 30 minutes, nous avons l’occasion d’admirer des champs fleuris à perte de vue.

À 13 h 52, le train entre en gare à Nîmes, où nous avons réservé un appartement dans un hôtel situé tout en face de l’édifice de la gare! Mais, il nous faut plus de 30 minutes pour le trouver. Nous avons beau nous informer auprès de plusieurs passants, personne ne connaît ni l’Hôtel Adagio Access Nîmes, ni l’allée Boissy d’Anglas où selon notre réservation il se trouve!

Finalement à 14 h 25, un peu par hasard, nous trouvons l’hôtel, qui est vraiment situé à un jet de pierre de la gare! Il s’affiche toutefois sous un autre nom qu’Adagio Access Nîmes, l’endroit venant tout juste d’adopter la bannière Adagio.

L’édifice compte 117 appartements climatisés, spacieux, modernes et entièrement équipés. Le nôtre est situé au 5e étage et il est constitué d’un salon cuisine et d’une chambre fermée. Nous avons même un balcon qui donne sur une cour intérieure où, toutefois, il y a de grands travaux de construction en cours. N’empêche, nous y serons vraiment bien.

Adagio Acces Nîmes, Nîmes, France

Adagio Acces Nîmes, Nîmes, France

Adagio Acces Nîmes, Nîmes, France

Photos ci-dessus : Un appartement spacieux où la chambre à coucher est indépendante!

Nous changeons de vêtement, car il fait très chaud, et repartons rapidement pour une première balade dans Nîmes… à la recherche, pour commencer, d’un endroit pour dîner.

Nous nous arrêtons sur quelques terrasses pour prendre notre repas, mais il est trop tard et tout, ou à peu près tout, est fermé. Finalement, nous nous installons sur la terrasse d’un petit restaurant situé sur le boulevard amiral Courbet, Le Mazurier, où on offre des repas en continu du matin au soir.

Nous y partageons, Céline et moi, une excellente pizza au jambon et fromage… avec un demi-litre de vin blanc, un Chardonnay.

À 15 h 30, nous repartons pour le centre-ville ou nous souhaitons faire un arrêt à l’office du tourisme de la ville. Celui-ci est situé tout à côté d’un ancien temple romain, la fameuse « Maison Carré », que nous visiterons plus tard au cours de notre séjour à Nîmes. Elle est très impressionnante comme vous pouvez le constater sur notre photo ci-dessous.

Maison Carrée, Nîmes, France

Photo ci-dessus : Wow! Un temple romain érigé entre les années 2 et 5 de notre ère… qui reluit comme un neuf!

Nous entrons à l’Office du tourisme où nous obtenons une carte de la ville et un document informatif précisant tout ce qu’il y a à voir à Nîmes et dans les environs, un document qui est intitulé « À la découverte de Nîmes ».

Tout près nous croisons le « square Antonin » où trône au milieu du petit parc une statue en marbre de Carrare blanc de l’Empereur Antonin.

Square Antonin, Nîmes, France

Square Antonin, Nîmes, France

Photos ci-dessus : Superbe statue en marbre représentant Antonin le Pieux qui fut empereur romain des années 138 à 161 de notre ère.

Dans un autre petit parc, nous pouvons admirer une statue de Joseph Bernard, un sculpteur français ayant vécu de 1866 à 1961.

Faune dansant, Nîmes, France

Photo ci-dessus : Une sculpture en bronze intitulée « Faune dansant », une œuvre réalisée par Joseph Bernard en 1927.

 Nîmes, France

Photo ci-dessus : Nous passons également devant cette belle sculpture-fontaine.

Sur le chemin du retour, nous croisons l’église Saint-Baudile, érigée à la fin du XIXe siècle, qui est fermée lors de notre passage. Nous reviendrons la visiter plus tard.

Église Saint-Baudile, Nîmes, France

Photo ci-dessus : Une très belle église, celle de Saint-Baudile, avec deux tours clochers.

Après avoir effectué quelques achats en vue de notre souper, nous revenons à l’appartement où nous mangeons paisiblement en révisant notre programme de visites pour le lendemain.

En route pour les arènes!
Notre appartement ici à Nîmes est très confortable et pour notre première nuit ici, nous avons fort bien dormi. En ce samedi 12 mai 2012, nous nous levons à 7 h 30 et descendons prendre le petit-déjeuner dans une salle aménagée à cet effet, et ce, puisque nous avions réservé ce repas à notre arrivée hier.

Après cet agréable repas, nous partons, à 9 heures, pour nos premières visites à Nîmes…, et ce, sous un beau soleil déjà très chaud.

Nous filons en premier lieu en direction des arènes.

L’esplanade Charles-de-Gaulle
Pour nous y rendre, de la gare de la SNCF nous empruntons l’avenue Feuchères, qui pour le moment est un véritable chantier de construction, et arrivons sur une magnifique esplanade superbement aménagée, en fait c’est un véritable jardin. Il s’agit de l’esplanade Charles-de-Gaulle, toute récente puisqu’elle a été inaugurée le 7 avril dernier, c’est-à-dire il y a à peine un mois.

Nous y admirons une magnifique fontaine surmontée d’une statue, c’est la fontaine de Pradier.

Fontaine Pradier, Nîmes, France

Photo ci-dessus : Sur l'esplanade Charles-de-Gaulle, nous pouvons admirer la fontaine Pradier, toute en marbre. Elle égaye cette place depuis 1851. Elle porte le nom du sculpteur qui l'a réalisée, James Pradier.

Fontaine Pradier, Nîmes, France

Photo ci-dessus : Ce qui frappe lorsque l'on regarde attentivement le personnage principal de la fontaine Pradier, c'est que la jeune femme debout porte comme couronne sur la tête les monuments romains emblématiques de la ville de Nîmes : les arènes et la colonnade de la Maison Carrée.

Nous apercevons également tout près le clocher d’une église.

Fontaine Pradier, Nîmes, France

Photo ci-dessus : Un beau clocher de style gothique est visible de l’esplanade Charles-de-Gaulle.

Les arènes
Nous arrivons sur la place des arènes de Nîmes. C’est très impressionnant de se retrouver devant ce bâtiment construit de tonnes et de tonnes de pierre!

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Photos ci-dessus : La façade des « Arènes de Nîmes » est composée de deux niveaux de 60 arcades superposées! Ces murs font 21 mètres de hauteur. Elles seraient les arènes romaines les mieux conservées au monde et pourtant elles ne sont pas encore inscrites à la liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO.

Sur la grande place qui entoure les arènes, des commerçants commencent à installer de grandes tables, car aujourd’hui et demain se tient le « Salon européen de la bande dessinée »… un festival qui en est à sa 11e édition.

Nous contournons les arènes et trouvons finalement l’entrée de l’amphithéâtre. Il n’est pas encore 9 h 30 lorsque nous y entrons. Nous achetons des billets groupés, ce qui nous permettra de visiter trois monuments de Nîmes: les arènes, la Maison Carrée et la tour Magne, le tout pour 10 € pour chacun de nous, ce prix incluant des audioguides aux trois endroits.

D’entrée de jeu, nos audioguides nous apprennent que les arènes de Nîmes sont les mieux conservées au monde, et ce, en terme d’édifice romain. Elles sont surnommées « Spectacula ».

Nous entrons à l’intérieur de l’amphithéâtre et, comme dans celui d’Arles, au centre de l’arène se trouve une vaste piste de sable.

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Photo ci-dessus : Les arènes de Nîmes ont été achevées au IIe siècle après Jésus-Christ. L’endroit servait à divertir la population de la ville et des alentours. La surface de jeu se présente comme une ellipse de 68 m sur 38 m!

Pour le moment, nous sommes les seuls visiteurs.

« À l’époque romaine, continue notre guide du jour, plus de 23,000 personnes pouvaient s’asseoir sur blocs de pierre des 34 rangées des gradins. Lorsque les spectateurs s’y rassemblaient, ils assistaient, dans un premier temps, au défilé de gladiateurs, et ce, alors que cors et trompettes retentissaient dans l’amphithéâtre. »

Mais, on ne prenait pas place n’importe où. Chaque section des gradins était réservée en fonction d’un statut social donné...

Une journée de spectacles commençait par des combats d’animaux et des chasses, puis à l’heure du midi des condamnés à mort étaient livrés aux fauves. Ils étaient souvent attachés pour être dévorés tout simplement par les bêtes sauvages.

En après-midi, alors que généralement les gradins étaient bondés, avaient lieu les combats de gladiateurs. Ces duels se succédaient après que les armes des combattants eurent été vérifiées afin de s’assurer qu’elles étaient bien aiguisées… et mortelles.

Pour l’occasion, les personnes présentes y allaient de nombreux paris!

Pour protéger les spectateurs du chaud soleil de la Provence, une toile couvrait l’amphithéâtre, un velum! Cette idée de velum a été reprise dans les années 1990 avec la création de « la bulle », une structure amovible qui coiffe les arènes durant l’hiver pour permettre la tenue de spectacles.

L’amphithéâtre fut construit au Ier et au IIe siècle de notre ère. La cité romaine de Nîmes, quant à elle, a été érigée sur la colline Cavalier par Auguste au premier siècle avant Jésus-Christ. Elle était alors appelée Colonia Augusta Nemausus, ce dernier nom faisant référence au dieu celtique des fontaines.

À l’époque, 7 kilomètres de remparts entouraient la ville. De la période où régnait Auguste, Nîmes a, entre autres, conservé la tour Magne et la porte d’Auguste, deux monuments que nous verrons au cours de notre périple.

Avant Nîmes, une autre grande ville prenait déjà place en Gaule du Sud, Marseille, surnommée alors Massalia par les Grecs. César la fit romaine après s’en être emparée en 49 avant Jésus-Christ.

Nous montons plusieurs marches pour arriver tout en haut des gradins. Nous devons être très prudents quand nous déambulons, car tout n’est pas de niveau et il n’y a pas de rampe pour se tenir, d’où de grands risques de chutes.

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Photos ci-dessus : Aujourd'hui, les sièges des arènes de Nîmes sont numérotés, car elles accueillent régulièrement des concerts populaires tout comme de nombreuses corridas.

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Photos ci-dessus : Les galeries sous la structure sont conçues de telle façon que des foules de plus de 24 000 spectateurs pouvaient sortir des lieux en un temps record en évitant les bousculades.

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Photo ci-dessus : La vue de l’amphithéâtre du haut des gradins est saisissante!

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Photos ci-dessus : Nous avons également une vue exceptionnelle sur la ville de Nîmes!

Notre audioguide nous renseigne également sur le statut de gladiateur :

« Le mot gladiateur, nous dit-on, vient du mot latin gladiatur qui signifie sport de combat de volontaires très bien entraînés. Ceux-ci recherchaient la gloire et l’argent… et souvent le statut d’homme libre.

Les gladiateurs étaient entraînés dans une école nommée, Ludus, où la préparation des futurs combattants était souvent confiée à un ex-gladiateur!

Lors des combats, un ou deux arbitres officiaient, souvent en première ligne. Ce sont eux qui, au final, décidaient de l’issue du combat!

Chaque gladiateur était spécialisé dans une forme de combat où tant les adversaires que les armes à utiliser étaient codifiés. »

Nous voyons une série d’affiches qui nous en précise certains types de combattants :

Le Provocator, premier stade de formation des gladiateurs;
Le Thrace, qui portait un petit bouclier, deux jambières et un glaive courbe;
L’Hoplomaque, qui était un combattant surtout détenteur d’armes offensives;
Le Mirmillon, qui combattait contre le thrace et l’hoplomaque;

Il y avait également le Rétiaire, le Sécutor et le Scissor.

Nous faisons lentement le tour des arènes en empruntant les galeries sous les gradins.

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Photos ci-dessus : Un véritable labyrinthe de galeries prend place sous l’imposante structure de pierre.

Après la chute de l’Empire romain, les arènes sont devenues des bourgs médiévaux où des maisons ont été construites, comme nous l’avons bien vu récemment au Musée de l’Arles antique.

Puis, elles sont devenues un élément de défense militaire. En 1194, de nouveaux remparts ont été édifiés par le comte de Toulouse.

Par ailleurs, ce n’est qu’au XIIe siècle que l’amphithéâtre romain a pris le nom « d’arènes », un mot provenant du latin arena qui signifie sable.

Aujourd’hui, plusieurs fois par année, des corridas se tiennent ici, souvent devant plus de 15 000 aficionados. Nous apprenons également avec surprises que « les mises à mort » de taureaux sont autorisées!

Notre audioguide nous informe que la tauromachie est née en Espagne au moyen-âge. Ce n’est toutefois que vers le XVIIIe siècle que le déroulement des corridas sera codifié et que des toreros professionnels, affrontant des taureaux pesant souvent plus de 500 kg, feront leur apparition.

Nous entrons maintenant dans le quartier des gladiateurs, où sont exposés plusieurs équipements de l’époque. Le but de cet endroit est de recréer, au moyen d’une scénographie riche, l’atmosphère de l’antre des combattants.

Arènes de Nîmes, Nîmes, France

Photo ci-dessus : Nîmois et Nîmoises sont des amateurs inconditionnels de corrida et ils vénèrent les taureaux de combat!

Nous sortons à 11 heures, très impressionnés par notre visite.

Sur le parvis des arènes, nous voyons la statue du plus célèbre matador français, Nimeño II, de son vrai nom, Christian Montcouquiol.

Statue de Nimeño II, Nîmes, France

Statue de Nimeño II, Nîmes, France

Photos ci-dessus : Nimeño II , c'est le nom qui apparaît sur la plaque accompagnant la statue du plus célèbre matador français sur la place des arènes de Nîmes! De son vrai nom, Christian Montcouquiol, un Allemand de naissance, il a conquis les aficionados de la tauromachie française tout comme espagnole! Lors d'une corrida en 1989, il fut blessé gravement et devient momentanément tétraplégique. À force de volonté, il retrouve l'usage de ses deux jambes et d'un bras. Mais cela ne lui suffit pas. Il se suicide le 25 novembre 1991... à 37 ans!

Statue de Nimeño II, Nîmes, France

Photo ci-dessus : Et me voici immortalisé au côté de Nimeño II

À suivre…
L’église Saint Paul, la Maison carrée, etc.

Église Saint-Paul, Nîmes, France

Photo ci-dessus : De style néo-roman, l'imposante église Saint-Paul de Nîmes a été construite entre 1835 et 1849.

Bibliographie
Atlas en fiches, Provence-Alpes et Côte d’Azur, le Rhône et le tourisme en France, Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre WikipédiaArles, la place de la République, les arènes d’Arles, le théâtre romain d’Arles, Nîmes, les arènes de Nîmes et plusieurs autres pages;

Guide Lonely Planet, Provence, Élodie Rotham, Isabel Ros et als, Lonely Planet, 2011, 520 pages;

Nîmes, Éditions PEC, 1997, 2004, 32 pages;

Le Patrimoine mondial de l'UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.

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