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Juin/12
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Le musée du Petit Palais : des artistes italiens d’une autre époque à l’honneur!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 30e d’une série de reportages relatifs à un superbe périple qui nous a menés, au printemps 2012, à Barcelone en Espagne… puis dans le sud de la France tout d’abord à Avignon!

Musée du Petit Palais, Avignon, France.Avignon, France, vendredi 4 mai 2012 – Nous en sommes déjà à notre deuxième jour de visites à Avignon et nous en sommes toujours au centre-ville historique! Hier, au départ de la place du Palais, nous avons amorcé une promenade jusqu’au sommet du Rocher des Doms, puis nous nous sommes recueillis quelques instants dans la cathédrale du Rocher, avant de nous diriger vers le mythique pont d’Avignon et de marcher quelques instants sur les murailles de la ville. Ce matin, après avoir exploré l’immense Palais des Papes de long en large, nous avons pris une pause-dîner. Nous sommes maintenant prêts pour la visite d’un premier musée en Provence, le Musée du Petit Palais où nous admirerons des œuvres de peintres italiens!

Photo ci-dessus : Une toile exceptionnelle de Sandro Botticelli, « La Vierge à l’Enfant », l’œuvre phare de la collection permanente du Musée du Petit Palais d’Avignon! Réalisée en 1467, Botticelli nous offre ici une image fort peu conventionnelle d’une Marie très jeune et blonde.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Au terme de notre dîner, nous repartons à 13 h 50 en direction, encore une fois, de la place du Palais où nous nous rendrons visiter le Musée du Petit Palais.

Avignon, France

Photo ci-dessus : En route pour le Petit Palais, au tournant d'une des petites rues, la façade d'une maison nous offre toute une série de fenêtres affichant, en trompe-l'œil, des images d'artistes!

Le Petit Palais, qui doit son nom à sa proximité avec le Palais des Papes, est l’ancienne résidence des archevêques, un bâtiment construit en 1317.

Au XVe siècle, alors qu’il était habité par Giuliano della Rovere, qui allait devenir pape sous le nom de Jules II, le Petit Palais fut remanié pour le mettre au goût du jour. Des visiteurs tels Cesar Borgia et François 1er y séjournèrent pour rendre visite au futur pape!

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : L’édifice du Petit Palais.

Aujourd’hui, le Petit Palais abrite un musée dont la collection de primitifs italiens est une des plus belles hors d’Italie. En fait le musée du Petit Palais est le dépôt principal des oeuvres de primitifs italiens appartenant au Musée du Louvre.

L’encyclopédie libre Wikipédia nous précise ce que signifie le terme « primitifs italiens » : « Il désigne les peintres d’Italie qui amorcent le changement du traitement de la peinture dans la période du Trecento (XIVe siècle) voire du Duecento (XIIIe siècle), en introduisant trois principes nouveaux : l'humanisation des personnages représentés, l'apparition des paysages et des architectures complexes, en passant d'un style italo-byzantin à un style typiquement et proprement italien.

Nous entrons dans le Musée à 14 heures. Il nous en coûte 4 € chacun, incluant notre rabais résultant de nos cartes « Avignon PASSion ». À ce prix, nous pouvons visiter et la collection permanente et l’exposition temporaire, elle qui est intitulée « Peindre en Toscane, entre gothique et Renaissance ».

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : L’affiche de l’exposition temporaire qui a cours au Petit Palais lors de notre visite.

Nous amorçons notre visite par l’exposition permanente.

D’entrée de jeu nous pouvons admirer une belle fresque datant de la fin du XIVe siècle. Elle représente une scène courtoise intitulée « La Carole ».

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : Fresque intitulée « La Carole » qui a été détachée du mur d’une maison du Vaucluse.

Nous voyons également « La Dame à l’oiseau » provenant d’une maison de Sorgues.

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : La salle numéro 2 est magnifique avec son plafond bleu et blanc en arc.

Nous voyons le « transi » du cardinal Jean de la Grange, lui qui est décédé à Avignon en 1402 et qui a été inhumé dans le chœur de l’église de Saint Martial.

Lors de notre visite, nous ne savions pas ce qu’était un « transi », pour nous il s’agissait d’un gisant! Nous avons découvert plus tard ce qu’était un « transi ». Encore une fois, l’encyclopédie Wikipédia nous a aidés. Elle précise « qu’un transi, dans l'art funéraire de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, est une sculpture représentant un mort. Contrairement au gisant représentant un personnage couché et endormi, dans une attitude béate ou souriante, le transi représente le défunt de façon réaliste, nu, voire en putréfaction ! »

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : Le transi du cardinal Jean de la Grange, une photo provenant du site Internet du Musée du Petit Palais.

Dans la salle numéro 3, il y a un tableau peint sur bois représentant une Cène. Il provient de l’atelier du maître de la Madeleine de Florence et date du dernier quart du XIIIe siècle.

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : Cette peinture sur bois intitulée « La Cène » a été retrouvée parmi des oeuvres regroupées autour du retable de Sainte Madeleine de l'Accademia de Florence.

Nous voyons également une peinture sur bois provenant de la famille Memmi. Un des fils, Lippo Memmi, a œuvré à San Gimignano et à Sienne de 1317 à 1347. Son frère, Federico Memmi, a, quant à lui, été connu de 1344 et 1347. Tous deux sont les fils de Memmo di Filippuccio.

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : Une autre peinture sur bois, celle-ci représentant « Sainte Madeleine », réalisée par la famille Memmi.

Dans les salles 4, 5 et 6 et suivantes se trouvent d’autres peintures sur bois de peintres italiens des XIV et XVe siècles.

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : Deux scènes de la légende de Saint-Éloi, l’épisode du « Diable mouche » et celui du « Cheval ferré » une peinture de Niccolò di Pietro Gerini datant de 1368!

Comme nous pouvons le remarquer, Éloi tient la jambe ensanglantée d’un cheval. Pour comprendre la signification, il faut, encore une fois, nous en remettre à l’encyclopédie libre Wikipédia!

« De nombreuses légendes ont couru en Allemagne, en Belgique et dans le Nord de la France sur l'évêque-orfèvre, Éloi de Noyon. L'une d'elles, d'origine allemande, voudrait expliquer pourquoi Éloi fut le patron de tous les corps de métier utilisant un marteau ! »

« Au dire de cette légende, Éloi, simple maréchal-ferrant, s'était installé à son compte et avait accroché à sa porte une enseigne ainsi conçue : "Éloi. Maître sur maître. Maître sur tous".

Considérant que ce "Maître sur tous" était un défi à la puissance céleste, Jésus-Christ résolut de donner à Éloi une bonne leçon d'humilité.

Le Christ s'habilla donc comme un simple et pauvre forgeron et vient demander de l'embauche à l'atelier d'Éloi.

- Que sais-tu faire ? demande celui-ci.
- Je sais forger et ferrer aussi bien que qui que ce soit au monde.
- Que dis-tu de ce fer que je viens de forger ?
- Pas mal, mais on peut faire mieux.

Là-dessus, et sans attendre, Jésus forge un fer bien mieux fini, bien plus élégant que celui d'Éloi. Mais il ne s'arrête pas là. Ayant vu à la porte de la forge un cheval en attente d'être ferré, Jésus lui coupe la jambe, la met sur l'enclume, pose le fer, puis rattache la jambe au cheval qui paraît ne s'être aperçu de rien.

Colère d'Éloi qui, pour relever ce défi, coupe une autre jambe du cheval et s'apprête à y poser un fer. Mais le cheval, cette fois, saigne, hennit de douleur, s'abat, et mourrait bientôt si Jésus n'arrêtait miraculeusement l'hémorragie avant de remettre la jambe en place. Du coup, Éloi capitule. Il prend son marteau et brise son enseigne en disant :

- Qui que tu sois, c'est toi le maître et c'est moi le compagnon.

Alors le Christ :

- Heureux celui qui s'humilie.

Éloi comprend enfin à qui il a affaire et se prosterne.

- Je te pardonne, dit le Christ, car je te crois guéri. Reste "Maître sur maître" ; mais souviens-toi que je suis seul "Maître sur tous".

Il monte en croupe derrière le cavalier propriétaire du cheval dont la jambe avait été deux fois coupée. Et ils s'en vont. Éloi, qui n'est décidément pas au bout de ses surprises, comprend alors que ce cavalier était Saint Georges. »

La Vierge à l’Enfant de Botticelli
Puis, nous arrivons devant la pièce vedette de la collection… un tableau de Sandro Botticelli, intitulé « La Vierge à l’Enfant », une œuvre réalisée à Florence au XVe siècle.

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : La Vierge à l’Enfant de Sandro Botticelli, la pièce maîtresse de la collection permanente du Musée du Petit Palais d’Avignon! Une œuvre réalisée aux environs de 1467 qui nous présente une image non conventionnelle de Marie, une Sainte Vierge très jeune et blonde.

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : La Vierge et l’Enfant dans une gloire de chérubins. Ils sont encadrés par Saint Jérôme et par Saint François. Une œuvre réalisée en 1488 par Luca di Paolo.

Nous sommes pratiquement les seuls visiteurs du musée, ce qui nous permet d’y aller tranquillement, à notre rythme, et de vraiment admirer les œuvres présentées.

Nous voyons une autre œuvre superbe, « La Sainte conversation » de Vittore Carpaccio, un artiste originaire de Venise.

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : Sur la pierre à la gauche du tableau, l’artiste a inscrit sa signature.

Dans la salle numéro 15, nous avons la chance d’admirer une belle série de quatre tableaux portant sur la mythologie grecque. Ils sont de maître Cassoni Campana et auraient été réalisés à la fin du XVe siècle.

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : Un des quatre tableaux portant sur la mythologie grecque. Il est intitulé «Les amours de Pasiphaé».

Nous entrons dans la salle 16, où est présentée l’exposition temporaire.

Il y a d’autres magnifiques peintures sur bois, merveilleusement bien restaurées et surtout bien mises en valeur. Les œuvres sont de peintres de la Toscane, dont Borghèse, dit Pierro, et Angelo Puccinelli.

Le triptyque de Battista dit Gerio, une œuvre réalisée en 1417 pour décorer le maître-autel de l’église de San Quirico all’Olivo de Lucques est présenté ici…, reconstitué pour la première fois.

Le panneau gauche de ce retable n’avait jamais pu être présenté au public en raison d’une longue restauration. Le Musée du Petit Palais a profité de l’occasion de l’achèvement de celle-ci pour y aller d’une exposition sur la reconstitution du triptyque.

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : le merveilleux triptyque de Battista dit Gerio. (Photo provenant d’Internet)

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : Une peinture de Borghese di Piero Borghese présentant d’un côté Sainte Barbe et Sainte Lucie et de l’autre Saint Jean l'évangéliste et Saint Étienne.

Nous sortons à 15 h 30 alors que le temps est nuageux et venteux, signe que la pluie s’en vient. Nous reportons donc à un autre jour notre balade sur le Rhône.

Nous en profitons tout de même pour nous promener dans les petites ruelles à la recherche de souvenirs pour les membres de notre famille.

Nous revenons finalement à notre chambre de l’hôtel Kyriad un peu après 16 heures.

Nous ressortons pour le souper vers 19 h 30. Nous prenons une table au restaurant « Chez la maison Nani » où il y a un trio de musiciens en action.

Petit Palais, Avignon, France

Photo ci-dessus : Un agréable souper à la Maison Nani! Assiette de poulet pour Céline, et steak tartare pour moi

De retour à notre chambre à 21 h 30…

À suivre…
Le Musée Lapidaire!

Musée Lapidaire, Avignon, France.

Photo ci-dessus : Une statue de la déesse Athéna une œuvre rapportée d’Athènes au XVIIIe siècle par les Nani di San Trovaso, de grands collectionneurs vénitiens, un des chefs-d’œuvre que nous avons admirés au Musée Calvet.

Bibliographie
Atlas en fiches, Provence-Alpes et Côte d’Azur, le Rhône et le tourisme en France, Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre WikipédiaAvignon, Le pont Bénézet, le Palais des Papes, le Petit Palais et plusieurs autres pages;

Guide Lonely Planet, Provence, Élodie Rotham, Isabel Ros et als, Lonely Planet, 2011, 520 pages;

Avignon, Éditions Bonechi, 2012, 65 pages.

Remplis sous: France, Voyages Mots clés: ,
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