La Sagrada Família, le jour de la Sant Jordi!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 5e d’une série de reportages relatifs à un superbe périple qui nous a menés à Barcelone en Espagne… puis dans le sud de la France au printemps 2012!

Barcelone, Espagne, lundi 23 avril 2012 – Notre guide «Lonely Planet» de Barcelone mentionne ceci quant à la Sagrada Família : « Si vous ne deviez visiter qu’un seul site touristique à Barcelone ce serait celui-là. » Quant à nous, nous disons, « Si vous vous rendez à Barcelone, il faut absolument visiter la Sagrada Família ». C’est une église à nulle autre pareille qui est née du génie de l’architecte d’Antoni Gaudí.

Photo ci-dessus : La « Sagrada Família », telle que nous avons pu l’admirer, 130 ans après le début de sa construction.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Le réveil se fait entendre à 7 heures ce matin. Céline m’informe qu’il a plu cette nuit, évidemment, je n’ai rien entendu. En regardant par la fenêtre de notre chambre, rien n’y paraît.

Photo ci-dessus : Vue sur la cour arrière de notre chambre d'hôtel à Barcelone, le «Aparthotel Silver».

La fête de Sant Jordi
Nous prenons de nouveau le petit-déjeuner à l’hôtel. Surprise, l’atmosphère est à la fête ce matin. Barcelone célèbre l’anniversaire de Sant Jordi, Saint George, le patron des Catalans. Toutes les tables sont décorées d’une rose.

On nous remet une carte résumant en quelques paragraphes la vie de Saint-Georges, en catalan et en anglais! Intéressant. Et puis, ce matin le déjeuner est gratuit pour tous!

Photo ci-dessus : Un magnifique gâteau a été préparé par les cuisiniers de l’hôtel pour souligner la Sant Jordi!

Nos recherches pour rédiger ce texte nous apprennent que la tradition veut que lors de la fête de Sant Jordi, le Barcelonais offre à la femme qu’il chérit une rose … et que depuis les années 1926 la femme, elle, offre un livre à l’homme de sa vie.

La rose est directement reliée à la légende de Saint-Georges. En effet, après avoir tué le dragon, de nombreux rosiers se sont soudainement mis à fleurir dans la mare de sang qui s’échappait de la blessure du dragon que Saint-Georges venait de terrasser. Le héros du jour en cueillit alors une qu’il remit à la princesse… qui sans son intervention aurait été sacrifiée au dragon !

L’idée d’offrir un livre en cadeau visait, quant à elle, à instituer une fête pour soutenir et diffuser les livres. La date du 23 avril fut choisie, car c’est le jour où Miguel de Cervantes, le plus célèbre écrivain d’Espagne, a été inhumé, en 1616.

Et effectivement, lorsque nous sortons, à tous les coins de rue des vendeurs de roses sont présents, tout comme il y a sur les artères principales de longues tables remplies de livres qui ont été installées.

Photos ci-dessus : Des kiosques de vente de livres où prennent place des auteurs, un salon du livre en plein air dans toute la ville de Barcelone.

Une idée tout simplement géniale pour stimuler l’industrie du livre. Mais qu’est-ce que nous attendons au Québec !

La Sagrada Família
Ce matin, nous nous rendons visiter la Sagrada Família, ce qui signifie «Basilique de la Sainte Famille», le chef-d’œuvre inachevé d’Antoni Gaudí qui lui valut la reconnaissance à l’échelle mondiale.

Nous partons à 8 h 45. Nous nous rendons facilement à la station de métro Sagrada Família, où dans la sortie nous amenant au temple il y a quatre magnifiques tableaux sur les murs de la station de métro.

Photos ci-dessus : Deux des quatre magnifiques œuvres qui décorent la station de métro Sagrada Família, évidemment une des deux représente la Sagrada Família.

Nous sortons du métro et apercevons qu’il y a déjà une très longue file d’attente et pourtant, il n’est que 9 h 07! Mais, il faut mentionner que la basilique ouvre ses portes à 9 heures.

Nos billets et deux audio guides nous coûtent 30 € sur présentation de notre « Barcelona card ».

Photo ci-dessus : De l’autre côté de la rue où nous sommes en file pour l’achat de nos billets, il y a des commerces pour les touristes… et pour aujourd’hui, jour de la Sant Jordi, des tables ont été ajoutées pour vendre des roses!

L’attente nous permet d’observer de près l’immense cathédrale que nous avions vue lors de notre passage ici en 2005.

Photo ci-dessus : Les grues et les échafaudages sont encore bien présents autour de la Sagrada Família!

Nous restons plusieurs minutes à admirer la façade devant laquelle nous nous trouvons en écoutant, religieusement, pourrait-on dire, les informations que nous présente notre audio guide.

Nous y apprenons que la construction de la Sagrada Família a commencé en 1882 et après plus de 130 ans de travaux, elle n’est toujours pas terminée! C’est qu’elle est d’un gigantisme ahurissant.

Selon les plans originaux, la basilique devait compter douze clochers, hauts de 100 mètres chacun, et ce, en hommage aux douze apôtres. Aujourd’hui, huit des douze clochers sont érigés.

C’est ici qu’Antoni Gaudí a travaillé durant 43 ans, lui qui n’était pas, initialement, l’architecte choisi pour ce projet. En effet, Gaudí ne fut approché pour diriger la construction de la Sagrada Família qu’un an après le début des travaux, soit en 1883.

Le projet initial prévoyait la construction d’une église expiatoire, c’est-à-dire une église dont la construction n’est financée que par des aumônes et des dons… C’est d’ailleurs ce qui explique, en partie du moins, le fait qu’elle ne soit pas terminée encore aujourd’hui.

Lors de notre passage en 2005, l’intérieur de l’église était entièrement en travaux. Aujourd’hui, comme nous le constaterons, l’intérieur est pratiquement terminé et depuis novembre 2010, l’église est devenue basilique catholique, bénie par le pape Benoît XVI.

L’église dans laquelle nous allons pénétrer peut accueillir 8 000 fidèles!

L’immense édifice compte trois façades : celle de la Nativité, celle de la Passion du Christ et celle de la Gloire. La façade de la Nativité est la seule à avoir été construite du vivant de Gaudí.

La façade de la Passion
Nous sommes présentement devant la façade de la passion du Christ. C’est une façade qui foisonne de sculptures!

Photo ci-dessus : La façade de la Passion impressionne par le nombre des scènes religieuses qui y sont représentées.

Photo ci-dessus : La dernière cène.

Photo ci-dessus : Le centurion Longinus, celui qui a percé de sa lance le côté droit du Christ en croix.

Photo ci-dessus : D’autres centurions.

Photo ci-dessus : « Ecce homo », voici ce qu’a dit Ponce Pilate lorsqu'il a présenté Jésus à la foule, après qu’il eut été battu et couronné d'épines.

Photo ci-dessus : Le jugement!

Photo ci-dessus : La flagellation!

Photo ci-dessus : Le baiser de Juda!

Photo ci-dessus : La crucifixion!

Toutes les sculptures de la façade de la Passion sont de Josep Maria Subirachs qui a amorcé ces travaux en 1986.

Photo ci-dessus : L’encyclopédie libre Wikipédia nous apprend que le portail de la Passion compte trois portes, celle qui est centrale est constituée par deux grandes portes, chacune d’elles est formée par deux battants couverts de haut en bas par deux mille lettres sculptées en relief. Elles reproduisent des parties des Évangiles selon Saint-Matthieu et selon Saint-Jean, respectivement sur la porte de gauche et de droite. Des lettres en relief se détachent des paroles, telle la question de Ponce Pilate : « Qu’est-ce qu’est la vérité ? »

Photo ci-dessus : Céline, écoutant son audio-guide devant le portail de la Passion.

L’intérieur de la Sagrada Família
Nous entrons à 9h 45 par un des trois portails sous la façade de la Passion… C’est époustouflant et magnifique.

Il n’y a plus aucun échafaudage. C’est incroyable comme cela a changé depuis notre visite en 2005.

Il y a de beaux vitraux et il y a ce que nous croyons être un jubé avec des bancs à l’étage. C’est hyper lumineux, et pourtant il n’y a pas de soleil dehors.

Photos ci-dessus : Les vitraux ont été conçus selon une technique traditionnelle et surtout selon les indications de Gaudí.

Photos ci-dessus : Ce que nous avons pris pour un jubé est en fait, nous apprend notre audio-guide, une estrade où prend place la chorale.

L’église est en forme de croix latine, elle fait 45 mètres par 90 mètres. En fait, la longueur est de 90 mètres depuis la façade de la Gloire jusqu’à l’abside. Le transept, quant à lui, fait 60 mètres entre les façades de la Passion et de la Nativité.

Il y a cinq nefs longitudinales et trois transversales.

Photo ci-dessus : La nef centrale : nous n’avons jamais rien vu de comparable.

Il y a une rangée de 56 colonnes de 2 m 10 de diamètres chacune! En fait dans l’église, il y a quatre sortes de colonnes, toutes de matériaux différents. Elles sont de 11 à 23 mètres de hauteur.

Photos ci-dessus : Les piliers de la nef centrale sont structurés en forme d’arbre et se ramifient en branches et en feuilles.

Dans la nef principale, il y a des voûtes catalanes, des voûtes hyperboliques pour maximiser l’acoustique, comme Gaudi avait pensé.

Pour l’heure, l’entrée principale est fermée. Elle se trouve sous la façade de la Gloire, elle qui rend hommage à la Sainte-Trinité.

Gaudi est enterré sous l’abside dans la crypte.

Nous voyons entrer le soleil et le jeu de lumière sur les vitraux est tout simplement féerique.

Nous nous approchons du maître-autel surmonté d’un baldaquin… volant! C’est vraiment du jamais vu.

Photo ci-dessus : Le baldaquin au-dessus du maître-autel.

Nous marchons dans le déambulatoire, puis nous nous assoyons dans la nef, sur des chaises pliantes, et nous admirons le chœur!

Il y a tout au centre un puits de lumière et des emblèmes lumineux indiquent le nom des évangélistes, Mathieu, Marc, Luc et Jean, comme si chacune des colonnes était dédiée au saint portant son nom.

Photos ci-dessus : Les colonnes de Saint-Marc, avec son lion, et de Saint-Luc, avec le taureau.

Les tours-clochers sont en mosaïques vénitiennes et sont dédiées aux apôtres.

Le cloître du rosaire, qui s’étire sur 390 mètres prend place autour de l’église.

Nous terminons notre visite intérieure à 11 heures et ressortons. Nous nous retrouvons devant le portail de la Nativité… tout aussi décoré que le portail de la Passion.

Photo ci-dessus : La Sagrada Família vue du portail de la Nativité!

Photos ci-dessus : Tout comme au portail de la Passion, le portail de la Nativité compte trois portes, la porte de l’Espérance, la porte de la Charité et la porte de la Foi. La décoration au-dessus des portes est fascinante!

Photo ci-dessus : Une sculpture représentant la fuite de Marie et Joseph vers l’Égypte.

Photo ci-dessus : Le recueillement des bergers.

Photo ci-dessus : Jésus dans l’étable avec le bœuf et l’âne.

Photo ci-dessus : L’adoration des Mages.

Photo ci-dessus : Le massacre des Innocents.

Photo ci-dessus : L’arbre de la Vie.

Photo ci-dessus : Les flèches toutes au sommet des clochers se terminent par des paniers de fruits colorés! Fallait y penser.

Il y a une longue file d’attente pour la boutique souvenir. Lorsque nous y sommes, nous achetons un livre sur Barcelone et quelques cartes postales.

Nous ressortons et surprise le soleil brille de tous ses feux. Nous traversons la rue pour nous rendre au parc où la vue sur la cathédrale est superbe.

Photos ci-dessus : L’emblème de la ville de Barcelone, le monument le plus visité d’Espagne, avec 2,8 millions de visiteurs en 2010, dépassant même, à ce chapitre l’Alhambra de Grenade et le musée du Prado à Madrid.

À suivre…
Promenade sur le Montjuïc!

Photo ci-dessus : Sur le Montjuïc, nous avons pu admirer une sculpture représentant une danse catalane, la sardane.

Bibliographie
Atlas en fiches, Barcelone, Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Barcelone, Las Ramblas, Antoni Gaudí, Îlot de la discorde, Antoni Tàpies et une foule d’autres pages;

Guide Lonely Planet, Barcelone, Damien Simonis, Lonely Planet, 2011, 308 pages;

Barcelone Viva, Géocolor, 2011, 128 pages.

Casa Batlló , Dos de Arte Ediciones, 2010, 111 pages.

Gaudì, toute l’architecture, Taschen, 2005, 238 pages.