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Capitales de Québec : en route vers un 4e titre de suite

Revue de presse

Propos de Pierre-Luc Laforest recueillis par Robert Latendresse, RDS.CA, 26 mai 2012

Pierre-Luc LaforestLa saison des Capitales de Québec a pris son envol il y a quelques jours et c'est avec un immense plaisir que je reprends ma collaboration avec le RDS.ca pour vous entretenir des activités de la Ligue Can Am.

Comme c'est le lot de toutes les équipes chaque année, les Capitales ont dû apporter quelques changements pour rebâtir leur formation. Chaque année, il y a des départs et des arrivées, ce qui est tout à fait normal, mais compte tenu des nombreuses libérations dans les ligues mineures, le bassin disponible de joueurs de qualité est plus grand. 

Les Capitales de Québec représentent une belle option pour les joueurs libérés et notamment pour les joueurs québécois, ce qui nous a permis d'ajouter à l'équipe des gars comme Jonathan Malo et Maxime St-Pierre notamment.

Je suis content de retrouver Maxime dans mon vestiaire parce que depuis 1997, nous étions des adversaires dans les ligues mineures. Il est un joueur avec beaucoup de vécu qui partage son expérience avec tous les joueurs.

Le visage des Capitales est très canadien puisque l'on retrouve pas moins de 16 Canadiens dans l'équipe, dont neuf viennent du Québec. C'est le monde à l'envers par rapport à ce que j'ai connu depuis que je suis chez les professionnels. J'ai presque toujours été habitué à être le seul Canadien ou presque à un camp des ligues majeures. Pour vous dire comme c'est étrange, il n'y a que quatre Américains chez les Capitales en ce début de saison.

Quand j'ai amorcé ma carrière, j'étais le seul joueur de position québécois en 1995 alors qu'aujourd'hui, je me retrouve au sein d'une équipe qui compte plusieurs joueurs de chez nous, qui ont joué dans les rangs professionnels et qui ont connu les mêmes expériences que moi. C'est tellement le fun. Neuf Québécois dans la même équipe, c'est difficile à battre. En plus, on va pouvoir aider les jeunes joueurs de Québec lors de cliniques pendant l'été.

Je suis aussi très heureux parce qu'en plus d'avoir un très bon club, nous avons un très bon esprit d'équipe. C'est l'esprit de famille qui règne chez les Capitales. Année après année, l'équipe veut attirer dans ses rangs, des joueurs qui sont généreux en matière de connaissances du baseball. C'est cet esprit que nous cultivons et les joueurs l'apprécient. Ceux qui cherchent à foutre le trouble ne restent pas longtemps.

Lentement vers la retraite
Mon rôle avec les Capitales est différent cette année. Je suis actuellement en période de remise en forme à la suite d'une opération à un genou, ce qui me confine à un rôle d'instructeur des frappeurs. J'ai encore du mal à courir sur les sentiers, à faire des changements de direction et à glisser. 

Je suis là pour aider les gars au bâton et je commence sans doute à glisser lentement vers une deuxième carrière. Je n'ai toutefois pas annoncé ma retraite, car j'ai encore ce désir de jouer sauf que je comprends que mon genou va m'obliger à prendre une décision sur la suite à donner à ma carrière. Je ne ressens aucune frustration, car je comprends la situation et je suis heureux d'être instructeur des frappeurs cette année. Je veux jouer, mais je dois aussi faire ce qu'il y a de mieux pour moi et ma famille.

Quand mon genou sera guéri et si l'équipe va très bien, je ne vais pas chercher à la détruire en exigeant qu'on libère un joueur pour me faire une place dans la formation. À la fin de l'été, je vais voir où j'en serai rendu. Avant de prendre une décision définitive sur ma carrière, je vais consulter les dirigeants du club. Ma décision sera basée sur ce qui sera le mieux pour le bien de l'équipe. Puis au baseball, il y a parfois beaucoup de blessures et l'on pourrait avoir besoin de moi.

En route vers un quatrième titre de suite 
Avant d'arriver à la conquête d'un quatrième championnat de suite, on sait qu'il y a encore beaucoup à faire. Il faut parvenir à réaliser des petites choses en se fixant des objectifs. Pour arriver jusqu'au championnat, il nous faudra monter une marche à la fois. Si on y parvient, on pourra alors songer à une quatrième bague. La saison est encore jeune et les ajustements restent nombreux à faire. Je pense qu'on a une équipe pour connaître une très bonne saison.

Le visage de la Ligue Can-Am a changé depuis la fin de la dernière saison alors que les équipes de Pittsfield et Brockton ont quitté les rangs. C'est dommage parce qu'on voudrait voir le nombre de clubs augmenter et non le contraire. D'un autre côté, ces deux départs permettront peut-être à des villes de rejoindre notre circuit. Je pense notamment aux villes de Trois-Rivières et de Montréal. 

Cette saison, on dispute des parties interligues avec les équipes de l'Association américaine. En plus d'apporter une bonne compétition, ça pourrait peut-être mener vers une fusion ou encore vers la création d'une division canadienne.

Je ne sais pas à quel genre d'opposition m'attendre des formations de l'Association américaine parce que je ne connais pas les équipes, mais elles sont convaincues que leur ligue est meilleure que la nôtre alors que nous, on croit que notre ligue leur est supérieure. Les clubs de cette ligue se disent que s'ils jouaient dans notre ligue, on n'aurait pas gagné trois titres de suite. 

Nous, on veut détruire les équipes de cette ligue. On veut démontrer que nous offrons du très bon calibre même si nous jouons dans une ligue à cinq. Le défi s'annonce intéressant. Notre gérant Patrick Scalabrini et T.J. Stanton, qui ont joué dans cette ligue, nous ont dit que le calibre ressemblait beaucoup à celui de la Ligue Can Am.

Que deux gauchers chez les lanceurs 
Dexter Bobo et Adam Kudryk sont les seuls gauchers de notre personnel de lanceurs. Bobo est un excellent releveur alors que Kudryk est partant. Je ne m'en fais pas avec une si faible représentation de gauchers dans l'équipe parce que chaque saison, on ne mise pas sur beaucoup de lanceurs gauchers. Notre philosophie est simple, il est préférable d'avoir un bon droitier qu'un mauvais gaucher. Bref, on recherche de bons lanceurs, qu'ils lancent de la patte droite ou de la gauche.

Dans les ligues majeures aussi, le ratio droitier/gaucher n'est pas divisé équitablement en deux. Je me souviens d'une saison à Tampa où on n'avait qu'un gaucher. L'important est de placer le lanceur dans une situation dans laquelle il va connaître du succès. Lors des trois dernières saisons des Capitales, on n'avait qu'un gaucher dans l'enclos, ce qui ne nous a pas empêchés de gagner. C'est le fun d'avoir un bon gaucher, mais d'avoir un gaucher pour avoir simplement un gaucher? Non merci.

L'an dernier, Dexter a accompli une très belle besogne et semble encore en très belle forme cette saison. Quant à Adam, on ne le connaît pas encore beaucoup. Il a été bon au camp d'entraînement et lors de son premier départ. Sa force est de garder les frappeurs hors d'équilibre avec ses balles à effet. Il n'est pas du genre à garrocher des balles de feu malgré ses 6 pieds et 6 pouces. Il mise plutôt sur des tirs à l'intérieur et à l'extérieur. Il devra bien utiliser efficacement sa tombante, sa balle rapide coupée, sa courbe et son changement de vitesse. Il sait comment lancer et je pense qu'il aura du succès.

De receveur à lanceur
Le receveur Maxime St-Pierre s'est joint aux Capitales dans le but de poursuivre sa carrière comme lanceur. Je pense qu'il avait déjà tenté l'expérience avec un club des ligues majeures avant de retourner comme receveur. 

Max est tout un compétiteur et il possède un très bon bras. Je pense que son esprit compétitif lui permettra de connaître du succès. Il a connu une carrière de 15 saisons dans les ligues mineures et pour connaître une carrière aussi longue à ce niveau, c'est parce qu'il a fait preuve d'ajustement. Il veut devenir lanceur et comme un gars d'expérience, il comprend que s'il ne parvient pas à faire son travail comme artilleur, il ne restera pas avec nous. 

Max n'est pas encore prêt à lancer. Ça demande tellement d'ajustements qu'il doit prendre son temps pour s'habituer. Ce n'est pas tout de lancer la balle. Il doit aussi apprivoiser le monticule et toutes les facettes qui sont rattachées aux lanceurs. Il doit parvenir à comprendre les situations de match comme couvrir les buts et retenir les coureurs notamment. Il devra essayer de se défaire de ses instincts de receveur qui vont le suivre jusqu'au monticule.

Sa présence dans l'enclos va aider les plus jeunes. N'oublions pas que ça fait 15 ans qu'il regarde les frappeurs et qu'il étudie les lanceurs.

Il doit maîtriser la mécanique pour éviter les blessures. Quand j'ai appris à être receveur, toute mon attention était concentrée sur l'art d'attraper les lancers, de bloquer la balle et de faire mes signaux. Je ne voyais rien d'autre tellement j'étais concentré sur ces trois aspects de mon jeu, mais le baseball, c'est beaucoup plus. C'est la même chose pour Max. Quand il aura maîtrisé la mécanique, il pourra s'améliorer mentalement et comprendre les petites choses du lanceur.

On va lui donner quelques semaines pour faire la transition. On ne veut pas le lancer dans une situation où tout ira très rapidement pour lui. On veut qu'il se retrouve dans une position où il aura du succès. Il ne sera pas envoyé au monticule avec un pointage de 2-2 en fin de neuvième manche. On veut qu'il soit relaxe.

Il a tellement à offrir à une équipe qu'on va tout faire pour qu'il connaisse du succès et qu'il reste avec nous.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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