Le coeur des Capitales en santé

Revue de presse

Olivier Bossé, Le Soleil, le 16 mai 2012

(Québec) Après avoir perdu le coeur du rôle des frappeurs, les Capitales ont retrouvé le coeur de l'équipe, hier. Le receveur Patrick D'Aoust a reçu le feu vert des médecins pour le match inaugural de demain soir. Ce qui a permis au gérant Patrick Scalabrini de compléter son alignement de 22 joueurs la tête en paix.

Sans congédier personne. Après une dure manche d'entraînement où sa prise de balle dans le dos dévoilait d'avance ses intentions, le receveur devenu lanceur Maxim St-Pierre a convenu de reporter son entrée en scène «de 7 à 10 jours», selon Scalabrini.

Photo ci-dessus : Le médecin Richard Blanchet a annoncé hier à Patrick D'Aoust qu'il allait pouvoir participer au match inaugural de demain. (Photo : LE SOLEIL, JEAN-MARIE VILLENEUVE)

Ajoutez la blessure au genou gauche du frappeur de choix Pierre-Luc Laforest, dont le temps de guérison se compte «en semaines plutôt qu'en jours». Outre Laforest, destiné au cinquième rang du rôle, les Capitales avaient encaissé le départ pour le baseball affilié de leur quatrième frappeur attendu, Mark Minicozzi, juste avant le début du camp d'entraînement.

Le gérant a ainsi accueilli à bras ouverts la recrue Paul Karmas, un gros frappeur droitier débarqué de l'avion, hier soir. En plus de mettre sous contrat les 21 autres joueurs présents depuis le début du camp, il y a 10 jours. Les lanceurs de relève Chad Jones et Chris Cox se savaient sur la corde raide. Tout comme Normand Gosselin.

Voltigeur qui peut lancer, Gosselin vient de L'Ancienne-Lorette. L'été dernier, il a conclu ses cinq saisons juniors en menant les Diamants de Québec au premier championnat de leur histoire. Il a été nommé joueur par excellence des séries. Âgé de 23 ans, il a grandi - jusqu'à 6' 2'' et 205 lb - en suivant les Capitales. Tellement qu'il leur a même servi de préposé aux bâtons (batboy), à 12 ans, en 2001!

L'histoire touchante du jour revient néanmoins à D'Aoust. L'homme masqué attendait avec impatience la visite de Richard Blanchet au Stade municipal. Sur le coup de midi, le médecin venait dévoiler les résultats des tests neuropsychologiques passés par D'Aoust, lundi, pour vérifier s'ils souffrent d'effets secondaires dus aux commotions cérébrales.

Après une dizaine de minutes d'explications, en compagnie de Blanchet, de Scalabrini et du physiothérapeute Jean-Philippe Poulin, D'Aoust s'est levé, bras en l'air et sourire de triomphe au visage. «On dirait que je viens de gagner un championnat !» s'est-t-il exclamé, pendant que ses coéquipiers le félicitaient tour à tour.

Soulagement
Il y a un peu plus d'un mois, D'Aoust avait ressenti des faiblesses et la thèse des commotions était explorée. «Les tests ne détectent aucune séquelle. Maintenant, c'est à moi de faire attention. Si je vois des points, si je vois noir, blanc, ou si je suis étourdi, je dois le dire tout suite au coach et arrêter.

«Mais enfin, je peux respirer. J'ai retenu mon souffle pendant un mois. Mes cheveux vont recommencer à pousser! C'est le temps que je recommence à me faire du fun un peu», se réjouit celui qui a dû modifier son régime de vie. Il met entre autres une croix sur les boissons énergisantes, la caféine et l'alcool.

Celui que Scalabrini qualifie du «coeur de notre équipe» sera donc derrière le marbre pour un deuxième match d'ouverture en cinq saisons avec les Capitales. «Tous nos lanceurs veulent toujours lancer à lui. C'est le vrai guerrier qui bloque des balles avec sa gorge même quand c'est 10-1. Ç'a été un avertissement. Il sait maintenant ce qu'il doit faire pour ne pas perdre ce qui lui tient le plus à coeur.» Jouer au baseball.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.