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Le mot du jour : garde-chiourme

Textes et recherches de Jacques Lanciault

Je consigne ici le fruit de recherches sur le sens, l’étymologie, l’écriture ou encore la prononciation de certains mots ou expressions sur lesquels je bute, ou qui tout simplement suscitent ma curiosité au fil de mes lectures...

Garde-chiourme

Samedi, 24 mars 2012

Source de la recherche :
Les paragraphes suivants tirés d’un texte de Serge Truffaut publié dans le quotidien Le Devoir du 6 mars 2012 :

« À dire vrai, Vladimir Poutine n'était pas plus premier ministre qu'il n'est président, mais bel et bien empereur d'une Russie pas si sainte que ça. La pièce électorale qu'il a écrite et mise en scène est digne de figurer au catalogue du théâtre de l'ombre et certainement pas de la démocratie. Retour sur un scrutin dont la fraude fut le moteur.

Là, les personnes chargées du bon déroulement du vote ont été rouées de coups. Ici, les ouvriers escortés par leurs contremaîtres ont travesti leur droit. Plus loin, des autobus ont “livré” des provinciaux dans des bureaux situés dans divers centres urbains pour contrecarrer la montée en puissance des électeurs dits de la classe moyenne. Autrement dit, les chiffres afférents à cette élection qui porte mal son nom servent en fait de paravents érigés pour faire illusion auprès des crédules que les sociologues russes estiment très nombreux en dehors de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

Lorsqu'on dit que le troc de fonctions entre Poutine et Dmitri Medvedev a été officialisé en septembre dernier, on dit mal les choses. En effet, on se souviendra que cet échange fut décidé peu après que le docile Medvedev eut accepté d'asservir la présidence ainsi que l'avait commandé le nouveau premier ministre Poutine. Bref, tout fut décidé, pesé et appliqué il y a cinq ans. Entre-temps, des modifications furent imprimées dans la Constitution, qui rallongent d'un an le mandat présidentiel. Il est donc possible que Poutine impose pour encore 12 ans une politique qui, sur le front des relations internationales, se caractérise par la mentalité de l'assiégé.

Si le garde-chiourme du Kremlin parvient à ses fins, s'il se maintient jusqu'en 2024, cela signifiera 24 années de pouvoir sans partage distinguées par l'exercice de la violence, par la corruption érigée en culture politique et par un constant dysfonctionnement de l'appareil d'État. Avec comme résultat final une concentration des pouvoirs rappelant à bien des égards celle chère à Staline, moins le goulag évidemment. Seul le costume aura changé. »

Définition :
Le dictionnaire du correcteur électronique Antidote propose en premier lieu une définition « ancienne » du nom garde-chiourme, soit : « Surveillant des forçats, à bord d’une galère ou dans un bagne. »

Puis, propose la définition moderne suivante ayant un sens péjoratif : « Surveillant brutal, autoritaire. »

Le dictionnaire Le Grand Robert de la langue française, tout comme Antidote définit comme suit le nom garde-chiourme, en attirant toutefois l’attention sur le mot chiourme : « Surveillant des forçats, de la chiourme, dans un bagne ou une galère ».

Le Robert définit le nom chiourme comme étant : « Ensemble des forçats et des hommes libres qui ramaient sur une galère. »

Remplis sous: La folie des mots Mots clés:
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