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Mostar : une incursion au cœur de la culture ottomane!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 18e d'une série de reportages relatifs à une longue balade en Croatie, à laquelle se sont greffées de trop courtes incursions en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro, le tout réalisé à l’automne 2011.

Pont de Mostar, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Mostar, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine, mercredi 12 octobre 2011 –Dépaysement total! Voilà, notre première impression de cette expédition en Bosnie-Herzégovine. Dans son vieux quartier, Mostar s’affiche résolument ottomane! Sa population ne serait qu’à cinquante pour cent musulmane et pourtant ce sont les mosquées et les minarets de la ville, tout comme les jeunes filles voilées qui attirent notre regard. Nous vagabonderons quelques instants dans sa vieille ville, y traverserons avec émotions son vieux pont et visiterons la maison d’un ancien pacha… sous la direction d’une guide comédienne!

Photo ci-dessus : Stari Most, le vieux pont de Mostar, détruit par les forces croates le 9 novembre 1993 au cœur de la guerre 1992-1995, et reconstruit à l’identique de celui érigé au XVIe siècle en 2004… avec son arc d’une hauteur de 30 mètres !

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Après notre dîner au restaurant Konoba Stari Mlin, nous rejoignons notre guide locale pour la visite de Mostar. Elle se nomme Almira et elle est native de Mostar.

 Notre guide locale à Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Notre guide locale à Mostar, Almira!

D’entrée de jeu, elle nous informe que le quartier dans lequel nous nous trouvons, tout comme le vieux pont de Mostar, est inscrit à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005.

Nous amorçons notre visite par la vieille ville, elle qui a été fondée en 1444 par les Ottomans. Ils y sont restés cinq siècles. Ce sont eux qui ont construit l’aqueduc, les ponts, les mosquées, les écoles et le premier chemin de fer du pays.

Elle précise que le nom de la ville vient fort probablement du nom des gardiens du pont, eux que l’on nommait à l’époque ottomane, les mostari.

« Mostar est divisé en deux », nous fait-elle remarquer. « À l’ouest, il y a le quartier moderne à majorité croate et catholique, tandis qu’à l’est, nous retrouvons principalement les quartiers anciens qui eux sont majoritairement bosniaques, donc musulmans. »

La ville de Mostar est la capitale du Canton de Herzégovine-Neretva, un des dix cantons de la Bosnie-Herzégovine. Elle prend place dans la vallée de la Neretva au pied du massif de Velez haut de 1 500 mètres.

Rivière Neretva, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : La belle rivière Neretva et au loin un pont plus moderne, le pont Bunur!

Vieux quartier de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Derrière le minaret, le massif de Velez!

Notre guide nous indique que depuis la fin de la guerre, les casernes militaires ont été converties en hôpitaux.

Nous voyons le hammam, qui est le bain turc, avec sa coupole bleue. Il a été détruit durant la dernière guerre et reconstruit depuis grâce à l’argent des Français. Il n’y a aucune fenêtre!

Entrée du hammam, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : L’entrée du hammam de Mostar.

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Une drôle de petite cheminée.

Nous voyons des enfants qui mendient dans la rue. Une tristesse!

Nous suivons notre guide dans une petite ruelle au sol pavé de pierres polies et où sur les deux côtés de la rue prennent place des échoppes offrant des objets les plus hétéroclites. C’est un vieux quartier marchand caractéristique de l’époque turque. Il se nomme Stara čaršija Kujundžilik et il est lui aussi sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Vieux quartier de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Une petite ruelle et tout plein de boutiques.

Vieux quartier de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Des objets de toutes sortes.

Vieux quartier de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Vieux quartier de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photos ci-dessus : Dommage, impossible de ramener de telles carafes en un seul morceau au Québec.

Vieux quartier de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photos ci-dessus : Impossible de perdre de vue notre guide… elle qui arbore une superbe ombrelle verte!

Vieux quartier de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : De véritables œuvres d’art.

Vieux quartier de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Au cœur de la culture orientale.

Vieux quartier de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Même des souvenirs de guerre!

Vieux quartier de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Un quartier présentant une belle architecture!

Nous traversons le nouveau pont Stari Most. C’est très émouvant, car nous nous souvenons, Céline et moi, avoir vu à la télévision ce pont s’écrouler!

Vue du pont Stari Most, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : La Neretva et le pont moderne!

Vue du pont Stari Most, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : L’eau vert émeraude de la rivière Neretva.

Vue du pont Stari Most, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Une ville bâtie sur la pierre!

Vue du pont Stari Most, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Une mosquée et son minaret qui se reflètent sur la rivière Neretva.

Vue du pont Stari Most, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Un plaisir pour les yeux!

Vue du pont Stari Most, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Une charmante Bosnienne qui a accepté de poser pour moi!

Les toits des maisons sont construits en bloc de pierre pour résister au vent. La vieille ville est multiethnique. Les mosquées datent du XVIe et XVIIe. Plusieurs d’entre elles ont été très endommagées lors de la dernière guerre, mais elles ont été reconstruites grâce à de l’argent provenant d’Arabie Saoudite et de Turquie.

De l’autre côté du pont, nous retrouvons la modernité en arrivant dans une rue où il y a de la circulation automobile. Toutefois, l’endroit ne sent pas bon!

Nous croisons des cimetières, un juif, un autre militaire!

« Pendant la guerre, tous les hommes ont été mobilisés, soit à titre de militaires, soit comme policiers », nous confie notre guide locale.

Nous voyons une immense maison de style austro-hongrois qui est en ruine. « La mairie doit s’occuper en priorité aux travaux d’urgence, car certains bâtiments sont dangereux pour les piétons », nous avoue Almira.

Quartier moderne de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Une maison laissée en ruine!

Il y a beaucoup d’édifices affichant des impacts de balles et d’obus.

Quartier moderne de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Une maison arborant le drapeau de la Turquie!

Quartier moderne de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : La mosquée Mehmet Pacha, construite sur deux ans, en 1618 et 1619!

Quartier moderne de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Et des affiches d’artistes sur les murs!

La maison Muslibegovića
Nous entrons dans une maison d’origine ottomane datant du XVIIe siècle. Malgré qu’elle soit toujours habitée par ses propriétaires, la même famille depuis plusieurs générations, une partie de la maison est devenue musée.

« Auparavant, il y avait beaucoup de personnes qui vivaient dans cette maison. Aujourd’hui toutefois, en raison de la vie moderne, elles se sont presque toutes dispersées », précise notre guide Almira.

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : La maison Muslibegovića dans le quartier moderne de Mostar.

Nous enlevons tous nos chaussures, et ce, à cause de la présence de grands tapis de laine qui sont particulièrement difficiles à nettoyer.

Dans la grande pièce par où nous commençons notre visite, il y a au centre une table basse qui s’appelle « sinia », sur laquelle il y a des napperons. Il y a des coussins tout autour au sol. « À l’époque, les gens mangeaient avec leurs doigts, » précise notre guide.

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : La pièce du rez-de-chaussée de la maison Muslibegovića.

Nous montons au deuxième étage, là où il y a la chambre à coucher et le salon du pacha.

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : La chambre du pacha, lui qui, si son épouse était d’accord, pouvait avoir plusieurs autres femmes!

Nous entrons dans une grande pièce. « C’est le salon d’accueil des invités du pacha », avance la guide. « C’est ici qu’avaient lieu les discussions d’affaires ». Il y a des accessoires pour le café turc.

Almira enchaîne en mentionnant : « Lorsque le pacha sert du café chaud, c’est signe qu’il veut discuter affaires. Par contre, si le café est servi froid, c’est qu’il ne désire pas faire affaire avec certaines des personnes présentes. »

Notre guide nous montre un pantalon bouffant « ultra large » de couleur rouge, ainsi qu’une blouse, un boléro et un foulard. Surprise! Elle les enfile!

C’est une vraie comédienne. Pour nous expliquer ce qu’était la vie à cette époque, elle se glisse dans la peau de l’épouse du pacha!

Puis, elle nous montre un autre ensemble de vêtements, cette fois-ci des vêtements pour homme. Un membre du groupe, Guy, accepte de se prêter au jeu et il enfile les vêtements à son tour. Tout le groupe est captivé par la mini pièce de théâtre qui se joue devant eux.

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Notre guide, Almira, remettant à son pacha du moment, une chemise.

Au sol, il y a une immense pipe en bois, avec des dessins de différentes couleurs. Elle mesure au moins cinq pieds de longueur. Almira la soulève pour aider son pacha, Guy, qui est maintenant habillé à la turque, à fumer!

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photos ci-dessus : La cérémonie de la pipe!

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Les membres du groupe sont pour le moins surpris!

Puis, arrive l’heure du café!

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photos ci-dessus : Almira se prépare à offrir un petit café à son pacha...

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photos ci-dessus : ... sous les regards ébahis de certains membres du groupe!

Nous sortons.

Devant la maison il y a un petit patio avec un palmier au centre.

« Cette maison a fait l’objet des nombreux reportages dans des journaux et des magazines de plusieurs pays », conclut notre guide comédienne.

Nous reprenons notre promenade en rebroussant chemin pour revenir dans la vieille ville de Mostar.

Notre guide en profite pour nous parler brièvement de la vie des gens de Mostar. « Les gens d’ici ne voyagent pas et ne se paient pas de luxe. Pour eux, les biens matériels ne sont pas importants, surtout depuis qu’ils ont à peu près tout perdu durant les récentes guerres. »

« L’accent est plutôt mis sur la vie en paix, et la santé. »

Église catholique, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Le campanile de l’église catholique...

Nous arrivons à la boutique de l’Agence de voyages Almira, celle de notre guide. C’est ici que la visite se termine. Toutefois, Almira nous offre des bonbons locaux : des rahat-loukoums, une sucrerie qui représente le calme, en fait, le repos de la gorge. C’est moelleux et délicieux.

Muslibegovića kuća, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Notre guide qui a revêtu ses habits civils nous offre de succulentes friandises.

Il est 15 h 35 et nous revenons tranquillement jusqu’à notre autocar. C’est agréable, car il fait beau et très chaud.

 Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Sur le chemin du retour, nous croisons deux Bosniaques qui, elles aussi, se sucrent le bec.

Stari Most, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Dernier regard sur le pont de Mostar… (photo courtoisie de Robert Benoit, un des membres de notre groupe)

Mosquée Mehmet Pacha, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : …et sur la mosquée Mehmet Pacha de l’autre côté de la Neretva.

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Une icône, le premier en haut, que je n’avais encore jamais vue de ma vie!

En route pour Sarajevo!
Nous repartons en car à 16 h 10 en direction de Sarajevo. Notre guide, Dino, reprend le micro!

Nous traversons le quartier moderne de Mostar, lui qui a été construit dans les années 1980.

Il y a plusieurs terrains tout en pierre, certains trottoirs sont démolis et des immeubles neufs alternent avec des habitations délabrées.

« Des gens vivent dans ces maisons délabrées, qui ne sont restaurées que partiellement. Il y a beaucoup de pauvreté », laisse tomber notre guide.

Nous voyons plusieurs maisons dont les murs affichent des impacts de balles!

Dino mentionne que le niveau d’eau des trois rivières de la ville de Mostar est très bas. « L’été a été chaud et sec, comme aujourd’hui. »

Nous voyons une belle petite mosquée toute blanche avec un toit et un minaret noir.

« Mostar est situé à 120 km de Sarajevo », lance notre guide. C’est donc le trajet qui nous attend.

Nous entrons à l’intérieur des terres. Les montagnes tout autour sont imposantes. Il y a peu de végétation. Le soleil se reflète sur les sommets des montagnes tout autour de nous. C’est très beau.

Il y a des centrales hydroélectriques dans la région, car il y a plusieurs rivières comportant des rapides. La Bosnie-Herzégovine exporte de l’électricité.

Nous roulons sur une route de campagne. Il y a peu de circulation. Il y a fréquemment des tunnels à traverser, ce qui nous permet de franchir rapidement ces montagnes rocheuses.

Nous longeons un cours d’eau qui est en fait un lac artificiel c’est le lac Jablanica, une étendue d’eau créée en 1953. Il est situé dans un grand canyon rocheux. « Les gens de la ville viennent s’y baigner l’été ».

C’est dans cette région qu’a été extrait le granit ayant servi à la construction du siège des Nations-unies à New York.

« Il y a beaucoup de truites, ici », affirme Dino. « L’eau est propre, car il n’y a aucune industrie dans la région. »

C’est vrai que le niveau de l’eau est bas. À un endroit, nous voyons la rivière complètement à sec!

Les villages que nous croisons sont musulmans. Nous voyons par-ci par-là des mosquées.

Nous traversons le village de Podorašac.

Plusieurs des villages que nous croisons ont été bombardés durant la dernière guerre.

Nous apercevons souvent des cimetières musulmans comportant de multiples petites croix blanches.

Il est 18 heures et nous sommes à 14 km de Sarajevo. Le mercure a chuté à un rythme d’enfer. Il fait maintenant 13 degrés.

Quelques minutes plus tard, nous entrons finalement dans la capitale de la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo!

Sur notre droite nous voyons l’aéroport international.

Il y a beaucoup de smog sur la ville.

Nous voyons des tramways rouges dans les rues.

Il y a des appartements de style condominium en construction, Dino mentionne qu’ils seront vendus à 1 200 euros le mètre carré!

Nous croisons un centre commercial tout neuf.

Notre guide attire notre attention sur une grande bâtisse en ruine. « C’était une grande résidence pour personnes âgées, dit-il. Elle a été détruite par les bombardements et a été laissée dans cet état. »

Nous apercevons le siège des Nations unies.

Nous voyons une dame portant une burqa noire!

Il y a beaucoup d’habitations à loyer modique, des HLM datant de l’époque du maréchal Tito, facilement reconnaissable à leur architecture soviétique. Aujourd’hui, elles sont privatisés.

Dino nous indique l’édifice du siège de la télévision nationale bosniaque.

Sarajevo s’allonge sur 20 km et fait 140 km carrés.

Nous passons devant l’église Sainte-Croix datant du XIXe siècle, la nouvelle mairie de Sarajevo. Puis, nous entrons abruptement dans les anciens quartiers austro-hongrois avec des bâtiments qui nous semblent mal entretenus. Nous pouvons y voir plusieurs vestiges de la guerre.

Nous descendons du car et traversons à pied un petit pont qui enjambe une rivière, la Mijacka. Nous marchons une dizaine de minutes pour nous rendre à notre hôtel, l’Hôtel Art. Nous y arrivons à 18 h 50.

C’est sobre! Une forte odeur de bois de chauffage flotte dans l’air, autant dans la chambre que dans la ville d’ailleurs.

Hôtel Art, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Selon nos guides de voyages (Voir et Lonely Planet), l’Hôtel Art est un trois étoile. Personnellement, nous lui en accordons un quatre!

Hôtel Art, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine.

Hôtel Art, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine.

Photos ci-dessus : Notre chambre nous plaît grandement.

Ce soir, le souper est prévu au restaurant de l’hôtel… au sous-sol, comme toujours à 20 heures. Le restaurant affiche des airs turcs, malgré son nom : Casablanca!

C’est un repas de type buffet : soupe de poulet et légumes, shish-kebabs avec riz et différentes sortes de salade, le tout accompagné d’une bonne bouteille de vin blanc. Et un baklava pour dessert. C’est délicieux et fort agréable.

En discutant à la table, nous apprenons qu’une des voyageuses du groupe est la sœur d’une des « maîtresses » d’école du primaire de Céline!

Méli-mélo
Mostar
Économiquement, Mostar est une ville aux prises avec de grandes difficultés. Il y aurait 50 % de chômeurs, selon notre guide locale.

Depuis les élections de 2004, la ville de Mostar est administrée par une mairie, mais pour l’heure, il y a toujours double système pour le scolaire, l’électricité, etc.

La population de Mostar se répartit à peu près également entre les musulmans et les Croates, chacun des groupes représentant 45 % de la population. Il y a très peu de Serbes, précise notre guide Dino.

Mostar attire annuellement un million de touristes!

Bosnie-Herzégovine
La Bosnie-Herzégovine est scindée en deux entités non indépendantes : une entité parlementaire qui n'est pas une république en dépit de son nom, la République serbe de Bosnie, et une fédération qui n'est pas une fédération en dépit de son nom, la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine.

La Bosnie a un nouveau drapeau depuis la fin de la guerre, mais toujours pas d’hymne national.

Selon notre guide locale, les Bosniens vivent actuellement un processus de transition dont le but est que tous acceptent un seul et même pays, soit la Bosnie-Herzégovine.

Depuis le 15 décembre 2010, les Bosniaques ont un passeport biométrique.

La Bosnie est le pays le plus pauvre de l’ex-Yougoslavie.

Notre guide Dino s’indigne : « La Bosnie-Herzégovine a reçu 7 milliards de dollars en subvention provenant des pays étrangers, mais il y a tellement de corruption qu’on se demande où est passé l’argent! »

Officiellement, le salaire moyen est de 400 euros par mois, mais selon Dino, il se situerait davantage autour de 300 euros.

« Toutefois, les élus gagnent 4 000 euros par mois, soit 10 fois plus que le peuple », tempête notre guide natif de Sarajevo.

Un paquet de cigarettes coûte 1 euro en Bosnie-Herzégovine… donc tout le monde fume. Mais, les Bosniens bénéficient d’une assurance maladie gouvernementale.

Comme dans beaucoup de pays européens, le travail au noir a la cote ici.

Selon notre guide, la plupart des Bosniens ne seraient pas préoccupés par leur situation politique et économique, pas plus que par leur avenir d’ailleurs. « En fait, ils ne pensent qu’aux questions de nationalité et de religion », se désole-t-il!

Aux dernières élections en Bosnie-Herzégovine, le parti social-démocrate a été élu, mais minoritaire. Depuis, il gouverne en coalition avec le parti musulman.

Avant la guerre, des mines de charbons et de cuivre étaient exploitées! Plus maintenant.

Au temps de Tito, on misait sur l’autogestion : les usines appartenaient aux ouvriers et les terres aux agriculteurs. Les usines généraient des profits qui étaient réinvestis dans des achats d’appartements pour les ouvriers. Aujourd’hui, tout est privatisé.

Malgré la dictature de Tito, la Yougoslavie était plus ouverte que les autres pays communistes. Les Yougoslaves pouvaient voyager.

Tous les travailleurs détenaient des certificats dont la valeur dépendait de leurs années de travail.

À la fin du régime communiste, les appartements ont été vendus et les travailleurs ont pu les acheter avec les certificats qu’ils détenaient. Par la suite, certains ont vendu leurs appartements à bas prix et ont quitté le pays lors de la dislocation de l’état.

Dino déplore que le développement et le progrès avancent à pas de tortue en Bosnie-Herzégovine.

Il n’y a pas d’alcool dans les restaurants musulmans.

À suivre
Sarajevo et notamment « Le tunnel »!

Tunnel de Sarajevo, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Entre le 5 avril 1992 et le 29 février 1996, la ville de Sarajevo a été assiégée par les paramilitaires Serbes, et ce, suite à la déclaration d'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, les Serbes n'acceptant pas l'éclatement de la Yougoslavie. Il s'agit du plus long siège de l'histoire des guerres modernes. Plus de 10,000 civils ont perdu la vie lors de ce siège.

En 1993, 200 hommes des forces bosniennes ont construit un tunnel d'une longueur de 800 mètres passant, entre autres, sous la piste de l'aéroport de Sarajevo, pour déboucher en zone libre, à Butimir. Aujourd'hui, il ne reste qu'une trentaine de mètres du tunnel.

Bibliographie
Encyclopédie libre Wikipédia, Croatie, Istrie, Opatija, Poreč, Rovinj, Dalmatie, Pag, Zadar, Trogir, Šibenik, Split, Hvar, Bosnie-Herzégovine, Počitelj, Mostar, Sarajevo et une foule d’autres pages;

Atlas en fiches (La Croatie, l’Istrie, l’économie de la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo, l’économie de la Bosnie-Herzégovine) , Éditions Atlas, 2008;

Bosnie-Herzégovine, Turistička Naklada D.O.O. Zagreb, 2008, 160 pages;

Croatie, merveille de l’Adriatique, Éditions Minerva, 2004, 128 pages;

Dalmatie, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2008, 156 pages;

Guide Voir, Croatie, Éditions Libre Expression, 2008, 296 pages;

L’agonie yougoslave (1986-2003), Renéo Lukic, Les presses de l’Université Laval, 2003, 613 pages;

Le croate pour les touristes, Extrade, 2007, 159 pages;

L’Istrie, Turistička Naklada D.O.O. Zagreb, 2007, 128 pages;

Lonely planet, Croatie, Lonely Planet Publication, 2011, 352 pages;

Patrimoine mondial de l’UNESCO , Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.

Venir au monde, Margaret Mazzantini, Robert Laffont, 2010, 460 pages.

Commentaires (0) Trackbacks (0)
  1. Toujours aussi captivant.
    Nous apprenons plein de choses intéressantes que nous n’avions pas retenues.
    Merci pour cet excellent travail de votre part.l

  2. Bonsoir,
    Merci pour parler de moi. J etais tres contente avec vous pendant la visite a Mostar.
    Et voila bienvenu a Mostar a 2012,la porte de mon agence de voyage est ouverte et je vous souhaite de rester 2, 3 jours pour voir, plus de plus de ma ville et de mon pays Bosnie Herzegovine.
    Amicalement de ALMIRA(PAŠINICA avec votre PAŠA) le guide avec ombrelle verte
    Almira travel MOSTAR
    http://www.almira-travel.ba

  3. bonjour ;
    j’habite la France et j’aimerais passer quelques jours à Mostar …
    comment organiser cela ???
    Merci pour votre réponse

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