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En route pour la Bosnie-Herzégovine!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 17e d'une série de reportages relatifs à une longue balade en Croatie, à laquelle se sont greffées de trop courtes incursions en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro, le tout réalisé à l’automne 2011.

Mosquée et son minaret, Počitelj, Bosnie-Herzégovine.

Split, Croatie, Mostar, Bosnie-Herzégovine, mercredi 12 octobre 2011 – Une longue journée de route est prévue pour nous aujourd’hui. Nous quittons Split en Croatie pour nous rendre à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine! Un trajet qui nous paraîtra toutefois moins long qu’anticipé étant donné la présence d’un nouveau guide… pour le moins loquace! En cours de route, un arrêt à Počitelj nous dépaysera complètement, tout en nous préparant à nos prochaines visites, dont celle de la ville de Mostar où nous dînerons!

Photo ci-dessus : Nous avons dû patienter jusqu’à notre arrivée en Bosnie-Herzégovine pour voir notre premier minaret du voyage! Et c’est lors d’une pause santé dans la petite ville médiévale de Počitelj que nous l’avons vu! Par la suite, la Bosnie-Herzégovine nous en a offert une infinité.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Le réveil se fait entendre dès 5 h 45 ce matin pour la simple et bonne raison que nous devons quitter Split, citée à laquelle nous nous étions passablement attachée, dès 7 h 30. Le trajet en car devant nous mener à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine en soirée étant particulièrement long.

Dans un premier temps, l’autocar suivra la route en direction de Dubrovnik, longeant la mer Adriatique vers le sud, avant de bifurquer au Nord-Est pour entrer en Bosnie-Herzégovine, où nous nous arrêterons à Počitelj en matinée, puis à Mostar pour dîner et visiter la ville et son fameux pont, avant d’atteindre Sarajevo en fin de journée, là où nous dormirons pour les deux prochaines nuits.

Notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Johanne Duhamel, a obtenu de la direction de l’Hôtel Président de Split l’ouverture de la salle à dîner à 6 h 45, plutôt qu’à 7 heures, et ce, pour justement nous permettre de prendre la route tôt.

Un nouveau guide local est avec nous ce matin, il s’agit de Dino, qui habite Sarajevo et se dit «Bosniaque». D’entrée de jeu, celui-ci nous déclare sa tristesse à la suite de la défaite de l’équipe de football de son pays, hier, aux dépens des porte-couleurs français. Nous aurions probablement plus réagi si l’équipe nationale de hockey de la Bosnie-Herzégovine s’était inclinée devant une équipe canadienne, ne fusse qu’une équipe junior.

Guide local en Bosnie-Herzégovine, Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Notre guide pour les deux prochains jours, Dino!

Malgré l’heure matinale de notre départ de Split, nous voyons de nombreux enfants se rendant à l’école.

Notre guide, un véritable verbomoteur, profite du trajet en car pour nous fournir une quantité phénoménale d’informations spécifiques à chacune des régions que nous traversons, à la géographie de la Croatie, à celle de la Bosnie-Herzégovine et même à celle du Monténégro, à leurs histoires et aux modes de vie qui y ont cours!

D’entrée de jeu, il mentionne que l’Italie n’est qu’à 150 km des côtes, vers l’ouest. C’est pourquoi il y a beaucoup de visiteurs italiens en Dalmatie et dans ses îles. Surtout, que l’eau de l’Adriatique, du côté de la Croatie, est d’une limpidité cristalline, ce qui n’est pas le cas du côté italien de cette mer qui dans les faits n’est qu’une petite partie de la mer Méditerranée.

La côte croate est en effet plus propre que la côte italienne, surtout à cause de la présence de nombreuses îles et parce qu’il n’y a ni marée ni plages de sable fin du côté croate. Les déchets se retrouvent surtout sur la côte italienne, et ce, entre autres en raison des courants marins.

Il y aurait une centaine de sortes de poissons vivant dans l’Adriatique, dont une vingtaine seulement sont pêchés… et servis dans les restaurants de la côte croate.

« La mer Adriatique est en fait une grande baie de la mer Méditerranée», observe Dino.  Selon l’encyclopédie Universalis, elle mesure environ 800 kilomètres de longueur, avec une largeur moyenne de 160 kilomètres, une profondeur moyenne de 444 mètres, alors que la profondeur maximale observée est de 1 324 mètres. Elle couvre une surface de 131 050 kilomètres carrés.

Six pays bordent l’Adriatique : la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Slovénie, l’Albanie, le Monténégro et l’Italie. Ces pays se partagent 52 000 km de côtes. La superficie de cette mer appartenant à la Croatie est de 35 000 km carrés.

Dino, ajoute que depuis quelques années beaucoup de Français ont découvert les beautés de la Croatie et qu’ils sont de plus en plus nombreux à choisir cette destination pour leurs vacances estivales. « Ce qui n’est pas le cas des Canadiens, précise-t-il, du moins pour le moment. »

À notre gauche, le paysage est montagneux. Nous pouvons y voir de nombreuses forêts de pins et de sapins.

« Malheureusement, il y survient assez régulièrement d’importants feux de forêt, et ce, parce que le climat est très sec l’été », commente notre guide. « Le dernier feu d’importance est survenu il y a cinq ans. »

Nous croisons une zone où l’on réalise d’importants travaux de canalisation. « Situation normale, nous précise Dino, la saison touristique est terminée. Ici, ajoute-t-il, il n’y a pas de travaux durant l’été, et ce, pour ne pas perturber la “manne” touristique. »

Nous traversons la ville d’Omiš, le chef-lieu d’une région jadis bien connue des pirates, notamment au cours de la période allant du IXe au XIIIe siècle. Au cœur de la ville prend place un éperon rocheux où niche, face à la mer, une forteresse datant des XVIe et XVIIe siècles.

Selon le guide « Voir », c’est une charmante station balnéaire. L’été, quelque 15 000 personnes y vivent… alors que l’hiver, la population passe à peine le cap des 2 000 habitants.

Chacun des petits villages que nous croisons a son propre bureau d’informations touristiques. « Une situation essentielle ici, nous fait remarquer notre guide, car l’industrie touristique est la principale source d’emplois de la Croatie en été. »

« L’hiver, les Croates s’occupent plutôt de la vigne et des oliviers. Et ceux qui ont loué des chambres aux touristes durant l’été, profitent de la saison froide pour améliorer leurs installations en vue d’accueillir encore plus de visiteurs lors de la prochaine saison », suggère celui pour qui le microphone de l’autocar semble faire partie intrinsèquement de sa personne!

Dans la mer, nous apercevons l’île de Brač, la troisième plus grande île de la mer Adriatique. Nous voyons clairement ses carrières de pierres blanches, des pierres qui seront vendues à fort prix. Rappelons que ce sont des pierres provenant de cette île qui ont été utilisées pour ériger le palais de Dioclétien que nous avons visité à Split.

Nous croisons la Riviera de Makarska, elle qui s’étend sur une trentaine de kilomètres. Dans cette région vivent normalement 10 000 habitants, alors que l’été l’affluence de touristes fait grimper ce chiffre à plus de 100 000 personnes!

Au moyen-âge, la ville de Makarska était fortifiée, mais les remparts ont été détruits par les Turcs lorsqu’ils conquirent la ville en 1499.

Dino attire notre attention sur un monument érigé en l’honneur du maréchal Marmont. « En 1805, nous raconte-t-il, Napoléon a envahi la région. La France a alors gouverné le pays pendant onze ans. Son représentant ici était le maréchal Marmont et celui-ci fit ouvrir des écoles et construire des routes, ce qui en fit littéralement un héros. »

À gauche, au sommet d’une montagne, nous apercevons le village de Tucepj. « Il se dresse à quelque 1 300 mètres d’altitude. Derrière cette montagne, il y a la Bosnie-Herzégovine », lance notre guide.

« La Bosnie-Herzégovine profite d’un climat de type continental, alors que la Dalmatie est baignée d’un climat méditerranéen, offrant en été une température moyenne de 28 degrés Celsius », affirme notre guide. « On se baigne dans la mer Adriatique du début du mois de mai à la fin octobre. D’ailleurs, aujourd’hui, 12 octobre, la température de l’eau est de 23 degrés et les locaux s’y baignent encore. »

Nous traversons un autre village, celui de Podgora. Un nom qui en croate signifie « sur la montagne ». C’est à cet endroit qu’a été formée la marine yougoslave!

Puis, nous apercevons l’île de Hvar, où nous étions hier. Elle est facilement reconnaissable, car elle est la plus longue île de la côte croate avec ses 82 kilomètres de longueur.

Et un autre village attire notre attention. Celui de Porat. Il est magnifique étant situé directement sur la mer! « Pour y louer un studio au bord de la mer, nous prévient Dino, il faut prévoir 100 euros par jour en saison touristique. »

Depuis notre départ de Split, nous avons croisé très peu de véhicules. La route sur laquelle nous filons est en lacet en bordure de mer.

Nous croisons les villages de Zaostrog et de Podaca. Zaostrog abrite un monastère. Ces deux cités sont situées dans la région de Gradac, un coin de la Croatie qui est peu habité. Ici, il y a des maisons qui appartiennent à des Bosniens.

Il faut faire ici une distinction entre les termes « Bosniaque » et « Bosnien ». Pour ce faire, citons un paragraphe de L’Agonie yougoslave de Renéo Lukic : « Bosniaque est un ancien nom pour tous les habitants de la Bosnie-Herzégovine. Les musulmans ont adopté officiellement l’appellation « Bosniaque » lors du deuxième congrès des Bosniaques tenu le 28 septembre 1993 à Sarajevo, abandonnant la dénomination de « Musulman » en vigueur depuis le recensement de 1971 et jusqu’en 1991-1992. L’appellation « Bosniaque » fut par la suite intégrée dans les accords de Dayton et également dans le préambule de la constitution de la Bosnie-Herzégovine le 21 novembre 1995… Le nom « Bosnien » désigne le citoyen ou la citoyenne de Bosnie-Herzégovine indépendamment de son appartenance ethnique.

Ce bouquin, « l'Agonie yougoslave », nous a été suggéré par une voyageuse du groupe, Bibiane. Un livre écrit au Québec qui explique en long et en large l'ensemble des conflits et des guerres qui sont survenus après la dislocation de la Yougoslavie. Un grand merci.

Nous arrivons dans la région des Lacs naturels de Bacina. C’est superbe et c’est une autre région peu habitée, quoique depuis quelques années le nombre de touristes pêcheurs connaît une hausse vertigineuse.

Région des lacs Bacina, Bacina, Croatie.

Région des lacs Bacina, Bacina, Croatie.

Région des lacs Bacina, Bacina, Croatie.

Photos ci-dessus : La région des lacs Bacina s’étend sur 20 kilomètres carrés. On y retrouve six lacs : Ocusa, Crnisevo, Podgora, Sladinac, Vrvnik et Plitko.

Il est 9 h 45 et, de concert, notre guide local et notre accompagnatrice décrètent une pause santé. Nous descendons du car dans le stationnement d’un petit restaurant… qui est malheureusement fermé. Déception pour nous qui rêvions d’un petit café depuis quelques heures déjà!

Nous devons payer pour utiliser les toilettes. C’est notre accompagnatrice de Voyages Lambert qui se charge de la note. Et c’est certain qu’elle a payé pour tous ceux qui ont franchi les portes des toilettes, car une dame de la place y exerçait un contrôle de tous les instants!

Nous reprenons la route à 10 heures.

Nous apercevons un bunker construit par les Allemands lors de la Deuxième Guerre mondiale. Il est toujours intact. Rappelons que lors du deuxième conflit mondial, la Croatie s’était acoquinée avec le führer!

Dino nous signale qu’il a appris le français à la faculté des lettres de l’Université de Sarajevo. Il est aujourd’hui professeur de français… et guide touristique. Il a deux enfants issus d’un premier mariage et il vit actuellement avec une veuve de guerre, qui, elle-même, a deux enfants.

Soudain, une rivière apparaît à notre gauche. C’est la Neretva, le plus important fleuve de Bosnie-Herzégovine. Il se jette ici dans la mer Adriatique. La longueur totale de la Neretva est de 230 km. Elle court sur 208 km en Bosnie-Herzégovine et sur seulement 22 km en Croatie.

En 1960, la zone que nous traversons actuellement a été inondée. Depuis, le sol qui était devenu marécageux a été remblayé. Aujourd’hui, c’est une zone agricole des plus fertiles offrant une grande production de fruits, surtout des mandarines.

Nous ne sommes plus qu’à dix kilomètres de la frontière avec la Bosnie-Herzégovine.

« Ici, on a découvert des bateaux grecs et romains et des centaines d’amphores, suite à des fouilles archéologiques », précise notre guide. « Les fouilles, réalisées en 1995 et 1996, ont abouti à la découverte sensationnelle de 16 statues monumentales d’hommes, grandeur nature, et superbement bien conservées. Ces découvertes font de cette localité de Narona, l'un des sites archéologiques romains les plus importants en dehors de Rome. »

Nous remarquons que sur les berges de la Neretva il y a plusieurs maisons et devant chacune d’elle, il y a une barque.

Nous arrivons à une bifurcation de la route. D’un côté, la route mène à Dubrovnik, de l’autre elle file vers Mostar, soit la direction que nous empruntons.

Très peu de temps après avoir pris la direction de Mostar, le car s’immobilise en bordure de la route. Johanne et Dino descendent pour acheter des mandarines fraîchement cueillies! Ils nous les distribuent. Elles sont délicieuses.

Il est 10 h 25 et nous sommes à 136 km de Split… ville que nous avons quittée depuis près de trois heures!

Nous traversons la ville de Metković, une cité de quelque 15 000 habitants, sise tout près de la frontière avec la Bosnie-Herzégovine, frontière que nous atteignons à 10 h 30. Notre chauffeur immobilise son autocar. Dino nous informe qu’il est possible qu’un agent frontalier de la Bosnie-Herzégovine monte dans le car pour vérifier nos passeports.

Drapeau de Bosnie-Herzégovine.

Photos ci-dessus : Voici le drapeau de la Bosnie-Herzégovine qui a été imposé par le Haut-représentant international le 4 février 1998. L’encyclopédie libre Wikipédia nous apprend que sa forme jaune et triangulaire représente la forme géographique du pays ainsi que les trois communautés principales (Bosniaques, Croates, Serbes). La couleur bleue et les étoiles sont inspirées du drapeau de l'Union européenne. Elles rappellent l'appartenance de la Bosnie-Herzégovine à l'Europe et au Conseil de l'Europe. Dino ajoute que nous verrons rarement le drapeau flotter au vent, les Bosniens ne l’ayant pas vraiment adopté. Pour eux, le drapeau en vigueur entre 1992 et 1998 est leur vrai étendard.

Le chauffeur descend de son véhicule pour aller à la rencontre des douaniers. Durant l’attente, notre guide nous apprend qu’il fait froid à Sarajevo! Il ajoute qu’il a même neigé récemment!

Finalement, un douanier monte dans notre véhicule et vérifie les passeports de chacun des membres du groupe. Satisfait de sa vérification, il descend du car et nous repartons à 10 h 50. Nous entrons alors dans la région de l’Herzégovine… où nous serons vraiment dépaysés!

Notre guide nous raconte qu’au IXe siècle, à l’époque médiévale, il y avait un duché dans cette région, le duché de Bosnie. Tout autour de ce duché, d’autres se sont formés. Puis, au XIVe siècle, le duché de Hum annexa celui de Bosnie et ceux l’entourant, pour ainsi devenir le duché le plus important de la région.

En 1463, les Turcs musulmans dominent presque toute la Bosnie… sauf le duché de Hum, qui a résisté aux Turcs pendant 10 ans alors qu’il était sous le commandement de l’Hertseg - le nom d’un duc en croate - Vukčić Kosača. C’est le nom de son titre qui fut donné à ce territoire, l’Herzégovine!

Finalement, les Turcs prirent entièrement le contrôle de l’Herzégovine en 1481.

À l’arrivée des Turcs en Bosnie-Herzégovine au XVe siècle, les populations slaves de Bosnie et d’Herzégovine, qui étaient catholiques orthodoxes, ont vu l’islam leur être imposés… par la force si l’on peut ainsi dire!

En fait, nous apprend Renéo Lukic dans son livre intitulé L’agonie yougoslave, « les Ottomans ne forçaient pas expressément les Slaves à se convertir, la noblesse bosniaque et la classe des propriétaires terriens devaient néanmoins choisir entre adopter l’islam et garder leurs possessions ou encore conserver leur propre foi et perdre tous leurs biens. »

Dino attire notre attention sur un panneau en bordure de route qui indique Medugorje! «C’est le plus important lieu de pèlerinage de cette partie de l’Europe, affirme-t-il. Il est fréquenté par quelque 2,2 millions de visiteurs par année, des pèlerins venus du monde entier. Les 24 et 25 juin 1981, la Vierge Marie serait apparue à cinq enfants du village de Bijakovići et leur aurait parlé! Depuis, il y aurait eu des milliers de guérisons… et une affluence incroyable de pèlerins! »

Počitelj : le moyen-âge et l’orient!
À 11 h 25, nous y allons d’un court arrêt dans le petit village de Počitelj. Notre guide nous confie que ce mot signifie « se reposer »!

Mosquée Hadji-Ali et son minaret, Počitelj, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : La mosquée Hadji-Ali et son minaret sur la colline de Počitelj.

C’est un endroit impressionnant, car au cœur des fortifications moyenâgeuses qui dominent une colline abrupte, nous retrouvons une grande mosquée et son très haut minaret! Le décor musulman tranche avec les paysages s’étant offerts à nos yeux depuis le début de notre périple en terre croate.

La mosquée que nous apercevons sur la colline se nomme Hadji-Ali. Elle a été construite en 1562 et 1563. Outre une école coranique, une madrasa, la ville de Počitelj abrite une importante colonie artistique.

Il fait beau, il n’y a pas de vent. Nous en profitons pour siroter un bon café sur une terrasse!

Il y a plusieurs personnes qui insistent pour que nous achetions toutes sortes de souvenirs qu’elles offrent aux touristes.

Les murailles de Počitelj, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Les murailles de la ville de Počitelj.

Les murailles de Počitelj, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Partout, des commerçants sont installés.

Les murailles de Počitelj, Bosnie-Herzégovine.

Les murailles de Počitelj, Bosnie-Herzégovine.

Photos ci-dessus : Une jeune vendeuse qui attend les clients, contrairement aux autres, qui elles harcellent les touristes!

Forteresse de Počitelj, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Une forteresse qui avait tout pour protéger la ville durant de nombreuses années. Pourtant, dès 1471, les Turcs ont tout de même réussi à s’emparer de Počitelj.

Nous repartons à 11 h 45. « Dans une quinzaine de minutes, nous serons à Mostar, la capitale de l’Herzégovine », nous confie Dino.

Mostar
« Il n’y a plus de Turcs à Mostar », note-t-il.

Nous apercevons d’immenses vignobles des deux côtés de la route.

Selon notre guide, Mostar est une ville de 200 000 habitants (Wikipédia précise plutôt 70 000 personnes). Elle a été très touchée lors de la dernière guerre (1992-1995). « Elle a été détruite à 80 %, laisse tomber Dino, incluant son célèbre pont qui, toutefois, a été reconstruit à l’identique depuis. Un travail réalisé en trois ans par des architectes français. »

Nous voyons beaucoup de détritus au bord de la route, ce qui n’était pas le cas en Croatie.

Nous passons devant un immense cimetière musulman où l’on peut voir tout plein de petites croix blanches.

À Mostar, la rivière Neretva sépare le quartier musulman de la vieille ville, qui elle est catholique.

Pont de Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : La première image de Mostar qui s’offre à nous est celle de son fameux pont…

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : …avec tout autour des mosquées et des minarets qui pointent vers le ciel.

Le pont de Mostar a été détruit par les forces croates le 9 novembre 1993 lors de la guerre de 1992-1995. Il a été reconstruit à l’identique de celui qui avait été érigé en 1566 selon les plans du grand architecte turc de l’époque, Mimar Hajrudin. Il mesure un peu moins de 29 mètres de long par 4,5 mètres de large. Il culmine à 21 mètres au-dessus de l’eau de la Neretva!

C’est une ville où les bâtiments sont construits en pierre. Des maisons détruites lors de la guerre sont restées dans leur état de décrépitude, d’autres ont été reconstruites.

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Maisons de pierres.

Nous descendons du car à 12 h 05 pour aller dîner. Tout près de l’endroit où se gare notre autocar, il y a une maison criblée de balles!

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Souvenir du passage des Serbes en 1993.

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Puis, tout à côté, un joli petit parc.

Nous marchons durant plusieurs minutes, puis nous entrons dans la vieille ville où nous traversons une sorte de souk.

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Les deux côtés de la rue sont bordés de petits commerces.

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : De multiples objets hétéroclites sont en vente!

Nous arrivons au restaurant qui se nomme : Konoba Stari Mlin.

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Le restaurant s’affiche ouvertement turc!

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Mais, nous sommes accueillis par une charmante hôtesse.

Nous descendons plusieurs marches en pierre pour arriver sur une terrasse à l’extérieur près d’une rivière qui se jette dans la Neretva.

Mostar, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Une petite rivière presque à sec borde le restaurant Konoba Stari Mlin.

C’est calme, peu venteux, mais il y a de mauvaises odeurs, comme si la petite rivière était un égout à ciel ouvert.

Il y a un minaret tout juste en face de nous. Nous entendons le muezzin faire l’appel à la prière à 13 heures. Déstabilisant!

On nous sert une assiette de viande crue avec fromage et pain et une côtelette de veau. Ce n’est pas très bon. Toutefois, le baklava servi pour dessert est délicieux.

Nous terminons le repas à 13 h 40.

Méli-mélo
En Croatie, contrairement au Monténégro, il n’y a pratiquement pas de plages de sable fin.

Les petits villages bordant la mer sur la côte dalmate ne vivent pratiquement que du tourisme. Rappelons que ce sont les Austros-Hongrois, qui les premiers ont développé le tourisme en Croatie, comme nous l’avons vu à Opatija.

Croates et Bosniens sont de racine slave et non illyrienne, car les Illyriens ont poursuivi leur route vers le sud pour devenir des Albanais.

En Bosnie, la monnaie est le « mark convertible », le Konvertibilna marka, dont le symbole est KM. À la chute de la Yougoslavie, la Bosnie-Herzégovine, ayant de bonnes relations avec les Allemands, a adopté la monnaie allemande, le Deutschemark. Toutefois, lorsque les Allemands sont passés à l’euro, le mark convertible a fait son apparition en Bosnie-Herzégovine. En octobre 2011, un euro équivalait à deux marks convertibles.

Au Monténégro, la monnaie officielle est l’euro, et ce, même si le pays ne fait pas partie de l’Union européenne.

Avant les années 1960, les gens sur la côte croate vivaient au pied des montagnes. Mais, en 1960, la Croatie subit un tremblement de terre. Le maréchal Tito autorisa alors la construction de maison en bordure de mer.

Après l’éclatement de la Yougoslavie, la Croatie et la Slovénie se sont développées plus rapidement que la Bosnie-Herzégovine et la Serbie.

En 1970, une autoroute de 1000 km reliant l’Italie, la Slovénie, la Croatie, le Monténégro à l’Albanie a été construite. Cette route côtière est surnommée « La magistrale Adriatique ». Elle est tortueuse et offre le plus souvent une vue sur la mer et les îles.

La Croatie compte plus de 1 000 km d’autoroute, dont la majorité a été construite ces dernières années, alors qu’en Bosnie, il n’y a que 42 km d’autoroute.

La langue serbo-croate est pratiquement commune à tous les pays de l’ex-Yougoslavie. Toutefois, il existe quelques différences dans chacune des langues serbe, croate, bosnienne et monténégrine, si bien que chacune d’elles est officielle dans son pays respectif.

La langue serbe utilise un alphabet cyrillique. Les grands pays de religion orthodoxe, comme la Russie et la Grèce, ont adopté cet alphabet au Ve siècle pour se différencier de l’empire occidental!

En Bosnie-Herzégovine, les alphabets latin et cyrillique sont utilisés.

Les habitants de la Bosnie-Herzégovine préfèrent, dans une grande majorité, une eau-de-vie locale faite de prune au vin.

La Bosnie-Herzégovine a 900 km de frontière avec la Croatie.

À suivre
La visite de Mostar avec une comédienne pour guide!

Mosquée et minaret, Počitelj, Bosnie-Herzégovine.

Photo ci-dessus : Lors d’une visite d’une maison typiquement ottomane, la maison Muslibegovića Kuća, notre guide locale, Almira, native de Mostar, a joué le rôle de l’épouse d’un pacha!

Bibliographie
Encyclopédie libre Wikipédia, Croatie, Istrie, Opatija, Poreč, Rovinj, Dalmatie, Pag, Zadar, Trogir, Šibenik, Split, Hvar, Bosnie-Herzégovine, Počitelj, Mostar et une foule d’autres pages;

Atlas en fiches (La Croatie, l’Istrie, l’économie de la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo, l’économie de la Bosnie-Herzégovine) , Éditions Atlas, 2008;

Bosnie-Herzégovine, Turistička Naklada D.O.O. Zagreb, 2008, 160 pages;

Croatie, merveille de l’Adriatique, Éditions Minerva, 2004, 128 pages;

Dalmatie, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2008, 156 pages;

Guide Voir, Croatie, Éditions Libre Expression, 2008, 296 pages;

L’agonie yougoslave (1986-2003), Renéo Lukic, Les presses de l’Université Laval, 2003, 613 pages;

Le croate pour les touristes, Extrade, 2007, 159 pages;

L’Istrie, Turistička Naklada D.O.O. Zagreb, 2007, 128 pages;

Lonely planet, Croatie, Lonely Planet Publication, 2011, 352 pages;

Patrimoine mondial de l’UNESCO , Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.

Venir au monde, Margaret Mazzantini, Robert Laffont, 2010, 460 pages.

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  1. C’est toujours aussi intéressant de vous suivre.

    Tous ces détails certifient votre perfectionniste :photos et textes à l,appui.

    Un énorme remerciement à vous deux pour nous faire revivre un si beau voyage.

  2. J’apprécie tous les commentaires que vous avez laissé sur votre voyage. Nous visitons bientôt la Bosnie et vos descriptions nous permettent de mieux organiser notre voyage.

    Merci encore et continuez!

  3. Bonjour,
    j ai essaye d Dumoulié André
    8 octobre 2015

    bonjour ;
    j’habite la France et j’aimerais passer quelques jours à Mostar …
    comment organiser cela ???
    Merci pour votre réponse
    envoyer la reponse mais mon e mial na pas ete acceptee.
    Almira guide de Mostar

  4. Bonjour,
    pour venir a Mostar avec plaisir je suis a votre disposition. Combien jours vous voulez rester?
    Comment vous venez(en avion ou Sarajevo, Dubrovnik, Split) pour prepare votre projet de voyage j ai besoin contacte avec vous.
    Cordialement,
    ALMIRA

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