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Le musée archéologique de Split et la forteresse de Klis!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 14e d'une série de reportages relatifs à une longue balade en Croatie, à laquelle se sont greffées de trop courtes incursions en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro, le tout réalisé à l’automne 2011.

La forteresse de Klis, Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Split, Klis, Split, Dalmatie centrale, Croatie, lundi 10 octobre 2011 –Cette première journée de notre deuxième semaine en Croatie sera plutôt tranquille. En fait seule la matinée est consacrée à des visites culturelles. Le reste de la journée est libre. D’entrée de jeu, nous visiterons le Musée archéologique de Split. Une visite-éclair d’une heure et des poussières, toute privée, car en effet nous sommes les seuls visiteurs du musée, où nous verrons toutefois de magnifiques sarcophages. Suivra l’ascension, au grand vent de la bura, de la route de la forteresse de Klis, elle qui domine la vallée et la ville de Split. Puis, un peu de magasinage et une superbe promenade en bord de mer!

Photo ci-dessus : Aujourd’hui, c’est le drapeau croate qui flotte au sommet de la forteresse de Klis, elle qui a été aux mains des Turcs durant pas moins de 111 ans de 1537 à 1648.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Étant donné notre retour à l’hôtel aux environs de 23 heures hier soir, il était agréable ce matin de dormir jusqu’à 7 h 00. Un programme de visites assez léger pour aujourd’hui et la proximité de notre première destination, celle du Musée archéologique de Split, nous auront permis cette toute relative grasse matinée!

Le soleil brille de tous ses feux encore ce matin, mais c’est toujours venteux.

Nous quittons l’Hôtel Président à pied à 8 h 45 à destination du Musée archéologique, là où nous verrons de nombreux objets provenant des fouilles du site de l’ancienne ville romaine de Salona. Le musée est situé à peine à dix minutes de marche de notre hôtel.

C’est le plus ancien musée du sud-est de l’Europe, il date de 1820. Bien qu’il présente des objets se rapportant aux Illyriens, aux Grecs et aux Romains, ainsi que divers artefacts provenant du Moyen-Âge, le musée se consacre en grande partie à Salona.

L’endroit est propriété de la ville de Split et a été rénové entre 1996 et 2000.

Le Musée archéologique
En arrivant sur le site du musée, nous voyons un buste de Frane Bulić, cet archéologue dont nous a longuement entretenus notre guide locale Ivana lors de la visite du site archéologique de Salona.

Buste de Frane Bulić, Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : C’est un prêtre catholique, le père Frane Bulić, (1846-1934), archéologue et historien qui consacra 50 années de sa vie aux fouilles archéologiques de Salona, qui prit la direction du musée archéologique de Split dès 1884.

La galerie extérieure offre une belle exposition lapidaire, c’est-à-dire dont plusieurs pièces affichent des inscriptions sur la pierre. Il y a une belle collection de monuments funéraires datant du premier siècle, plusieurs colonnes et de nombreux sarcophages qui sont très bien conservés.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photos ci-dessus : Voici un des sarcophages romains datant du IIIe siècle qui a été retrouvé dans la nécropole de Manastirine à Salona. Sur le bas-relief, nous pouvons voir une représentation du mythe d’Hippolyte et de Phèdre. Sur la gauche, Phèdre est entourée de ses servantes, au centre, Hippolyte reçoit une lettre d'amour de sa belle-mère Phèdre, tandis qu’à droite, on peut voir Thésée… le père d’Hippolyte et l’époux de Phèdre.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Cet autre sarcophage retrouvé à Salona aurait été confectionné entre 337 et 361 de notre ère. Le relief représente une figure féminine coiffée d'une couronne qui forme en fait les murs de la ville de Salona. Dans sa main droite, la figurine tient un drapeau portant le nom abrégé MIVSF qui signifie le nom romain de la ville, soit Martia Iulia Salona Valeria Félix. Il s’agirait d’une représentation de la patronne de la ville de Salona.

Nous continuons notre tour de la galerie extérieure où s’alignent des monuments, des statues et d’autres sarcophages. « L’un deux, nous mentionne notre guide, n’était pas ouvert lorsqu’il a été trouvé. Il y avait des bijoux avec les ossements. »

Tout au fond, il y a une autre pièce présentant de nombreuses amphores de différentes grosseurs.

Nous entrons dans le musée à 9 h 20. Il y a une belle mosaïque au mur dans le hall représentant Apollon. Elle a été retrouvée tout entière. C’est la mieux conservée de toutes les mosaïques de cette époque.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Une mosaïque représentant Apollon.

Nous entrons dans une salle d’objets datant de la préhistoire. Puis, dans une autre témoignant de la présence de la civilisation grecque.

Il y a de beaux bijoux, des objets pharmaceutiques, des miroirs, des jeux de dés, des accessoires pour les cheveux, des pièces de monnaie, des objets servant à la cuisine et plusieurs fioles en verre fin très bien conservées. Nous voyons d’autres contenants un peu plus gros servant d’urne funéraire.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Un casque de guerrier gréco-illyrien datant du quatrième siècle avant Jésus-Christ.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Des bijoux.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Cette pierre tombale retrouvée également à Salona serait celle d’un jeune nommé Aurèle Aurélien qui est décédé à l'âge de neuf ans, comme en témoigne l'inscription gravée sur la stèle.

Nous sortons à 9 h 45 et poursuivons la visite dans la cour où il y a d’autres monuments.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Cette superbe mosaïque orne un des murs extérieurs du musée archéologique de Split.

Nous voyons un autre superbe sarcophage, bien sculpté et bien conservé représentant un couple avec de nombreux enfants.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Sur ce sarcophage, la partie avant est décorée de représentations israélites. On voit Moïse au centre montrant le chemin à son peuple. On voit également le naufrage du Pharaon et de son armée.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photos ci-dessus : Le bas-relief de ce sarcophage, qui est divisé en trois sections, présente au centre le bon pasteur qui porte une brebis sur ses épaules; à gauche, on peut voir une femme avec un enfant qui est entourée d’autres personnes; tandis qu’à droite un homme qui semble s’adresser à un groupe.

Finalement, nous voyons une grosse pierre en porphyre qui a été trouvée à l’intérieur du palais de Dioclétien, tout à côté de la cathédrale et qui vraisemblablement provenait de son sarcophage.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Musée archéologique de Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photos ci-dessus : Une colonne surmontée d’un aigle se dresse tout à côté de l’édifice du musée.

Nous terminons la visite à 10 heures et revenons à pied à l’hôtel où nous attend notre chauffeur.

Nous remontons à notre chambre, et ce, pour nous habiller plus chaudement, car nous allons maintenant grimper sur la colline de Klis, un mot qui signifie clé.

Nous repartons en car à 10 h 25.

La forteresse de Klis
Sur notre route, Ivana attire notre attention sur des grenadiers sur le bord du chemin où abondent des fruits qui semblent bien mûrs.

L’autocar monte sur une petite route dans la montagne.

Nous arrivons à la forteresse à 10 h 50.

Il y a trois portes d’entrée. Nous entrons par la porte principale, une porte vénitienne restaurée par les Autrichiens en 1820. Nous poursuivons l’ascension à pied. Nous avons une magnifique vue sur la ville de Split et les îles au loin.

Vue de la forteresse de Klis, Dalmatie centrale, Croatie.

 Vue de la forteresse de Klis, Dalmatie centrale, Croatie.

Photos ci-dessus : Vue du chemin menant à la forteresse de Klis.

Les Vénitiens ont régné sur la forteresse de Klis jusqu’en 1537, alors que les Turcs s’emparèrent de la forteresse. Mais, l’Empire ottoman s’est arrêté ici. Il n’a jamais été plus au sud.

Forteresse de Klis, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Le chemin qui nous mène vers le sommet de la forteresse

Forteresse de Klis, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Le vent est froid, les voyageurs ont mis leur capuchon! (Photo courtoisie d’un membre du groupe)

Forteresse de Klis, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Il faut faire preuve de prudence en montant.

Nous voyons un vieux canon pointé sur la vallée.

Au sommet, il y a une petite église. Elle est dédiée à Saint-Guy. Durant la période turque, celle-ci a été transformée en mosquée. Mais, depuis elle est redevenue une église catholique.

Nous entrons dans ce lieu de prière redevenu catholique en 1743.

Elle est très petite. Des rénovations sont en cours. Dans un coin, il reste trois marches, des marches par où on accédait au minaret… du temps de la mosquée.

Église Saint-Guy, Forteresse de Klis, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Intérieur de la petite église Saint-Guy.

Durant l’été, il y a un festival de chants a cappella à cet endroit.

Nous sortons de l’église et redescendons vers le car. Il nous semble que le vent de la bura souffle encore plus fort qu’hier!

En 1937, une grosse plaque a été apposée sur un rocher. Elle souligne le 400e anniversaire de la lutte pour défendre le christianisme.

Quartier libre
Nous repartons en direction de l’hôtel à 11 h 45 et y arrivons une trentaine de minutes plus tard. Nous avons quartier libre pour le reste de la journée.

Nous en profitons pour nous promener dans les petites rues de la vieille ville de Klis et pour courir les magasins achetant au passage quelques souvenirs pour nos petits-enfants.

Nous soupons au restaurant «L’Appétit » avec un couple du groupe. Soirée agréable, mais où la nourriture était plutôt ordinaire.

Agréable souper avec un couple du groupe, Split, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Agréable souper avec un couple du groupe.

Nous terminons la soirée en nous promenant en amoureux sur le bord de la mer, là où le vent était tombé.

Méli-mélo
En Croatie, l’enseignement primaire est obligatoire et dure huit ans. Cette période est divisée en deux cycles de quatre ans. .

Tous les enfants ayant six ans révolus au 1er avril commencent le primaire au mois de septembre qui suit.

Au cycle secondaire l’étudiant a le choix entre : le lycée (4 ans), les écoles artistiques, techniques, ou apparentées (4 ans), les écoles professionnelles (3 ans) ou les écoles de métiers (1 ou 2 ans).

Donc, dès l’âge de 14 ans, les enfants doivent déjà choisir la carrière qu’ils souhaitent embrasser et le lycée où ils vont poursuivre leurs études.

Évidemment, pour l’acceptation au lycée les résultats scolaires sont tenus en compte. Ce sont les meilleurs étudiants qui sont sélectionnés.

Selon notre guide locale, il est beaucoup trop tôt à cet âge pour réaliser de tels choix.

Après le lycée, les étudiants se dédiant à des études universitaires devront passer d’autres tests pour entrer à l’université.

À suivre
Petite croisière sur la mer Adriatique en direction de l’île de Hvar!

Île de Hvar, Dalmatie centrale, Croatie.

Photo ci-dessus : Une des petites ruelles de la ville de Hvar qui mènent à la mer!

Bibliographie
Encyclopédie libre Wikipédia, Croatie, Istrie, Opatija, Poreč, Rovinj, Dalmatie, Pag, Zadar, Trogir, Šibenik, Split et une foule d’autres pages;

Atlas en fiches (La Croatie, l’Istrie, l’économie de la Croatie) , Éditions Atlas, 2008;

Croatie, merveille de l’Adriatique, Éditions Minerva, 2004, 128 pages;

Dalmatie, Histoire, culture, patrimoine artistique, Forum, Zadar, 2008, 156 pages;

Guide Voir, Croatie, Éditions Libre Expression, 2008, 296 pages;

L’agonie yougoslave (1986-2003), Renéo Lukic, Les presses de l’Université Laval, 2003, 613 pages;

Le croate pour les touristes, Extrade, 2007, 159 pages;

L’Istrie, Turistička Naklada D.O.O., 2007, 128 pages;

Lonely planet, Croatie, Lonely Planet Publication, 2011, 352 pages;

Patrimoine mondial de l’UNESCO , Éditions UNESCO, 2009, 832 pages.

Commentaires (0) Trackbacks (0)
  1. On ne se lasse pas de lire vos récits toujours si intéressants.
    Merci pour ce travail gigantesque.

  2. J’aime toujours tes photos. Je regarde la précision des mosaïques entre autres et tout ce qu’on peut déceler même sur une petite photo. Et cet oeil du photographe.

    Et que dire de ce « découpage » dans la montée vers la forteresse.

  3. J’avais déjà bp apprécié vos photos de Campanie. Elles m’avaient donné envie d’y retourner, chose faite. Bravo encore pour celles-ci qui donnent envie d’y courir ; merci de nous les faire partager.

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