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En route pour le parc national des lacs de Plitvice!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 5e d'une série de reportages relatifs à une longue balade en Croatie, à laquelle se sont greffées de trop courtes incursions en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro, le tout réalisé à l’automne 2011.

Les superbes cascades de Rastoke, Croatie.

Opatija, Rastoke, Plitvice, Croatie, mercredi 5 octobre 2011 – Matinée de route aujourd’hui. Le trajet fournira l’occasion à notre guide locale en Istrie de nous raconter son pays et de nous introduire à son histoire récente. Puis, un petit arrêt en bordure de route nous offrira un avant-goût des incroyables paysages qui nous attendent au parc national des lacs de Plitvice en après-midi!

Photo ci-dessus : Sur la route nous menant d’Opatija à Plitvice, un petit arrêt aux portes du village de Rastoke nous permet d’admirer, du bord de la route, de magnifiques cascades! Un avant-goût de celles des lacs de Plitvice.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Le réveil a sonné dès potron-minet ce matin. En fait, il était 6 heures! Nous devons quitter Opatija tôt, car nous avons quelques heures de route à effectuer pour nous rendre au parc national des lacs de Plitvice, et ce, même si la distance à parcourir n’est que de 115 kilomètres.

Tout comme hier, les dames du groupe ont reçu une belle rose lors du petit déjeuner.

Comme prévu, notre autocar s’élance sur le bitume dès 8 heures. Notre guide locale en Istrie, Ljerka, est avec nous. Notre trajet pour Plitvice nous mènera aux portes de la Bosnie-Herzégovine.

Dès le départ nous empruntons une route panoramique qui longe la baie de Kvarner. Malgré l’heure matinale, de jeunes gens filent déjà à toute allure… en planche à voile sur les eaux bleutées de la baie!

Les météorologues prévoient une autre belle journée aujourd’hui dans le nord de la Croatie… ensoleillé, avec un maximum de 19 degrés Celsius. « Mais, précise notre guide, dans le parc des lacs de Plitvice, c’est toujours un peu plus chaud, de sorte que selon moi, le mercure devrait grimper aux environs de 23 à 25 degrés! » Et elle ajoute que c’est une température idéale pour une telle visite.

Nous apercevons, nichée sur une colline près de la mer, la forteresse de Trsat.

Forteresse de Trsat, Rijeka, Croatie.

Photo ci-dessus : La forteresse de Trsat qui a été construite au XIIIe siècle. (Photo provenant d’Internet)

Tout au long du trajet, Ljerka se laisse aller à raconter son pays… où devrait-on dire ses pays!

Elle mentionne que la plupart des familles istriotes ont des racines pour le moins disparates! Elle donne l’exemple de sa propre famille : « Ma fille, qui a vu le jour à Pula récemment, est née Croate. Personnellement, je suis née yougoslave dans la même ville de Pula en 1974. Mon père, né lui aussi à Pula quelques années avant le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, est née Italien et finalement son père, mon grand-père, a vu le jour à Pula au début du siècle… alors que l’Istrie était sous l’égide de l’empire austro-hongrois! » Ouf!

Puis, elle parle du pays où elle est née. « Mon pays de naissance, la Yougoslavie était en fait très similaire à l’Union européenne actuelle, mais en plus petite. Tout comme l’Europe, nous avions une monnaie commune, le dinar yougoslave. Notre capitale était Belgrade, elle qui aujourd’hui est la capitale de la Serbie. »

« Les six républiques composant la Yougoslavie d’alors, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Serbie et la Macédoine, remettaient des sommes d’argent importantes provenant des impôts au gouvernement central, qui lui, les redistribuait selon les priorités du moment. »

Puis, se faisant nostalgique, elle parle de l’homme fort de son pays. « En 1946, lorsque la Yougoslavie se donna une nouvelle constitution, en fait une copie de celle de l'URSS, elle consacre alors le pouvoir de celui qui la dirigera d’une main ferme jusqu’à sa mort en 1980, le maréchal Tito. »

Ce dernier était moitié croate, moitié slovène. « Croate de son père et Slovène de sa mère », nous ajoute Ljerka.

« Tito, nous précise-t-elle, avait très bien compris les dangers de la guerre froide entre la Russie et les États-Unis. Il a alors décidé de prendre ses distances de l’URSS, et ce, en appliquant un communisme différent de celui des autres Républiques socialistes. »

« La sécurité sociale de cette époque était bien meilleure que celle d’aujourd’hui », affirme-t-elle!

« En 1991, quand la Croatie et la Slovénie se déclarèrent “États indépendants et souverains”, Slobodan Milošević, alors président de la Serbie, fut pour le moins contrarié à l’idée d’indépendance des deux républiques, lui qui rêvait d’un grand pays serbe… et sa réponse à cette situation fut la guerre! »

Fin de la parenthèse historique!

Après une courte période de silence, Ljerka nous annonce que la seule source de pollution ici, en Istrie, est celle provenant des véhicules automobiles, car il y a très peu d’activités industrielles.

« Le tourisme est le moteur économique de la région », enchaîne-t-elle. « D’ailleurs, il y a 30 % de chômeurs durant la “saison morte” des voyageurs. »

Outre le tourisme, l’agriculture est une source importante de travail pour les Istriotes. « La terre est très sablonneuse et elle est de bonne qualité pour la culture des choux et des pommes de terre. »

Malgré que le pays affiche un taux de natalité négatif, la famille est une institution importante pour les Croates. « Malgré les contraintes de la vie moderne, nous tentons tous d’au moins prendre le souper en famille. »

« Je mentionne le souper, car il est pratiquement impossible de dîner en famille. Tant à l’école qu’au travail, les pauses pour le lunch sont très courtes. À l’école, qui occupe les jeunes du lundi au vendredi de 8 à 14 ou 15 heures, la pause dîner n’est que de 20 minutes. Dans les bureaux, qui sont ouverts de 7 à 15 heures, la période du lunch est de 30 minutes! »

« Toutefois, nous reprenons le temps perdu lors des vacances annuelles, qui sont, chez nous, particulièrement généreuses. Les vacances scolaires vont du 15 juin au premier lundi de septembre. Et ce, en plus des deux semaines de congés de la période des fêtes de fin d’année et de la semaine de congé à Pâques. Quant aux travailleurs, ils bénéficient d’un mois de vacances annuelles. »

À 9 heures 30, nous y allons d’un petit arrêt technique d’une quinzaine de minutes. Nous repartons à 9 heures 45 et plutôt que de reprendre la voie rapide, notre chauffeur prend la direction du sud sur une route secondaire.

Nous traversons la ville de Karlovac, une ville au confluent de quatre rivières. Il y a des traces de balles sur les murs de certains bâtiments de la ville. Ici la guerre a fait rage.

« Au moment de la déclaration d’indépendance, en 1991, il y avait stationnée ici une forte concentration de soldats de l’armée yougoslave », se rappelle Ljerka. D’ailleurs, il y a encore plusieurs machines de guerre dans les champs. Notre guide mentionne qu’un musée de la guerre pourrait bien ouvrir ses portes bientôt.

Karlovac, Croatie.

Karlovac, Croatie.

Karlovac, Croatie.

Photos ci-dessus : Un éventuel musée de la guerre à Karlovac compterait déjà des artéfacts particulièrement intéressants!

Un aperçu du panorama des lacs de Plitvice
Après un trajet d’à peine une quinzaine de minutes, le chauffeur immobilise son véhicule en bordure de la route. Il y a ici un petit village, nommé Rastoke, où nous pouvons admirer des cascades bien semblables à celles que nous verrons en après-midi dans le parc national des lacs de Plitvice… mais, en plus petit.

Toutefois, avant la pause photos, notre accompagnatrice de Voyages Lambert, Johanne Duhamel, et le chauffeur installent sur une petite table de pique-nique quelques verres et deux bouteilles de grappa provenant de la production personnelle du chauffeur… pour une dégustation. Il y a une bouteille de grappa aromatisée aux noix et une autre parfaitement pure. C’est excessivement fort… surtout qu’il n’est que 10 heures du matin!

Pause grappa, Rastoke, Croatie.

Photo ci-dessus : Un petit apéro avant de s’émerveiller devant la nature!

Après une rasade de ce liquide de feu nommé grappa, je file vers les cascades. C’est vraiment très beau. Malheureusement, nous sommes directement face au soleil. Mais malgré tout, en tentant autant que possible d’utiliser arbres et arbustes comme pare-soleil, je m’en tire avec quelques belles photos.

Cascades de Rastoke, Croatie.

Cascades de Rastoke, Croatie.

Cascades de Rastoke, Croatie.

Cascades de Rastoke, Croatie.

Cascades de Rastoke, Croatie.

Cascades de Rastoke, Croatie.

Cascades de Rastoke, Croatie.

Cascades de Rastoke, Croatie.

Cascades de Rastoke, Croatie.

Photos ci-dessus : Les superbes cascades de Rastoke… toutes en bordure de la route!

Les cascades proviennent, tout comme aux lacs de Plitvice, de la présence d’un sol composé de pierres karstiques et au fait qu’ici deux rivières se rencontrent, la rivière Slunjčica et la rivière Korana. Cette dernière prend d’ailleurs naissance dans un des lacs de Plitvice.

Nous remontons dans le car à 10 h 20.

Rastoke, Croatie.

Photo ci-dessus : Céline remonte dans notre superbe autocar.

Après une autre heure et demie de route, nous arrivons sur le site du parc national. Nous nous dirigeons vers le restaurant du site où on nous attend pour midi!

On nous sert une soupe, des côtelettes de porc accompagnées de saucisses, des pommes de terre, un plat de risotto aux légumes et…, vous l’aurez certes deviné, un strudel aux pommes, le seul dessert qui nous a été servi en Croatie jusqu’à présent. Un dîner pour le moins copieux!

Nous sortons du resto à 13 heures, fin prêts pour une longue randonnée pédestre au cœur du parc.

Méli-mélo
Tout au long du trajet, notre guide nous a fourni une foule de renseignements très intéressants quant à son pays.

La Croatie a une superficie de 85 000 km carrés, dont 53 000 km carrés de côtes.

Le pays compte 1,187 îles, en fait 698 îles et 389 îlots! Il y a également 78 récifs. Toutefois, seulement 47 des îles sont habitées.

La ville de Pazin est le centre administratif de l’Istrie, tandis que Zadar est la capitale de la Dalmatie du Nord, que Split est la capitale de la Dalmatie centrale et que Dubrovnik est celle de la Dalmatie du Sud.

Les Dalmates sont reconnus pour leur beauté et pour être grands physiquement. D’ailleurs, ils font de très bons sportifs.

Dans le nord du pays, les gens sont plus réservés, tandis qu’au sud, ils sont plus ouverts et plus décontractés.

Les spécialités culinaires de l’Istrie sont les cuisses de grenouille et le cochon de lait grillé à la broche.

Ici, la chasse et la randonnée en montagne sont très populaires chez les touristes.

Les Croates sont presque exclusivement catholiques, les Serbes sont orthodoxes, tandis qu’en Bosnie-Herzégovine les musulmans sont de l’ordre de 45 % de la population et qu'il y a 36 % d’orthodoxes, tout comme 15 % de catholiques romains.

La langue croate est particulièrement difficile à apprendre en raison des sept déclinaisons (nominatif, génitif, datif, accusatif, vocatif, instrumental et locatif) qu’elle possède. Notre guide nous précise que : « C’est impossible pour un étranger de toutes les connaître. »

Quelques mots de croate
Voici dix autres mots pouvant être fort utiles pour entreprendre une conversation :

Je: Ja

Tu: Ti

Nous: Mi

Quoi: Sto

: Gdje

Quand: Kad

Comment: Kako

Quelle distance: Kako daleko

Ici: Tu

Là-bas: Tamo

À suivre
Une splendide excursion sur le site des lacs de Plitvice!

Rastoke, Croatie.

Photo ci-dessus : Des paysages d’une exceptionnelle beauté qui se succèdent les uns après les autres! Époustouflant!

Bibliographie
Encyclopédie libre Wikipédia, Croatie, Istrie, Opatija, Poreč, Rovinj et une foule d’autres pages;

Atlas en fiches (La Croatie, l’Istrie) , Éditions Atlas, 2008;

Croatie, merveille de l’Adriatique, Éditions Minerva, 2004, 128 pages;

Guide Voir, Croatie, Éditions Libre Expression, 2008, 296 pages;

Lonely planet, Croatie, Lonely Planet Publication, 2011, 352 pages;

Le croate pour les touristes, Extrade, 2007, 159 pages;

L’Istrie, Turistička Naklada D.O.O., 2007, 128 pages.

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  1. Merveilleux comme reportage. Je commence à lire sur la Croatie, et je ne suis pas encore certaine si je ferai un voyage organisé ou si je le ferai d’une façon indépendante. Je suis qu’au début de mes recherches d’informations. Questions: combien de temps avez-vous eu pour vous promener dans le site des lacs? Est-ce long à visiter? Ma priorité c’est de voir cette belle région mais j’aimerais prendre mon temps et faire de la photo relaxe. Merci beaucoup,

    Lise de St-Lambert (Québec)

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