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« J’ai savouré chaque moment en Arizona » – Martin

Revue de presse

Propos de Russell Martin recueillis par Nicolas Dupont, RDS.CA, le 18 juillet 2011

Russell Martin Fertile en émotions. Voilà la meilleure façon que je trouve pour vous décrire comment j’ai vécu ma plus récente présence au match des étoiles.

Photo ci-dessus : Russell Martin pose ici avec son grand copain Ivan Naccarata, son père Russell Martin senior, son ex-gérant chez les Dodgers Joe Torre et un ami de longue date Hughe Appleby.

Bon, je vous entends déjà réagir. Vous allez me dire qu’on ne m’a pas utilisé. Je sais, c’est décevant. Cependant, ça ne veut pas dire que je n’ai pas savouré chaque moment de cette troisième présence à cette classique annuelle. Au contraire, je l’ai simplement vécue autrement.

Tout d’abord, j’aimerais expliquer que si je n'ai pas joué, c'est que j'ai voulu faire vivre un moment spécial à Matt Wieters, pour qui il s’agissait d’un premier match d’étoiles en carrière. En effet, je lui ai volontairement laissé toute la place à partir de la 6e manche parce que je désirais faire en sorte que le jeune receveur des Orioles profite pleinement de cette chance. On ne sait jamais si on aura l’opportunité de revivre, un jour, un tel match : c’était donc important pour moi de le laisser se mouiller comme il faut. Je suis certain qu’il en est reconnaissant aujourd’hui. Néanmoins, je croyais obtenir une présence comme frappeur suppléant en neuvième manche, mais le gérant de l'Américaine Ron Washington a décidé de ne pas faire appel à mes services. C'était son choix et ce n'est pas plus grave que ça.

Cette situation m'a permis de me rappeler d'autres moments qui resteront longtemps gravés dans ma mémoire. Évidemment, je ne peux pas passer sous silence le concours de circuits du lundi, remporté de façon dramatique par mon coéquipier et bon ami Robinson Cano. Avec l’aide de son père Jose, qui lui servait de lanceur, Cano est parvenu à vaincre le puissant cogneur des Red Sox Adrian Gonzalez, 12-11 en finale. Cette victoire a mené à un beau moment, alors que Robinson est allé serrer son père dans ses bras. De voir ces deux hommes enlacés et de voir la fierté dans le visage de Monsieur Cano a été très inspirant pour tout le monde. Ça m’a quelque peu rappelé le moment où mon père est venu interpréter au saxophone l’hymne national américain au Dodger Stadium.

De mon côté, j’ai eu mon rôle primordial (!) à jouer dans cette victoire de Robinson Cano. En effet, j’étais chargé de lui amener de quoi se désaltérer lorsqu'il en ressentait le besoin. Je considère d’ailleurs que j’ai effectué mon travail de manière admirable. Bref, j’ai adoré l’ambiance dans laquelle nous nous trouvions. Avec Curtis Granderson, nous encouragions au maximum notre joueur de deuxième but et ç’a porté fruit.

Je dois avouer que ce fut un honneur de me retrouver à nouveau entouré des meilleurs joueurs de baseball au monde. D’ailleurs, je fais une parenthèse ici pour remercier tous mes partisans au Québec, qui ont pris le temps d’aller voter sur le site du baseball majeur depuis le début de la saison. Votre appui m’a beaucoup touché. Alex Avila m’aura finalement coiffé au fil d’arrivée, mais il faut dire que le receveur des Tigers méritait amplement d’amorcer le match à titre de receveur partant. Je ne ressens donc aucune amertume par rapport au résultat final du vote populaire.

Russell Martin

Photo ci-dessus : Russell Martin félicite son coéquipier Robinson Cano qui vient de remporter le concours de coups de circuit des ligues majeures.

J’ai donc été sélectionné par les joueurs, ce qui s’avère être un bel accomplissement. Surtout que depuis deux saisons, j’ai vécu mon lot de moments difficiles. Heureusement, j’ai été en mesure de me relever et j’en ressens beaucoup de fierté. L’apprentissage s’est fait à la dure, mais je sais maintenant qu’il ne faut en aucun temps baisser les bras, notamment lorsqu’une blessure survient. Il faut prendre les choses avec philosophie, surmonter les épreuves et avoir un objectif bien précis dans l’esprit. Le fait d’être de retour au match des étoiles m’a prouvé qu’en travaillant d’arrache-pied, tout est possible.

Un beau moment pour mon entourage
Ce match des étoiles a également été spécial pour moi, car mon cercle d’amis proches était présent à Phoenix. Tout d’abord, il y avait Ivan Naccarata – mon bras droit dans la vie de tous les jours – qui a pris l’avion avec moi à partir de New York. Quant à lui, Hughes Appleby – mon ami qui confectionne mes vestons – nous a rejoints là-bas, lui qui partait de Montréal.

Ils ont eux aussi grandement apprécié le concours de circuits. Toutefois, c'est lorsque je leur ai fait signe de me rejoindre sur le terrain afin de prendre des photos, que j'ai vu l'illumination dans leurs visages. Vous auriez dû voir leurs sourires. C'est un plaisir inestimable que celui de voir mes amis apprécier autant ce qui se passait. Ça m’a rendu heureux.

Mon père était également de la partie. J’ai donc passé du temps de qualité avec les gens que j’aime le plus au monde soit ma famille, mes meilleurs amis et mes coéquipiers avec les Yankees.

Retrouver de vieux amis
Comme si ce n’était pas assez, j’ai eu l’opportunité de renouer avec Andre Ethier et Matt Kemp, deux de mes anciens coéquipiers de l'époque des Dodgers. Malgré le fait que j’ai quitté Los Angeles, je me suis efforcé de garder contact avec ces joueurs que je considère toujours comme de bons amis.

C’est toujours plaisant de se conter des épisodes de notre vie quotidienne, ce qui se passe dans nos vies. Kemp et Ethier sont devenus des joueurs élites au baseball majeur et ça ne me surprend guère. J’ai toujours cru en eux; je savais qu’ils étaient extrêmement talentueux. Je leur souhaite évidemment la meilleure des chances pour le reste de la saison.

Puis, une surprise m’attendait à Phoenix alors que j’ai croisé mon ancien gérant du Chipola junior College, endroit où j'ai fait mes classes. Le passage dans cette école, située à Marianna en Floride, a été marquant pour ma carrière. Et mon gérant de l'époque, il m’a aidé à devenir le joueur que je suis aujourd’hui.

Comment va la santé?
Dernièrement, j’ai connu des périodes creuses, surtout au niveau de ma moyenne au bâton. Loin de moi l’idée de chercher des excuses pour cette mauvaise passe, je dois vous dire que des raideurs au dos m’ont empêché de performer au sommet de ma forme. Cette vilaine blessure m’a d’ailleurs empêché de jouer pendant près d’une semaine.

De plus, un orteil du pied gauche me faisait toujours souffrir (je vous parlais dans une chronique antérieure). Il m’était donc difficile de bien planter mon pied dans le sol lors de mes présences au bâton. Mon momentum du début de saison a ainsi été ralenti, à mon grand désarroi évidemment.

Or, je suis heureux de vous annoncer que ces blessures sont derrière moi. Le petit congé de quatre jours m’a fait le plus grand bien et je me sens pratiquement aussi bien qu’au début de la saison. Il s’agit d’une bonne nouvelle, car j’ai l’intention d’entamer la deuxième moitié de saison sur de bonnes bases afin de permettre aux Yankees de remporter le titre de la division Est de l’Américaine. Je suis le genre de joueur qui aime jouer chaque jour et j’espère être en mesure de fournir un apport quotidien à mon équipe… comme je le faisais si bien en début de saison.

Sinon, mon focus demeure le même qu’au jour 1. Je veux demeurer en santé, contrôler de la meilleure façon possible mon personnel de lanceurs et empêcher les vols de buts des joueurs adverses. Tout ça dans l'objectif de remporter la Série mondiale au bout de la ligne.

Une bonne nouvelle pour le baseball au Québec
En terminant, comme je le mentionnais lors de la plus récente de mes chroniques, j’ai une excellente nouvelle à annoncer concernant le baseball au Québec.

Depuis plusieurs années, mon meilleur ami Ivan Naccarata me parle qu’il veut s’impliquer dans le développement des joueurs, en mettant sur place un concept de camp de perfectionnement de baseball dans la région de Montréal, qui travaillerait de concert avec les différents programmes et organisations de la province.

Ce projet, qui se nommera Baseball Empire m’enchante au plus haut point. Pourquoi? Parce que je connais très bien Ivan et je sais qu’il peut faire une différence pour relancer la popularité du baseball au Québec. Cet ancien espoir des Mets de New York, qui a connu de belles années dans l’uniforme des Capitales de Québec, connaît la game. Ses connaissances dans le milieu aideront les parents et les jeunes joueurs à trouver la bonne voie et son expérience sera un atout pour ceux qui voudront percer dans le baseball majeur.

Je lui voue une confiance totale et c’est pourquoi il me fait un énorme plaisir de l’appuyer et de le supporter dans son ambitieux projet. Je m’associe à lui afin que Baseball Empire soit une réussite totale. Restez informés sur cette chronique, j’aurai davantage de détails à vous divulguer lors des prochaines semaines.

Revue de presse publiée par Jacques Lanciault.

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