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Balade dans les belles ruelles pavées de brique de la moyen-âgeuse mais si belle Sienne (2e partie)

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 21e d'une série de reportages relatifs à un inoubliable périple dans le nord de l’Italie réalisé à l’automne 2009.

Palazzo publico, Sienne, Italie.

Florence, Sienne, Italie, mardi 20 octobre 2009 – Ça y est, nous allons fouler les pavés de briques de la piazza del Campo, cette place où deux fois par année a lieu le « Palio », la célèbre course de chevaux! Déjà, un reportage présenté à l’émission « Des racines et des ailes » sur l’antenne de TV5 Monde nous avait émerveillés! Mais d’y être. Ouf! Et qui plus est, de constater que Sienne ne se limite pas à cette place populaire, quel enchantement. Il y a beaucoup à découvrir dans cette ville médiévale de Toscane : l’église San Domenico et sa chapelle dédiée à Sainte-Catherine, le Duomo de Sienne et son superbe pavement, le palazzo Publico et sa magnifique torre del Mangia érigée en 1338, sont autant de lieux magiques que notre court passage à Sienne nous a permis d’apprécier.

Photos ci-dessus : La superbe façade du duomo Santa Maria Assunta de Sienne, c’est-à-dire la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, communément appelée cathédrale de Sienne. L’édifice a été construit en deux temps : premièrement de 1284 à 1297, puis de 1382 à 1390!

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Pour lire la première partie de ce texte, cliquez sur le lien suivant : première partie

Les petites rues nous menant à la piazza del Campo
Nous reprenons notre promenade dans les petites rues du quartier historique de la ville de Sienne. Nous marchons en direction de la piazza del Campo. Il fait un peu moins froid qu’à notre arrivée.

Les édifices bordant les petites rues sont d’une grande beauté!

Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : Dernier regard sur le campanile de la cathédrale de Sienne.

Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : De très belles fenêtres.

Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : Une superbe boutique de fleurs… creusée dans la muraille de la ville de Sienne.

Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : Vraiment charmant!

Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : Une légende raconte que la ville de Sienne a été fondée par Aschius et Senius les deux fils de Rémus, celui qui avec son frère Romulus avait fondé Rome. À la mort de leur père, les deux frères décidèrent de fuir leur oncle Romulus et quittèrent Rome. En chemin, ils s’arrêtent dans la vallée du Tressa et fondent une ville qu’ils décident d’appeler Sienne, du nom de Senius l’aîné des deux frères!

La piazza del Campo
Nous y voilà! La piazza del Campo… la place où se tient le Palio depuis le XVIIe siècle!

C’est une grande place en forme de coquillage. Elle est bordée de plusieurs terrasses et de superbe palais.

« Ici, autrefois c’était une vallée naturelle », nous mentionne notre guide. « La place a été pavée de briques dès le milieu du XIVe, siècle, elle fut alors une des premières places pavées d’Italie. »

Il y a une fontaine entourée d’une grille, c’est la Fonte Gaia!

Piazza del Campo, Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : Une partie de la piazza del Campo!

Piazza del Campo, Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : L’édifice est le palazzo Sansedoni, le siège de la Fondation Monte dei Paschi, créée suite à la privatisation de la banque de Sienne.

Nous marchons sur la place où il y a foule. Nous nous dirigeons vers le Palazzo Publico, le palais communal, un édifice érigé au XIIIe siècle, qui est le siège de la municipalité. C’est un beau bâtiment orné d’un campanile, la Torre del Mangia.

Palazzo publico, piazza del Campo, Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : L’édifice est le Palazzo publico

Palazzo publico, piazza del Campo, Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : La « Torre del Mangia »… le campanile du Palazzo Pubblico sur la Piazza del Campo à Sienne est haute de 102 mètres. Elle doit son nom à Mangiaguadagni, qui était le surnom de la personne qui fut la première à occuper le poste de sonneur de cloches. Celui-ci devait sonner les cloches dès qu’un danger menaçait la Cité!

Palazzo publico, piazza del Campo, Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : Un superbe édifice.

Nous y entrons!

Il y a tout d’abord une cour intérieure, puis le palais qui abrite un musée, le Museo Civico.

Palazzo publico, piazza del Campo, Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : La cour intérieure du Palazzo publico.

Le musée rend hommage aux faits saillants de l’histoire de la ville de Sienne, elle qui au Moyen-Âge était la ville importante de Toscane.

D’ailleurs, en 2009, les Siennois ont fêté les 700 ans de la rédaction de la constitution de Sienne. Un document écrit dans la langue de l’époque.

Nous nous attarderons sur des œuvres affichées dans deux des salles du musée.

Tout d’abord, la salle dite « de la Mappemonde » où nous pouvons admirer une grande mappemonde peinte sur le mur, d’où le nom de la salle, et une belle Maestà où la Vierge est entourée de plusieurs saints du paradis, dont les quatre patrons de la ville. Elle est géante et l’artiste, Simone Martini, a placé la Vierge à l’intérieur d’un baldaquin, ce qui donne beaucoup de profondeur à la fresque.

Les photos étant interdites, nous avons dû chercher sur la grande toile pour ramener à la vie le souvenir de cette grandiose œuvre.

Palazzo publico, piazza del Campo, Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : La superbe Maestà de Simone Martini au Palazzo publico de Sienne.

Puis, nous passons à la « Salle des Neuf », c’est-à-dire la salle du conseil qui regroupait à l’époque neuf citoyens voyant aux destinées de la cité. On s’y arrête un moment et notre guide nous explique deux fresques d'Ambrogio Lorenzetti, peintes autour de 1338, et intitulée : « Des effets du bon et du mauvais gouvernement ».

En quittant l’endroit, nous pouvons admirer au passage de très belles fresques du XVIIIe siècle mettant en image l’unification de l’Italie… et quelques-unes des batailles qu’elle a entraînées.

Nous terminons la visite à 13 h 10.

« Déjeuner libre », nous annonce Jean-Marc, qui du coup nous fixe rendez-vous près de la fontaine de la piazza del Campo à 14 h 15.

Sans perdre de temps, nous entrons à la Pizzeria le Costa. Bien qu’il y ait une belle terrasse, nous demandons une table à l’intérieur, histoire de nous réchauffer.

Nous commandons deux pizzas, un demi-litre de vin blanc, excellent par ailleurs, et après le repas un délicieux café.

Nous rejoignons le groupe à 14 h 15 et revenons sur nos pas dans les petites rues de Sienne pour rejoindre notre autocar.

Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : Sur notre route, nous croisons une trattoria du nom de Céline… L’endroit semble agréable.

Sienne, Italie.

Photo ci-dessus : Puis, cette belle affiche : le coq noir… le symbole certifiant que le précieux liquide qui se trouve dans la bouteille est bien du « Chianti Classico!

En route pour Rome
Nous repartons en car à 14 h 35 à destination de la “ville éternelle”.

Le conducteur de notre autocar amorce ce trajet en empruntant une petite route de campagne. Nous traversons une région nommée “Crete Senesi”, que plusieurs désignent comme “le désert toscan”!

“L’été s’habille de jaune alors que des milliers de tournesols y fleurissent, tandis qu’en mai, le sol est la couleur rouge en raison de la présence de tonnes de coquelicots”, nous mentionne notre accompagnateur.

“Toutefois, la végétation n’est pas suffisante pour nourrir les animaux. Donc, les bovins ne broutent pas dans les champs! Ils sont placés en stabulation à l’année”, poursuit Jean-Marc.

Malgré la sécheresse, nous voyons de très beaux paysages, et ce, dans une belle luminosité où le ciel bleu apparaît en toile de fond.

Au loin nous apercevons les restes d’un château fort sur une colline. “Il s’agit du château de Montisi”, nous précise notre accompagnateur. “Il se dresse sur une colline à 416 mètres d’altitude.”

Ayant tout près de 200 kilomètres à franchir pour rejoindre Rome, dès 16 heures, l’autocar bifurque sur l’autoroute.

Jean-Marc en profite pour nous offrir une autre petite pâtisserie qu’il a achetée pour nous, une panforte. Il s’agit d’un petit gâteau couvert de sucre vanillé saupoudré de poivre noir. Les habitants de Sienne avaient offert la même à leur reine, Marguerite de Savoie, lors d’une visite officielle en 1879. C’est donc dire que nous avons droit au traitement royal!

Puis, notre accompagnateur nous distribue de la documentation relative à Rome. Par la suite, il nous trace le programme de nos trois jours en ces lieux.

“Nous verrons la Rome chrétienne, la Rome baroque et la Rome antique! Notre guide local sera Paolo, un jeune homme avec qui Jean-Marc est heureux de travailler à nouveau.

“Nous visiterons des basiliques, dont Saint-Jean-de-Latran, le siège de l’évêché du pape à Rome, et Sainte-Marie-majeure. Nous irons évidemment au Vatican pour voir son musée, la place Saint-Pierre et la chapelle Sixtine, cela coule de source.

“Nous verrons également le Colisée et les Forums impériaux, le palais Massimo, la villa Borghese, les différentes fontaines baroques de la ville, celle de la place Navone, la fontaine de Trévi, la fontaine des quatre fleuves, en plus de nous rendre au Panthéon et au marché “le champ des fleurs”. Nous passerons également devant le palais Farnèse.”

Nous arrivons à Rome à 18 heures, et ce, alors que la nature nous offre un beau coucher du soleil.

Nous mettons 45 minutes de plus pour nous rendre à notre hôtel, le Grand Hôtel Palatino, qui est situé à l’intérieur des fortifications de la ville. “Il est à un jet de pierre du Colisée et des cathédrales”, nous indique Jean-Marc.

Grand Hôtel Palatino, Rome, Italie.

Photo ci-dessus : Notre chambre au Grand Hôtel Palatino, une décoration plutôt ringarde!

Après nous être installés rapidement, nous rejoignons le groupe à 19 h 45 pour un souper à l’hôtel. Un souper plutôt terne : entrée de pâte, rôti de boeuf, avec légumes et pommes de terre et gâteau à la crème glacée pour dessert.

Méli-mélo
Sienne s’est développée dès le VIIe siècle, à l’époque des rois lombards, sur l’emplacement d’une antique cité romaine, qui avait été construite elle-même sur le site d’une colonie étrusque.

Elle devient cité libre au XIIe siècle et jure alors fidélité à l’empereur. Elle est donc gibeline par opposition à sa grande rivale Florence qui était guelfe et fidèle au pape.

Au XIIIe siècle, Sienne était une cité des plus prospère.

À cette époque, Sienne était déjà une ville harmonieuse, dont les pavois étaient bien alignés. On y respectait déjà des règles d’architecture! C’est comme s’il y avait eu un code de l’urbanisme avant la lettre.

En 1346, les rues étaient pavées et nettoyées.

La ville de Sienne a perdu les deux tiers de sa population de quelque 100 000 habitants lors de la terrible épidémie de peste de 1348. Ce fut le début d’une lente décadence pour la cité.

Une de ses célèbres habitantes, Sainte-Catherine-de-Sienne, née ici le 1er mai 1347, est aujourd’hui la sainte patronne de l’Europe. D’ailleurs, des reliques sont conservées à Sienne.

L’école de peinture de Sienne est un héritage de la peinture byzantine, elle qui est caractérisée par son souci du détail expressif.

Aujourd’hui, Sienne compte sur une population de 64 000 habitants.

La région est couverte de chênes… et on y trouve une quantité impressionnante de truffes.

Il y a une grande université qui accueille actuellement plus de 20 000 étudiants. Il s’agit de l’Università degli studi di Siena, l’université de Sienne, fondée en 1240, qui est une des plus anciennes universités publiques d’Italie.

L’université est réputée pour l’enseignement des langues étrangères.

Durant l’été, on y tient une école de musique.

Sienne est la ville la plus belle de la Toscane du point de vue de la conservation des édifices historiques.

Encore aujourd’hui, il y a une rivalité certaine entre les villes de Sienne et de Florence.

Sienne offre un haut niveau de vie à ses citoyens. Outre l’agriculture, le commerce et le secteur bancaire y fleurissent depuis des siècles.

C’est une ville bourgeoise où l’on retrouve des boutiques chics et peu d’hôtels.

Et malgré l’absence ou presque d’hôtels, les touristes sont largement mis à contribution pour entretenir les coffres de la ville. Ainsi, nous précise notre accompagnateur, lorsque nous arrivons à Sienne, nous devons payer des droits de séjour. Pour notre autocar, ceux-ci s’élèvent à 100 euros de l’heure! Et nous y sommes pour cinq heures! Encore heureux que nous ne couchions pas ici!

À Sienne, le coût des immeubles est “hors de prix”!

La Toscane, que nous quittons aujourd’hui, s’étend du pied des Apennins à l’Est et court jusqu’à la mer Tyrrhénienne à l’Ouest. Au Nord-Ouest, Pise tient lieu de frontière tandis qu’au Sud, la vallée du Tibre joue le même rôle.

Tout au sud de la Toscane se trouve le grand lac de Bolsena, lui qui n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres de Rome.

À suivre
En matinée demain matin nous déambulerons dans le Forum romain!

Temple de Saturne, forum romain, Rome, Italie.

Photo ci-dessus : Le temple de Saturne sur le «Forum romain». Ce terme de «Forum romain» signifie l’ensemble des monuments dont les ruines se situent entre le Capitole, les forums impériaux, le Colisée et le Palatin. C’était l’endroit de la vie civile et économique de Rome à l’époque républicaine. Le temple de Saturne fut érigé en 498 av. J.-C.

Bibliographie
Atlas en fiches (Italie. L’Adige, le Pô, la Toscane, Venise, Florence) , Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, Pavie, Milan, Vérone, Venise, Florence, Pise, San Gimignano, Sienne, Rome et une foule d’autres pages;

Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages;

Guide Voir, Florence et la Toscane, Éditions Libre Expression, 2009, 336 pages;

Lonely planet, Italie, Lonely Planet Publication, 2010, 836 pages;

Patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages ;

Venise et ses îles, Office de tourisme de Venise, 2007, 60 pages;

Venise reine de la mer, Edizioni Storti, 1972, 79 pages.

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