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Ravenne et ses magnifiques mosaïques!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 11e d'une série de reportages relatifs à un inoubliable périple dans le nord de l’Italie réalisé à l’automne 2009.

Mosaïque, basilique San Vitale, Ravenne, Italie.

Padoue, Ravenne, Assise, jeudi 15 octobre 2009 – De longues, longues heures d’autocar sont prévues pour aujourd’hui! En fait, deux et demi en matinée pour franchir la distance qui sépare Padoue de Ravenne et, après un arrêt de quelques heures dans la ville de la mosaïque, un autre trois heures à avaler de la route, cette fois-ci pour franchir les Apennins et arriver à Assise! Mais, le point d’orgue de cette journée est certes la visite de cette cité souvent piétonne qu’est Ravenne. Une jolie petite ville dont les superbes mosaïques du VIe siècle des basiliques San Vitale et Sant'Apollinare Nuovo et du mausolée Galla Placidia resteront à jamais graver dans nos mémoires!

Notre photo : Une des superbes mosaïques de la basilique San Vitale à Ravenne. Celle-ci représente Abraham recevant la visite des Trois Anges alors qu’il s'apprête à faire le sacrifice de son fils Isaac.

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Levés aux premières lueurs de l’aube ce matin, car nous quittons Padoue dès 8 heures! Une situation bien normale étant donné que nous avons plusieurs heures de route au programme aujourd’hui.

Tout d’abord, nous mettrons deux heures et une trentaine de minutes pour atteindre Ravenne où nous réaliserons quelques courtes visites et dînerons avant de regrimper dans l’autocar pour un trajet d’un peu plus de trois heures qui nous mènera à Assise.

La ville où naquit Saint-François, Assise, est une cité médiévale très touristique et très belle, à laquelle nous consacrerons notre matinée de visites de demain, vendredi. À ce point de notre trajet, nous ne serons pas encore en Toscane, mais bien en Ombrie, une région dont la capitale est Pérouse, en italien Perugia, une ville réputée pour son chocolat et pour ses cochons de lait.

Mais tout d’abord en route pour l’Émilie-Romagne
Nous quittons la Vénétie et prenons la direction du sud.

En cours de route, nous croiserons les villes d’Adria, de Ferrare, de Bologne et d’Imola. Nous traverserons également une partie des Apennins, un massif qui parcourt la péninsule italienne du nord au sud. Finalement, nous déboucherons sur Ravenne, le premier objectif de notre déplacement d’aujourd’hui.

L’Émilie-Romagne, Italie.

Photo ci-dessus : Notre trajet s’est effectué dans ces régions du nord de l’Italie.

Notre guide accompagnateur, Jean-Marc Lechat, profite du trajet pour nous fournir moult précisions sur ce coin d’Italie.

La région que nous allons traverser en est une de culture, notamment celle des fruits et du blé. Sous ce climat, la nature est généreuse puisqu’il y a trois récoltes par année. La grande majorité des fruits récoltés seront mis en conserve et exportés.

Nous croisons la petite commune d’Adria qui fut fondée par les Étrusques au VIe siècle avant Jésus-Christ. C’est elle qui a donné son nom à la mer Adriatique…

Puis, nous traversons le Pô, le plus long fleuve d’Europe. Un fleuve qui se déroule en de nombreux méandres.

Nous voilà maintenant dans la banlieue de Ferrare, la capitale européenne des fruits. C’est une ville qui s’est grandement développée après la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd’hui, la cité est riche, notamment sur le plan industriel. Au milieu du XXe siècle, l’économie de la ville tournait autour d’une usine d’armements… qui fut bombardée durant la guerre.

Près de Ferrare, il y a un site archéologique où ont été retrouvés des vestiges romains et grecs, il s’agit du site de l’ancienne cité grecque de Spina.

Nous sommes tout près de la mer Adriatique. D’ailleurs, lorsque Ferrare a été fondée, au Ve siècle, c’était tout au bord de la mer. Mais depuis, en raison des inondations, elle a été reconstruite sur une colline.

Nous traversons un autre fleuve, le Reno, c’est le dixième plus long de l’Italie. L’encyclopédie libre Wikipédia nous apprend que l'étymologie du mot italien « Reno » est la même que celle du mot allemand Rhin : c'est une étymologie celtique qui signifie « eau qui coule ».

Nous entrons dans la région Émilienne, dont la capitale est Bologne. Ravenne, vers où nous nous dirigeons, est considérée comme la deuxième capitale de la région Émilie-Romagne.

Le fromage le plus réputé de cette région est le parmesan… en italien parmigiano reggiano. C’est un fromage italien traditionnel, à pâte pressée cuite, fait de lait provenant de vaches reggiana. « Ici les vaches broutent de l’herbe d’appellation contrôlée », nous mentionne Jean-Marc.

C’est également ici qu’est produit le meilleur jambon d’Italie, c’est-à-dire le jambon de Parme, ce que les natifs appellent le Prosciutto di Parma. C’est un jambon d'appellation d'origine protégée élaboré dans la seule province de Parme dans la région Émilie-Romagne.

La production de ces jambons est contrôlée par l’État. « Avant d’acheter, il faut s’assurer de voir le sceau officiel. Une précaution qui s’impose quand on sait que le kilo de cette viande des dieux coûte au bas mot la somme de 150 euros! », tient à préciser notre guide.

Nous arrivons dans la banlieue de Bologne. Une ville surtout réputée pour son université, la plus ancienne du monde occidental, fondée en 1088. La ville est d’ailleurs surnommée La Dotta, ce qui signifie « La savante ».

C’est l’université de droit canon la plus réputée au monde. Elle accueille annuellement plus de 100 000 étudiants. La première femme de l’histoire à devenir professeur a été diplômée ici.

Nous sommes très près de la ville d’Imola, qui est particulièrement connue pour avoir été le site du Grand Prix automobile de Formule 1 de Saint-Marin jusqu’en 1996.

Nous bifurquons vers l’Est, c’est-à-dire vers la mer Adriatique et y allons d’une petite pause santé d’une vingtaine de minutes. Il fait soleil, mais c’est un peu frais. Nous repartons à 9 h 50.

Ravenne
Ravenne est une petite ville agréable, souvent piétonne, où les cyclistes sont rois. Il y a également des boutiques qui sont particulièrement élégantes.

Les Romains sont arrivés à Ravenne en 129 av. J.-C. et quelque 300 ans plus tard, l’empereur Honorius quittait Rome, la laissant au pape, pour venir gouverner ici, à Ravenne, qui dès lors est devenue la capitale de l'Empire romain d'Occident. Pendant ce temps, à Rome, le pape cumulait les pouvoirs temporel et ecclésiastique, tout en s’affichant avec la couleur pourpre de l’empereur ayant déserté la ville éternelle.

Mais, la ville de Ravenne a été reprise par les Lombards en 795. Puis, son port commença à s'envaser et la ville entra dans une longue période de déclin à compter du IXe siècle.

Aujourd’hui toutefois, l’économie y est florissante, et ce, en raison de la présence de deux grands centres chimiques, de constructeurs automobiles, de fabricants de jouets de bois… et de nombreux touristes.

Ravenne est située à 8 km de la mer. Il y a trois grandes églises ici. Nous allons en visiter deux, la basilique San Vitale, consacrée en 547 et celle de Saint-Apolliaire-le-Neuf, Sant'Apollinare Nuovo, construite au début du VIe siècle par Théodoric le Grand.

Cette ville, Ravenne, est une toute petite ville, elle compte moins de 160,000 habitants, et pourtant huit de ses sites sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, et ce, depuis 1996.

Nous descendons du car au centre-ville à 10 h 30. Le ciel est passablement nuageux.

Nous devons attendre notre guide locale qui se prénomme Élisa. « Elle n’est pas à l’heure, nous dit Jean-Marc, car normalement le car qui nous amène ici est toujours en retard, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, la circulation ayant été particulièrement fluide ce matin. »

Notre attente, au cours de laquelle nous avons pu constater qu’ici la circulation de vélos est très dense, aura toutefois été de courte durée.

Dès l’arrivée de notre guide, nous amorçons notre promenade vers le cœur historique de Ravenne.

Ravenne, Italie.

Ravenne, Italie.

Photos ci-dessus : Autrefois, il y avait une citée de moines au cœur de Ravenne. Aujourd’hui, ce sont les archives de la ville et surtout une école de restauration de mosaïques anciennes et un musée.

La basilique San Vitale
Nous entrons dans un cloître qui nous mène dans la basilique San Vitale. Chose étonnante, il y a un puits à l’intérieur même de la basilique. Les murs et le plafond sont de toute beauté!

Datant du VIe siècle, la construction de l’église a été financée par un banquier grec, Julien l’Argentier. Lorsqu’elle fut consacrée, cette basilique était sous la domination de l’Empire romain d’Occident. C’est pourquoi son architecture rappelle celle de Constantinople. Elle est de forme octogonale, plutôt que rectangulaire.

À l’intérieur, les superbes jeux de lumière et d’ombre nous éblouissent. Les mosaïques du VIe siècle sont splendides, tandis que les fresques datant du XVIIIe sont belles quoiqu’un peu ternies en raison de l’humidité.

Aux premiers temps de la basilique, le peuple, peu habitué à voir des images, était ébloui en entrant ici, car tout y était fantastique : la beauté des représentations graphiques, l’odeur de l’encens et l’acoustique! Y pénétrer était une expérience multi sensorielle.

Basilique San Vitale, Ravenne, Italie.

Basilique San Vitale, Ravenne, Italie.

Photos ci-dessus : Les magnifiques mosaïques de la basilique San Vitale.

Basilique San Vitale, Ravenne, Italie.

Basilique San Vitale, Ravenne, Italie.

Photos ci-dessus : Une décoration superbe.

Nous voyons une mosaïque représentant Dieu avec l’empereur Justinien et sa femme Théodora, ce qui est fort inusité, car Théodora, avant de conquérir le cœur de l’empereur, exerçait le métier de danseuse, une profession considérée à l’époque comme vulgaire et où ces artistes étaient souvent considérées, à tort, comme des prostituées.

Basilique San Vitale, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Sur cette mosaïque qui orne le plafond de la basilique San Vitale de Ravenne, l’empereur Justinien, dans toute sa pompe, offre une patène à l'église Saint-Vital qu'il vient de libérer. Il est accompagné de l'évêque Maximien et de hauts dignitaires religieux, civils et militaires. Remarquez les jeux de pieds des personnages. Pour signaler l’importance des uns par rapport aux autres, l’artiste a placé un des pieds du personnage important sur celui d’un autre moins important.

Basilique San Vitale, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Une autre mosaïque représente l’impératrice Théodora entourée de femmes ayant toute le même visage, mais avec de beaux habits différents. L’impératrice mourut jeune, bien avant son mari, et surtout avant la complétion de cette mosaïque, car nous pouvons y apercevoir une porte ouverte donnant sur un couloir sombre, ce qui représente la mort.

Basilique San Vitale, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Les briques sont à l’honneur dans la structure de la basilique San Vitale.

Le mausolée de Galla Placidia
Nous sortons de la basilique pour entrer dans une petite chapelle. Elle date du Ve siècle, c’est le Mausoleo di Galla Placidia. Le mausolée abrite des mosaïques qui comptent parmi les plus vieilles du monde. Il y a également un cénotaphe de Galla Placidia, la sœur de l’empereur romain Honorius. C’est elle qui a fait construire son tombeau de son vivant. Elle est décédée en 450 à Rome, mais elle n’a jamais été ensevelie dans la dernière demeure dont elle avait commandé l’érection!

Mausolée de Galla Placidia et le clocher de la basilique San Vitale, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Le mausolée de Galla Placidia vu de l’arrière et un magnifique campanile circulaire.

Mausolée de Galla Placidia, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Le mausolée de Galla Placidia de Ravenne ne paie pas d’apparence. C’est un monument de style byzantin construit au Ve siècle. C’est à l’intérieur qu’il impressionne, car il présente de somptueuses mosaïques.

Mausolée de Galla Placidia, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Notre groupe, tout attentif aux explications de la guide locale, avant d’entrer dans le mausolée de Galla Placidia.

Mausolée de Galla Placidia, Ravenne, Italie.

Mausolée de Galla Placidia, Ravenne, Italie.

Photos ci-dessus : À l’intérieur du mausolée de Galla Placidia, une mosaïque illustrant le martyre de San Lorenzo et une autre représentant «Le Bon Pasteur».

Après un court moment d’ébahissement à l’intérieur du mausolée, nous sortons. Dehors, il y a une sorte de ballot de foin qui, en fait, est composé de verre doré. Une sorte de mosaïque contemporaine.

Ravenne, Italie.

Ravenne, Italie.

Photos ci-dessus : Sur le terrain du mausolée de Galla Placidia à Ravenne, il y a cette botte de foin construite de petites pièces de verre doré.

Un paradis pour les vélos
Nous poursuivons notre promenade en direction de la basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf. Il y a foule sur la rue, qui est piétonne. Des marcheurs et aussi beaucoup de gens à bicyclette.

Ravenne, Italie.

Ravenne, Italie.

Ravenne, Italie.

Ravenne, Italie.

Photos ci-dessus : Tous les résidents de Ravenne, les Ravennates, semblent se déplacer à bicyclette!

Nous croisons de très belles boutiques, dont une où prend place un magasin «MaxMara». À l’intérieur, tout au fond de la boutique, nous pouvons apercevoir les vestiges d’une église construite au VIe siècle.

Boutique MaxMara, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Vestiges anciens dans une boutique des plus moderne!

Nous arrivons sur une grande place… c’est comme une plaza mayor espagnole, c’est la Piazza del Popolo. Il y a un hôtel particulier datant de l’époque de la suprématie de Venise, le palais de la mairie et le palais de l’horloge.

Piazza del Popolo, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : La superbe « Piazza del Popolo » avec, face à nous, sa tour de l’horloge.

Piazza del Popolo, mairie de Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Et l’édifice de la mairie de Ravenne, initialement construit au XIVe siècle, mais reconstruit en 1681, puis en 1857.

Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : L’heure du dîner approche et voilà que les restaurateurs se chargent de nous le rappeler!

La basilique Saint-Appolinaire-le-Neuf
Nous arrivons finalement devant la basilique Sant'Apollinare Nuovo, construite en 510! Elle semble toute petite. Tout à côté il y a un autre magnifique campanile de forme circulaire.

Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Le superbe campanile de la basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Sant’Apollinare Nuovo.

Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Pour réaliser cette prise de vue du campanile de la basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, je me suis étendu de tout mon long sur le pavé. À ma grande surprise, une dame est arrivée en courant avec notre guide accompagnateur pensant certainement que j’avais été victime d’un malaise.

C’est le roi goth Théodoric le Grand qui fit construire la basilique, tout près de son palais. Elle était destinée au culte arien. Mais lorsque Ravenne fut conquise par les Byzantins, en 540, et que la ville devint capitale de l’Empire romain d’Occident, la basilique fut convertie à l’orthodoxie.

Lorsqu’elle devient un lieu du culte orthodoxe, la basilique fut baptisée du nom de Saint-Martin, mais au Moyen-Âge on la rebaptisa Saint-Apollinaire en hommage au premier évêque de Ravenne, un saint qui est d’ailleurs le patron de la ville.

Nous entrons dans la basilique et constatons que des restaurateurs sont à l’œuvre sur un des murs de côté.

Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Les restaurateurs à l’oeuvre.

Le sol de l’église a dû être rehaussé d’un mètre en raison des inondations à répétition. L’abside d’origine a été complètement refaite.

Sur les murs, il y a deux rangées de mosaïques, celle du haut a été réalisée par des artistes romains, celle du bas par des Byzantins.

Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne, Italie.

Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne, Italie.

Photos ci-dessus : Encore de superbes mosaïques.

On voit une mosaïque représentant les trois rois mages. Ils sont vêtus de pantalons comme ceux que portaient les Perses.

Le choeur de l’église est magnifique.

Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Le maître-autel.

Nous terminons la visite à 13 heures et Jean-Marc nous libère pour le dîner qui est libre.

Nous avions remarqué plusieurs restaurants sur la rue principale. En déambulant sur celle-ci, nous apercevons, tout au fond d’une rue perpendiculaire, une petite Trattoria. Elle se nomme « Alla strada degli Ariani ». Nous y entrons.

L’atmosphère y est très sympathique. Nous y mangerons très bien. Des cappellettis à la ragú pour Céline et des tortellinis prosciutto et noix pour moi. Le tout accompagné d’un grand bol de frites, d’une salade mixte et d’un demi-litre de vin rouge servi dans une belle cruche de terre cuite. Pour couronner le tout : un excellent café longo!

Trattoria Alla strada degli Ariani, Ravenne, Italie.

Trattoria Alla strada degli Ariani, Ravenne, Italie.

Trattoria Alla strada degli Ariani, Ravenne, Italie.

Photos ci-dessus : La magnifique trattoria Alla strada degli Ariani.

Au terme de notre excellent repas, nous rejoignons le groupe à 14 h 30 et nous repartons en car en direction d’Assise, où nous coucherons ce soir.

En route pour Assise
Sur la route, nous voyons nos premiers pins parasols, « signe que la mer est proche », nous dit Jean-Marc. « Il y a beaucoup de plages dans cette région », ajoute-t-il. De l’autre côté de la mer Adriatique, c’est la Croatie… La destination d’un prochain voyage peut-être? D’ici, nous pourrions nous y rendre en bateau très rapidement.

Le car emprunte une autoroute étriquée, âgée, mais gratuite. Le trajet de Ravenne à Assise nécessitera trois heures de route.

Nous amorçons notre traversée des Apennins, la colonne vertébrale de l’Italie, du nord au sud. Le point culminant du massif est situé dans les Abruzzes, le Monte Corno, sis à 2 914 mètres.

Jean-Marc attire notre attention au loin sur la pointe d’une montagne, « c’est la république de San Marino », précise-t-il. Un endroit particulièrement connu des philatélistes… et des gens riches qui n’y paient aucun impôt.

Nous sommes maintenant dans les montagnes. Lorsque nous redescendrons du massif, nous serons dans la vallée du Tibre.

Il est 16 heures quand le chauffeur de notre car stoppe son véhicule pour une petite pause. Nous en profitons pour savourer un expresso. Nous repartons quelque 25 minutes plus tard.

Nous longeons durant quelques instants le Tibre, qui ici est à sa pleine largeur. Nous avons franchi les montagnes, nous sommes maintenant en Ombrie.

C’est une région où l’on produit beaucoup de céramique. Il y a plusieurs piscicultures et on pratique la sylviculture à grande échelle.

Jean-Marc distribue à chacun une petite bouchée de chocolat et de noisette. C’est une spécialité locale.

En Ombrie la cuisine est excellente. Sont particulièrement réputées, les côtelettes d’agneau et les pigeons sauvages cuits à la broche! Mais, le plat national d’ici est le porcetta rôti sur broches et farci avec ses abats… évidemment épicés.

Plusieurs sortes de poissons sont au menu des restaurants : truites, carpes, anguilles, écrevisses, etc.

C’est une contrée où l’on produit d’excellents fromages de chèvre ainsi que de la ricotta.

C’est une région d’herbes aromatiques et les olives noires sont parfumées à l’orange! Il y a aussi des amandiers à profusion et beaucoup de producteurs de miel.

L’eau minérale y est savoureuse… et le vin blanc de la région est l’Orvieto, tandis que le rouge est le Rubesco.

Nous apercevons de plus en plus de cyprès, c’est donc signe que nous approchons de la Toscane.

Demain, nous visiterons Assise, une ville fondée en 2000 av. J.-C.! Elle est réputée pour ses dentelles au point de croix. Nous verrons également de superbes réalisations de Giotto, peintre et architecte, né près de Florence en 1267. Il n’est venu que deux fois à Assise, à chaque occasion pour y travailler, et ce qu’il y a laissé est exceptionnel.

Soudain, nous apercevons sur une colline tout près, un château. Les rayons du soleil le frappent de plein fouet, ce qui fait miroiter ses pierres en rose : c’est Assise.

Le car poursuit sa route en longeant les remparts de la ville.

Nous arrivons à l’hôtel à 17 h 50. Nous avons une grande chambre, mais un peu fade.

Nous sommes conviés pour le souper à 19 h 30 dans la grande salle à manger de l’hôtel.

Lorsque nous arrivons, il y a foule! C’est bruyant et le repas est médiocre : potage, roulé de dinde, haricots verts, salade et sorbet! Qui plus est, nous achetons une bouteille de vin blanc qui est imbuvable!

Nous allons nous coucher… en rêvant à l’excellent dîner que nous avons pris ce midi!

Assise, Italie.

Photos ci-dessus : Mais, évidemment après avoir fait notre prière. Assise oblige!

Méli-mélo
En Vénétie, l’essence coûte entre 10 et 30 pour cent de plus qu’au Québec.

Durant l’été, la plaine du Pô est souvent envahie par le brouillard, surtout lors des grandes chaleurs, cela rend le climat plutôt insupportable.

Le clivage historique entre l’Italie du Nord, plus développé, et le Sud, nettement en retard des points de vue social et économique, s'est perpétué depuis l’unification de l’Italie sous forme de préjugés tenaces aux relents de racisme. Pour les gens du nord, l’Italie s’arrête à Rome. Ils aimeraient bien reprendre leur autonomie. Ils ont sans cesse l’impression qu’ils donnent beaucoup pour les gens du sud, sans rien gagner en retour.

Le Tibre, Tevere en italien, est le troisième plus long fleuve d’Italie. Il naît en Italie centrale, traverse trois régions avant de se jeter dans la mer Tyrrhénienne tout près du port de Rome.

Seulement 13 % de la population italienne vit de l’agriculture et 44 % de l’industrie.

Il y a 2 millions d’entreprises familiales et très peu d’employés syndiqués.

La première production nationale en Italie est le raisin, suivi des olives, des autres fruits et du tabac.

En Italie, il est interdit de fumer dans les endroits publics.

Autrefois, le tiers de l’Italie appartenait au pape. C’est Mussolini qui a négocié avec le souverain pontife pour récupérer les territoires au profit de l’Italie…, et ce, moyennant compensation financière.

La région de l’Émilie, qui était partie intégrante du royaume de Lombardie a été fondée sur la voie romaine, la via Aemilia, ou la voie émilienne. La Romagne, elle, appartenait aux États pontificaux.

La mortadelle, le saucisson, le jambon de Parme, le parmesan, sont les victuailles haut de gamme de l’Émilie-Romagne.

Dans cette région on produit 9 millions de jambons de Parme par année, une production qui rapporte annuellement rien de moins que 115 millions d’euros à ses producteurs.

Le jambon de Parme est un porc noir nourri aux céréales. C’est la fesse du porc, murie au vin blanc, qui est le produit vedette. Elle est séchée sur les rives du Pô durant 18 mois. Toutefois, chaque soir les producteurs rentrent leur trésor au chaud.

Seulement 14 producteurs détiennent la certification d’appellation contrôlée.

Le parmesan, une invention des moines bénédictins, est une production rapportant 810 millions d’euros par année à ses producteurs.

C’est de ce coin de pays que nous vient la sauce « ragù », en italien ragù alla bolognese, une sauce composée de jus de tomate et de viande de bœuf et de porc. Un peu partout dans le monde, cette sauce accompagne les spaghettis. Cependant, dans la région de l’Émilie-Romagne, nous apprend l’encyclopédie libre Wikipédia, elle garnit surtout les tagliatelles, les lasagnes, ou encore la polenta.

La région offre plusieurs bons vins jeunes blanc ou rouge, dont le Lambrusco pétillant, un vin rouge que nous avons déjà eu la chance de déguster au Québec.

Pour Jean-Marc, notre guide accompagnateur : « le pain blanc tranché, c’est un étouffe-chrétien! C’est fait pour les gens qui n’ont pas de dents. » Lui ne mange que du pain en baguette!

À suivre
Assise, ville médiévale!

Assise, Italie.

Photo ci-dessus : La ville d’Assise, une véritable forteresse moyenâgeuse.

Bibliographie
Atlas en fiches (Italie. L’Adige, le Pô, Venise) , Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, Pavie, Milan, Vérone, Venise et une foule d’autres pages;

Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages;

Venise et ses îles, Office de tourisme de Venise, 2007, 60 pages;

Venise reine de la mer, Edizioni Storti, 1972, 79 pages.

Commentaires (0) Trackbacks (0)
  1. Merci pour ces superbes photos de mosaïques que je souhaiterais utiliser pour un mémoire si vous m’en donnez la permission. J’ai 65 ans et je fais un master2 recherche d’histoire de l’antiquité tardive à l’université Paris 12 sur le thème des femmes. Bien sûr, je citerai votre nom dans mon mémoire afin de vous en remercier. Bravo encore vos photos sont magnifiques et je vais les détailler avant d’aller (peut-être un jour à ravenne !).

  2. 30 janvier 2013
    Je vous remercie et vous sais gré d’avoir mis à la disposition des internautes vos très belles photos de mosaïques. Depuis des années, je rassemble des informations sur le thème de l’Adoration des mages depuis la période paléo-chrétienne jusqu’au XVIIe et ne cesse de m’enthousiasmer de la multiplicité des interprétations à travers les âges et les catégories artistiques. Recherche qui peut être sans fin ! Merci encore de m’avoir donné à voir ce que je rêve de découvrir un jour in situ.

  3. J’ai admiré votre site . Félicitations. J’organise une randonnée culturelle en Italie (Florence, Sienne, Assise et Ravenne. M’autorisez-vous à publier sur le site de mon club 3 de vos photos des mosaïques de Ravenne afin de faire la promotion de notre randonnée auprès de nos adhérents. Ces photos seront publiées dans le format 250X163 px. Je n’omettrai pas de mentionner votre site sous les photos. Merci par avance de votre réponse.

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