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Padoue : une toute petite chapelle, l’université et la basilique Saint-Antoine!

Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault

Voici le 10e d'une série de reportages relatifs à un inoubliable périple dans le nord de l’Italie réalisé à l’automne 2009.

Il Gattamelata, une sculpture de Donatello, Padoue, Italie.

Venise, Padoue, mercredi 14 octobre 2009 – Ciao Venezia! Voilà, nous quittons la superbe sérénissime, et ce, pour nous rendre à Padoue, tout près, une ville dont la notoriété repose sur son saint patron, Saint-Antoine. Celui-ci est certes le saint patron le plus populaire de la fraternité des saints. En effet, Saint-Antoine est le patron du Portugal, des marins, des naufragés et des prisonniers, des pauvres, des animaux, des oppressés, des femmes enceintes, des affamés, des cavaliers, des Amérindiens en plus d’être le patron contre la stérilité. Et il est traditionnellement invoqué pour retrouver des objets perdus ou des choses oubliées. Ouf!

Padoue nous éblouira par sa superbe petite chapelle, la Cappella degli Scrovegni, sa basilique Saint-Antoine, un incontournable, et par son université, une des plus anciennes d’Europe.

Notre photo : Le grand sculpteur florentin Donatello réalisa cette statue équestre de « Erasmo da Narni », dit «il Gattamelata», un condottiere italien qui fut au service de Florence, du pape puis de Venise, dont il devint capitaine. Il décéda à Padoue en 1443. L’œuvre de Donatello domine la basilique Saint-Antoine à Padoue.

Remarque : L’encyclopédie libre Wikipédia nous précise ce que sont des « condottieres » : « Nés en Italie au Moyen Âge, les condottieres, ou condottier en italien, sont des chefs d'armées de mercenaires. Soldats réguliers démobilisés ou nobles en mal de gloire, ils mettent leur art de la guerre au service d'États. Et pour ce, ils sont généralement rémunérés en espèces, et parfois en terres et titres.

Ils se multiplièrent à la faveur de la lutte entre Guelfes et Gibelins. Bien souvent, leur puissance devint telle qu'ils pouvaient prendre le contrôle de la ville qu'ils servaient. »

Pour agrandir les photos, il suffit de cliquer sur celles-ci.

Notre matinée, du moins jusqu’à 11 heures, est libre. Donc, nous nous attardons légèrement avant de sortir tranquillement des bras de Morphée. De fait, il est 6h45 lorsque nous quittons la chaleur du lit.

Au déjeuner, nous sommes les seuls de notre groupe. Ou bien tous ont déjà déjeuné, ou alors ils prolongent plus que nous la grasse matinée!

Le ciel est partiellement nuageux ce matin et c’est plutôt froid. Les météorologues prévoient un maximum de 15 degrés Celsius sur Venise aujourd’hui. Ajoutons l’humidité… Brrr.

Nous sortons de l’hôtel à 8 h 30 avec comme projet de nous rendre sur l’île Saint-Georges, mais après 15 minutes de marche à combattre et le vent et le froid, nous décidons de laisser tomber.

Nous prenons plutôt le vaporetto pour nous rendre une dernière fois sur la place San Marco où nous trouvons une petite boutique pour acheter un cadeau souvenir de dernière minute de la Sérénissime. Puis, retour à l’hôtel, de nouveau en empruntant le vaporetto. Nous arrivons un peu passé 10 heures.

Affiche imitant la mosaïque,  Venise, Italie.

Photo ci-dessus : Une affiche imitant la mosaïque qui vante les mérites de Torcello que nous avons tant apprécié hier!

Nous quittons l’hôtel à 11 heures. Nous prenons un bateau-taxi pour rejoindre la terre ferme et notre autocar.

Une vingtaine de minutes sont nécessaires pour y arriver. Nous quittons Venise pour de bon à 11 h 30! Ciao Venezia!

Direction Padoue
En route pour la ville universitaire de Padoue, Padova en italien, sise à quelque 40 kilomètres au sud-ouest de Venise.

À notre arrivée, c’est au centre-ville de la cité padouane que nous dînerons. Par la suite nous rejoindrons notre guide locale, Donata.

Au programme de nos visites de l’après-midi : la chapelle des Scrovegni et ses magnifiques fresques de Giotto. Par la suite, petite promenade dans le centre-ville qui nous mènera à l’université de Padoue…, là où Galilée a enseigné et Copernic étudié, c’est une institution hautement cotée, notamment pour sa faculté de médecine. C’est là d’ailleurs qu’ont eu lieu les premières dissections autorisées par l’église. C’est également à cet endroit qu’une femme a obtenu un doctorat pour la première fois de l’Histoire. Puis, nous verrons la basilique Saint-Antoine, saint patron de la ville de Padoue. Un personnage qui pourtant est né à Lisbonne en 1195. Il est décédé ici à Padoue en 1231 et a été canonisé l’année suivante, en 1232! C’était un impressionnant orateur et un grand érudit. Il avait un don pour les conversions. Ses reliques sont conservées ici.

Padoue c’est l’ancienne capitale de la Vénétie, une ville de culture et d’exploitation du textile, plutôt riche. Sa fondation remonterait aussi loin qu’en 1000 avant Jésus-Christ. Elle est située dans la plaine du Pô, près de la rivière Brenta, le fleuve principal qui alimente la lagune de Venise.

Nous descendons du car à 12 h 15 et notre guide accompagnateur, Jean-Marc Lechat, fixe le rendez-vous d’après-dîner à 13 h 35 sur la Place Cavour.

Statue de Cavour, sur la place Cavour, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Une statue de Camillo Benso, comte de Cavour, un homme politique italien fort impliqué dans l’unification de l’Italie, est érigée au cœur de la place Cavour au centre-ville de Padoue.

Alors que les membres du groupe se précipitent dans une cafeteria située non loin de l’endroit de notre rendez-vous, nous, nous entrons plutôt dans un restaurant-terrasse dont les tables sont situées sous une magnifique verrière, c’est « le Caffé Cavour Ristorante ».

Nous y prenons un excellent repas. Plat de pâte au saumon pour Jacques et grande salade pour Céline. Toutefois, le service est très lent, nous présumons que c’est dû à l’heure hâtive. Nous n’avons pas le temps de commander de café.

Nous rejoignons le groupe à l’heure exacte du rendez-vous et repartons. Il est 13 h 35, il fait soleil, mais c’est venteux et frais.

La chapelle des Scrovegni
Nous entrons dans un petit parc public construit sur le site d’anciennes arènes romaines. C’est dans ce parc que se trouve la chapelle des Scrovegni, une très petite chapelle de style gothique, que nous visiterons avec notre guide Donata.

Entrée du parc des Arènes, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Un bel arc de triomphe datant de l’époque romaine doit être franchi pour entrer dans le parc où se trouve la chapelle Scrovegni.

Restes d’un mur des Arènes, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Les restes fort bien conservés d’un mur des Arènes.

Parc des Arènes, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Des aménagements paysagers de toute beauté.

L’église des ermites de Saint-Augustin, la Chiesa degli Eremitani, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : L’église des ermites de Saint-Augustin, la Chiesa degli Eremitani, jouxte un ancien couvent aujourd’hui converti en musée municipal.

Jardin du parc des Arènes, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : De superbes roses fleurissent dans le parc des Arènes.

Parc des Arènes, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Un moment de repos dans le magnifique parc des Arènes avant d’entrer pour la visite de la chapelle Scrovegni.

La petite chapelle des Scrovegni, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : La petite chapelle des Scrovegni à l’intérieur de laquelle sont conservées de superbes fresques de Giotto.

La chapelle des Scrovegni est une chapelle funéraire privée construite entre 1303 et 1305! Giotto y aurait peint 38 fresques racontant l’ancien et le Nouveau Testament. L'une d’elles mesure quatre mètres carrés. Toutefois, aucun document historique ne certifie que les fresques sont bien de Giotto. Des doutes subsistent encore aujourd’hui à cet effet. Le lieu de prière a été l’objet d’une importante restauration en 2002.

La chapelle est toute petite et seulement 25 visiteurs à la fois peuvent y entrer pour une visite qui ne s’échelonne que sur 15 minutes. Évidemment, il faut avoir réservé. De telles réservations doivent être prises au moins une année à l’avance.

Dans un premier temps, nous entrons dans une salle d’attente où nous devons demeurer 15 minutes. C’est obligatoire, car il s’agit d’une salle de décontamination.

Notre guide nous donne les explications à l’extérieur de la chapelle, car durant notre temps d’attente dans la salle de décontamination, un film nous sera présenté.

Nous entrons finalement à 14 h 15. Il y a un énorme « absorbeur d’humidité », c’est sûrement cet appareil qui va assurer notre décontamination!

Nous regardons le petit film… en italien avec sous-titre anglais, puis nous entrons enfin dans la chapelle. C’est très beau. Il est particulièrement facile d’identifier le sujet de chacune des fresques. Nous en voyons une sur laquelle nous pouvons apercevoir la comète de Halley!

La chapelle a été consacrée le 25 mars, jour de l’Annonciation, et annuellement on y célèbre encore cette fête religieuse dans le cadre d’une messe chantée par une chorale.

Évidemment, les photos sont interdites. Toutefois, nous en présentons deux que nous avons retrouvées sur Internet.

Expulsion des marchands du temple, fresque attribuée à Giotto, chapelle des Scrovegni, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : L’expulsion des marchands du temple, une des fresques attribuées à Giotto.

Le baiser de Judas, fresque attribuée à Giotto, chapelle des Scrovegni, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Et une autre, « Le baiser de Judas ».

Dans la section de l’autel, on peut admirer quelques sculptures. Elles sont de Pisano, un des plus grands sculpteurs du XIVe siècle.

Une cloche sonne. Notre temps de visite est terminé, il est 15 heures.

L’Université de Padoue
Nous marchons jusqu’à l’université qui est relativement proche. L’institution universitaire a été fondée en 1222 et Galilée y a enseigné. Toutefois, ce n’est qu’en 1493 qu’elle s’est installée dans l’édifice actuel, un palais qui abritait alors une auberge, le Palazzo Bo (Le bœuf).

Nous y entrons. Il y a une petite fête dans la cour centrale, car une étudiante vient, semble-t-il, de réussir son doctorat.

Petite fête à l’Université de Padoue, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Une jeune fille porte fièrement sur la tête une couronne de laurier.

Université de Padoue, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : La cour centrale de l’université de Padoue.

Dans cette cour, il y a une statue de la première femme graduée… en 1678!

Nous entrons dans une salle de classe nommée « le théâtre anatomique ». C’est ici qu’ont été réalisées les premières dissections de corps humains. À l’époque, on pouvait travailler un mois sur le même cadavre! À cause de la chaleur, des étudiants pouvaient s’évanouir et tomber carrément sur le cadavre.

Les corps utilisés étaient surtout des corps de prisonniers décédés dans les geôles italiennes. L’église avait dû donner son accord, et ce, au terme de longues discussions, car la dissection était interdite. Finalement, l’acceptation est venue en guise d’expiation des péchés des prisonniers.

L'université abrite également le plus ancien jardin botanique du monde, qui date de 1545. À l’époque il avait été conçu pour la culture d’herbes médicinales. Dommage, nous ne le visiterons pas.

L’université de Padoue fut la troisième université d’Europe. Elle était libre et indépendante, car elle ne dépendait pas de l’église, alors que les deux autres relevaient elles des églises catholique et protestante.

Aujourd’hui, il y a 13 facultés.

Autour de la salle, nous remarquons les armoiries de certains étudiants! Ils provenaient de partout en Europe.

Université de Padoue, Padoue, Italie.

Université de Padoue, Padoue, Italie.

Photos ci-dessus : Les armoiries d’anciens étudiants ornent les murs de l’université de Padoue.

En sortant, nous voyons plusieurs autres étudiants qui fêtent eux aussi en compagnie de leur famille et de leurs amis. Les étudiants fêtés portent sur la tête des couronnes de laurier. Il y a des musiciens, c’est la grande fête.

Nous sortons à 16 heures et nous aboutissons sur une grande place, la Piazza delle Erbe, c’est le marché, celui des fruits, des fleurs, des légumes et des herbes! Il y a également l’hôtel de ville et le Tribunal.

Il Palazzo della Ragione, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Le palais de la raison, « Il Palazzo della Ragione », l’ancienne cour de justice renferme 336 fresques, mais nous n’avons pas le temps de le visiter!

 La Torre degli Anziani, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : La Torre degli Anziani, à l’extrémité du palais de la raison!

L’hôtel de ville de Padoue, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : L’hôtel de ville de Padoue.

Le lion ailé de Venise flotte au vent à Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Le lion ailé de Venise flotte au vent à Padoue.

Nous poursuivons notre promenade et passons devant une tombe… en pleine rue! C’est la tombe de Dante Alighieri. Elle date du IVe siècle. Derrière le tombeau se trouve le palais qu’a habité le poète et homme politique italien.

Le tombeau de Dante, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Le tombeau de Dante Alighieri… sur la rue à Padoue.

La basilique Saint-Antoine
Nous arrivons devant la basilique Saint-Antoine. C’est la plus grande église de Padoue et la plus visitée, mais elle n’est pas la cathédrale, le Duomo, de la ville.

Le parvis de l’église appartient au Vatican. Il y a une coupole avec un minaret.

Sur la place devant l’église, il y a une statue équestre de Gattamelata, c’est un des chefs œuvre de Donatello.

Statue équestre de Gattamelata, une œuvre de Donatello, Padoue, Italie.

Statue équestre de Gattamelata, une œuvre de Donatello, Padoue, Italie.

Photos ci-dessus : La statue équestre de Gattamelata, une œuvre de Donatello.

Le style de la basilique est plutôt hétéroclite. Sa façade est romane, ses trois coupoles sont Byzantin-Vénitienne, elle a une tour conique et de beaux clochers.

Basilique Saint-Antoine, Padoue, Italie.

Basilique Saint-Antoine, Padoue, Italie.

Photos ci-dessus : L’imposante basilique Saint-Antoine de Padoue.

Basilique Saint-Antoine, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : La basilique Saint-Antoine présente une magnifique porte en bronze.

Nous y entrons.

Basilique Saint-Antoine, Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Selon ma compréhension de cette affiche, Céline n’aurait pas le droit de prendre des notes !

Saint-Antoine était père franciscain. Il avait donc fait vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance. Il a été canonisé onze mois après sa mort, ce qui est très court pour l’Église catholique. Il était docteur en théologie.

En 1263, la ville a ouvert son sarcophage pour y prendre la langue du saint. En 1981, le pape Jean-Paul II l’a fait ouvrir de nouveau, cette fois-ci pour prendre les cordes vocales, le larynx et les mâchoires du saint!

Et dans l’église évidemment, il y a ces reliques que nous pouvons apercevoir.

La basilique est bondée de pèlerins et la foule défile devant les reliques. Plusieurs prient et touchant au tombeau du saint. Notre guide nous mentionne que certains demandent au saint la santé. Les étudiants eux requéraient la culture, tandis les étrangers réclameraient des objets perdus.

Le plafond de la basilique est impressionnant. Une messe est en cours, avec de beaux chants.

Nous sortons de l’église à 17 h 10. Il y a un jardin avec un immense magnolia datant de 1810, nous dit-on.

Basilique Saint-Antoine, Padoue, Italie.

Basilique Saint-Antoine, Padoue, Italie.

Photos ci-dessus : Un énorme magnolia dans le jardin de la basilique Saint-Antoine-de-Padoue!

Il fait encore plus froid qu’à notre arrivée ce midi et nous accélérons le pas pour finalement remonter dans le car à 17 h 35. Nous filons en direction de l’hôtel.

En route, nous apercevons les restes des remparts datant de l’époque médiévale.

Notre guide accompagnateur profite du trajet d’une trentaine de minutes, pour nous dresser le plan de nos prochaines activités : ce soir souper à l’hôtel à 19 h 30. Demain, nous franchirons le Pô pour nous rendre à Ravenne qui est située à 2 heures 30 de route d’ici. Nous y verrons l’église San Vitale et ses magnifiques mosaïques romaines. Ravenne, qui est la ville italienne du vélo, compte également sur un très beau marché.

Nous arrivons à notre hôtel, « l’Hôtel Plaza Padova » un peu passé 18 heures.

Hôtel Plaza Padova , Padoue, Italie.

Photo ci-dessus : Notre chambre à l’Hôtel Plaza Padova.

Après une courte pause, nous nous rendons à la salle à manger. Au menu du souper : une entrée de crêpes au fromage, un filet de porc avec champignons, des pommes de terre au thym et des épinards sautés, le tout avec quelques verres d’un fort bon vin rouge. Pour dessert, un gâteau au chocolat, spécialité italienne, la sacher torte. Un repas fort agréable.

À suivre
Les belles mosaïques de Ravenne!

Magnifiques mosaïque de l’église San Vitale, Ravenne, Italie.

Photo ci-dessus : Magnifiques mosaïque de l’église San Vitale de Ravenne.

Bibliographie
Atlas en fiches (Italie. L’Adige, le Pô, Venise) , Éditions Atlas, 2008;

Encyclopédie libre Wikipédia, Italie, Pavie, Milan, Vérone, Venise et une foule d’autres pages;

Guide Voir, Italie, Éditions Libre Expression, 2007, 720 pages;

Venise et ses îles, Office de tourisme de Venise, 2007, 60 pages;

Venise reine de la mer, Edizioni Storti, 1972, 79 pages.

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