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Exposition universelle de Shanghai 2010 : comme nous en 1967, les Chinois aussi ont découvert le monde!

N D.L.R. : De retour d’un très intéressant voyage en Chine réalisé en septembre dernier, nos amis Noëlla et Robert Pilon ont la gentillesse de partager avec nous quelques-uns de leurs nombreux souvenirs ainsi que leurs observations quant à la vie dans « l’Empire du Milieu ». Un grand merci à eux. – Jacques Lanciault

Texte et photos de Robert Pilon

Le pavillon de la Chine, Exposition universelle de Shanghai 2010, Shanghai, Chine.Le 15 octobre 2010 - Au début de l’année, mon épouse et moi, nous avons eu l’occasion de nous joindre à un voyage organisé en Chine, prévu en septembre. Après plusieurs hésitations nous avions d’abord renoncé à ce voyage, préférant le reporter de quelques années. Mais lorsque les premiers reportages télévisés ont montré les cérémonies d’ouverture de l’Exposition universelle de Shanghai, à la fin avril, nous avons compris que c’était la bonne année pour aller en Chine. Heureusement, quelques places étaient encore disponibles dans le groupe de voyage.

Notre photo : Le pavillon de la Chine à l’Exposition universelle de Shanghai 2010.

Shanghai de soir, Shanghai, Chine.

Photo ci-dessus : Shanghai de soir.

La Chine c’est vraiment comme un géant qui vient de se mettre en marche depuis quelques années. Il y a un niveau d’activités et d’effervescence qu’on ne connaît plus chez nous. Routes, lignes de TGV, complexes immobiliers en construction. Plusieurs tours d’habitation d’un même complexe sont d’ailleurs généralement en construction simultanément.

Le besoin de nouvelles infrastructures et d’hébergement est grand. Il y a un mouvement important des gens de la campagne vers la ville. Les gens veulent profiter des opportunités de travail. De nombreuses villes secondaires ont vu leur population passée de quelques dizaines de milliers de personnes à quelques millions (!) en l’espace de 5 à 10 ans. Comment la Chine pourra-t-elle continuer longtemps à faire face à tous les besoins urgents occasionnés par ces changements dans la société?

Les Chinois sont très fiers de leur récent développement et de leurs succès. Ils retrouvent comme une fierté, une dignité qu’ils avaient perdue. J’ai eu à cet effet une conversation intéressante avec notre guide à Beijing. Une femme de 40 ans, mère d’un garçon de 12 ans, qu’elle élève seule depuis son divorce.

Ce qui revenait régulièrement dans la conversation, c’est cette fierté retrouvée. Avant, ils se voyaient comme un peuple de perdants. Pour eux, « avant » ce sont les Anglais, la guerre de l’opium, les concessions territoriales comme Hongkong, consenties aux puissances coloniales, l’occupation japonaise durant la 2e guerre mondiale.

Je comprends et j’excuse notre guide de ne pas avoir également mentionné certains événements malheureux se rapportant au régime communiste en place depuis 1949.

Shanghai de soir, Shanghai, Chine.

Photo ci-dessus : Une vue de Shanghai.

À l’exception des infrastructures, les développements (tour d’habitation, complexes commerciaux) sont faits avec des capitaux privés. Les terrains demeurent toutefois la propriété de l’État. Ils sont loués pour une période de 70 ans. Pour le moment, personne ne sait comment les choses vont se passer à l’expiration de ce délai.

Comme je le mentionnais au début, la tenue de l’exposition universelle de Shanghai a été la principale motivation pour faire ce voyage cette année. J’y voyais une occasion unique de revivre l’esprit et le climat d’Expo 67. Il est d’ailleurs tentant de faire des comparaisons entre les deux expositions, même si plus de 40 ans séparent les deux événements.

J’ai vu deux grandes différences entre Expo 67 et Shanghai 2010. L’exposition de 1967 avait un thème « Terre des hommes » beaucoup plus large, plus englobant que celui de Shanghai « Meilleure Ville, Meilleure Vie ». L’autre différence, encore plus grande, c’est notre point de vue. Aujourd’hui, j’ai les yeux d’un adulte (déjà retraité en plus), et non plus ceux d’un jeune adolescent du secondaire.

J’ai quand même retrouvé à Shanghai un peu de l’esprit d’Expo 67. Par l’émerveillement devant l’architecture unique de plusieurs pavillons, et par la « découverte » de nouveaux pays dans la zone « Asie ». Dans les zones « Europe » et « Amérique », pour les quelques pavillons que nous avons visités, nous n’avons pas eu cette impression de découvrir des pays. C‘est sans aucun doute le fait de notre plus grande connaissance de ces deux régions. Pour prendre l’exemple du pavillon de la France, il est difficile de s’émerveiller devant des photos géantes de Paris, quand on a déjà visité la ville à quelques reprises.

Au pavillon du Canada, nous avons été reçus avec une attention vraiment unique. Dans les semaines précédant le voyage, nous avions échangé quelques courriels avec madame Roy, l’agente d’affaires publiques au pavillon du Canada. Elle a tenu à nous rencontrer et à nous faire une visite guidée du pavillon. Nous avons ainsi eu toutes les explications sur les différents éléments présentés. Les processus de création, les messages véhiculés et les objectifs visés.

Le pavillon du Canada n’a pas l’envergure ou la position stratégique de celui de 1967, alors que nous étions le pays hôte. Il faut l’apprécier pour la créativité qu’on y retrouve, et la justesse avec laquelle le pavillon représente le Canada. On se reconnaît tout à fait dans ce que l’on y voit. Trois valeurs de la ville typique canadienne avaient été identifiées par les Canadiens, dans un sondage national tenu il y a quelques années : inclusive, durable et créative. Ce sont ces valeurs qui ont servi de base à la conception du pavillon.

En 1967, c’était les Canadiens qui découvraient le monde. Aujourd’hui, on peut dire la même chose des Chinois. C’est à leur tour de découvrir le monde. Les Chinois viennent de toutes les régions de la Chine pour venir passer quelques jours à Shanghai. Ils profitent de leurs vacances ou de certains congés nationaux.

Environ 90 pour cent des visiteurs de l’exposition sont chinois. 2 pour cent seulement sont occidentaux! Nous étions donc vraiment remarqués dans la foule, nous les « grands nez », comme les Chinois aiment à appeler de façon humoristique les occidentaux entre eux.

Dans le traversier assurant la navette avec le site de l’exposition, un garçon de 6 ou 7 ans nous a observés avec amusement. Après quelques minutes, sa mère s’est approchée. Son fils souhaitait se faire prendre en photo avec nous. Il en était tout excité. Il est allé montrer sa caméra et la photo à ses grands-parents. C’était comme un trophée. La même demande de photos s’est produite une dizaine de fois durant notre séjour de deux semaines en Chine. Pas seulement avec des enfants, mais aussi avec de jeunes adultes et des gens plus âgés. Sans parler des moments où nous avons eu la très nette impression de faire l’objet de la conversation de nos voisins de table. Après des coups d’œil furtifs en notre direction, ils pointaient différentes parties de leur visage. On imaginait facilement la teneur de leur conversation. « As-tu vu ses grands yeux? As-tu vu… ? ».

La Grande muraille de Chine, Beijing, Chine.

Photo ci-dessus : La Grande muraille de Chine

Le voyage s’est terminé à Beijing, où nous avons visité des places et des monuments traditionnels. La Grande muraille, la Cité interdite. Cette dernière n’est ouverte aux Chinois que depuis environ la fin des années 1970, et aux étrangers que depuis la fin des années 1980. Elle est demeurée telle qu’elle était pour le dernier empereur de la Chine. À la fin des années 1960, certains dirigeants chinois ont eu heureusement la prévoyance de préserver la Cité interdite des destructions de la tristement célèbre Révolution culturelle.

La Chine, c’est un monde en soi. Une découverte à faire pour les « grands nez ».

Monument typique de la Chine, Beijing, Chine.

Photo ci-dessus : Monument typique de la Chine

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