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Souzdal : un autre superbe monastère, celui du Sauveur Saint-Euthyme
Texte et photos de Céline et Jacques Lanciault
Voici le 15e d'une série de reportages sur une féerique odyssée en Russie au tout début de l’été 2010.
Souzdal, Russie, vendredi 25 juin 2010 — La visite d’un autre monastère est au programme de cette huitième journée de notre périple en Russie, il s’agit de celui du Sauveur Saint Euthyme. Et encore une fois nous serons émerveillés.
Nous sommes encore et toujours fascinés par l’architecture à bulbes des églises et cathédrales russes. Ici, outre la superbe cathédrale de la Transfiguration, surmontée de sept dômes, et composée de trois très jolies églises, c’est le clocher qui nous fascinera. En effet, de celui-ci résonnera un son des plus mélodieux, résultat de l’art exercé par deux carillonneurs! C’était à voir... et surtout à entendre!
Notre photo : Le clocher du monastère Saint-Euthyme de Souzdal d’où, chaque heure du jour, un concert d’une durée de cinq à dix minutes peut être entendu.
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Encore une magnifique journée qui s’annonce pour aujourd’hui. Toujours aucun nuage! Toutefois, ce qui nous frappe lorsque nous sortons pour nous rendre à la salle à manger pour le petit-déjeuner, c’est la luminosité qui se dégage des paysages entourant notre hôtel. C’est hallucinant!
Après notre repas du matin, nous quittons notre chambre à 9 heures et nous profitons d’une heure de liberté pour nous baguenauder sur le site. Tous les bâtiments de l’ensemble hôtelier sont illuminés par les rayons du soleil et ils deviennent images de cartes postales lorsqu’ils se détachent sur le ciel céruléen.
Il fait déjà très chaud et c’est très humide ce matin. Et malgré cette chaleur, les pantalons à longues jambes sont de mises, car la visite de deux monastères et de quelques églises est au programme de notre journée.
Tous les membres du groupe et notre guide locale, Galine, sont au rendez-vous à 10 heures et le car prend la route à l’heure prévue. Nous prenons la direction du monastère du Sauveur Saint Euthyme, situé à l’extrémité est de la ville. Nous traversons donc Souzdal sur toute sa longueur.
Nous voyons de belles grandes maisons tout en bois datant du XIXe siècle. Le bois entourant les fenêtres a été ouvragé par de véritables artistes. Il faut en profiter et notre guide nous propose un petit arrêt photo.
Photo ci-dessus : Maison en bois typique de Souzdal
Photo ci-dessus : Le bois a été magnifiquement travaillé.
Photo ci-dessus : Une autre maison à la belle fenestration.
Nous arrivons au monastère à 10 h 15. Nous pouvons apercevoir à l’intérieur des fortifications deux églises, celle de la Vierge de Smolensk et celle de Saint-Siméon.
Photo ci-dessus : Une première vision des dômes qui prennent place à l’intérieur du monastère du Sauveur Saint-Euthyme.
Le monastère du Sauveur Saint-Euthyme a été construit au XVe siècle. Euthyme a été canonisé au XVIe siècle. À l’origine, le monastère comptait douze tours. Il ressemblait étrangement au Kremlin de Moscou.
L’endroit a une longue et pas toujours belle histoire, puisqu’il a longtemps été utilisé comme prison d’État.
Photo ci-dessus : N’oublions pas que le monastère fut transformé en prison d’État en 1767. L’impératrice Catherine II y faisait enfermer tous ceux qui s’opposaient à ses politiques. À certains endroits, le mur de fortification fait six mètres d’épaisseur.
Photo ci-dessus : Une des tours du monastère du Sauveur Saint-Euthyme à Souzdal.
Photo ci-dessus : Une autre tour.
Le site est très grand. Avant d’entrer dans le monastère, nous croisons quelques marchands qui ont déjà installé leurs étals.
Photo ci-dessus : Étals des marchands devant le monastère du Sauveur Saint-Euthyme.
Photo ci-dessus : Un magnifique chapeau pour l’hiver!
Nous avons une vue panoramique superbe sur le site du couvent de l’Intercession-de-la-Vierge qui sera notre prochaine destination après la visite du monastère du Sauveur Saint-Eutyme. Il y a plusieurs isbas sur le site du couvent. Elles appartiennent à des gens importants. Par le passé, c’est à cet endroit que les groupes de Voyages Lambert séjournaient
Présentement, on y tourne un film, mais Galine en ignore le titre.
Photo ci-dessus : De petites isbas à quelques pas des fortifications!
Photo ci-dessus : La rivière Kamenka, ses isbas et la partie un peu plus moderne de Souzdal.
Photo ci-dessus : Au loin sur l’autre rive, le monastère de l’Intercession-de-la-Vierge.
Nous entrons dans le monastère. La tour de l’entrée est haute de 24 mètres et affiche des icônes de chaque côté. La porte sous la tour traversée, nous arrivons dans une cour intérieure. La cathédrale de la Transfiguration du Sauveur, dont la fête est célébrée le 19 août, est devant nous. Elle est magnifique surmontée de six dômes verts entourant un septième, celui-là doré. Aujourd’hui, c’est une cathédrale musée.
Photo ci-dessus : Nous entrons sur le site du monastère du Sauveur Saint-Euthyme. Dans cette tour prend place la petite église de l’Annonciation.
Photo ci-dessus : Icône sur le mur d’entrée du monastère du Sauveur Saint-Euthyme.
Il y a un long bâtiment, c’est celui des cellules où habitent les moines. Nous voyons un grand potager, beaucoup de fleurs, c’est un grand jardin très bien aménagé. La cathédrale a sept coupoles.
Photo ci-dessus : La cathédrale de la Transfiguration du Sauveur.
Photo ci-dessus : Le site du monastère est magnifiquement paysagé.
Photo ci-dessus : Chapelle qui surmonte la tombe de Saint-Euthyme.
Photo ci-dessus : La cathédrale de la Transfiguration du Sauveur est magnifiquement entourée.
Photo ci-dessus : Un décor enchanteur.
Photo ci-dessus : La cathédrale de la Transfiguration du Sauveur vue au travers de la végétation.
Nous apercevons le tombeau du prince Dmitri Pojarsky à l’extérieur. Ce dernier s’est illustré lors des luttes qui visaient à chasser de Russie les envahisseurs polonais. Son tombeau est surmonté d’une croix orthodoxe. Pojarsky fut surnommé « sauveur de la mère Patrie ». Nous avons d’ailleurs pu admirer une statue érigée en son honneur sur la place Rouge à Moscou, tout juste devant la cathédrale Basile-le-Bienheureux.
Photo ci-dessus : Le tombeau du prince Dmitri Pojarsky.
Nous voyons aussi une belle petite chapelle érigée en hommage à la Vierge de Kazan. Elle a été construite il y a un an. Nous ne pouvons y entrer. Toutefois, de l’extérieur nous pouvons apercevoir l’icône de la vierge de Kazan qui trône à l’intérieur. Sur le mur extérieur, il y a également une belle icône toute en mosaïque. Cette chapelle a été reconstruite sur le site d’une ancienne chapelle détruite.
Photo ci-dessus : Chapelle de la Vierge de Kazan.
Photo ci-dessus : Icône de la Vierge de Kazan.
Photo ci-dessus : À l’intérieur de la chapelle, il y a cette très belle sculpture.
Nous croisons deux carillonneurs civils, le maître et son élève. Ils se dirigent vers le campanile qui compte 19 cloches. Il y a un concert toutes les heures du jour, chacune des représentations est d’une durée de quelques 7 à 10 minutes.
Puis, nous entrons dans la cour de ce qui fut jadis la prison, une prison du XVIIIe siècle construite pour les dissidents politiques et religieux. D’ailleurs, des Allemands y ont été internés durant la Deuxième Guerre mondiale.
Nous nous arrêtons devant le campanile. Les deux carillonneurs que nous avons aperçus il y a quelques minutes sont rendus tout en haut. Il est presque onze heures. Nous cherchons les bancs à l’ombre pour attendre le début de la représentation, mais ils sont rares. Il n’y a aucun vent.
Photos ci-dessus : Le superbe clocher du monastère du Sauveur Saint-Euthyme.
Soudain, on sonne les onze coups de l’heure. Puis, on enchaîne avec le concert, une mélodie qui flottera au-dessus du monastère durant onze minutes.
Photos ci-dessus : La cathédrale de la transfiguration.
Nous entrons dans la cathédrale de la Transfiguration du Sauveur. L’iconostase n’y est plus ! Il est maintenant à Moscou.
Les murs sont entièrement couverts de belles fresques datant du XVIIe siècle et de fort jolies peintures murales du XIXe siècle. Nous voyons le tombeau de Saint Euthyme et un autel où étaient célébrés jadis, les offices.
Photos ci-dessus : La tombe de Saint-Euthyme dans la cathédrale de la Transfiguration.
Photos ci-dessus : Un autel dans la cathédrale de la Transfiguration.
Photos ci-dessus : Les murs entièrement décorés.
Nous assistons à un court concert donné par trois jeunes de Nijni Novgorod. Il s’agit d’un concert intitulé « Small concert of spiritual music ». Ils ont de belles voix et ils chantent a cappella, c’est-à-dire sans accompagnement musical. Il y a une boîte pour recueillir des dons et ils vendent un cédérom de quelques-unes des pièces qu’ils interprètent.
Photos ci-dessus : Ces trois jeunes chanteurs ont interprété quelques pièces de musique spirituelle.
Nous sortons de la cathédrale à 11 h 40. Nous nous dirigeons vers la sortie du site. Il fait extrêmement chaud. Nous grimpons dans le car à midi et nous prenons la route pour le couvent de l’Intercession-de-la-Vierge situé tout juste en face du monastère du Sauveur Saint-Euthyme, de l’autre côté de la rivière Kamenka. Il s’agit d’un couvent du XIVe siècle où vivent actuellement douze religieuses.
Photos ci-dessus : Une dernière image d’une église du monastère du Sauveur Saint-Euthyme.
Le couvent de l’Intercession-de-la-Vierge
Nous prenons une petite route de campagne, c’est très joli. À peine cinq minutes sont nécessaires pour y arriver.
Presque tous les bâtiments ont été construits au début du XVIe siècle sur ordre de Basile III, le père d’Ivan le Terrible. Il y a beaucoup de petites isbas qui sont utilisées aujourd’hui comme maisons de retraite.
Autrefois, le couvent de l’Intercession-de-la-Vierge logeait des femmes de haute naissance, qui y étaient envoyées en exil et dont plusieurs étaient contraintes à prendre le voile.
C’est ici que fut enfermée la première femme de Pierre Le Grand, Eudoxie Lopoukhina. L’exécution de son fils donna lieu à une des pages les plus terribles de Souzdal, alors que proches et partisans de l’ex-tsarine ont violemment réagi.
Il y a l’église d’hiver, celle de Saint-Nicolas, et l’église d’été, celle de Saint-Pierre et Saint-Paul.
Photos ci-dessus : Petite isba aux portes du couvent de l’Intercession-de-la-Vierge à Souzdal.
Photos ci-dessus : Et un nombre incalculable de roses!
Nous entrons dans la cour intérieure du couvent. C’est la place de la cathédrale, la place centrale. À gauche, il y a le réfectoire, à droite la cathédrale de l’Intercession-de-la-Vierge avec son campanile de huit cloches. Nous voyons quelques animaux, un potager, des fleurs, quelques isbas.
Nous apercevons au loin, le monastère du Sauveur Saint-Euthyme…
Malheureusement pour nous, le couvent est fermé aux visiteurs aujourd’hui, nous ne pouvons demeurer sur le site. On n'y accueille les visiteurs que durant les week-ends. Nous avons toutefois eu le loisir d’y faire quelques pas… et d’y croquer quelques clichés !
Photos ci-dessus : Sur le site du couvent de l’Intercessions-de-la-Viege les bâtiments sont peu élevés et presque tous d’une blancheur éclatante.
Photos ci-dessus : L’endroit où demeurent les douze religieuses du couvent!
Photos ci-dessus : La cathédrale de l’Intercession-de-la-Vierge et à droite sur la photo, le clocher.
Photos ci-dessus : Et de magnifiques fleurs!
Photos ci-dessus : Une impressionnante cathédrale!
Photos ci-dessus : Une charmante petite église.
Photos ci-dessus : Une petite isba.
Photos ci-dessus : Et toujours des fleurs.
Photos ci-dessus : Céline, voilée malgré la chaleur tenant précieusement son cahier de notes, celui grâce auquel nos souvenirs sont impérissables!
Photos ci-dessus : Un site où fusionnent nature et spiritualité.
Photos ci-dessus : récupération d’un tronc d’arbre!
Nous repartons en car à 12 h 30. En route nous voyons la centaine de bâtiments religieux de Souzdal. Il y a de grands champs où fleurissent des milliers de lupins sauvages. Nous filons vers Vladimir.
Méli-mélo
Souzdal offre les derniers vestiges de « la Russie des isbas » !
La fédération des journalistes de Russie a remis en 1993, le pommeau d’or à Souzdal.
Il y a cinq monastères à Souzdal, nous avons visité celui du Sauveur Saint-Euthyme et celui de l’Intercession. Un autre est celui de Saint-Alexandre où vivent aujourd’hui deux moines.
À suivre
La jolie ville de Vladimir, sa cathédrale, sa porte d’or et de nombreux mariages… un retour à Souzdal pour le souper et départ en train à destination de Nijni Novgorod.
Photo ci-dessus : La cathédrale de l'Assomption à Vladimir, dont les fondations remontent au Xe siècle!
Bibliographie
Encyclopédie en ligne Wikipédia, Moscou et une foule d’autres pages.
Cap sur la Russie : Moscou – l’Anneau d’Or – Saint-Pétersbourg, Martin Gostelow, JPM Publications, 2000, 79 pages;
Contes populaires russes, Éditions P2, Saint-Pétersbourg, 2000, 97 pages;
Guide Voir, Moscou, Éditions Libre Expression, 2007, 264 pages;
Le patrimoine mondial de l’UNESCO, Éditions UNESCO, 2009, 832 pages;
Le russe avant de partir, Éditions Harrap’s, 2008, 112 pages et trois cédéroms;
Moscou, Édition d’art Amarante, Moscou, 2009, 136 pages;
Russie, Catherine Zerdoun, Éditions du Chêne, 2008, 272 pages;
Russie, Belarus-Ukraine, Bibliothèque du voyageur Gallimard, 2007, 390 pages;
Souzdal – Vladimir - Boglioubovo, Éditions d’Art « Ivan Feodorov », Saint-Pétersborug, 2004, 33 pages.
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22 septembre 2010
Bonjour Jacques,
J’ai lu jusqu’à présent tes 15 premiers textes et je dois dire que je n’aurais pu souhaiter mieux comme souvenir de voyage. C’est d’ailleurs en vous lisant que j’assimile ce voyage car nous avons fait tellement de choses en si peu de temps que, honnêtement, j’en avais oublié une très grande partie. En plus, il y a certaines de mes photos que je suis incapable de situer (malgré mes recherches sur le Net) jusqu’à ce que je les retrouve sur ton site. Vous lire remet donc mes souvenirs en place!!! Tellement que j’aimerais vous mettre dans ma valise toi et Céline pour mon prochain périple. Blague à part, je trouve aussi vos petits vidéos savoureux. Celui à Souzdal m’a, le temps des quelques minutes qu’il dure, fait faire un saut dans le temps et ramené à cette soirée où nous avons eu tellement de plaisir. Ah, la nostalgie. J’ai aussi bien ri en lisant le commentaire de Jacques Arcand. C’est vrai qu’il faut être un peu « fou » pour faire ce que vous faites mais ne lâchez surtout pas. Lorsque vous aurez terminé, j’ai l’intention d’imprimer le tout en couleur et de me faire un cahier « Russie 2010 » que je relierai les moins bons jours.
Lise